L'inscription publiée ici, gravée sur du marbre thasien et écrite en alphabet parien, est datée des années 470/460 av. J.-C. et se réfère à l'octroi de biens immobiliers par la cité de Bergè au Thasien Timèsicratès. Le lieu de la découverte et le contenu de l'inscription ne laissent aucun doute sur l'identification de la ville antique de Berge avec le site archéologique qui se trouve au Sud-Ouest du village actuel de Néos Skopos Serrôn. Le problème de la localisation de Berge (...) est donc définitivement résolu et la cité trouve sa place dans l'environnement historique de la région. Berge fut fondée par les Thasiens au VIe siècle, sur les bords du lac Kerkinitis et du fleuve Stry- mon. La première installation devait être un emporion qui, très vite, acquit le statut de cité, frappant sa propre monnaie et jouissant d'institutions démocratiques — boule et démos —, au début du Ve siècle du moins. De par sa situation, la cité est un maillon important dans la chaîne des colonies thasiennes et une étape sur la voie commerciale de la vallée du Strymon qui, grâce à la navigabilité du fleuve, constitue l'axe le plus propice à la pénétration des Thasiens dans l'arrière-pays thrace, jusqu'à Pisti- ros, assurant ainsi les échanges commerciaux entre Grecs et dynastes thraces, comme cela apparaît également dans l'inscription de Pistiros. C'est la raison pour laquelle, juste après l'effondrement de la puissance maritime thasienne, les Athéniens incluent Berge dans la confédération athénienne, en attendant de fonder leur propre colonie d'Amphipolis, qui leur permet de contrôler efficacement la vallée du Strymon. (shrink)