Abstract
Dans cet article, il s’agit de reproblématiser la proximité amicale et théorique entre Félix Guattari et Édouard Glissant autour d’une politique d’altérité. Confrontant la transversalité guattarienne à l’opacité glissantienne, le rhizome de Glissant est réinterprété en y affirmant une distance à Deleuze et Guattari. Il est démontré comment Glissant, qui se méfie du caractère illimité du rhizome nomadologique, signe son propre rhizome avec sa notion d’opacité, y instaurant une altérité poétiquement créatrice. Interprétée comme productrice éthico-politique de singularisations, l’opacité rencontre à son tour la politique guattarienne de resingularisation dans le concept d’opacité-machine.