Le but de cet article est double: 1° retrouver dans les descriptions faites par Newton des forces que l'on observe dans la nature, le caractère vectoriel qu'il leur avait supposé dans sa deuxième loi du mouvement et qui est donc à la base de l'édifice que constituent les Principia; 2° montrer à travers les manuscrits préparatoires aux Principia et à ses deux rééditions, qu'il est difficile de répondre à la question de savoir quels vecteurs Newton compose dans son corollaire 1 (...) que nous lisons habituellement comme la loi de composition des forces. Ne s'agit-il pas plutôt de déplacements ou de mouvements et Newton était-il bien convaincu de son applicabilité aux forces «accélératrices»? (shrink)

Cet article aborde la question de la confrontation à l’éventualité de la mort chez l’enfant en situation de maladie grave. Prenant comme exemple paradigmatique la clinique de l’onco-hématologie pédiatrique, ce travail explore les retentissements psychiques de cette question à partir d’une approche principalement psychanalytique, en dialogue avec des savoirs issus de la sociologie et de la médecine. La méthodologie propose une articulation entre littératures théorique et clinique sur cette problématique. L’article met en lumière les effets du risque de mort (...) à travers l’étude des logiques médicales de traitement, des figurations de la mort et de leurs retentissements dans la pensée et les affects de l’enfant malade, et enfin des sentiments de guérison chez les enfants et adolescents guéris. Ce travail souligne l’importance pour l’enfant d’établir un dialogue avec un autre sur ce qu’il vit, ainsi que de pouvoir inscrire sa vie et sa présence au monde dans une histoire familiale élargie et contenante. (shrink)

Isma‘īl b. ‘Ali, who is referred to as Abū Sa‘d as-Sammān, was born in Ray, Iran, between 981 and 983 and he devoted most of his life to educational travels, especially for hadith and he returned to his city of birth towards the end of his life and died there in 1053. Isma‘īl b. ‘Ali is well-known with the name of as- Sammān, meaning butter trader, because of he was grew up in a family of butter traders. The movables and (...) real estates in his inheretence show that he belongs to a wealthy family. As-Sammān, who seems to be in the twelfth generation of Muʻtazilite tradition, approve the thoughts of Abū Hāshim al-Jubbā’ī (ö. 321/933) and Abu'l-Ḥusayn al-Baṣrī (ö. 436/1044) and he was accepted as the leader of the Muʻtazila in his own period. He had education from scholars such as Abū Tāhir al-Muḫallis, Ibn Abū Nasr at-Tamīmī and Abkasī (ö. 405/1014-15) in the discipline of hadith. As-Sammān, was an authoritative figure both in the fiqh of Hanafi and disagreements between thoughts of Hanafism and Shafi'ism as well as in the fiqh of Zaydism. In addition, he educated himself in the topic of Qur’anic recitation, scholars of narrators, genealogy, law of inheritence and arithmetic. Among the works of as-Sammān, who are stated as many, only one record seem to be extant until today: “Kitāb al-Muvāfaqa bayn ahl al-bayt wa's-sahāba wa mā ravāhu kullu farīqin fī haqq al-āḫar”, which was written to point out the fondness and respect between the first three caliphs and ‘Ali. Thus, it is not possible for us to have a detailed knowledge about his thoughts in kalam and fiqh. However, Ibn al-‘Adīm (ö. 660/1262) gives us some ideas about thoughts of al-Sammān through his will narrates in his “Bughyat aṭ-Ṭalab fī tārīḫi Ḥalab”. As-Sammān states that his thoughts of kalam and fiqh are formed on the school of Ahl al-‘adl wa't-tawḥīd, in particular parallel with Muʻtazila-Zaydiyya and he designed his will, which he gave about two years before his death, according to the Muʻtazilite theological paradigm. In this context, according to as-Sammān, Allah is one and eternal. Attributes of Allah such as Power, Knowledge, Life, Hearing, Sight and Wealth are by virtue of His essence. Allah does not resemble anything, nor a body or an accident. All actions of Allah are good, and He never do evil. Allah does not wish for a sin nor have any consent to sin. Allah does not test people with what they cannot afford. Allah does not oppress people nor punish anyone with no justice. Allah is faithful to his promise that he will reward people who are good and will punish people who do evil. Voluntarily actions are created by people themselves. Revelation regarding the doomsday and the hereafter are true. Also, worships performed by the living on behalf of the dead such as hajj, ‘umrah, charity, reciting the the Qur'an and visiting the graves of them are useful for the dead. Repentance which is the forgiveness of sins is the decisiveness of not to commit it again with regret. As-Sammān has been criticized because of his Muʻtazilite thoughts, but his credibility, his intellectual effort and his abilities have been appreciated even by his opponents. The combative and dynamic nature of his life was reflected in his will are analysed in this work and it is concluded that he expressed his thoughts on belief and deeds in his will as a true Mu‘tazilite manifesto. (shrink)

Parmi les découvertes notables du site d’Hagios Vassileios, à l’Ouest de la cité antique de Thasos, figure la base d’un ambon appartenant à la plus septentrionale des deux basiliques protobyzantines mises au jour. Dans un état précédent, le bloc était mis en oeuvre dans un monument funéraire inscrit : cinq noms, trois d’hommes et deux de femmes, étaient gravés sur sa face antérieure. Ces noms apparaissent dans d’autres inscriptions thasiennes d’époque impériale : tous appartiennent à une famille importante, où les (...) noms d’Hérodès fils de Samos et de Samos fils d’Hérodès paraissent avoir alterné d’une génération à l’autre. La confrontation de ces textes permet une reconstitution du stemma de la famille, ainsi que l’étude de son insertion dans les sphères supérieures de la société thasienne. (shrink)

L'inscription publiée ici, gravée sur du marbre thasien et écrite en alphabet parien, est datée des années 470/460 av. J.-C. et se réfère à l'octroi de biens immobiliers par la cité de Bergè au Thasien Timèsicratès. Le lieu de la découverte et le contenu de l'inscription ne laissent aucun doute sur l'identification de la ville antique de Berge avec le site archéologique qui se trouve au Sud-Ouest du village actuel de Néos Skopos Serrôn. Le problème de la localisation de Berge (...) est donc définitivement résolu et la cité trouve sa place dans l'environnement historique de la région. Berge fut fondée par les Thasiens au VIe siècle, sur les bords du lac Kerkinitis et du fleuve Stry- mon. La première installation devait être un emporion qui, très vite, acquit le statut de cité, frappant sa propre monnaie et jouissant d'institutions démocratiques — boule et démos —, au début du Ve siècle du moins. De par sa situation, la cité est un maillon important dans la chaîne des colonies thasiennes et une étape sur la voie commerciale de la vallée du Strymon qui, grâce à la navigabilité du fleuve, constitue l'axe le plus propice à la pénétration des Thasiens dans l'arrière-pays thrace, jusqu'à Pisti- ros, assurant ainsi les échanges commerciaux entre Grecs et dynastes thraces, comme cela apparaît également dans l'inscription de Pistiros. C'est la raison pour laquelle, juste après l'effondrement de la puissance maritime thasienne, les Athéniens incluent Berge dans la confédération athénienne, en attendant de fonder leur propre colonie d'Amphipolis, qui leur permet de contrôler efficacement la vallée du Strymon. (shrink)

Un temps de crise grave peut devenir un moment de grande espérance. Nous savons aujourd'hui que la civilisation du logos sous laquelle l'Occident vit depuis près de trois mille ans, dans une dialectique constante entre philosophie et christianisme, arrive à un point à la fois d'accomplissement et d'épuisement. Elle avait d'abord donné sa confiance à des explications englobantes. Celles-ci ont trouvé, dans l'Antiquité, leur forme quasi idéale : le logos avait pris alors un tour mystique et débouchait vers un (...) Au-delà de tout, qui n'a laissé indifférent ni l'islam ni le christianisme. Dans la modernité, il s'était organisé de manière parfaitement immanente ou soigneusement historique. A présent, il continue son chemin, mais devant l'épuisement des idées et des constructions qui lui donnaient corps et sens, il ne conserve que son armature essentiellement mathématique, dépouillée de toute réalité, sinon celle du nombre - ce que, dans notre langage actuel, nous appelons le " virtuel ". Nous pouvons recueillir aujourd'hui l'efficacité de ces pensées et pratiques pénétrées de la dynamique du Tout et du Rien. Mais, au point où nous en sommes actuellement, il y a une vraie menace que le Tout bascule vraiment dans le Rien et que nous allions à la catastrophe éthique, humaine, cosmique. Il a manqué sans doute à cette civilisation le respect du Quelque chose : ni tout, ni rien, mais substance, action, relation. Ici Aristote, dans l'Antiquité, et Thomas d'Aquin, au seuil de la modernité, peuvent venir à notre secours et nous aider à retrouver notre épaisseur d'homme, à ne pas fuir le jeu étrange en nous de la matière pénétrée de ce que nous appelons esprit, qui à la fois lui est immanent et la dépasse, à restituer par là un humanisme et une approche non aliénante du divin. Il y a sans doute là un motif d'espérance. Mais ce grand motif d'espérance réside surtout dans le tournant anthropologique contemporain : nous comprenons aujourd'hui que l'homme n'existe pas en réalité sans son frère qui lui parle. A la lumière de cette conversation essentielle, on doit pouvoir définir un humanisme et une politique ; une perspective s'ouvre aussi pour réinterpréter la religion et particulièrement le christianisme. À l'horizon apparaissent le symbole, la relation, la mort et la résurrection, l'amour. (shrink)

La maladie de l'ame... la belle expression platonicienne n'a de cesse d'etre d'actualite. Non seulement elle est prompte a revenir d'epoque en epoque, mais elle semble particulierement friande de la notre. Que cette maladie designe une vague tristesse, un taedium vitae, ou, plus grave, une depression, elle implique tout a la fois la souffrance morale et la souffrance physique. L'ame et le corps sont divises mais se retrouvent dans la douleur si bien que la maladie de l'ame vient de (...) ce que nous avons un corps. De ce constat paradoxal Jackie Pigeaud tire une histoire, celle du triomphe du dualisme, du fardeau de l'ame et du corps contraints a etre separes et ensemble a perpetuite. Cette histoire trouve son origine dans le monde grec, et plus exactement dans sa philosophie. La division entre maladies de l'ame et autres maladies, c'est-a-dire maladies du corps, appartient a la philosophie. La medecine aurait ete bien soulagee de cette partition. Est-ce a dire qu'elle n'entendait pas etre philosophique? Sans doute: Hippocrate en offre un bon exemple. L'accord, tacite, est le suivant: l'ame appartient au philosophe et le corps au medecin. Ciceron s'occupe des passions et Galien suspend son jugement des qu'il approche la psyche. Chacun y trouve son compte mais les consequences sont importantes: la partition du champ des maladies, la place du malade dans la societe, les traitements a apporter, notamment a la folie, dependent de ce dualisme initial. Si le legs de la medecine greco-romaine est riche, il est aussi fort lourd et trouve des developpements tout au long de l'histoire de la medecine, jusqu'a la constitution au XVIIIe siecle de la psychiatrie. D'une ecriture et d'une pensee personnelles et profondes, ce livre est un essai sur l'histoire de la pensee medicale, depuis l'Antiquite jusqu'a nos jours. La Maladie de l'ame a ete un succes des sa parution, et ce succes n'a pas ete dementi depuis. L'ouvrage n'etait malheureusement plus disponible: les livres ont leur destin commentait l'auteur. Avec cette edition revue et augmentee, accompagnee d'une preface nouvelle, le livre connait enfin le sort qu'il merite.Jackie Pigeaud est professeur emerite de litterature latine a l'Universite de Nantes et membre de l'Institut universitaire de France. On lui doit egalement, aux Belles Lettres, Folie et cures de la folie chez les medecins de l'Antiquite greco-romaine. La manie. (shrink)

La question posée dans cet article concerne les conduites de l’agir de certaines adolescentes dans le champ de la protection de l’enfance. Ces adolescentes sont accueillies dans des microstructures, unités de vie à effectif réduit, après un long parcours discontinu et jalonné d’accueils en foyers et/ou en familles d’accueil. Elles se sont construites sur la base de graves défaillances de la relation aux objets primaires et des effets dévastateurs de la multiplicité des lieux de placement. Les auteurs, psychologues cliniciennes impliquées (...) dans le secteur de l’enfance, observent leurs passages à l’acte en lien avec la dimension fondatrice et tragique de l’oralité dans sa contradiction amour/haine, afin de penser la clinique du sujet et de proposer des soins articulant soin individuel et accompagnement à la réaffiliation familiale et culturelle. (shrink)

Cet article commente une lettre de jeunesse d’un Hume qui traverse une grave dépression nerveuse. Cet épisode pourtant n’a rien d’anecdotique, parce que Hume y théorise déjà le rapport entre la mélancolie, diagnostiquée à l’époque comme la maladie des lettrés, et sa manière de philosopher.

La survenue d’une maladie grave chez l’enfant vient percuter et modifier de manière considérable les liens intrafamiliaux. C’est à partir du moment inaugural de l’annonce diagnostique, dans un échange de regards avec ses parents, que l’enfant prendra conscience de la gravité de sa maladie. C’est aussi en fonction de la réaction à venir de ses parents, au fil de l’évolution de la maladie et au gré des traitements, que l’enfant va lui-même, en tant que sujet porteur de sa propre (...) histoire, éprouver les effets psychiques de cette maladie et lui conférer un sens particulier. D’un point de vue de psychologue exerçant en oncologie pédiatrique, il s’agit ici d’éclairer les enjeux psychiques liés à l’irruption d’un cancer chez l’enfant en portant une attention particulière sur la manière dont cet événement éprouvant est vécu par ses parents et dont on peut en retrouver les effets dans le discours de l’enfant. La possibilité pour l’enfant de dire ce qu’il perçoit dans le regard meurtri de ses parents porté sur lui nous semble contribuer à l’appropriation de l’épreuve de la maladie, voire au dépassement de celle-ci. (shrink)

Habituellement le processus de deuil suite à la mort d’une personne significative évolue favorablement vers une fin, marquée par la réorganisation de la vie et la capacité de réinvestissement chez l’endeuillé. Mais le deuil peut se compliquer. L’absence de deuil ou le deuil-non-fait en est une complication grave à l’origine de désordres somatiques et psychologiques et d’une entrave au bon développement psychique chez l’endeuillé et même sa descendance. L’auteur présente deux observations cliniques de deuils-non-faits qui illustrent d’une part, le (...) concept de crypte avec l’identification d’un enfant épileptique à un « double » mort tenu au secret, et d’autre part, celui d’absence symbolique de sépulture où le mort reste « accroché » au vivant. Ces observations montrent aussi qu’un deuil peut n’être pas définitivement gelé et s’enclencher bien des années plus tard, avec même, une surprenante facilité, pourvu que le deuil soit entendu. (shrink)

Caring for the competent, fragile, elderly patient at the end of life is becoming increasingly challenging. This case explores several ethical areas of concern that arise when caring for patients who have written durable powers of attorney for health care decisions and face life or death choices. Areas covered are informed consent with the elderly patient, the family's right to be involved in decision-making, futility of treatment, and the nurse's role as patient advocate during times of difficult decision-making. Recommendations for (...) increased nursing intervention during these times are incorporated. Les soins des personnes âgés, fragiles mais toujours compétentes et dont la vie touche à sa fin, posent des problèmes de plus en plus urgents. Cet article discute de plusieurs aspets qui se manifestent dans les soins des malades ayant écrit des mandats concernants leurs soins et qui doivent maintenant prendre des décisions graves concernant la vie ou la mort. Les aspets dont il s'agit dans cet article sont: le consentement informé des personnes âgés: le droit de la famille de participer à la décision; les traitements inutiles; et le rôle des infirmiers/ères pour plaider leur cause pendant des moments difficles de prises de décisions. Des recommendations pour de plus importantes interventions infirmières sont comprises. Die Pflege der geistig kompetenten aber hinfälligen Personen im hohen Alter stellt immer grössere Anforderungen. Dieser Artikel untersucht verschiedene ethische Aspekte, die bei der Pflege von Patienten, die eine schriftliche Vollmacht über medizinische Behandlung ausgestellt haben für ihre Pflege und jetzt Entscheidungen über Leben oder Tod treffen müssen. Der Artikel umfasst folgende Bereiche: informierten Zustimmung des Patienten, das Mitbestimmungsrecht der Familie, Zwecklosigkeit der Behandlung, und die Rolle des Pflegepersonals als Fürsprecher der Patienten bei schwierigen Entscheidungen. Empfehlungen für eine grössere Beteiligung oder Mitbestimmung des Pflegepersonals in diesen Fällen sind eingeschlossen. (shrink)

Pourquoi nous est-il si difficile d'agir face aux graves problèmes qui menacent nos sociétés, notre santé, la vie même? Serait-ce par manque d'informations, voire de connaissances? Pour Miguel Benasayag, ce n'est pas de ce côté-là qu'il faut chercher, mais plutôt de celui des modalités de la connaissance elle-même. C'est pourquoi, dans cet ouvrage, i1 s'efforce de comprendre les différents mécanismes de construction de notre perception du monde, de la réalité. Et d'étudier, au-delà de toute morale, les dispositifs par lesquels nous (...) " mettons à distance " la réalité, en nous condamnant souvent à subir ses effets sans pouvoir agir. La vieille querelle entre déterminisme et libre-arbitre apparaît ainsi comme un faux débat. Le défi, c'est de penser la liberté réconciliée avec le destin. Jadis, l'agir dépendait de Dieu. Puis on l'a confié à l'homme, lieu de la séparation entre la connaissance, l'agir et le monde. C'est ainsi que l'agir et ses possibilités deviennent une question : depuis où agit-on? Quelle serait la bonne optique? Si Dieu nous condamne à une trop grosse focale, l'individu, lui, nous condamne à un zoom trop prononcé. Le paysage, qui n'est pas un simple décor où l'on déambule, pourrait être cette bonne distance pour renouer avec une connaissance qui redevient agir. Il s'agit donc de comprendre les liens des hommes entre eux, les liens qui les tissent comme éléments d'un paysage. L'auteur continue ici sa déconstruction du mythe de l'individu, ainsi que son travail sur l'éthique en tant que fragilité. L'objectif reste clair une philosophie de la situation et de l'action. (shrink)

Le philosophe, quand il parle ou écrit, suscite une œuvre philosophique. Ce que Souriau se plaît à nommer le philosophème paraît aux yeux de plusieurs fort ambigu, et dans sa nature, et dans son langage. On ne cesse de répéter que la philosophie traverse actuellement une de ses crises graves. Déjà certains proclament l'illégitimité de la discipline philosophique. D'autres s'interrogent sur le statut possible de la philosophie; J.-C. Piguet est de ceux-ci. Selon lui, l'ambiguïté de l'œuvre philosophique provient du fait (...) que cette œuvre occupe le milieu entre l'œuvre de science et l'œuvre d'art. A ce compte, la discipline philosophique tiendrait à la fois de l'esthétique et de l'épistémologie scientifique. Ces assertions, Piguet les fonde sur une analyse du langage. (shrink)

Dans la culture, les sciences ou la Nature, il est question de l'Être. Mais la tournure qu'il prend oblige à rétablir sa Vérité, puisqu'il est plus que jamais remis en question. Regardons les choses en face. Académiquement, il est très bien dit, et c'est peut-être le tort. Alors, qu'il faille le percevoir dans sa plus grande pureté, afin de le dévoiler. Pour autant, nos grands philosophes continuent bien sûr de nous inspirer ; et c'est surtout dans leurs interrogations restées sans (...) réponse que la plus grande attention est requise. Nous sommes face à une grave crise de la connaissance, et c'est inévitablement à une chute de notre civilisation que fatalement nous allons, à moins que nous anticipions. Aussi, il est urgent d'offrir une pensée profonde et originale sur l'Être, et de changer radicalement notre vision des sciences et de la Nature -- Editor. (shrink)

Dewi et Eka sont de vraies jumelles nées dans la province sud du Kalimantan, à Bornéo. La première est sauvée d’un effroyable incendie dans lequel tout le monde pense qu’a péri Eka. En fait, cette dernière a été récupérée par une femelle orang-outan qui l’élèvera. Dewi, elle, sera l’une des femmes les plus brillantes de sa génération, et recevra le prix Nobel de physiologie et médecine. Eka, quant à elle, bien que recueillie dans une société humaine à dix ans, restera (...) une enfant sauvage souffrant d’un grave retard mental. Elle mourra misérablement. Les deux soeurs ont pourtant les mêmes gènes. Comment Dewi a-t-elle pu développer les outils d’un brillant épanouissement pleinement humain, quelles en furent les étapes et les conditions? Pourquoi tout cela n’a-t-il pu s’enclencher chez Eka? Axel Kahn utilise la fiction pour introduire la thématique qu’il développe à travers un essai, s’attachant à enrichir, touche après touche, l’observation de ses héroïnes gémellaires dont l’image et l’exemple traversent l’ouvrage. Il rappelle le rôle de l’altérité de l’un et l’autre, comme deux bûches incandescentes qui s’embrasent l’une l’autre, et nous enjoint : «Osons vouloir, alors nous pourrons, peut-être.». (shrink)

RésuméLe saint — phénomène religieux universel — est compris comme un personnage à travers lequel un Absolu se manifeste au sein du relatif: le saint représente le fondement transcendant d'une société. Ce fait détermine ses relations avec la dernière: libéré des contraintes habituelles d'ordre transactionnel qui régissent la société, le saint en assure l'équilibre en intervenant comme arbitre lors de conflits graves — en particulier en période de crise —, ou comme directeur des consciences. En faisant de lui un objet (...) de vénération et en l'utilisant comme référence et justification ultimes de sa propre existence, la société essaie de l'intégrer dans ses structures. Toutefois, la dimension d'Absolu demeurent irréductible au relatif, la présence du saint conduit immanquablement à l'élaboration de diverses théories concernant l'existence de deux niveaux de vérité.SummaryThe saint is understood as a universal phenomenon in religion and defined as a person through which absolute Reality manifests itself in the midst of relative reality: the saint represents the transcendental foundation of society. Standing outside and above the constraints deriving from the transactional pattern of social life, the saint acts as an arbiter in cases of major conflicts and as a spiritual guide, and thus assures harmony and peace among the members of society. Society tries to get possession of the saint by making him an object of veneration and by considering him as the ultimate reference and justification of its existence. However, absolute Reality being forever irreducible to relative reality, the saint's presence leads inevitably to the elaboration of theories concerning two levels of truth.ZusammenfassungDer “Heilige” ist ein universelles religiöses Phänomen; er kann definiert werden als ein Mensch, in welchem sich das Absolute innerhalb des Relativen manifestiert: der Heilige repräsentiert die transzendente Grundlage einer Gesellschaft. Diese Tat‐sache bestimmt seine Beziehungen zu der letzteren: der Heilige ist befreit von den transaktionellen Zwängen, die das Gesellschaftsleben beherrschen und ist dadurch befähigt, in schwierigen Konfliktsfällen als Schiedsrichter zu wirken , sowie als geistlicher Führer zu amten. Indem die Gesellschaft ihm ihre Verehrung darbringt und ihn als letzte Begründung und Rechtfertigung ihrer Existenz betrachtet, versucht sie, ihn in ihre Strukturen hereinzuholen. Da indessen das Absolute nie im Relativen aufgeht, führt das Dasein des Heiligen unweigerlich zur Aus‐bildung verschiedener Theorien hinsichtlich der Existenz einer doppelten Wahrheit. (shrink)

Quels sont les ressorts profonds de la grave crise économique, sociale et politique que nous traversons? Quelles lignes de fracture souterraines révèle-t-elle? Ces questions ont fait l'objet d'une journée de réflexion organisée à l'occasion du 60e anniversaire de la disparition du philosophe Emmanuel Mounier à l'âge de 45 ans, le 22 mars 1950. Vingt ans durant, le fondateur de la revue Esprit n'a cessé de passer au feu de la critique les politiques et idéologies aboutissant à la négation de (...) la personne, coeur vivant du personnalisme, sa doctrine. A l'origine de ces perversions : une erreur sur l'homme. Mounier l'identifie dès ses premiers textes consacrés à la crise des années 1930. Crise financière, crise économique, certes, mais plus en profondeur, " crise morale " et " spirituelle ". Elle se manifeste par le primat de l'argent déconnecté de l'économie réelle dans une délirante " autofécondité ", l'instrumentalisation du travail, la domination et les inégalités, la prolifération de besoins factices... 500 personnes dont 150 scolaires et étudiants ont participé à cette belle journée de débats qui s'est également interrogée sur l'influence internationale actuelle de la pensée de Mounier. (shrink)

La question posée dans cet article concerne les conduites de l’agir de certaines adolescentes dans le champ de la protection de l’enfance. Ces adolescentes sont accueillies dans des microstructures, unités de vie à effectif réduit, après un long parcours discontinu et jalonné d’accueils en foyers et/ou en familles d’accueil. Elles se sont construites sur la base de graves défaillances de la relation aux objets primaires et des effets dévastateurs de la multiplicité des lieux de placement. Les auteurs, psychologues cliniciennes impliquées (...) dans le secteur de l’enfance, observent leurs passages à l’acte en lien avec la dimension fondatrice et tragique de l’oralité dans sa contradiction amour/haine, afin de penser la clinique du sujet et de proposer des soins articulant soin individuel et accompagnement à la réaffiliation familiale et culturelle. (shrink)

Publication du 7e décret connu d'Entella (Sicile), qui comme les six autres a été gravé sur une plaque de bronze passée clandestinement dans le commerce. L'histoire de cette communauté sicilienne, en rapport avec les Grecs, les Carthaginois et les Romains, chassée de sa patrie et accueillie par des voisins compatissants ne pourra être étudiée qu'une fois tout le matériel publié.

Éditeur, commentateur, traducteur d’Érasme et de More, C. Miller s’est particulièrement illustré dans ses travaux sur l’Encomium Moriae et dans sa traduction des poèmes de l’humaniste hollandais. Attentif aux “métamorphoses” de la Moria, il a étudié avec une rigueur extrême les diverses éditions de ce texte fameux, en tenant compte notamment du commentaire de Listrius, pour donner en 1979 une excellente traduction de The Praise of Folly et une non moins excellente édition critique de ce texte. Plus récemment, s’attaquant avec (...) Harry Vredeveld aux poèmes d’Érasme—Vredeveld est l’éditeur des Carmina dans l’édition critique d’Amsterdam—il en fournit la première traduction complète en langue anglaise, sans chercher à opposer aux différents mètres latins les équivalents approximatifs d’ une métrique anglaise: mais c’est une prose poétique, d’une parfaite rigueur, brillante—souvent plus brillante que le modèle latin—, attentive aux nuances subtiles de l’affectivité d’Érasme comme à ses variations d’humeur, passant du grave au mélancolique, ou du dévotieux à l’humoristique selon la couleur du temps, le thème choisi, le destinataire, l’étiage psychique du poeta orator. (shrink)

La découverte d’un nouveau mois à Ténos et l’identification d’un graveur à Paros conduisent à formuler de nouvelles hypothèses sur le problème des sûretés réelles en droit grec. L’examen du registre de Ténos (IG XII 5, 872) en vue de sa réédition a fait apparaître une erreur de découpage entre les actes 17 et 18 chez les éditeurs antérieurs, qui n’ont pas reconnu le nom d’un mois, Èrès[iôn], équivalent du mois délien Arèsiôn attesté depuis peu à Andros, l’île voisine. En (...) faisant disparaître une clause obscure de ce document, cette découverte invite à réexaminer le fonctionnement d’un gage hypothécaire d’un type particulier, l’apotimèma dotal, auquel l’un des actes du registre fait allusion. Ce point acquis, on aborde ce qui fait par contraste la spécificité de la vente avec faculté de rachat (prasis épi lysei) : à Ténos comme à Athènes, elle se caractérise par un transfert de propriété immédiat au profit du créancier, au moyen d’un acte de vente complété le cas échéant par un contrat de location. Le rapprochement entre une borne récemment découverte à Paros (SEG 54, 794) et une célèbre loi sur les archives, gravée par le même lapicide, permet en dernier lieu de préciser la relation entre la prasis épi lysei et les pratiques d’archivage public à l’époque hellénistique. (shrink)

continent. 2.2 (2012): 66–75 ~*~ We’re Doomed. Pessimism is the night-side of thought, a melodrama of the futility of the brain, a poetry written in the graveyard of philosophy. Pessimism is a lyrical failure of philosophical thinking, each attempt at clear and coherent thought, sullen and submerged in the hidden joy of its own futility. The closest pessimism comes to philosophical argument is the droll and laconic “We’ll never make it,” or simply: “We’re doomed.” Every effort doomed to failure, every (...) project doomed to incompletion, every life doomed to be unlived, every thought doomed to be unthought. Pessimism is the lowest form of philosophy, frequently disparaged and dismissed, merely the symptom of a bad attitude. No one ever needs pessimism, in the way that one needs optimism to inspire one to great heights and to pick oneself up, in the way one needs constructive criticism, advice and feedback, inspirational books or a pat on the back. No one needs pessimism, though I like to imagine the idea of a pessimist activism. No one needs pessimism, and yet everyone—without exception—has, at some point in their lives, had to confront pessimism, if not as a philosophy then as a grievance—against one’s self or others, against one’s surroundings or one’s life, against the state of things or the world in general. There is little redemption for pessimism, and no consolation prize. Ultimately, pessimism is weary of everything and of itself. Pessimism is the philosophical form of disenchantment—disenchantment as chanting, a chant, a mantra, a solitary, monophonic voice rendered insignificant by the intimate immensity surrounding it. In pessimism, the first axiom is a long, low, funereal sigh. ~*~ We’re Still Doomed. No one has time for pessimism. After all, there are only so many hours in a day. Whatever our temperament, happy or sad, engaged or disengaged, we know pessimism when we hear it. The pessimist is usually understood as the complainer, forever pointing out what is wrong with the world without ever once offering a solution. But more often than not pessimists are the quietest of philosophers, submerging their own sighs within the lethargy of discontent. What little sound it makes is of interest to no one—“I’ve heard it all before,” “tell me something I don’t know,” sound and fury, signifying nothing. In raising problems without solutions, in posing questions without answers, in retreating to the hermetic, cavernous abode of complaint, pessimism is guilty of that most inexcusable of Occidental crimes—the crime of not pretending it’s for real. Pessimism fails to live up to the most basic tenet of philosophy—the “as if.” Think as if it will be helpful, act as if it will make a difference, speak as if there is something to say, live as if you are not, in fact, being lived by some murmuring non-entity both shadowy and muddied. Had it more self-assurance and better social skills, pessimism would turn its disenchantment into a religion, possibly calling itself The Great Refusal. But there is a negation in pessimism that refuses even such a Refusal, an awareness that, from the start, it has already failed, and that the culmination of all that is, is that all is for naught. Pessimism tries very hard to present itself in the low, sustained tones of a Requiem Mass, or the tectonic rumbling of Tibetan chant. But it frequently lets loose dissonant notes at once plaintive and pathetic. Often, its voice cracks, its weighty words abruptly reduced to mere shards of guttural sound. ~*~ Maybe It’s Not So Bad, After All. If we know pessimism when we hear it, this is because we’ve heard it all before—and we didn’t need to hear it in the first place. Life is hard enough. What you need is a change of attitude, a new outlook, a shift in perspective... a cup of coffee. If we have no ears for pessimism, this is because it is always reducible to something as reliably mutable as a voice. If pessimism is so frequently disparaged, it is because it brings everyone down, determined as it is to view each day as a bad day, if only by virtue of the fact that it is not yet a bad day. For pessimism the world is brimming with negative possibility, the collision of a bad mood with an impassive world. In fact, pessimism is the result of a confusion between the world and a statement about the world, a confusion that also prevents it from fully entering the hallowed halls of philosophy. If pessimism is so often dismissed, this is because it is often impossible to separate a “bad mood” from a philosophical proposition (and do not all philosophies stem from a bad mood?) The very term “pessimism” suggests a school of thought, a movement, even a community. But pessimism always has a membership of one—maybe two. Ideally, of course, it would have a membership of none, with only a scribbled, illegible note left behind by someone long forgotten. But this seems unrealistic, though one can always hope. ~*~ Anatomy of Pessimism. Though it may locate itself at the margins of philosophy, pessimism is as much subject to philosophical analysis as any other form of thought. Pessimism’s lyricism of failure gives it the structure of music. What time is to the music of sorrow, reason is to a philosophy of the worst. Pessimism’s two major keys are moral and metaphysical pessimism, its subjective and objective poles, an attitude towards the world and a claim about the world. For moral pessimism, it is better not to have been born at all; for metaphysical pessimism, this is the worst of all possible worlds. For moral pessimism the problem is the solipsism of human beings, the world made in our own image, a world-for-us. For metaphysical pessimism, the problem is the solipsism of the world, objected and projected as a world-in-itself. Both moral and metaphysical pessimism are compromised philosophically; moral pessimism by its failure to locate the human within a larger context, and metaphysical pessimism by its failure to recognize the complicity in the very claim of realism. This is how pessimism makes its music of the worst, a generalized misanthropy without the anthropos . Pessimism crystallizes around this futility—it is its amor fati , rendered as musical form. ~*~ Melancholy of Anatomy. There is a logic of pessimism that is fundamental to its suspicion of philosophical system. Pessimism involves a statement about a condition . In pessimism each statement boils down to an affirmation or a negation, just as any condition boils down to the best or the worst. With Schopenhauer, that arch-pessimist, the thinker for whom the philosopher and the curmudgeon perfectly overlap, we see a no-saying to the worst, a no-saying that secretly covets a yes-saying (through asceticism, mysticism, quietism), even if this hidden yes-saying is a horizon at the limits of comprehension. With Nietzsche comes the pronouncement of a Dionysian pessimism, a pessimism of strength or joy, a yes-saying to the worst, a yes-saying to this world as it is. And with Cioran yet another variation, futile yet lyrical, a no-saying to the worst, and a further no-saying to the possibility of any other world, in here or out there. With Cioran one approaches, but never reaches, an absolute no-saying, a studied abandonment of pessimism itself. The logic of pessimism moves through three refusals: a no-saying to the worst (refusal of the world-for-us, or Schopenhauer’s tears); a yes-saying to the worst (refusal of the world-in-itself, or Nietzsche’s laughter); and a no-saying to the for-us and the in-itself (a double refusal, or Cioran’s sleep). Crying, laughing, sleeping—what other responses are adequate to a life that is so indifferent? ~*~ Cosmic Pessimism. Both moral and metaphysical pessimism point to another kind, a pessimism that is neither subjective nor objective, neither for-us nor in-itself, and instead a pessimism of the world-without-us. We could call this a cosmic pessimism ... but this sounds too majestic, too full of wonder, too much the bitter aftertaste of the Great Beyond. Words falter. And so do ideas. And so we have a cosmic pessimism, a pessimism that is first and last a pessimism about cosmos , about the necessity and possibility of order. The contours of cosmic pessimism are a drastic scaling-up or scaling-down of the human point of view, the unhuman orientation of deep space and deep time, and all of this shadowed by an impasse, a primordial insignificance, the impossibility of ever adequately accounting for one’s relationship to thought—all that remains of pessimism is the desiderata of affects—agonistic, impassive, defiant, reclusive, filled with sorrow and flailing at that architectonic chess match called philosophy, a flailing that pessimism tries to raise to the level of an art form (though what usually results is slapstick). ~*~ Song of Futility. An ethics of futility pervades pessimism. Futility, however, is different from fatality, and different again from simple failure (though failure is never simple). Failure is a breakage within the heart of relations, a fissure between cause and effect, a fissure hastily covered over by trying and trying again. With failure, there is always plenty of blame to go around; it’s not my fault, it’s a technical difficulty, it’s a miscommunication. For the pessimist, failure is a question of “when,” not “if”—failure as a metaphysical principle. Everything withers and passes into an obscurity blacker than night, everything from the melodramatic decline of a person’s life to the banal flickering moments that constitute each day. Everything that is done undone, everything said or known destined for a kind of stellar oblivion. When scaled up in this way, failure becomes fatality. Fatality is the hermeticism of cause and effect. In fatality, everything you do, whatever you do, always leads to a certain end, and ultimately to the end—though that end, or the means to that end, remain shrouded in obscurity. Nothing you do makes a difference because everything you do makes a difference. Hence the effects of your actions are hidden from you, even as you deceive yourself into thinking that, at last, this time you will outwit the order of things. By having a goal, planning ahead, and thinking things through carefully, we attempt, in a daily Prometheanism, to turn fatality to our advantage, to gain a glimpse of an order that seems buried deeper and deeper in the fabric of the universe. But even fatality has its comforts. The chain of cause and effect may be hidden from us, but that’s just because disorder is the order we don’t yet see; it’s just complex, distributed, and requires advanced mathematics. Fatality still clings to the sufficiency of everything that exists... When fatality relinquishes even this idea, it becomes futility. Futility arises out of the grim suspicion that, behind the shroud of causality we drape over the world, there is only the indifference of what exists or doesn’t exist; whatever you do ultimately leads to no end, an irrevocable chasm between thought and world. Futility transforms the act of thinking into a zero-sum game. ~*~ Song of the Worst. At the center of pessimism lies the term pessimus , “the worst,” a term as relative as it is absolute. The worst is about as bad as it gets, “the worst” as “the best” in disguise, shrouded by the passage of time or the twists and turns of fortune. For the pessimist, “the worst” is the propensity for suffering that gradually occludes each living moment, until it eclipses it entirely, overlapping perfectly in death... which, for the pessimist, is no longer “the worst.” Pessimism is marked by an unwillingness to move beyond “the worst,” something only partially attributable to a lack in motivation. In pessimism “the worst” is the ground that gives way beneath every existent—things could be worse, and , things could be better. “The worst” invariably implies a value judgment, one made based on scant evidence and little experience; in this way, pessimism’s greatest nemesis is its moral orientation. Pessimism’s propositions have all the gravitas of a bad joke. Perhaps this is why the true optimists are the most severe pessimists—they are optimists that have run out of options. They are almost ecstatically inundated by the worst. Such an optimism is the only possible outcome of a prolonged period of suffering, physical or metaphysical, intellectual or spiritual. But does this not also describe all the trials and tribulations of each day—in short, of “life?” It seems that sooner or later we are all doomed to become optimists of this sort (the most depressing of thoughts...) ~*~ Song of Doom. Rather than serving as a cause for despair, gloom and doom are the forms of consolation for any pessimist philosophy. Neither quite affects nor quite concepts, gloom and doom transform pessimism into a mortification of philosophy. Doom is not just the sense that all things will turn out badly, but that all things inevitably come to an end, irrespective of whether or not they really do come to an end. What emerges from doom is a sense of the unhuman as an attractor, a horizon towards which the human is fatally drawn. Doom is humanity given over to unhumanity in an act of crystalline self-abnegation. Gloom is not simply the anxiety that precedes doom. Gloom is literally atmospheric, climate as much as impression, and if people are also gloomy, this is simply the by-product of an anodyne atmosphere that only incidentally involves human beings. Gloom is more climatological than psychological, the stuff of dim, hazy, overcast skies, of ruins and overgrown tombs, of a misty, lethargic fog that moves with the same languorousness as our own crouched and sullen listening to a disinterested world. In a sense, gloom is the counterpoint to doom—what futility is to the former, fatality is to the latter. Doom is marked by temporality—all things precariously drawn to their end—whereas gloom is the austerity of stillness, all things sad, static, and suspended, a meandering smoke hovering over cold lichen stones and damp fir trees. If doom is the terror of temporality and death, then gloom is the horror of a hovering stasis that is life. At times I like to imagine that this realization alone is the thread that connects the charnel ground Aghori and the graveyard poets. ~*~ Song of Spite. There is an intolerance in pessimism that knows no bounds. In pessimism spite begins by fixing on a particular object of spite—someone one hardly knows, or someone one knows too well; a spite for this person or a spite for all of humanity; a spectacular or a banal spite; a spite for a noisy neighbor, a yapping dog, a battalion of strollers, the meandering idiot walking in front of you on their smart phone, large loud celebrations, traumatic injustices anywhere in the world regurgitated as media blitz, spite for the self-absorbed and overly performative people talking way too loud at the table next to you, technical difficulties and troubleshooting, the reduction of everything to branding, spite of the refusal to admit one’s own errors, of self-help books, of people who know absolutely everything and make sure to tell you, of all people, all living beings, all things, the world, the spiteful planet, the inanity of existence... Spite is the motor of pessimism because it is so egalitarian, so expansive, it runs amok, stumbling across intuitions that can only half-heartedly be called philosophical. Spite lacks the confidence and the clarity of hatred, but it also lacks the almost cordial judgment of dislike. For the pessimist, the smallest detail can be an indication of a metaphysical futility so vast and funereal that it eclipses pessimism itself—a spite that pessimism carefully places beyond the horizon of intelligibility, like the experience of dusk, or like the phrase, “it is raining jewels and daggers.” ~*~ Song of Sleep. A paraphrase of Schopenhauer: what death is for the organism, sleep is for the individual. Pessimists sleep not because they are depressed, but because for them sleep is a form of ascetic practice. Sleep is the askesis of pessimism. If, while sleeping, we have a bad dream, we abruptly wake up, and suddenly the horrors of the night vanish. There is no reason to think that the same does not happen with the bad dream we call “life.” ~*~ Song of Sorrow. Nietzsche, commenting on pessimism, once castigated Schopenhauer for taking things too lightly. He writes: ...Schopenhauer, though a pessimist, really —played the flute. Every day, after dinner: one should read his biography on that. And incidentally: a pessimist, one who denies God and the world but comes to a stop before morality—who affirms morality and plays the flute... what? Is that really—a pessimist? We know that Schopenhauer did possess a collection of instruments, and we also know that Nietzsche himself composed music. There is no reason to think that either of them would ever banish music from the Republic of philosophy. But Nietzsche’s jibes at Schopenhauer are as much about music as they are about pessimism. For the pessimist who says no to everything and yet finds comfort in music, the no-saying of pessimism can only be a weak way of saying yes—the weightiest statement undercut by the flightiest of replies. The least that Schopenhauer could’ve done is to play the bass. I’m not a big fan of the flute, or, for that matter, wind instruments generally. But what Nietzsche forgets is the role that the flute has historically played in Greek tragedy. In tragedy, the flute ( aulos ) is not an instrument of levity and joy, but of solitude and sorrow. The Greek aulos not only expresses the grief of tragic loss, but it does so in a way that renders weeping and singing inseparable from each other. The classicist Nicole Loraux calls this the mourning voice . Set apart from the more official civic rituals of funerary mourning, the mourning voice of Greek tragedy constantly threatens to dissolve song into wailing, music into moaning, and the voice into a primordial, disarticulate anti-music. The mourning voice delineates all the forms of suffering—tears, weeping, sobbing, wailing, moaning, and the convulsions of thought reduced to an elemental unintelligibility. In the collapsed space between the voice that speaks and the voice that sings, pessimism discovers its mourning voice. Pessimism: the failure of sound and sense, the disarticulation of phone and logos . Have we rescued Schopenhauer from Nietzsche? Probably not. Perhaps Schopenhauer played the flute to remind himself of the real function of the mourning voice—sorrow, sighs, and moaning rendered indistinguishable from music, the crumbling of the human into the unhuman. Failure par excellence of pessimism. ~*~ Song of Nothing. In Buddhist thought, the First Noble Truth of existence is encapsulated in the Pali term dukkha , conventionally translated as “suffering,” “sorrow,” or “misery.” The Buddhist teachings are clear, however, that this is an objective claim, and not simply one point of view among others. Existence is suffering and sorrow—and yet this is not, the teachings tell us, a pessimistic attitude. It is likely that Schopenhauer, reading the Buddhist texts available to him, recognized some filiation with the concept of dukkha . But dukkha is a multi-faceted term. There is, certainly, dukkha in the usual sense of the suffering, strife, and loss associated with living a life. But this is, in turn, dependent on the finitude and temporality of dukkha , existence as determined by impermanence and imperfection. And this ultimately points to the way in which both suffering and finitude are grounded by the paradoxical groundlessness of dukkha as a metaphysical principle—the insubstantiality and the emptiness of all that is. Beyond what is worse to me, beyond a world ordered for the worst, there is the emptiness of dukkha as an impersonal suffering... the tears of the cosmos. In this context, it is easy to see how Schopenhauer’s pessimism attempts to compress all the aspects of dukkha into a nothingness at the core of existence, a Willlessness coursing through the Will. Though one thing for certain is that with Schopenhauer we do not find the “ever-smiling” countenance of Buddhism—or do we? The texts of the Pali Canon also contain lists of the different types of happiness—including the happiness of renunciation and the strange happiness of detachment. But Buddhism considers even the different types of happiness as part of dukkha , in this final sense of nothingness or emptiness. Perhaps Schopenhauer understood Buddhism better than he is usually given credit for. Thus the experiment of Schopenhauer’s philosophy—the point at which a Western pessimus and an Eastern dukkha overlap or exchange glances. Empty sorrow, a lyricism of indifference. The result is a strange, and ultimately untenable, nocturnal form of Buddhism. ~*~ Cioran once called music a “physics of tears.” If this is true, then perhaps metaphysics is its commentary. Or its apology. ~*~ Pessimism would be more mystical were it not for its defeatism. Mysticism is much too proactive for the pessimist, and pessimism too impassive even for the mystic. At the same time, there is something enviable about mysticism—despite its sufferings. There is a sense in which pessimists are really failed mystics. ~*~ You, the Night, and the Music. In a suggestive passage, Schopenhauer once noted that, “music is the melody to which the world is the text." Given Schopenhauer’s view on life—that life is suffering, that human life is absurd, that the nothingness before my birth is equal to the nothingness after my death—given all this, one wonders what kind of music Schopenhauer had in mind when he described music as the melody to which the world is text—was it opera, a Requiem Mass, a madrigal, or perhaps a drinking song? Or something like Eine kleine Nachtmusik , a little night music for the twilight of thought, a sullen nocturne for the night-side of logic, an era of sad wings sung by a solitary banshee. Perhaps the music Schopenhauer had in mind is music eliminated to non-music. A whisper would suffice. Perhaps a sigh of fatigue or resignation, perhaps a moan of despair or sorrow. Perhaps a sound just articulate enough that it could be heard to dissipate. ~*~ Teach me to laugh through tears. ~*~ Pessimism always falls short of being philosophical. My back aches, my knees hurt, I couldn’t sleep last night, I’m stressed-out, and I think I’m finally coming down with something. Pessimism abjures all pretenses towards system—towards the purity of analysis and the dignity of critique. We didn’t really think we could figure it out, did we? It was just passing time, taking a piss, something to do, a bold gesture put forth in all its fragility, according to rules that we have agreed to forget that we made up in the first place. Every thought marked by a shadowy incomprehension that precedes it, and a futility that undermines it. That pessimism speaks, in whatever voice, is the singing testimony to this futility and this incomprehension—take a chance and step outside, lose some sleep and say you tried... ~*~ Is there a music of pessimism? And would such a music be audible? ~*~ The impact of music on a person compels them to put their experience into words. When this fails, the result is a faltering of thought and language that is itself a kind of music. Cioran writes: “Music is everything. God himself is nothing more than an acoustic hallucination.” ~*~ If a thinker like Schopenhauer has any redeeming qualities, it is that he identified the great lie of Western culture—the preference for existence over non-existence. As he notes: “If we knocked on the graves and asked the dead whether they would like to rise again, they would shake their heads.” In Western cultures it is commonly accepted that one celebrates birth and mourns death. But there must be a mistake here. Wouldn’t it make more sense to mourn birth and celebrate death? Strange though, because the mourning of birth would, presumably, last the entirety of that person’s life, so that mourning and living would the be same thing. ~*~ To the musical idea of the harmony of the universe corresponds the philosophical principle of sufficient reason. Like the music of mourning, pessimism gives voice to the inevitable breakdown of word and song. In this way, music is the overtone of thought. ~*~ The Patron Saints of Pessimism. The patron saints of pessimism watch over suffering. Laconic and sullen, the patron saints of pessimism never seem to do a good job at protecting, interceding, or advocating for those who suffer. Perhaps they need us more than we need them. Lest we forget, there do exist patron saints of philosophy, but their stories are not happy ones. There is, for instance, the fourth century Saint Catherine of Alexandria, or Catherine of the Wheel, named after the torture device used on her. A precocious fourteen year old scholar, Catherine was subject to continual persecution. After all forms of torture failed—including the “breaking wheel”—the emperor finally settled for her decapitation, a violent yet appropriate reminder of the protector of philosophers. There are also patron saints of music and musicians, but theirs too are sad stories. In the second century, Saint Cecilia was also subject to persecution and torture. As she knelt to receive the blade that would separate her head from her body, she ardently sang a song to God. It took three attempts before she was fully decapitated, all the while she continued, perhaps miraculously, to sing. Does pessimism not deserve its own patron saints, even if they are unworthy of martyrdom? But in our search, even the most ardent nay-sayers frequently lapse into brief moments of enthusiasm—Pascal’s love of solitude, Leopardi’s love of poetry, Schopenhauer’s love of music, Nietzsche’s love of Schopenhauer, and so on. Should one then focus on individual works of pessimism? We could include Kierkegaard’s trilogy of horror— Sickness Unto Death , The Concept of Dread , and Fear and Trembling —but all these are undermined by their fabricated and unreliable authors. Besides, how can one separate the pessimist from the optimist in works like Unamuno’s The Tragic Sense of Life , Shestov’s Postetas Clavium , or Edgar Saltus’ under-read The Philosophy of Disenchantment ? Even in cases where the entire corpus of an author is pessimistic, the project always seems incomplete—witness Cioran’s trajectory, from his first book, On the Heights of Despair , to the last unpublished notebooks of acrid and taut aphorisms. And this is to say nothing of literary pessimism, from Goethe’s sorrowful Werther, to Dostoevsky’s underground man, to Pessoa’s disquiet scribbler; Baudelaire’s spleen and ennui, the mystical Satanism of Huysmans and Strindberg, the hauntologies of Mário de Sá-Carniero, Izumi Kyoka, H.P. Lovecraft, grumpy old Beckett... even the great pessimist comedians. All that remains are singular, perhaps anomalous statements of pessimism, a litany of quotes and citations crammed into fortune cookies. Patron saints are traditionally named after a locale, either a place of birth or of a mystical experience. Perhaps the better approach is to focus on the places where pessimists were forced to live out their pessimism—Schopenhauer facing an empty Berlin lecture hall, Nietzsche mute and convalescent at the home of his sister, Wittgenstein the relinquished professor and solitary gardener, Cioran grappling with Alzheimer’s in his tiny writing alcove in the Latin Quarter. ~*~ There’s a ghost that grows inside of me, damaged in the making, and there’s a hunt sprung from necessity, elliptical and drowned. Where the moving quiet of our insomnia offers up each thought, there’s a luminous field of grey inertia, and obsidian dreams burnt all the way down. ~*~ If pessimism has any pedagogical value, it is that the failure of pessimism as a philosophy is inextricably tied to the failure of pessimism as voice. I read the following, from Shestov’s The Apotheosis of Groundlessness : When a person is young he writes because it seems to him he has discovered a new almighty truth which he must make haste to impart to forlorn humankind. Later, becoming more modest, he begins to doubt his truths: and then he tries to convince himself. A few more years go by, and he knows he was mistaken all round, so there is no need to convince himself. Nevertheless he continues to write, because he is not fit for any other work, and to be accounted a superfluous person is so horrible. (shrink)

Le monde occidental s'interroge aujourd'hui sur la passion de la mort qui pousse de jeunes terroristes au suicide et au crime. Le présent essai traite d'une autre fascination, non moins troublante : celle qui travaille sourdement les grands textes de notre modernité. Après Alexandre Kojève, l'écriture de Georges Bataille, de Maurice Blanchot, de Jacques Derrida ou de Jacques Lacan, laisse transparaître un lyrisme de la destruction, un engouement pour l'abîme, qu'il faut savoir reconnaître sous la rigueur de la pensée. D'où (...) vient cette esthétique du malheur? Quels enjeux recouvre-t-elle? Au fil d'une minutieuse lecture, l'auteur s'attache à dénuder un complexe de valeurs et d'affects qui remontent aux origines symboliques de notre civilisation. On entrevoit peu à peu que cette revendication de la mort pourrait bien n'être que le signe inversé de la grande protestation humaine, de sa soif d'infini et de son désir d'être. Betty Rojtman, née à Paris, a dirigé le département de littérature française à l'université hébraïque de Jérusalem. Elle situe sa recherche au carrefour de la pensée contemporaine et de l'exégèse juive traditionnelle. Parmi ses publications : Feu noir sur feu blanc. Essai sur l'herméneutique juive (1986); Une grave distraction (préface de Paul Ricoeur, 1991) ; Une rencontre improbable (2002) et Moïse, prophète des nostalgies (2007). (shrink)

Cet article propose d’interroger le dispositif de soins mis en place dans les hôpitaux pour accompagner le couple face à la fin de vie. Le partenaire est souvent oublié. Pourtant, il est impliqué dans les remaniements psychiques dès l’annonce de la maladie grave. À partir de cas cliniques, l’auteur montre l’importance de la créativité du psychologue pour repenser sa pratique auprès du couple. Un maillage institutionnel est nécessaire pour que le couple retrouve un accès à son intimité et à (...) une certaine symbolisation. (shrink)

Les personnes souffrant de troubles psychiques graves ont été longtemps victimes d’une stigmatisation et d’une discrimination déshumanisantes et, de fait, la reconnaissance de leur commune appartenance à l’humanité a été déniée. La notion même de personne, indissociable de la reconnaissance de l’égale dignité de tout être humain, ainsi que du respect et de l’estime qui lui sont dus, en a été profondément et durablement mise à mal. Comment redonner à la notion de personne la plénitude de son acception lorsque les (...) personnes souffrent de troubles psychiques? Comment leur assurer les conditions d’un épanouissement personnel, d’une relation à soi-même positive, en somme d’une vie plus humaine? Le présent travail s’appuie sur les travaux que le philosophe allemand Axel Honneth a consacrés à la notion de reconnaissance mutuelle pour apporter des éléments de réponse à ces questions. Ces travaux définissent un cadre théorique général qu’il semble pertinent d’appliquer à la notion de handicap psychique pour en comprendre les enjeux et montrer comment la reconnaissance mutuelle permet de redonner, dans l’expression « personne en situation de handicap psychique », toute sa plénitude à la notion de personne. (shrink)

Sont réexaminées plusieurs inscriptions agonistiques d’Athènes. 1. Le texte IG II3 4, 624 pour un héraut périodonique doit certainement être attribué à Valerius Eklektos de Sinope, déjà connu par un long texte d’Athènes, une base à Olympie et un piédestal retrouvé à Delphes resté inédit et publié ici. L’ensemble permet de reconstituer le parcours d’un artiste hors norme connu par quatre textes gravés à des moments différents de sa carrière. 2. Les fragments IG II3 4, 616 et 617 appartiennent au (...) même palmarès du second tiers du IIIe s. et peuvent vraisemblablement être reliés l’un à l’autre. Si IG II3 4, 618 ne provient pas du même monument, il pourrait lui être en revanche contemporain. 3. La base SEG 58, 185 honore non un agonothète mais un épistate, dont sont vantés les succès lors d’une longue carrière. 4. IG II² 2772 est une dédicace funéraire faite par un boxeur et xystarque pour un parent ou un ami. (shrink)

La survenue d’une maladie grave chez l’enfant vient percuter et modifier de manière considérable les liens intrafamiliaux. C’est à partir du moment inaugural de l’annonce diagnostique, dans un échange de regards avec ses parents, que l’enfant prendra conscience de la gravité de sa maladie. C’est aussi en fonction de la réaction à venir de ses parents, au fil de l’évolution de la maladie et au gré des traitements, que l’enfant va lui-même, en tant que sujet porteur de sa propre (...) histoire, éprouver les effets psychiques de cette maladie et lui conférer un sens particulier. D’un point de vue de psychologue exerçant en oncologie pédiatrique, il s’agit ici d’éclairer les enjeux psychiques liés à l’irruption d’un cancer chez l’enfant en portant une attention particulière sur la manière dont cet événement éprouvant est vécu par ses parents et dont on peut en retrouver les effets dans le discours de l’enfant. La possibilité pour l’enfant de dire ce qu’il perçoit dans le regard meurtri de ses parents porté sur lui nous semble contribuer à l’appropriation de l’épreuve de la maladie, voire au dépassement de celle-ci. (shrink)

VAN PRAAG (Paul), Introduction : le Père Henri Bosmans, histo­rien des mathématiques (pp. 7-16). SAUVAGE (Pierre), Notice biographique du Père Henri Bosmans (pp. 17-25). HERMANS (Michel), Henri Bosmans : sa formation et ses réseaux de rela­tions (pp. 27-72). DELANGHE (Richard), Quelques aspects de la vie et de l’œuvre de Paul Mansion (1844-1919) (pp. 73-82). BRIGAGLIA (Aldo), Saccheri vu par Corrado Segre en Italie et par Mansion et Bosmans en Belgique / traduit de l’italien par Bruna GAINO et Patricia RADELET-DE (...) class='Hi'>GRAVE (pp. 83-104). MAWHIN (Jean), La tentative belge d’édition des œuvres complètes d’Euler vue par Henri Bos­mans (pp. 105-133). GOLVERS (Noël), Henri Bosmans, s.j., et la mission jésuite en Chine / traduit du néerlandais par Anne-Sophie MEURICE (pp. 135-152). ROMANO (Antonella), Henri Bosmans, jésuite et historien des mathéma­tiques dans la Belgique du premier XXe siècle (pp. 153-168). SAUVAGE (Pierre), Le Père Henri Bosmans et l’historiographie au tournant du XXe siècle (pp. 169-187). RADELET-DE GRAVE (Patricia), Le fonds Henri Bos­mans / avec un ajout de Michel HERMANS (pp. 189-215). MANSION (Paul), Correspondance de Paul Mansion adres­sée à Henri Bosmans / introduction, trans­cription et annotation par Michel HERMANS (pp. 217-251). HEEFFER (Albrecht) – HERMANS (Michel) – STOFFEL (Jean-François), Bibliographie d’Henri Bosmans (pp. 253-298). (shrink)

Cet article est la première édition d’une épigramme votive gravée sur l’une des pièces majeures du Musée diachronique de Larissa, une stèle à relief remployée pour servir de chapiteau à l’époque byzantine où l’on voit neuf Muses faire cortège autour d’une divinité placée dans une grotte qui pourrait être identifiée avec Apollon. L’inscription et le relief sont incomplets et posent quelques difficultés d’interprétation. Nous avançons des hypothèses de reconstitution du texte, complétées par un premier commentaire iconographique, et essayons de replacer (...) cet objet dans son ancien contexte monumental, archéologique, culturel et religieux : une dédicace du peuple aux Piérides semble être liée à la fondation d’un culte des Muses à Larissa par un citoyen riche qui, en échange de sa générosité, espère pouvoir obtenir une prêtrise. (shrink)

This paper is in five sections. In the first one, I summarize some views on truthmaking I will be presupposing, emphasizing however the various controversies on which I will remain neutral. In section two and three, I present the characterization of a response-dependent property. In section four, I present two ways in which a property can be response-dependent, in the characterized sense. In final section five, I present how these correspond to different versions of moderate relativism, namely indexical and nonindexical (...) contextualism. Thus the view presented here contrasts not only with pluralism about truth, but also with radical relativism about truth, as recently defended by John MacFarlane. (shrink)

Entre Islam et Occident, le conflit existe. Il est profond. Et il n'a pas débuté le 11 septembre 2001 car - sans remonter aux Croisades - il oppose deux civilisations dont les valeurs, depuis des siècles, ne sont guère compatibles. Les orientalistes qui le nient se bercent d'illusions. Les partisans de Huntington, qui croient à la mission salvatrice de l'Occident, font tout autant fausse route. Situation d'autant plus grave que, depuis la guerre des Six jours, le conflit en question (...) a pris une forme aiguë, caractérisée d'abord par l'essor du mouvement islamiste, puis par celle d'un terrorisme international dont Al-Qaïda n'est qu'un relais parmi d'autres. Face à ces dangers (dont l'Europe aujourd'hui s'obstine à ignorer l'ampleur), la seule stratégie réaliste me semble consister, pour l'Occident, à opposer un front uni à l'islamisme, tout en laissant celui-ci faire la dure expérience de la réalité dans les pays qui souhaitent le porter au pouvoir car s'il peut être vaincu, ce ne sera pas par la force des armes ni par celle de la rhétorique, mais seulement par l'usure du temps. Ne nous y trompons pas : cette stratégie sera malaisée à mettre en œuvre, car elle devra, d'abord, affronter la passion antiaméricaine, antisioniste et tiers-mondiste qui, chez nous, inspire une grande partie de l'opinion actuelle. Autrement dit, cette maladie que Nietzsche, il y a un siècle déjà, baptisait nihilisme - et dans laquelle il percevait, non sans raison, un écho assourdi de l'antisémitisme chrétien. Comme si la vieille Europe, fatiguée d'avoir trop vécu, était désormais proche d'abdiquer les valeurs des lumières sur lesquelles sa propre culture s'était non sans peine édifiée. (shrink)

La notion de lieu occupe dans le système cartésien une place stratégique : elle en manifeste la singularité tant dans le domaine de la physique que dans celui de la métaphysique. En physique, les difficultés sont nombreuses : comment Descartes parvient-il à édifier une philosophie naturelle qui produit, notamment, les lois du choc et celle de la chute des graves, dans un cadre conceptuel qui nie l'existence du vide ainsi que celle de lieux différents? Jusqu'à quel point peut-on parler d'une (...) mathématisation du réel pour un corps de doctrine aussi peu algébrique que possible? Le spectre du roman cartésien doit être chassé afin de saisir la science cartésienne dans sa nouveauté radicale. Mais dès lors que l'on s'interroge sur les motifs conceptuels qui empêchent Descartes d'élaborer une mathématisation du réel, dont la Géométrie semble lui donner les moyens et les Regulae la méthode, on est conduit à préciser la nature des procédures résolutoires de la pensée, leur portée et leurs limites et, ainsi, à entrer de plain-pied dans le champ de la mathématique, tout d'abord, puis dans celui de la métaphysique. Dire ce qu'est et ce que peut un corps s'énonce à partir du savoir de ce qu'est et de ce que peut l'esprit. En effet, Descartes attribue à l'esprit la force et la puissance, non seulement d'inventer et de produire du nouveau, mais également celle, très concrète, d'imprimer une nouvelle détermination aux mouvements des esprits animaux. On peut considérer que la force chez Descartes est indexée au spirituel plutôt qu'au corporel et qu'en dehors de la question singulière de l'Eucharistie, elle n'est efficace qu'à la condition de ne pas être localisée stricto sensu en termes de lieu : Dieu agit dans le monde pour autant qu'il n'en fait pas partie et la glande pinéale est le siège principal de l'âme, sedes et non pas locus. Cette lecture de l'œuvre cartésienne trouve ainsi dans la notion de lieu un thème d'étude particulièrement fécond, dans la mesure où elle est mobilisée à la fois dans la physique et les mathématiques cartésiennes, mais également dans la question de la localisation de Dieu dans le monde, dans celle du Christ sous les espèces consacrées, et dans celle de l'âme dans le corps. Ainsi d'un lieu à un autre, nous sommes conduits au cœur du système cartésien, par un mouvement d'approfondissement réciproque des perspectives. (shrink)

Depuis la Grèce, en dépit des rêves d'une langue bien faite, les philosophes s'expriment dans des langues qui sont le partage de peuples différents. Or, peut-on inscrire le discours de l'universel dans le champ limité d'une langue particulière? Le français fait sa joie des analyses sèches, comme l'on parle d'une pointe sèche qui grave le cuivre nu. Celui qui saurait le conduire vers la synthèse, pourtant, aurait reconnu, selon le mot de von Humboldt, " l'énigme de cette langue ". (...) Le colloque de Nice, " Philosopher en français ", a tenté d'approcher une telle énigme. Trente-deux chercheurs internationaux ont croisé leurs exposés selon quatre thèmes : la philosophie française au XXe siècle ; la philosophie française et les courants internationaux ; l'histoire française de la philosophie ; le philosophe français et le style. Tous mettent l'accent sur l'approche " à la française ", comme disait Montaigne, des grandes questions théoriques et cherchent à définir ce qu'il en est du style français en philosophie. J.-F. M. (shrink)

Le commun imagine mal que les philosophes, gens. austères et graves, puissent s abandonner au rire, ou même qu'ils daignent, s'interroger sur la signification et la désirabilité de ce comportement frivole.t pourtant si, comme l'observa le premier Aristote, " rire est le propre de l'homme ", il faut bien que les philosophes sachent rire, comme tout à chacun, et même qu'ils s'inquiètent des raisons d'être du rire, de sa finalité, d'autant plus que leur propre démarche et leurs ambitions ont depuis (...) toujours prêté à rire aux profanes. Rire est-il pour l'homme un privilège ou une tare? Si les dieux d'Homère s'esclaffent dans l'Olympe, Jésus lui n'aurait jamais ri. Repoussant les réserves de Descartes, Spinoza a pris résolument le parti du rire. Et si Nietzsche nous demande de rire à la vie, c'est par contre au nom de la vie que Bergson intente un procès au rire. Tout se passe comme si ces appréciations contradictoires du rire, loin d'être dune importance secondaire, traçaient une nette ligne de partage entre les philosophes, révélant peut-être des divergences décisives entre leurs options fondamentales. (shrink)

Le philosophe, quand il parle ou écrit, suscite une œuvre philosophique. Ce que Souriau se plaît à nommer le philosophème paraît aux yeux de plusieurs fort ambigu, et dans sa nature, et dans son langage. On ne cesse de répéter que la philosophie traverse actuellement une de ses crises graves. Déjà certains proclament l'illégitimité de la discipline philosophique. D'autres s'interrogent sur le statut possible de la philosophie; J.-C. Piguet est de ceux-ci. Selon lui, l'ambiguïté de l'œuvre philosophique provient du fait (...) que cette œuvre occupe le milieu entre l'œuvre de science et l'œuvre d'art. A ce compte, la discipline philosophique tiendrait à la fois de l'esthétique et de l'épistémologie scientifique. Ces assertions, Piguet les fonde sur une analyse du langage. (shrink)

Normal 0 false false false EN-US X-NONE AR-SA MicrosoftInternetExplorer4 Although there are numerous studies about the Circassian Mamluk state, however there are no well rounded and integrated studies dealing with the phenomenon of the high grain and foodstuffs prices in Egypt during that era. The study problem aims to address the factors influencing the high prices like state control over the agricultural lands and the monopoly over grains by the men in power, the power struggles, and the abundant fraud in (...) the coins, the study methodology is based on the collection of data from historical sources contemporaneous of the Mamluk state, and proceeding with the analysis of those sources followed by a critique and discussion, then framing an outcome within a comprehensive and well integrated paper, and we conclude form the study that the immediate cause of corruption during the Mamluk state was the practice of selling the public office positions, where jobs were gives to the ones who pay more regardless of skills and qualifications, which led to jobs being occupied by inefficient and unqualified individuals, who have no interest but to collect money unjustly which was reflected in a very negative manner on the whole of the administrative, social and economic conditions of the state, and the high prices phenomenon had grave and harsh effects on the Egyptian society, where two million individuals died, the policy of repressions and authoritarianism practiced by the state had great influence on limiting the demonstrations of the public against the high prices, the benefit of this study is that it shows how the corruption of the state administration leads to negative and grave effects on the conditions of the society, so ultimately states should be aware of that and must seek to apply justice and fairness in dealing with the citizens. (shrink)

This paper provides an exploratory comparative assessment of the institutional pressures influencing corporate social responsibility in a developed country, UK, vs. a developing country, Brazil, based on a survey of different actors. Information on sustainability concerns, organizational strategies and mechanisms of pressure was collected through interviews with environmental regulatory agencies, financial institutions, media and non-governmental organizations. Our results confirm that the more advanced awareness and CSR responsiveness in the UK is a consequence of a predominance of coercive and normative forces (...) on the organizational field. The institutional forces tend to build a Brazilian organizational field that is relational based and risk intensive. The findings lend support to the view that CSR responses are unlikely to be easily transformed into uniform standardized practices across the globe. This paper contributes to a collective understanding of the organizational field and a common template for CSR in the context of developed and developing countries. (shrink)

Concepts stand at the centre of human cognition. We use concepts in categorizing objects and events in the world, in reasoning and action, and in social interaction. It is therefore not surprising that the study of concepts constitutes a central area of research in philosophy and psychology, yet only recently have the two disciplines developed greater interaction. Recent experiments in psychology that test the role of concepts in categorizing and reasoning have found a great deal of variation, across individuals and (...) cultures, in categorization behaviour. Meanwhile, philosophers of language and mind have investigated the semantic properties of concepts, and how concepts are related to linguistic meaning and linguistic communication. A key motivation behind this was the idea that concepts must be shared across individuals and cultures. With the dawn of experimental philosophy, the proposal that the experimental data from psychology lacks relevance to semantics is increasingly difficult to defend. -/- This volume brings together leading psychologists and philosophers to advance the interdisciplinary debate on the role of concepts in categorizing and reasoning, the relationship between concepts and linguistic meaning and communication, the challenges conceptual variation poses to communication, and the social and political effects of conceptual change. (shrink)