L’enjeu de ce recueil est de contribuer à repenser la notion de limite, en l’envisageant sous les différentes figures, philosophiques, écologiques, politiques, que lui confère notre présent. Comme le montrent, sous des modalités diverses, les contributions de ce collectif, la limite peut et doit être conçue en dehors des valeurs négatives – borne, restriction ou frontière –, qui en affaiblissent la portée. Elle peut alors être pensée sur le fond de cet illimité où s’ouvre la question même du dehors. (...) Si la finitude demeure la condition de l’existence, de l’art et de la pensée, assumer notre condition finie ne consiste donc pas à se murer dans le connu, mais bien à en transgresser les bornes, et ce faisant, à s’illimiter. Au plus loin de la fermeture des frontières que prônent certaines politiques, ou de la certitude dogmatique dans laquelle certains cherchent à réassurer leur pensée, la limite ne vit que de son rapport fécond à l’illimité. Interrogeant l’existence, la politique, l’art – autant dire, la pensée même –, les textes de ce recueil mettent au jour un certain don de l’illimité. (shrink)

La démocratie souffre d'un curieux paradoxe : contrairement à l'aristocratie ou à la monarchie dont les contours institutionnels et symboliques peuvent être tracés avec clarté, la démocratie ne se fige jamais dans une quelconque forme et se maintient plutôt suspendue à sa réinvention permanente. Balibar n'est pas le premier à poser la question du manque d'ambition de la démocratie, mais le seul à refuser de dissocier la question de l'extension démocratique de celle de son intensité. Pages de début Introduction. Le (...) refus de la démocratie finie Race et nation, les angles morts du marxisme Les multiples dimensions du concept de politique Une anthropologie de la citoyenneté Conclusion. La contradiction infinieBibliographie des ouvrages principaux de Balibar Pages de fin. (shrink)

This is the outline: 1. Introduction 2. La compréhension théorique – 2.1 Le dynamisme conceptuel et l'a priori 2.2 L'horizon conceptuel – 3. Compréhension et singularité 4. La production de signifiance 5. La présence du mystère 6. Le problème de la substantialité : l'un et le multiple – 6.1 La notion d'un ordre implicite.

This is the outline: 6. L'absence du concept de l'individualité 7. L'existence illimitée (boundless) Métaphore et analogie 8. L'évolution et l'existence comme durée individuelle dans le temps cosmique 9. L'option de la nécessité naturelle 10. L'inconnaissabilité ultime.

Medieval philosophers admit a physical indeterminacy of natural powers, because they can be determined by something else. However, rational powers have a metaphysical form of indeterminacy, which allows the will to be determined by reason (Thomas Aquinas), or to determine itself (Duns Scotus). Yet, what distinguishes the two main forms of self-determination in Duns Scotus - the unlimited will and the infinite God? In finite beings, the will is unlimited because it always depends on something else, on an object that (...) is a partial cause of its determination, whereas God depends only on Himself for self-determination. Hence, the concepts of indeterminacy, unlimitedness and infinity are strictly distinct in Duns Scotus. (shrink)

Dans cet article on se propose d’examiner les fondements ontologiques de l’argument anti-hédoniste de Philèbe 53c4-55a1. On soutiendra que l’usage des notions de γένεσις et οὐσία dans cet argument ne montre ni un abandon de la thèse de l’opposition du sensible à l’intelligible, ni, pour autant, une application mécanique de cette thèse. On souhaite montrer, en revanche, que ces notions jouissent d’une relativité sémantique telle que leurs significations varient en fonction des contextes argumentatifs, dont le passage retenu du Philèbe est (...) un exemple particulièrement représentatif. Dans ce passage, en effet, elles désignent, principalement, pour la première un processus génétique et pour la seconde un tout qui est constitué par l’imposition causale d’une limite à ce qui est en soi illimité. Sur la base de cette première proposition, on défendra une nouvelle lecture de la relation entre Phlb. 53c4-55a1 et les caractérisations de chaque membre du « troisième genre » comme γένεσις εἰς οὐσίαν (26d8) et γεγενημένη οὐσία (27b8-9). (shrink)

Cet article examine la façon dont Damascius, le dernier diadoque de l’académie platonicienne à Athènes, intègre les principes ontologiques du Philèbe dans son système. A l’opposé de ses prédécesseurs, Damascius refuse d’accepter une opposition des principes de la limite et de l’illimitation immédiatement au-dessous de l’Un (principe de la cause), car une telle opposition briserait l’unité de l’Un. Après une présentation de la doctrine des premiers principes selon Damascius, l’auteur discute la critique de ce dernier vis-à-vis de ses précurseurs, avant (...) de se tourner vers la question complémentaire : étant donné que Damascius n’accepte pas la solution offerte par la tradition, quel rôle attribue-t-il lui-même aux principes tirés du Philèbe? (shrink)

La thèse de l'illimitation de l'interprétation nous est aujourd'hui familière. Discussion critique sur l'interprétation d'une langue étrangère, d'une oeuvre littéraire ou artistique, d'une texte religieux ou philosophique, d'un rêve ou d'un acte, d'un phénomène...

_Foucault’s Law_ is the first book in almost fifteen years to address the question of Foucault’s position on law. Many readings of Foucault’s conception of law start from the proposition that he failed to consider the role of law in modernity, or indeed that he deliberately marginalized it. In canvassing a wealth of primary and secondary sources, Ben Golder and Peter Fitzpatrick rebut this argument. They argue that rather than marginalize law, Foucault develops a much more radical, nuanced and coherent (...) theory of law than his critics have acknowledged. For Golder and Fitzpatrick, Foucault’s law is not the contained creature of conventional accounts, but is uncontainable and illimitable. In their radical re-reading of Foucault, they show how Foucault outlines a concept of law which is not tied to any given form or subordinated to a particular source of power, but is critically oriented towards alterity, new possibilities and different ways of being. _Foucault’s Law_ is an important and original contribution to the ongoing debate on Foucault and law, engaging not only with Foucault’s diverse writings on law and legal theory, but also with the extensive interpretive literature on the topic. It will thus be of interest to students and scholars working in the fields of law and social theory, legal theory and law and philosophy, as well as to students of Foucault’s work generally. (shrink)

Le présent article vise à éclairer la nature des activités perceptives et cognitives attribuées au νοῦς d’Anaxagore, en particulier à lever les difficultés liées à l'évaluation de la part des dimensions mécaniques, cognitives et téléologiques dans l'activité du νοῦς cosmique, par une comparaison avec l'usage des verbes γιγνώσκω, νοέω et du substantif νοῦς dans le contexte du champ de bataille homérique. Les rangeurs d'hommes homériques partagent avec le νοῦς d'Anaxagore une description de leurs activités en termes de tri, d'extraction et (...) de mise en ordre, par l'usage commun des verbes διακρίνω, ἀποκρίνω, διακοσμέω. Or l'analyse des opérations perceptives et cognitives de ceux-là révèle un modèle d'action immanente, liant la perception des singularités au sein de touts complexes et mouvants à l'appréhension globale des positions passées, présentes et possibles des troupes en action. Pensé sur ce modèle, le νοῦς d'Anaxagore sera conçu selon un modèle de perception par immersion dont sa nature physique très particulière le rend capable : c'est en faisant intégralement corps avec le mélange matériel que le νοῦς se rend capable d'en faire le tri et d'en anticiper les états possibles. L'illimitation de sa connaissance et de son pouvoir a néanmoins une conséquence qui le différencie du chef homérique : n'avoir aucun choix du fait de la puissance de réaliser toutes les différenciations possibles. (shrink)

This article takes up Foucault's politics of human rights and suggests that it may constitute a point of departure for the renewal of HRE, not only because it rejects the moral superiority of humanism—the grounding for the dominant liberal framework of international human rights—but also because it makes visible the complexities of human rights as illimitable and as strategic tools for new political struggles. Enriching human rights critiques has important implications for HRE, precisely because these critiques prevent the dominance of (...) unreflexive and unproductive forms of HRE that lead toward a declarationalist, conservative and uncritical approach. It is argued that Foucault's critical affirmation of human rights—that is, an approach which is neither a full embrace nor a total rejection—provides a critique that can be disruptive to the conventional HRE approach and creates openings that might renew HRE, both politically and pedagogically. (shrink)

Fitzpatrick’s writing on international law did not constitute the main focus of his oeuvre. However, the determinate-responsive nature of law that characterised so much of his work did extend to an analysis of the generative force of international law. This article picks up on commentary from Modernism and the Grounds of Law (2001) and ‘Latin Roots’ (2010), among other contributions, to test this generative force of international law, which Fitzpatrick identifies as a necessary affirmation of the movement between the ‘determinate (...) but not ultimately determinate’ sovereignty of a singular nation state and the ‘illimitably responsive but not ultimately responsive’ force of the community (Fitzpatrick 2010, p. 46). We test Fitzpatrick’s view of international law through two examples of un-recognised states and the mechanism of non/recognition utilised by the international legal community to determine what constitutes a singular nation-state for participation in the community of international law. Our two case studies, North Cyprus and Crimea, illuminate the continuing relevance of Fitzpatrick’s schema. Through non/recognition, ‘states’ that are included-as-excluded participate in the ongoing affirmation of an international legal ‘community’, a community that continues to be constituted through the affirmation of imperial power. (shrink)

picture and image of the universe? How much can he mirror of the illimitable cosmos, material and spiritual, knowable or unknowable? How much can he realize the abstruse relation between its two antithetical but complementary sides? That is how to judge in any deeper and wider sense of a brain and its capacity. I was talking once in a London drawing-room with Cotter Morison and a famous and able literary hostess. I happened to say, as I say now, that Spencer (...) seemed to me by far the greatest mind I had ever met with. “What?” cried the lady surprised; “would you put him above George Eliot?” To me, I confess, the question seemed almost ludicrous. Imaginative work is beautiful and attractive, just as artistic work is; but to suppose it can be put on a par, so far as the measure of intellect is concerned, with scientific or philosophic work seems to me to betoken a certain lack of just standards of capacity. “Vanity Fair” is great in its way; and its way is just as incommensurate with the greatness of the “Principia” or of the “Principles of Biology” as is the greatness of the Transfiguration or the Venus of Milos. But if we want to measure minds, as minds, one against another, I say fearlessly that scientific and philosophic grasp is the one true standard of the highest attainment, and that no man who ever yet trod our planet gave proof of such mastery in both these lines as Herbert Spencer. (shrink)

L'intitulé du présent ouvrage a été choisi pour faire écho à la critique formulée naguère par Jean-François Lyotard à l'encontre d'Adorno : Lyotard réclamait, pour aborder les musiques qu'il estimait susceptibles de participer authentiquement à la " réécriture de la modernité ", que l'on abandonnât l'" alternative " définie par cet auteur ; n'étant " ni apparence, musica ficta, ni connaissance laborieuse, musica fingens ", l'œuvre (ou la non-œuvre) " littérale ", povera, serait " jeu métamorphique d'intensités sonores, travail parodique (...) de rien, musica figura ". On s'est donc efforcé, d'enquêter sur l'élaboration de la " catégorie postmodernité " prise in statu nascendi, c'est-à-dire à sa source musicale. Cela permettait de faire droit à la relative complexité sémantique du mot fiction. Celui-ci n'est pas seulement synonyme de " fabrication ", car au latin fabricare, le fingere ajoute la nuance d'une " feinte ". Et " feinte " nous expédie vers l'eirôneia des Grecs " ironie " et postmodernité ne peuvent que s'entendre. Mais le premier des ironistes postmodernes n'est autre que le premier musicien vraiment répétitif : Nietzsche. Son Fragment an sich, un morceau de piano de 22 mesures daté de 1871, comporte en effet un Da Capo non chiffré : illimité! La fiction musicale de la postmodernité, ne serait-ce pas dès lors la ritournelle, figure (figura) de l'éternel retour? (shrink)

The Anthropocentric Vision: Aesthetics of Effect and Terror in Poe’s ‘Hop-Frog’” develops the possible psycho-social results of emotional hegemony through a semi-anthropoid figure who avenges himself on a king desperate to assert and sustain supremacy over his subjects. This essay juxtaposes modern anthropological study and Poe’s fiction; it demonstrates that an anthropocentric study of the author’s aesthetics of terror in “Hop Frog” reveals that what we see and perceive as essential to the titular character’s poetics of revenge and hatred are (...) nothing but a reflection of our (the readers’) own anthropocentrism. This anthropocentric study provides a glimpse into how humans perceive, adapt, and conquer adversarial forces within the society. However, the collapse of the apparent rational order, effected by Hop Frog at the end, also provides a glimpse into the nether side of human consciousness and its illimitable capacity to defy comprehension. (shrink)

The mythical scientist in early twentieth-century America cut a lone figure, “impersonal as the chill northeast wind” and “oblivious of everything save his experiment.” He toiled through the night in his laboratory, “a place unimpressive and unmagical save for the constant-temperature bath with its tricky thermometer and electric bulbs,” as if working in the lab were a prayer that promised illumination—“alone, absorbed, [and] contemptuous of academic success and of popular classes,” he knew all about material forces, but he was blind (...) to the vital force that created all others. Accustomed to the “beautiful dullness of long labors,” he remained “illimitably ignorant” of literature, art, and music. He believed that unerring techniques in experimentation, impartial observations, and exquisitely minute calculations would bring progress—a steady march toward the truth. He chose the highest calling in the world because he was “intensely religious—so religious that he will not accept quarter-truths, because they are an insult to his faith.” He was “so devoted to Pure Science . . . that he would rather have people die by the right therapy than be cured by the wrong. Having built a shrine for humanity, he wanted to kick out of it all mere human beings.” This autocratic figure, brilliantly insane and tyrannically honest, embodied the cult of science and objectivity. (shrink)

La tradition juive imprègne à tel point le discours philosophique de Levinas qu'on a pu le soupçonner d'être une théologie masquée de la transcendance. L'ambiguïté n'est qu'apparente. Son judaïsme est la voix singulière d’un recommencement. Dans sa jeunesse talmudique à Vilna, il a été à l'école d'une si haute pensée de la grandeur excessive de Dieu qu'elle échappe à nos représentations et décourage la philosophie de s'en faire l'interprète. Arrivé en France, s'adonnant avec émerveillement à la phénoménologie, il apprend d'elle (...) que l'esprit n'est rien que liaison au dehors, échange avec le monde et ouverture à autrui. Pour elle, le monde repose fondamentalement sur l'expérience empirique de la rencontre de l'homme, non directement sur la relation à Dieu. Mais dans l'exploration de son domaine propre, celui de l'existence finie, la raison se heurte à des limites – la mort, le visage d'autrui – où surgit une altérité exigeante, qui se refuse aux réductions et aux accaparements dont la transcendance divine est l'objet dans les religions même révélées et qui dénonce les violences infligées aux hommes au nom du divin. Ainsi transformée par son écoute de l'illimité, la raison phénoménologique déplace la notion de révélation. Dans le visage se révèle la sainteté de la personne, avec la justice absolue qui lui est due ; dans la sainte écriture, la responsabilité suprême de chacun vis-à-vis de l'autre. L'homme en perte d'identité se découvre orienté par un souffle de transcendance, non vers une vérité absolue, mais vers un Dieu absent qui s'est retiré dans son incognito.The Jewish tradition impregnates the philosophical discourse of Levinas to such an extent that one suspects it to be a theology of transcendence in disguise. The ambiguity is only apparent. His Judaism is a unique voice of a new beginning. In his Talmudic youth in Vilna, Levinas was at a school with such a high idea of the excessive greatness of God that it escapes our representations and discourages philosophy to be its interpreter. When he arrived in France he gave himself up to the wonder of phenomenology. From it he learned that the spirit is nothing other than liaison to the outside, interchange with the world, and openness to the other. The world is fundamentally based on the empirical experience of man’s encounter, not directly on relation to God. But reason, in the exploration of its own domain, finite existence, meets its limits – death, the visage of the other– where a demanding alterity arises. This latter refuses reductions and monopolizations whose object is divine transcendence, even in revealed religions, and denounces violence inflicted on men in the name of the divine. Thus transformed by listening to the limitless, phenomenological reason displaces the notion of revelation. In the visage is revealed the holiness of the person, with the absolute justice that is due him ; in Holy Scripture we find the supreme responsibility of each one toward the other. Man, in losing his identity, finds himself oriented by a breath of transcendence, not towards an absolute truth, but towards an absent God who has drawn back into its incognito. (shrink)

L’origine d’un « besoin de croire » mérite une recherche en particulier dans les profondeurs psychiques archaïques dont on peut retrouver trace en certains phénomènes comme le « sentiment océanique ». Freud, Winnicott, Meltzer et d’autres auteurs après Romain Rolland, inspirés par les pathologies précoces apparentées à l’autisme permettent un aperçu des liens entre ces expériences vécues et un mode psychique premier du « croire » marqué par son absence de limites.

Chora – le «cratère à mélanger» maternel, vannant et secouant de Platon – remplit «l’écart explicatif» entre les paradigmes formels «intelligibles et toujours existants» (48E5) et un monde encosmique «généré et visible». Proclus traite la gamme polysémique des termes utilisés par Platon pour chôra : hypodochê (réceptacle), kratêr (cratère à mélanger), etc., comme désignant des forces actives dans un univers où la sympathie cosmique règne, à partir des plus élevées, jusqu’aux plus basses manifestations de l’ «Un» transcendant. L’univers proclusien est (...) un «hénothéisme», dans lequel une «unité» dominante surgit sur la totalité de l’Être et du Devenir. Chôra permet à la fois au monde immatériel et au monde matériel de recevoir, de manière appropriée à chacun, les mêmes dons transcendants que leurs homologues intellectifs‑intelligibles superieurs. Aucun niveau de la réalité n’est dépourvu de cette donation. La réceptivité (hypodochê), indéterminée, mais toujours active, est présente à tous les niveaux. L’âme reçoit l’Intellect, la temporalité reçoit le temps monadique, la matière reçoit la structure géométrique polyédrique, etc. Chôra n’est pas l’equivalent de la matière, mais permet à la matière d’être imprimée par des paradigmes formels. Dans son rôle de «cratère à mélanger», elle protège la matière de sa potentielle itérabilité et dissolution infinie. Dans l’univers proclusien, le Bien atteint la dernière et la plus extrême de ses limites, il est espace et lieu, recevant à la fois l’expansivité et une capacité à donner place à la forme pour qu’elle puisse s’imposer à la matière. Après tout, les dons lui sont accordés depuis la plus haute hypostase, celle de la Limite et de l’Illimité, premier niveau après l’Un lui‑même. Vitale pour la création, la Chôra est alors la «mère» de tout. Il n’est donc pas étonnant que, comme nous le dit Proclus, la chôra soit, en fait, la déesse Rhéa. En hommage à la littérature révélatrice antique, comme les Oracles chaldaïques, Homère et Hésiode, Proclus fournit une élucidation non seulement philosophique, mais aussi théologique, de la chôra. À la différence de Platon, il théologise la Physique. (shrink)

Le mot 'goût' désigne non seulement le discernement et l'appréciation gustative des qualités des aliments et de la boisson, mais aussi le choix de ce qui, dans un milieu cultivé, est estimé comme étant 'de bon goût'. Ce qu'on appelle 'goût' chez les animaux est une forme du sens chimique, par laquelle l'animal remarque ce qui est comestible. C'est sur la base de cette fonction sensorielle que s'appuye le goût humain. Celui-ci se développe chez le jeune enfant dès qu'il apprend (...) à goûter, à prendre goût a quelque chose, et cela en conformité avec les préférences du milieu ambiant, références que peu à peu il adopte et fait siennes. La formation du goût comporte donc une relation permanente au milieu social ainsi qu'à la langue qui, dans la civilisation, précise tout discernement et toute appréciation. Le plaisir du goût qui juge de la qualité des aliments et des boissons a une valeur exemplaire pour toute relation à ce qui est éprouvé, apprécié et préféré d'une manière sensorielle. C'est cela qu'on dit être 'de bon goût'. Dans une société dont la civilisation et la prospérité sont en progrès, le bon goût exerce une fonction sociale. Mais cette fonction est différente de celle de l'art. Le beau à d'autres dimensions que ce qui est 'de bon goût'. Et dans le phénomène de la mode le bon goût semble pouvoir railler parfois le sens artitistique, sinon la civilisation elle-même. Le domaine du bon goût est comme un domaine intermédiaire et ambigu de la civilisation, où une nature humanisée et une humanité naturelle se fondent l'une dans l'autre. Ce domaine du goût prédominant confine d'une part au champ du besoin du boire et du manger en voie d'humanisation et d'autre part à l'espace illimité de l'art comme culture. Le goût, situé entre le sens naturel et le sens artistique, est la préfiguration du spirituel. Sa signification propre a trouvé son expression dans le langage à l'avènement de l'homo sapiens, cet être caractérisé par l'intelligence, le goût (sapor) de la mesure, de la proportion et de la valeur. (shrink)

Cet article discute, à travers le parcours critique d’un récent ouvrage d’Anselm Jappe, la thèse d’une illimitation « narcissique » constitutive de la forme subjective propre aux rapports de production capitalistes contemporains. Montrant que cette perspective est fondée sur une conception monolithique et unilatérale de l’histoire du capital et de ses sujets, ainsi que sur une réduction illégitime de toute forme d’in????inité au « mauvais in????ini » de l’illimitation, nous soutenons la nécessité de penser un infini positif irréductible tant à (...) l’illimitation abstraite de la valorisation qu’aux dispositifs capitalistes qui limitent les puissances d’autodétermination et d’autoactivation des individus.This article critically discusses the thesis, recently developed by Anselm Jappe, of a “narcissistic” illimitation constitutive of the subjective form typical of contemporary capitalist relations of production. By showing that this perspective is grounded on a monolithic and one-sided conception of the history of capital and its subjects, as well as on an illegitimate reduction of every form of infinity to the “bad infinity” of illimitation, we defend the necessity to conceive a positive form of infinity, irreducible to both the abstract illimitation of valorization and the capitalist apparatuses that limit the individual power of self-determination and self-activity. (shrink)

La philosophie ancienne et médiévale était centrée sur l'Etre, la philosophie moderne sur la Connaissance : la philosophie contemporaine gravite autour de la Valeur. Du fait de sa récente éclosion (les premiers traités d'axiologie datent de la fin du dix-neuvième siècle), cette philosophie a devant elle un champ illimité. Et cela d'autant plus que, par sa nature même, elle concerne tout ce qui importe à l'homme : morale et religion, art et littérature, droit et économie, science et technique. En (...) France, la philosophie de la Valeur n'est parvenue à sa maturité que dans les années 40. Elle a été marquée par deux grandes œuvres : celle de René Le Senne et celle de Louis Lavelle. La première s'est constituée progressivement, au cours de la parution de cinq ouvrages successifs, et la seconde, contenue dans le vaste Traité des Valeurs, choisit une perspective analytique, comme l'indique le pluriel du titre : ce sont les divers mondes axiologiques qui sont envisagés tour à tour. Ivan GOBRY tente d'offrir d'emblée un univers axiologique unitaire, dans lequel les valeurs ne sont que les phénomènes de la Valeur. Et cet univers n'est pas un secteur axiologique parmi d'autres : il est une Réalité unique. De la sorte, il regroupe toute les parties de la philosophie traditionnelle autour de cette catégorie dominante : la première partie, Valeur et Personne, constitue une anthropologie, où sont définis l'homme et sa destinée; la seconde, l'Ordre Axiologique, est une métaphysique, où sont exposés les rapports entre la Valeur et l' Etre : l'auteur y défend un axiologisme, c'est-à-dire un primat de la Valeur sur l'Etre - ce dernier n'étant que la limitation de celle-là ; la troisième partie, l'Expérience de la Valeur est la synthèse d'une phénoménologie de l'affectivité et d'une philosophie du temps ; enfin la quatrième partie, l'Instauration de la Valeur, présente une philosophie de l'œuvre humaine, qui situe, par rapport aux fondements antérieurement élaborés, la culture, le travail, la religion et la morale. (shrink)

Clausewitz se place au tournant de ce que Foucault appellera la biopolitique : la partie analytique de sa théorie nous fait encore osciller entre la « raison d’État » foucaldienne, qu’assoient les réflexions sur les guerres réelles et leur limitation par la politique, et la nouvelle rationalité de la biopolitique, qui met au centre de ses préoccupations ce qui est vivant et réagit. Clausewitz a annoncé l’illimitation des guerres futures, celles où le pouvoir politique ne maîtrise pas les forces morales (...) libérées. Cet article a pour double objectif d’éclairer la façon dont Foucault utilise les références à l’œuvre de Clausewitz dans sa pensée des rapports entre le pouvoir, la guerre et la politique, puis de relire quelques pages de De la guerre à l’aune de la philosophie foucaldienne pour en dégager des éléments intéressants – résultats de cette perspective croisée – pour la pensée de la guerre. La lecture de De la guerre nous permet de confronter deux analytiques : celle du pouvoir chez Foucault et celle de la guerre chez Clausewitz. (shrink)

A general conceptualization of God’s omnipotence is that he possesses illimitable superior power over and above every other thing. Consequently, God is thought of being able to bring about “all” things. Such belief includes that as all-powerful, he does not need to be protected or defended by his creatures, insofar as he “cannot” be vulnerable to the threats or attacks of any creature, except possibly self-inflicted attacks, which would be selfcontradictory. Human power, on the other hand, assumes the belief that (...) even though God is absolutely omnipotent, believers in him have the duty to either carry out what they believe is his commandment or each one acts as he should act. This being so, the human claim to omnipotence absolutizes man/woman as being able, with impunity, in fact, with stupendous promise of reward, by acting as the “arm” or “brain” of God. The logical conclusion of such reasoning is to deny either claim of omnipotence by God or man. But how plausible would such a conclusion be to real-life situation? (shrink)

La teneur d'un ouvrage philosophique dépend à la fois des thèses qui y sont déployées par son auteur et des références dont celui-ci se nourrit. Dans l'oeuvre de Gaston Bachelard, le système référentiel est tout particulièrement abondant : comme si le philosophe redoutait secrètement la vaticination, préférant étayer ses affirmations par des matériaux qu'il puise dans l'univers, pour ainsi dire illimité, de ses lectures. De fait, il n'a jamais caché avoir été un lecteur boulimique, insatiable. Ce faisant, il oublie (...) de dire que toute sa vie est aussi bien un acte d'écriture, dont la table d'existence, c'est-à-dire la table de travail, est le support fondamental. Écriture et lectures s'avèrent pour lui intimement liées. C'est bien pourquoi l'Index que nous proposons ici présente un intérêt majeur. Il dévoile de façon ordonnée l'abondance impressionnante d'une culture qui se met sans arrêt au service d'une pensée. En même temps il agit à la manière d'un spectrographe, qui révèle des zones privilégiées de références et de préoccupations. Dans le cas de Gaston Bachelard, le champ des affinités philosophiques est particulièrement révélateur : il s'y noue un réseau globalement cohérent de références récurrentes, qui apparaît en même temps sur un fond de désaffections implicites : c'est dire qu'il y a de grands absents dans le répertoire bachelardien. De fait, et globalement, il cite beaucoup plus largement les savants et les poètes que les grands philosophes de la tradition classique. D'une utilisation particulièrement aisée, cet Index permettra aux chercheurs, aux étudiants et à tous les lecteurs passionnés de repérer les sources explicites de Gaston Bachelard disséminées à l'intérieur de son oeuvre. (shrink)

Aucune thèse n’a plus contribué à l’écho philosophique des linguistiques structurales, que la célèbre phrase de Saussure : « Dans la langue, il n’y a que des différences, sans terme positif. ». C’est aussi l’une des plus critiquées : le caractère différentiel du signe ne tiendrait-il pas, tout simplement, à ce que le langage est un moyen limité devant communiquer des messages en nombre illimité (cf. Jakobson, Martinet, puis V. Descombes ou Th. Pavel) ? On montre ici que cet (...) évitement de la question ontologique a pourtant un coût théorique : il oblige à adhérer à une conception fonctionnaliste du langage et à une sémantique référentialiste. De plus, contrairement à l’interprétation habituelle, seuls signifiant et signifié séparément sont différentiels ; le signe en totalité, lui, est positif. A travers une relecture de Bergson et Hegel, on montre que la notion de différence qualitative pure est philosophiquement intenable, et on s’efforce de reconstituer la théorie de la valeur à travers la distinction entre différence et opposition. Il en ressort une conception différente de l’idée selon laquelle ce qui caractérise l’espèce humaine, c’est sa capacité symbolique. (shrink)

These remarks are parts of a historical research on the ideological functions of Catastrophism. It is suggested that in mediaeval monasticism the closing of time might have contributed to the unprecedented technical development of Western European culture between the Xth and the XVth centuries. The opening of time and space conveyed by the scientific and industrial revolutions have led to the ideologies of illimited progressand indefinite growth today officially prevailing in the whole world. It is questionned whether the closing of (...) time inherent to the contemporary ecological movement, as illustrated by Economist Georgescu-Roegen, will contribute to the psycho-sociological mutation indispensable if mankind is to survive. (shrink)

L’ouvrage prend pour objet la question complexe de la relation entre le plaisir et la pensée chez Platon. Il s’agit de montrer comment la pensée intelligente peut avoir prise sur le plaisir, mais également la façon dont cet illimité qu’est le plaisir peut résister jusqu’au bout à la philosophie. Dans cette mesure, la pensée met le plaisir à l’épreuve en se posant comme sa vérité, mais le plaisir met tout autant à l’épreuve la puissance de la pensée sur les (...) âmes. Cette double problématique, qu... (shrink)

La science a-t-elle toujours été au service de la vérité? Si elle a été entravée au cours de l'Histoire par le pouvoir politique ou religieux, elle s'est parfois aussi rangée d'elle-même du côté du pouvoir, jusqu'à se dévoyer. Jusqu'à trahir ses propres idéaux. A partir de la révolution industrielle, la science moderne a changé de voie, se mettant au service d'entreprises de destruction industrielle. S'abandonnant à une nouvelle tentation de Faust, concédant un pouvoir illimité à la technique, elle fabrique (...) un ordre artificiel du monde dont l'être humain n'est plus qu'un appendice. Des entraves religieuses et politiques aux délires scientifiques les plus fous, Michel Faucheux brosse un tableau historique des dévoiements de la science. Mise en garde contre les dérives mais confiance renouvelée : c'est ce paradoxe que tente de résoudre l'auteur, en décryptant la science au prisme de la morale. (shrink)

« Es ist, wie man sieht, wieder eine Frage des Aussen und Innen. »L’espace est thématisé comme illimité, au sens de l’apeiron d’Anaximandre, comme chaos primordial, dès les premiers commencements de la réflexion sur le monde en totalité. Par rapport à cette donnée première, la frontière est ce qui circonscrit, ce qui délimite un espace, et..

'Caractère', 'densité', 'texture', 'bloc', 'trait', 'profil', 'figure' ou encore 'énergie'... : ces termes, s'ils sont souvent convoqués dans le discours musicologique se référant aux oeuvres des XXe et XXIe siècles, résistent à la clôture d'une définition. De telles notions mobilisent différentes dimensions de l'écriture mais aussi - et peut-être surtout - cherchent chacune à désigner un aspect qualitatif du musical, ce 'devenir illimité' du discours, difficile à neutraliser et à rationaliser. Le colloque organisé à l'Université Paris 8, intitulé 'Manières d'être (...) du musical', dont nous éditons aujourd'hui les actes, proposait ainsi de 'connaître l'individu à travers l'individuation plutôt que l'individuation à partir de l'individu' en interrogeant les outils compositionnels et les catégories qualitatives de l'écriture ayant pour fonction de différencier le musical en comportements ou manières d'être singuliers'"--Page 4 of cover. (shrink)

“A Public Domain, once a velvet carpet of rich buffalo-grass and grama, now an illimitable waste of rattlesnake-bush and tumbleweed, too impoverished to be accepted as a gift by the states within which it lies. Why? Because the ecology of the Southwest happened to be set on a hair trigger.”.

“A ‘Public Domain,’ once a velvet carpet of rich buffalo-grass and grama, now an illimitable waste of rattlesnake-bush and tumbleweed, too impoverished to be accepted as a gift by the states within which it lies. Why? Because the ecology of the Southwest happened to be set on a hair trigger.”.

“A Public Domain, once a velvet carpet of rich buffalo-grass and grama, now an illimitable waste of rattlesnake-bush and tumbleweed, too impoverished to be accepted as a gift by the states within which it lies. Why? Because the ecology of the Southwest happened to be set on a hair trigger.”.

Recent definitions of the botanical terms ecotype, ecospecies and coenospecies are briefly reviewed. Examples of ecospecies are discussed and the following new definitions are proposed: Groups with the same chromosome number between which there are well-defined morphological, ecological and geographical differences and which, under artifical or natural conditions are capable of only limited gene-exchange. Groups with different chromosome numbers between which there are well-defined ecological and geographical differences and which are capable of only limited gene-exchange. Groups forming genetically distinct components (...) of ecospecies, adapted to special types of environment and capable of unlimited gene-exchange. Groups forming polyploid components of an ecospecies.The probable modes of origin ofg-ecospecies anda-ecospecies are explained; and the importance of the recognition by taxonomists ofa-ecospecies, which may differ morphologically hardly at all, is. emphasized.Examples of the uses of the terms are given, and it is suggested that their application to animals as well as plants would be of interest.Neuere Definitionen der botanischen Begriffe „ecotype”, „ecospecies” und “coenospecies” werden kurz besprochen. Beispiele von ecospecies werden erörtet, und folgende neue Begriffsbestimmungen vorgeschlagen: Gruppen mit gleicher Chromosomenzahl, zwischen denen morphologische, ökologische und geographische Unterschiede deutlich festzustellen sind, und bei denen in künstlichen oder natürlichen Zuständen nur beschränkter Genaustausch stattfinden kann. Gruppen mit ungleicher Chromosomenzahl, zwischen denen ökologische und geographische Unterschiede deutlich festzustellen sind, und bei denen nur beschränkter Genaustausch stattfinden kann. Gruppen, die genetisch unterschiedene Bestandteile von ecospecies bilden, die für besondere Typen von Milieu geeignet sind, und bei denen unbeschränkter Genaustausch stattfinden kann. Gruppen, die polyploiden Bestandteile einer ecospecies bilden.Die wahrscheinlichen Enstehungsarten derg-ecospecies und dera-ecospecies werden beschrieben, und es wird für besonders wichtig erklärt, dass die Systematiker den Begriffa-ecospecies anerkennen, denn diese mögen sich morphologisch äusserst wenig unterscheiden.Beispiele für den Gebrauch der Begriffe werden angeführt, und es wird vorgeschlagen, dass es interessant wäre, sie nicht nur bei Pflanzen sondern auch bei Tieren zu verwenden.Nous avons brièvement étudié dans l'article ci-dessus les récentes définitions des ternies botaniques „ecotype” „ecospecies”, et „coenospecies”. Nous avons discuté quelques exemples d'ecospecies et nous avons proposé les nouvelles définitions suivantes: Groupes avec le même nombre de chromosomes, entre lesquels il y a des différences morphologiques, écologiques et géographiques nettement déterminées; ils ne sont capables que d'un échange limité de gènes dans des conditions artificielles ou naturelles. Groupes avec différents nombres de chromosomes, entre lesquels il y a des différences écologiques et géographiques nettement déterminées, et qui ne sont capables que d'un échange limité de gènes. Groupes formant des composants d'ecospecies génétiquement distincts, adaptés à des types spéciaux de milieux et qui sont capables d'un échange illimité de gènes. Groupes formant des composants polyploïdes d'une ecospecies.Les origines probables desg-ecospecies et desa-ecospecies y sont expliquées; nous avons mis en relief l'importance de l'identification par les taxonomistes d'a-ecospecies, qui peuvent à peine présenter des différences morphologiques.Nous donnons des exemples d'emplois de ces termes, et nous suggérons que leurs applications aux animaux aussi bien qu'aux plantes pourraient présenter un intérêt certain. (shrink)

Dans cet article, il s’agit de reproblématiser la proximité amicale et théorique entre Félix Guattari et Édouard Glissant autour d’une politique d’altérité. Confrontant la transversalité guattarienne à l’opacité glissantienne, le rhizome de Glissant est réinterprété en y affirmant une distance à Deleuze et Guattari. Il est démontré comment Glissant, qui se méfie du caractère illimité du rhizome nomadologique, signe son propre rhizome avec sa notion d’opacité, y instaurant une altérité poétiquement créatrice. Interprétée comme productrice éthico-politique de singularisations, l’opacité rencontre (...) à son tour la politique guattarienne de resingularisation dans le concept d’opacité-machine. (shrink)

De l'Unité transcendante des religions est le premier maître-livre du grand métaphysicien traditionaliste. S'y dessinent déjà deux des principes fondamentaux de sa perspective : l'universalité et l'illimitation interne du Principe Divin transcendant toute forme conceptuelle, et l'économie providentielle des révélations religieuses dans leurs différences, complémentarités et signification séquentielle. L'exclusivisme religieux est à la fois dépassé et justifié dans les limites de la légitimité de son opportunité provisoire, au-delà de tout universalisme superficiel et de tout confessionnalisme sentimental. Un livre qui permet (...) de rendre compte d'une façon convaincante à la fois de l'unité et de la diversité des grandes religions de l'humanité, sans tomber dans le syncrétisme ou un unanimisme niveleur et relativiste. (shrink)

L'A. étudie le concept de kosmos défini non pas comme entité cosmologique, mais comme entité structurée, dans le traité «Du Kosmos» et le traité «De la nature» de Philolaos de Croton. L'A. propose sa propre interprétation de la classification ontologique de Philolaos en trois classes d'objets: il s'agit en fait d'une ontologie bipartite composée d'une part des objets limitants et illimités, et d'autre part du kosmos constitué de ces deux principes.

Today, two forces combine to produce a systematic transformation in all that is given. First, the economic force of the global market is propelled by a series of techno-scientific advances that continually reinvent that market. Second, the political force of modern democracies, in spite of their different actualizations, centers individual autonomy as the ultimate norm that would create each individual’s future. The human body, in virtue of its intrinsic plasticity and because it is always the body of a particular individual, (...) lends itself to this process of unlimited transformation in a privileged way. As such, the human body is the promise of enhancement without end. The following questions thus arise: Does the human body possess normative aspects that would bound or enclose its future transformations when considered from the modern frame of the autonomous individual? Could Merleau-Ponty’s notion of le corps propre point us in the direction of an answer? Is there a bodily given that authorizes self-experience, apart from any external or theological frame? Or, is the bodily given only a myth that obscures the human body’s actual capacity for unlimited transformation?Aujourd’hui, deux forces se combinent pour produire une transformation systématique sur tout ce qui est donné. Premièrement, la force économique du marché mondial est mue par une série de progrès techno-scientifiques qui le réinvente continuellement. Deuxièmement, la force politique des démocraties modernes, en dépit de leurs différentes actualisations, centre l’autonomie individuelle en tant que norme ultime qui pourrait créer le futur de chaque individu. Le corps humain, en vertu de sa plasticité intrinsèque et parce qu’il est toujours le corps d’un individu particulier, se prête lui-même à ce processus de transformation illimitée d’une manière privilégiée. Ainsi, le corps humain est la promesse d’une amélioration sans fin. Émergent alors les questions suivantes : le corps humain possède-t-il des aspects normatifs qui lieraient ou enfermeraient ses transformations futures lorsqu’il est considéré à partir du cadre moderne de l’autonomie individuelle? La notion merleau-pontienne de corps propre peut-elle nous donner une réponse? Y a-t-il un corporellement donné qui autorise une expérience de soi, en dehors de tout cadre extérieur ou théologique? Ou bien, le corporellement donné n’est-il qu’un mythe qui obscurcit la capacité actuelle de transformation illimitée du corps humain?Oggi, due forze contribuiscono a produrre una trasformazione sistematica di tutto ciò che è dato. In primo luogo, la forza economica del mercato globale, alimentata da una serie di progressi tecnologici che continuano a reinventare il mercato. In secondo luogo, la forza politica delle moderne democrazie, che, nonostante le loro differenti attualizzazioni, indicano l’autonomia individuale come norma ultima, in grado di garantire il futuro del singolo. Il corpo umano, in virtù della sua plasticità intrinseca e dal momento in cui esso è sempre il corpo di uno specifico individuo, si presta in modo privilegiato a questo processo di continua trasformazione. In quanto tale, il corpo umano è la promessa di un potenziamento illimitato. Il chè suscita le seguenti domande: vi sono degli aspetti normativi che verrebbero a limitare o vincolare le future trasformazioni del corpo umano, considerato nella prospettiva moderna dell’individuo autonomo? La nozione di corpo proprio elaborata da Merleau-Ponty può metterci sulle tracce di una risposta? Esiste un “corpo dato” che autorizzi un’esperienza di sé, a prescindere da ogni orizzonte esterno o teleologico? Oppure il “corpo dato” è puramente un mito che verrebbe a oscurare le illimitate capacità di trasformazione del corpo umano? (shrink)

IN A DISCUSSION OF ARGUMENTS concerning the existence of God, James Ross comments that we know that the premises of such arguments “are infinitely analysable, that they can be subject to an illimitable series of questions and that every question can be answered in more than one way.” The record of disputes over the “third way” of Aquinas certainly confirms these statements. Those disputes revolve around issues about which questions are continually raised in spite of strenuous attempts made at settling (...) them. An issue often raised on the contemporary scene is the logically simple and philosophically very serious claim that the third way commits a version of the fallacy of composition or a quantifier shift that undermines the legitimacy of the argument. (shrink)

La question du Philèbe, ce dialogue mal aimé des platonisants, est finalement la plus simple et la plus énigmatique de toutes : celle du rapport entre la vie et la pensée. La vie a l'illusion de se suffire quand elle se fait plaisir, mais cette illusion, c'est la pensée qui la dénonce et non la vie ; la pensée est certaine de se suffire quand elle pense, mais elle ne se suffit que parce qu'il y a un plaisir de pensée, (...) et la vie reprend son bien. Si la question est là, il n'y a pas à la résoudre : dans le mélange nous sommes. Mais comment le composer? Il faut alors différencier les plaisirs, les hiérarchiser, en rejeter certains et en retenir d'autres. Mais il reste que le plaisir est, de la vie, une profondeur, un éclat, que la pensée est impuissante à récupérer. L'illimitation de la vie, quand la vie fait miroiter cette promesse infinie de délices, se moque de toute dialectique. Elle est ce que la pensée ne peut que laisser échapper, en le sachant. Ce que la pensée laisse ainsi filer n'a rien de consistant, ni même d'existant, mais c'est cela aussi vivre : être séduit par le mirage de la vie. Que le mirage soit décevant ne suffit pas à le réfuter. Le plaisir est le bien tel que le désire la vie : qu'arrive-t-il à la pensée quand elle s'y confronte? Elle n'a pas le beau rôle. Elle peut au moins tenter de ne pas être morose, ou morale, de ne pas « chagriner le plaisir ». Mais elle ne peut pas parler au nom de sa vérité propre : elle ne peut que revendiquer le fait d'être au principe d'une meilleure vie. Et montrer que prendre parti pour l'illimité de la vie, c'est prendre parti pour son contraire, qui n'est même pas une mort mais une défaite et une décomposition : telle est la fêlure du plaisir. (shrink)

These studies touch in various ways the compatibility and, moreover, the complementary significance of the twofold character of demythologizing, viz. elimination of myth as a basis for the transcendence of moral obligation, and liberation of the symbolic potential of the kerygma. With some exceptions the topics dealt with in this series are better known than those in previous ones, having acquired ample diffusion with the increased interest in and acceptance of the seminal works of Buber, Bonhoffer and Nabert. What is (...) missing here is a clear understanding of the relations between myth and transcendental consciousness, a clear sense of why does myth, with all its moral wrappings, come to have such a strong sway—the myth of the return = the return of the myth—on human history. Once this is clear, two forms of moral conscience can be distinguished. One form results, generically and in its acts, from creative projects whereby values can become reality. Another form, a crisis-constituted conscience, is irretrievably lost in "substitute action" whereby all categories flounder, and the impossible suddenly acquires an overwhelming fascination. The first form develops from a principle limiting "le désir d'être" to work, institutions and other involvement in economic, political and cultural life. Conversely, the second form has its roots in a principle of illimitation—pleonaxia—which makes man a stranger on earth, inescapably open both to myth and to kerygma.—A. M. (shrink)

On examine dans cette étude les effets des flux sensoriels et informationnels continus et accélérés sur la conscience, sur les capacités de penser et de réfléchir. Ces flux conduisent – au-delà de l’inachèvement intrinsèque à toute science dont parlait Weber – à des formes instables, changeantes et illimitées, perçues comme telles par le sujet, et tendant dès lors à provoquer un état de crise de la conscience, d’insécurité psychique profonde dans la fluidité contemporaine.We deal here with the effects caused by (...) continuous, accelerated sensory and information flows on consciousness, on thinking. Quite beyond Weber’s conclusion on the intrinsically boundless character of science, those flows lead to unstable, changing and unlimited forms of knowledge, perceived as such by the individual, and tend from now on to induce a permanent state of crisis in consciousness, a strong psychological insecurity in contemporary fluidity. (shrink)