À la suite du printemps arabe, nombre de citoyens des démocraties occidentales se sont regroupés sur les places publiques pour afficher ouvertement leur indignation par rapport aux dérives du système démocratique affaibli par un pouvoir financier grandissant. Ce texte retrace le chemin qui a amené les auteurs à investir l’espace public. Pensée comme un espace inclusif où le citoyen peut se réapproprier son pouvoir par la discussion, l’écoute et l’autoéducation au vivre ensemble, l’occupation se définit d’abord par sa pratique. Ce (...) sont en effet des moyens alternatifs, et novateurs qui sont mobilisés pour faire face à la crise environnementale, politique, économique et sociale que le système économique capitaliste néolibéral exacerbe. De nombreux outils : réseau social international, réunions, bulletin heb­domadaire, actions, émissions de radios, créés durant l’occupation permettent aujour­d’hui au mouvement de se renouveler dans le but de redonner légitimité et force au réel pouvoir politique démocratique. (shrink)

Cet article s'intéresse à la manière avec laquelle les résultats aux référendums français et néerlandais sur la Constitution européenne sont interprétés dans la presse anglo-canadienne et franco-québécoise à l'aune des récentes crises constitutionnelles. Les quotidiens ont ajusté leur « focale médiatique » en fonction de leur compréhension locale de l'événement, de sa mise en marché, de son usage politique, voire de la constitution de communautés émotionnelles. Ainsi, les journaux anglo-canadiens cantonneraient l'événement au temps très court de l'actualité quotidienne, alors que (...) les franco-québécois privilégieraient une trame temporelle plus longue.This article looks at the way in which the results to French and Dutch referenda on the European Constitution are interpreted in the Anglo-Canadian and Franco-Quebec in the light of recent constitutional crises. The adjusted their daily "Focal media" according to their local understanding of the event, its marketing, its political use, and even the formation of emotional communities. Thus, the Anglo-Canadian newspapers cantonneraient event at very short daily news, while Franco-Quebecois prefer a longer time frame. (shrink)

" Que reste-t-il de l'Etat? ". " Pas grand-chose " serait-on tenté de dire, tant on ne cesse de répéter que l'Etat est " en crise " et qu'il est entré dans un " processus de désintégration ". Certes, il existe d'évidents mouvements d'émiettement des compétences autrefois concentrées au niveau de l'Etat central. Elles sont redistribuées au profit, d'un côté, d'organisations mondiales ou européennes, supra- et inter-étatiques, de l'autre, d'entités publiques subétatiques comme, en Belgique, les Communautés et Les Régions. Certes, (...) on assiste aussi à des mouvements tangibles de retrait de l'Etat dans la gestion collective de pans importants d'activités sociales, que ce soit au profit du " marché ", de la " science " ou de la " société civile ". Mais mesure-t-on bien l'ampleur et la nature de ces processus et est-on sûr qu'ils ne sont pas compensés par d'autres qui iraient dans le sens d'un redéploiement de l'Etat? C'est à l'analyse de ces différents mouvements de repli, de redéploiement et de continuation de l'action de l'Etat dans la société actuelle qu'est consacré le présent ouvrage. Au départ de la question : " Où en est l'Etat aujourd'hui? ", cet ouvrage collectif, issu d'un congrès de politologues qui s'est tenu à l'Université Libre de Bruxelles en 2002, traite de l'avenir du mode institutionnel par lequel les êtres humains ont entendu assurer, pendant des siècles en Occident, la production de cadres communs à leur existence individuelle et collective. (shrink)

Résumé Les références de Wilfrid Sellars à Hegel dans Empirisme et philosophie de l’esprit sont aussi célèbres qu’allusives. Les héritiers de Sellars, menant campagne contre le « mythe du donné », ont souvent tenté de préciser les contours de cette interprétation de Hegel comme « grand adversaire de ‘l’immédiateté’ ». Dans le présent article, je me propose de présenter deux tentatives majeures d’interprétation post-sellarsienne de Hegel : celles de Richard Rorty et Robert Brandom. Tandis que Rorty opère une « kuhnianisation (...) » de Hegel pour en faire, une fois son idéalisme mis de côté, l’incarnation du narrateur ironiste et historiciste des grands changements de vocabulaires du monde occidental, Brandom assume quant à lui jusqu’à un certain point l’idéalisme de Hegel en en reformulant les thèses principales conformément aux postulats de sa pragmatique inférentialiste. Dans cette perspective, la normativité rationnelle est considérée comme un ensemble de pratiques sociales d’engagements et d’autorisations inférentiels enchâssées dans des rapports de reconnaissance. Toutefois, aucun des deux penseurs ne parvient à articuler de manière satisfaisante les deux plans dont Hegel puis Sellars ont mis en évidence l’étroite solidarité : l’intersubjectivité de l’échange de raisons et l’objectivité des institutions sociales. (shrink)

Le « journalisme citoyen » en ligne est issu des phénomènes d'autopublication sur Internet. Il propose une nouvelle représentation du public comme acteur social capable d'assurer les couverures médiatiques aux côtés du journaliste. Toutefois, la production de nouveaux discours ne se fait pas sans contradictions, qui interrogent l'évolution du journalisme à ses marges. À partir des expérimentations de Place publique et d'AgoraVox, l'article examine l'instrumentalisation de la figure du public dans une reconfiguration de l'espace journalistique.The "citizen journalism" is online from (...) the phenomena of self-publishing on the Internet. It proposes a new representation of the public as a social actor capable of couverures the media alongside the journalist. However, the production of new discourse is not without contradictions, which question the evolution of journalism at its margins. From the experiments and AgoraVox Public Square, the article examines the instrumentalisation of public figure in a reconfiguration of space journalism. (shrink)

Dans la Critique de la raison pure, Kant traite de la stupidité ( Dummheit ) comme d’un défaut naturel. Il semble alors faire le partage entre une élite bien née, apte au jugement, et des stupides incurables. Cet article conteste cette lecture en suggérant que l’effectivité du jugement implique chez Kant une certaine maturation empirique et que, loin d’être congénitale, la stupidité procède d’une rupture avec l’expérience dont la société bourgeoise et l’école sont directement responsables. Il souligne aussi qu’à côté (...) de la stupidité se tient en 1781 une seconde forme de bêtise, l’obtusion ( Stumpfheit ), étroitesse de vue produite par l’attention exclusive au concret. En 1784, la bêtise du « mineur » combine l’une et l’autre : détourné de tout rapport subjectif et expérientiel avec la pensée, le « mineur » est empêché d’étendre le champ de sa réflexion au-delà de la doctrine que son tuteur lui impose. C’est contre cet abêtissement et pour la restauration d’un authentique « jeu des facultés » que doit travailler la raison philosophique, dans un cadre politique et académique, insiste Kant, qu’il revient à l’État de garantir. (shrink)

Nous distinguons ordinairement le corps de l’esprit : nous parvenons aisément à concevoir (même si nous n’y croyons pas forcément) que notre esprit survive à notre corps, ou qu’il aille se loger dans un autre corps. Il y a là, pensons-nous, une véritable différence de nature. Mais bien que cette distinction nous soit très intuitive, dès lors que nous cherchons à spécifier le critère sur lequel elle repose, elle se dérobe. Tout se passe comme si nous n’avions aucun mal à (...) classer les choses d’un côté ou de l’autre de la frontière qui sépare le corps de l’esprit, mais que nous ne parvenions pas à la définir précisément. A quel critère obéissons- nous en effet lorsque nous opérons une bipartition entre phénomènes mentaux et phénomènes physiques dans un ensemble tel que : une croyance, le téléphone du salon, un aimant, l’envie d’un florentin, le Mont Blanc, la vue du Mont Blanc, un claquement de porte, un regret, le bruit d’un moulin, la connaissance du théorème de Thalès, la jalousie, la couleur de la neige, le souvenir d’un citronnier à Menton ? Nous serions probablement tous d’accord pour ranger du côté des phénomènes physiques le téléphone du salon, le claquement de porte, la couleur de la neige, l’aimant, le Mont Blanc et le bruit du moulin ; et du côté des phénomènes mentaux la croyance, l’envie d’un florentin, le regret, la vue du Mont Blanc, la connaissance du théorème de Thalès, la jalousie et le souvenir d’un citronnier de Menton. Mais nous divergerions probablement si nous avions à formuler le critère d’après lequel nous avons opéré cette bipartition. La première chose à faire est donc de tenter d’examiner les critères qui peuvent nous permettre d’établir la distinction entre le corps et l’esprit afin de retenir le plus pertinent. Dans la mesure du possible, celui-ci devra être à la fois informatif (ne pas nous renvoyer simplement à la distinction intuitive que nous pratiquons quotidiennement) et neutre (par exemple être acceptable aussi bien par un dualiste que par un matérialiste). Une fois cette distinction établie, nous serons en mesure de poser trois problèmes. (shrink)

Prenant pour point de départ les références que Theodor W. Adorno fait à l’Origine du drame baroque allemand (1928) de Walter Benjamin dans ses deux conférences programmatiques, « L’Actualité de la philosophie » (1931) et « L’Idée d’histoire de la nature » (1932), l’article se concentre sur la portée de la théorie novatrice de l’allégorie qui, à côté de la philosophie du langage et de la théorie de la connaissance exposées dans la « Préface épistémo-critique » du livre de Benjamin, (...) fournit l’armature de l’argumentation d’Adorno. Pour quelles raisons et dans quelle mesure peut-on faire de l’allégorie l’une des sources majeures du programme philosophique qui prendra, quelques années plus tard, le nom de « théorie critique » ? (shrink)

Le politique a tendance à découper le territoire en tranches catégorielles de taille (espaces ruraux, villes petites et moyennes, métropoles) ou binaires (espaces « périphériques », métropoles « incluses ») de manière à en servir les clientèles au gré des opportunités. Est-ce la fin de la paix territoriale et l’activation de clivages sociaux par le truchement du territoire? Voilà pour le politique. Du côté des scientifiques, le besoin d’un cadre d’analyse comparable dans le temps pousse de nombreux statisticiens et chercheurs (...) à mobiliser les mêmes catégories, à la recherche du mythique « territoire pertinent ». Or, le territoire est fait de flux, de liens, d’interdépendances entre échelles et acteurs. Il connait par ailleurs une grande diversité. Il est alors nécessaire de construire des cadres d’analyse globaux et des idéaux-types pour caractériser les différentes trajectoires spatiales et éclairer l’action publique. (shrink)

Publication de maisons de Lato, dégagées en 1970-1971. Elles sont situées sur l'une des sept terrasses échelonnées le long des deux côtés de la rue qui descend de l'agora vers la porte Ouest de la ville. Ces habitations très simples sont constituées d'une pièce et d'une cour, généralement dotée d'une citerne. À l'exception de la maison V, où fut mise au jour une baignoire, ainsi qu'un riche matériel céramique du milieu du IIe s. av. J.-C, les autres maisons étaient vides (...) lors de leur découverte ; il est donc difficile d'en préciser la datation dans le cadre de l'époque hellénistique. On reste particulièrement impressionné devant le renforcement continu du système de dé fense de l'accès vers la rue, qui se manifeste par le renforcement des murs, la fermeture de certaines portes et l'élaboration d'un système de chicane. L'ensemble évoque un paragraphe des Lois de Platon, qui prône l'incorporation des habitations particulières dans la fortification d'une ville. C'est en fait un rempart de ce genre que les habitants de Lato vont construire, avec la superbe porte Ouest. (shrink)

Some generic generalizations have both a descriptive and a normative reading. The generic sentence “Philosophers care about the truth”, for instance, can be read as describing what philosophers in fact care about, but can also be read as prescribing philosophers to care about the truth. On Leslie’s account, this generic sentence has two readings due to the polysemy of the kind term “philosopher”. In this paper, I first argue against this polysemy account of descriptive/normative generics. In response, a contextualist semantic (...) theory for generic sentences is introduced. Based on this theory, I argue that descriptive/normative generics are contextually underspecified. (shrink)

L’article porte sur la notion de totalité dans la critique par Pierre de Jean Olivi des relations entre l’âme et le corps dans la psychologie thomiste. En critiquant Thomas d’Aquin, Olivi s’attaque à un point faible de sa psychologie : d’un côté, Thomas conçoit l’âme comme le principe de la vie étroitement connecté au corps humain, et de l’autre, il conçoit l’âme intellective comme un être subsistant par lui-même. Selon Olivi, l’unique manière selon laquelle l’âme est censée être essentiellement présente (...) au corps selon Thomas d’Aquin ne peut convenir à ces deux supposées propriétés de l’âme : information du corps et subsistance. Olivi abandonne donc le holenmérisme thomiste, selon lequel l’âme humaine est essentiellement présente comme un tout dans chaque partie du corps. Un résultat important du traitement olivien de la totalité est sa conception anti-aristotélicienne de l’intellect : Olivi le conçoit comme un être susceptible de plus et de moins et de mouvement, selon un mode semblable à celui des corps physiques. Cette définition d’une anima intellectiva pouvant se mouvoir par elle-même, et par conséquent libre, est au cœur d’une éthique volontariste. (shrink)

Formalisms such as description logics (DL) are sometimes expected to help terminologies ensure compliance with sound ontological principles. The objective of this paper is to study the degree to which one DL-based biomedical terminology (SNOMED CT) complies with such principles. We defined seven ontological principles (for example: each class must have at least one parent, each class must differ from its parent) and examined the properties of SNOMED CT classes with respect to these principles. Our major results are: 31% of (...) the classes have a single child; 27% have multiple parents; 51% do not exhibit any differentiae between the description of the parent and that of the child. The applications of this study to quality assurance for ontologies are discussed and suggestions are made for dealing with multiple inheritance. (shrink)

Ingvar Johansson has argued that there are not only determinate universals, but also determinable ones. I here argue that this view is misguided by reviving a line of argument to the following effect: what makes determinates falling under a same determinable similar cannot be distinct from what makes them different. If true, some similarities — imperfect similarities between simple determinate properties — are not grounded in any kind of property-sharing. I suggest that determinables are better understood as maximal disjunctions of (...) brutely and imperfectly similar determinates. Such brute similarities have been thought to clash with realism about universals. I argue that this worry stems from the mistaken assumption that perfect and imperfect similarities are relations of a same kind. If exact and inexact resemblances are distinct and heterogeneous explananda, the realist about universals might explain the first thanks to property-sharing, while happily leaving imperfect similarities between properties unexplained. (shrink)

This paper defends hedonic intentionalism, the view that all pleasures, including bodily pleasures, are directed towards objects distinct from themselves. Brentano is the leading proponent of this view. My goal here is to disentangle his significant proposals from the more disputable ones so as to arrive at a hopefully promising version of hedonic intentionalism. I mainly focus on bodily pleasures, which constitute the main troublemakers for hedonic intentionalism. Section 1 introduces the problem raised by bodily pleasures for hedonic intentionalism and (...) some of the main reactions to it. Sections 2 and 3 rebut two main approaches equating bodily pleasures with non- intentional episodes. More precisely, section 2 argues that bodily pleasures cannot be purely non-intentional self-conscious feelings, by relying on Brentano’s objection to Hamilton’s theory of pleasure. Section 3 argues that bodily pleasures cannot be non-intentional sensory qualities by relying on Brentano’s objections to Stumpf’s theory of pleasure. Section 4 develops a brentanian view of the intentionality of bodily pleasures by claiming bodily pleasures are directed at a sui generis class of sensory qualities. Section 5 presents an objection to Brentano’s later theory of pleasure according to which all sensory pleasures are directed at sensing acts. (shrink)

We study shared intentions in what we call “loose groups”. These are groups that lack a codified organizational structure, and where the communication channels between group members are either unreliable or not completely open. We start by formulating two desiderata for shared intentions in such groups. We then argue that no existing account meets these two desiderata, because they assume either too strong or too weak an epistemic condition, that is, a condition on what the group members know and believe (...) about what the others intend, know, and believe. We propose an alternative, pooled knowledge, and argue that it allows formulating conditions on shared intentions that meet the two desiderata. (shrink)

According to moral error theorists, moral claims necessarily represent categorically or robustly normative facts. But since there are no such facts, moral thought and discourse are systematically mistaken. One widely discussed objection to the moral error theory is that it cannot be true because it leads to an epistemic error theory. We argue that this objection is mistaken. Objectors may be right that the epistemic error theory is untenable. We also agree with epistemic realists that our epistemological claims are not (...) systematically in error. However, this is not because there are robustly normative facts, but rather because the truth of our epistemic claims doesn’t turn on whether there are such facts. Epistemic facts, we argue, are not robustly or categorically normative. Moral error theorists should therefore respond to the objection that their view does not commit them to the epistemic error theory. (shrink)

Nous partageons le problème de savoir comment faire face à autant d'humains si semblables et si différents. A autant d'êtres qui ne peuvent interpréter le fait d'exister sans se comparer les uns aux autres, sans se distinguer les uns des autres, et qui doivent néanmoins cohabiter. Et de savoir comment ces humains peuvent d'autant plus se distinguer qu'ils prennent la place successivement les uns les autres, qu'ils reprennent les mêmes traces et doivent les réinterpréter. La première formulation du problème est (...) plutôt celle de la problématologie, dans la mesure où elle place au centre de la condition humaine le langage ordinaire, l'incessante différence de la question et de la réponse. C'est par elle que les humains mesurent ce qui les éloigne ou les rapproche et qu'ils règlent leurs désaccords. La seconde formulation du problème est plutôt celle de l'herméneutique, dans la mesure où elle place au centre de la condition humaine la condition interprétative, où chaque génération doit réinterpréter le monde où elle se découvre, pour reprendre la conversation rompue par la mort. En exposant ces deux " gestes " élémentaires du questionnement, en construisant l'écart entre deux traditions philosophiques de styles aussi hétérogènes, sans chercher à les subordonner l'un à l'autre, il s'est agi de penser une éthique de l'interrogativité. Ce sens de l'interrogation peut seul orienter nos " éthiques de responsabilité " et nous remettre ensemble dans un monde où nous comparaissons d'autant plus heureux de nous distinguer que nous nous effaçons devant l'autre. Ces deux attitudes font notre civilité. (shrink)

The rise of blockchain as a techno-solution in the development sector underscores the critical imbalances of data power under ‘computational capitalism’. This article will consider the political economy of techno-solutionist and blockchain discourses in the developing world, using as its object of study blockchain projects in Pacific Island nations. Backed by US State Department soft power initiatives such as Tech Camp, these projects inculcate tech-driven notions of economic and political development, or ICT4D, while opening up new terrains for data accumulation (...) and platform control. Blockchain developers in search of proof of concept have found the development sector a fecund space for tech experimentation as they leverage a desire for tech-development and exploit regulatory weakness. The material implications of blockchain projects and discourse have been to create governance solutions which bypass the developing world state as a largely corrupting intermediary. In the Pacific, this has meant blockchain supply-chain management systems, proprietary financial innovation in humanitarian relief and an Asian Development Bank project to manage indigenous Fijian lands exclusively on the blockchain. In all these instances, discourses of solutionism, innovation and data empowerment have been deployed in aid of blockchain cartographies of control. (shrink)

Samuel Johnson claimed to have refuted Berkeley by kicking a stone. It is generally thought that Johnson misses the point of Berkeley's immaterialism for a rather obvious reason: Berkeley never denied that the stone feels solid, but only that the stone could exist independently of any mind. I argue that Johnson was on the right track. On my interpretation, Johnson’s idea is that because the stone feels to resist our effort, the stone seems to have causal powers. But if appearances (...) are to be taken at face value, as Berkeley insists, then the stone has causal powers. I argue that such causal powers threaten not only Berkeley’s view that only minds are active, but also, and more fundamentally, his central claim that sensible things depend on perception. (shrink)

Touch seems to enjoy some epistemic advantage over the other senses when it comes to attest to the reality of external objects. The question is not whether only what appears in tactile experiences is real. It is that only whether appears in tactile experiences feels real to the subject. In this chapter we first clarify how exactly the rather vague idea of an epistemic advantage of touch over the other senses should be interpreted. We then defend a “muscular thesis”, to (...) the effect that only the experience of resistance to our motor efforts, as it arises in effortful touch, presents us with the independent existence of some causally empowered object. We finally consider whether this muscular thesis applies to the perception of our own body. (shrink)

Sur un sujet peu étudié, et si contemporain, à savoir la haine et les différentes passions qu'elle engendre et qui l'engendrent (indignation, colère, mépris, envie), une étude originale et pluridisciplinaire mobilisant approches philosophiques, politiques et historiques sur des événements passés et contemporains. Une analyse des haines du passé, de leurs effets individuels et collectifs pour mieux comprendre les haines actuelles, tel est l'enjeu de cet ouvrage. SOMMAIRE Préface -- Introduction Chap I -- De la haine 1 -- Définition 2 -- (...) Tempérance affective et connaissance adéquate 3 -- La haine ne peut jamais être bonne Chap II -- Exacerbation et généralisation de la haine 1 -- Imagination et vie affective 2 -- Illusion du libre arbitre et vie affective 3 -- Quelques mécanismes d'extension des affects Chap III -- De quelques passions réputées mineures 1 -- Brève histoire philosophique et politique de la colère : de l'"Ethique" à l'"Iliade" et retour 2 -- Critique de la raillerie, éloge du rire, éthique, religion et politique 3 -- Le mépris Chap IV -- " L'indignation est une haine..." 1 -- Mauvaise ou bonne indignation? 2 -- Indignation, tyrannie et terreur Chap V -- "L'envie est la haine..." 1 -- Des envies à l'Envie 2 -- De l'Envie 3 -- "Le sentiment démocratique de l'envie" A. de Tocqueville Index. (shrink)

This book presents the framework for a new, comprehensive approach to cognitive science. The proposed paradigm, enaction, offers an alternative to cognitive science's classical, first-generation Computational Theory of Mind. _Enaction_, first articulated by Varela, Thompson, and Rosch in _The Embodied Mind_, breaks from CTM's formalisms of information processing and symbolic representations to view cognition as grounded in the sensorimotor dynamics of the interactions between a living organism and its environment. A living organism enacts the world it lives in; its embodied (...) action in the world constitutes its perception and thereby grounds its cognition. _Enaction_ offers a range of perspectives on this exciting new approach to embodied cognitive science. Some chapters offer manifestos for the enaction paradigm; others address specific areas of research, including artificial intelligence, developmental psychology, neuroscience, language, phenomenology, and culture and cognition. Three themes emerge as testimony to the originality and specificity of enaction as a paradigm: the relation between first-person lived experience and third-person natural science; the ambition to provide an encompassing framework applicable at levels from the cell to society; and the difficulties of reflexivity. Taken together, the chapters offer nothing less than the framework for a far-reaching renewal of cognitive science. Contributors: Renaud Barbaras, Didier Bottineau, Giovanna Colombetti, Diego Cosmelli, Hanne De Jaegher, Ezequiel A. Di Paolo. Andreas K. Engel, Olivier Gapenne, Véronique Havelange, Edwin Hutchins, Michel Le Van Quyen, Rafael E. Núñez, Marieke Rohde, Benny Shanon, Maxine Sheets-Johnstone, Adam Sheya, Linda B. Smith, John Stewart, Evan Thompson. (shrink)

Epistemology is widely seen as a normative discipline like ethics. Just like moral facts, epistemic facts – i.e. facts about our beliefs’ epistemic justification, rationality, reasonableness, correctness, warrant, and the like – are standardly viewed as normative facts. Yet, whereas many philosophers have rejected the existence of moral facts, few have raised similar doubts about the existence of epistemic facts. In recent years however, several metaethicists and epistemologists have rejected this Janus-faced or dual stance towards the existence of moral and (...) epistemic facts. As recent developments in metaethics and normativity theory have made clear, objections to the existence of moral facts really are metanormative objections that target the existence of normative facts more generally. But since epistemic facts are no less normative than moral facts, the argument goes, the existence of the former is equally threatened by metaethical objections. In this thesis, I argue that this rejection of the dual stance fails because epistemic facts are not normative facts. Although they imply norms, they do not imply genuine normativity since the epistemic norms of belief that they imply lack necessary normative authority or force. Unlike moral norms and just like e.g. norms of etiquette and the law, there is not automatically a normative reason to conform to epistemic norms. Therefore, even if metaethical objections target all normative facts, it does not follow that they also target epistemic facts. I offer a two-part abductive argument in favour of that conclusion. First, I argue that epistemic facts lack five commonly cited features of normative facts (but not of merely norm-implying facts). Then, I argue that this is best explained by the thesis that epistemic facts are merely norm-implying and not genuinely normative. I end by exploring the potential consequences of this conclusion for epistemology and metaethics. (shrink)

Of all the things we do and say, most will never be repeated or reproduced. Once in a while, however, an idea or a practice generates a chain of transmission that covers more distance through space and time than any individual person ever could. What makes such transmission chains possible? For two centuries, the dominant view was that humans owe their cultural prosperity to their powers of imitation. In this view, modern cultures exist because the people who carry them are (...) gifted at remembering, storing and reproducing information. How Traditions Live and Die proposes an alternative to this standard view. What makes traditions live is not a general-purpose imitation capacity. Cultural transmission is partial, selective, often unfaithful. Some traditions live on in spite of this, because they tap into widespread and basic cognitive preferences. These attractive traditions spread, not by being better retained or more accurately transferred, but because they are transmitted over and over. This theory is used to shed light on various puzzles of cultural change and to explain the special relation that links the human species to its cultures. Morin combines recent work in cognitive anthropology with new advances in quantitative cultural history, to map and predict the diffusion of traditions. This book is both an introduction and an accessible alternative to contemporary theories of cultural evolution. (shrink)

This book is a long-term history of optics, from early Greek theories of vision to the nineteenth-century victory of the wave theory of light. It is a clear and richly illustrated synthesis of a large amount of literature, and a reliable and efficient guide for anyone who wishes to enter this domain.

The first of its kind, this book is an in-depth history of hydrodynamics from its eighteenth-century foundations to its first major successes in twentieth-century hydraulics and aeronautics. It documents the foundational role of fluid mechanics in developing a new mathematical physics. It gives full and clear accounts of the conceptual breakthroughs of physicists and engineers who tried to meet challenges in the practical worlds of hydraulics, navigation, blood circulation, meteorology, and aeronautics, and it shows how hydrodynamics at last began to (...) fulfill its early promise to unify the different worlds of flow. Richly illustrated, technically thorough, and sensitive to cross-cultural effects, this history should attract a broad range of historians, scientists, engineers, and philosophers and be a standard reference for anyone interested in fluid mechanics. (shrink)

Tout au long des années 80, Derrida a exploré le thème de l’invention et étudié en particulier sa conception cartésienne. Derrida récuse avec force cette dernière pour montrer qu’elle dissimule une conception théologico-politique du sujet, accomplissant sur le plan politique la thèse métaphysique du logocentrisme. Mais, à partir de Psychè. Inventions de l’autre, cette vision est infléchie pour développer la signification positive de ce qu’il finit par appeler « l’invention du même » qui constitue l’un des courants majeurs de l’invention (...) techno-scientifique au sens moderne. Solidaire d’une certaine « politique de la recherche », Descartes voit l’une de ses inventions, la « langue universelle », être pour la première fois « contresignée » par Derrida. Cette reconnaissance ne doit pas toutefois cacher un désaccord où se révèle l’originalité de la pensée derridienne de l’invention : résolument anticartésienne, elle propose une inventio qui, en tant qu’elle confond avec le jeu même de la « différance », s’exclut de la cogitatio. Événement immanent à la res extensa qui, pour cette raison, ne saurait être entièrement rationalisé et qui, c’est significatif, en même temps qu’il s’ouvre à la chance, renvoie à une autre conception de l’être-ensemble. L’invention porte dans son excès, selon Derrida, l’annonce d’un temps nouveau. (shrink)

Who is Daisaku Ikeda? At one level, he is the leader of a religious movement--Soka Gakkai--which began in Japan, where it still has its headquarters, but which now claims 12 million adherents around the world. At another level, he is a globetrotting figure whose formal conversations with diverse writers, thinkers and diplomats--including Arnold Toynbee, Joseph Rotblat and Mikhail Gorbachev--have garnered him an international profile, as well as academic recognition. Perhaps above all else, Daisaku Ikeda is viewed as a campaigner for (...) peace. And it is Ikeda's specific contribution to peacebuilding, notably through the central emphasis he has placed on the significance of dialogue, that this book explores: the first to do so in a concerted way. Olivier Urbain shows that while Soka Gakkai (the "value society") may stem from the medieval principles of Nichiren Buddhism, under Ikeda's leadership it has taken these classic wisdoms and transformed them. Now essentially classless and secularised, as well as adaptable and sensitive to modern challenges like resource shortages and climate change, this, argues the author, is a pragmatic approach to peace which has proved both popular and eminently transportable. (shrink)

This book recounts a few ingenious attempts to derive physical theories by reason only, beginning with Descartes' geometric construction of the world, and finishing with recent derivations of quantum mechanics from natural axioms.

An analysis of the counter-intuitive properties of infinity as understood differently in mathematics, classical physics and quantum physics allows the consideration of various paradoxes under a new light (e.g. Zeno’s dichotomy, Torricelli’s trumpet, and the weirdness of quantum physics). It provides strong support for the reality of abstractness and mathematical Platonism, and a plausible reason why there is something rather than nothing in the concrete universe. The conclusions are far reaching for science and philosophy.

This collection of essays offers different ways of seeing twentieth-century art via the medium of aesthetics. Each essay explores a different vision: Pablo Picasso's Mercure , Paul Klee's work from the thirties, Yves Klein's concept of the Void, Ed Ruscha's gunpowder drawings, and Cy Twombly's Bacchus paintings. Having curated exhibitions on the majority of these artists, Olivier Berggruen's acquaintance with their work is profound, and his approach both scholarly and highly intimate. Olivier Berggruen lives in New York and (...) has curated museum exhibitions devoted to Pablo Picasso, Henri Matisse, Yves Klein, Jean-Michel Basquiat, and Ed Ruscha. (shrink)

An analysis of the physical implications of abstractness reveals the reality of three interconnected modes of existence: abstract, virtual and concrete, corresponding in physics to information, energy and matter. This triple-aspect monism clarifies the ontological status of subatomic quantum particles. It also provides a non-spooky solution to the weirdness of quantum physics and a new outlook for the mind-body problem. The ontological implications are profound for both physics and philosophy.

Quatre siecles apres la naissance de Rene Descartes, le colloque Lire Descartes aujourd'hui se propose de faire etat de la lecture a laquelle sa philosophie se prete aujourd'hui. Cette tentative de bilan s'articule autour de quatre sections, respectivement consacrees a la tradition medievale dont on sait beaucoup mieux aujourd'hui ce que le philosophe lui devrait; au fondement proprement metaphysique - s'il en est un - de sa philosophie; au rapport qu'entretient cette metaphysique avec la science moderne; enfin et surtout, a (...) la reception phenomenologique du cartesianisme. (shrink)

For many epistemologists and normativity theorists, epistemic norms necessarily entail normative reasons. Why or in virtue of what do epistemic norms have this necessary normative authority? According to what I call epistemic constitutivism, it is ultimately because belief constitutively aims at truth. In this paper, I examine various versions of the aim of belief thesis and argue that none of them can plausibly ground the normative authority of epistemic norms. I conclude that epistemic constitutivism is not a promising strategy for (...) grounding epistemic normativity. (shrink)

The main contention of this article is that current approaches to ontological emergence are not comprehensive, in that they share a common bias that make them blind to some conceptual space available to emergence. In this article, I devise an alternative perspective on ontological emergence called ‘flat emergence’, which is free of such a bias. The motivation is twofold: not only does flat emergence constitute another viable way to fulfill the initial emergentist promise, but it also allows for making sense (...) of some emergence ascriptions that traditional accounts are unable to accommodate. (shrink)

La mondialisation est un des traits dominants de la société internationale contemporaine. Mais alors que celle-ci se traduit par une interdépendance et une interpénétration à un niveau global de fonctions traditionnellement locales, la société internationale demeure encore principalement organisée autour des Etats souverains et de leurs prérogatives territorialement limitées, restreignant d'autant la portée de toutes actions et décisions collectives. Le concept de bien commun pourrait être un moyen de cristalliser les conditions de légitimité indispensable à toute action collective et à (...) toute décision globale. Mais comment transposer ce concept de bien commun dans le cadre des relations internationales? Quelle acception peut avoir un tel concept dans les différents domaines des relations internationales? Quelles initiatives institutionnelles récentes est-il possible d'observer en la matière? Autant de questions auxquelles cet ouvrage tente d'apporter un nouvel éclairage et d'offrir des pistes d'action concrète de réflexion. (shrink)

From the Tin Pan Alley 32-bar form, through the cyclical forms of modal jazz, to the more recent accumulation of digital layers, beats, and breaks in Electronic Dance Music, repetition as both an aesthetic disposition and a formal property has stimulated a diverse range of genres and techniques. From the angles of musicology, psychology, sociology, and science and technology, Over and Over reassesses the complexity connected to notions of repetition in a variety of musical genres. The first edited volume on (...) repetition in 20th- and 21st-century popular music, Over and Over explores the wide-ranging forms and use of repetition - from large repetitive structures to micro repetitions - in relation to both specific and large-scale issues and contexts. The book brings together a selection of original texts by leading authors in a field that is, as yet, little explored. Aimed at both specialists and neophytes, it sheds important new light on one of the fundamental phenomena of music of our times. (shrink)