Le constat que fait Spinoza dans le Traité de la réforme de l ’ entendement selon lequel on ne connaît ses parents que par ouï-dire fournit l’occasion de développer, à partir de l’exemple de la famille, la conception originale qu’offre le point de vue spinoziste sur les institutions. En reprenant une distinction que fait Julie Henry, on peut dire que la famille n’existe pas par nature, mais qu’elle est un effet naturel. L’univocité de la causalité et la diversité des causes (...) qui président à sa constitution permettent d’échapper à l’opposition nature – culture comme à toute tentative de réduire les phénomènes sociaux à des principes biologiques ou environnementaux. (shrink)

Chenu, M.-D. Foi, certitude et recherche.--Gilson, É. Réponse à Louis-Marie Régis, On some difficulties of interpretation.--Dubarle, D. Logique et épistémologie du signe chez Aristote et chez les Stoïciens.--Geiger, L.-B. Ce qui est, se dit en plusiers sens.--Owens, J. "Diversificata in diversis."--Cauchy, V. Être et connaître, l'irréductibilité de l'aristotélisme au platonisme.--Joós, E. Maurice Merleau-Ponty, de l'intentio intellectus, à l'intentio rei.--Murin, C. Pour une démystification de la "mort-de-Dieu" nietzschéenne.--Joós, E. Post-scriptum, la nouvelle scolastique de Louis-Marie Régis.--Landry, A.-M. Louis-Marie Régis, (...) O.P., quelques dates et faits marquants de sa vie.--Lettre d'Henri-Irénée Marrou à Louis-Marie Régis. (shrink)

Le Traité de Psychopathologie d'Eugene Minkowski se distingue par son caractère très personnel, non moins que par l'ampleur de son information. Cet ouvrage résume l'œuvre d'une vie consacrée à la pratique de la psychothérapie, à la méditation philosophique, et à une active participation aux mouvements intellectuels de l'époque.L'origine de ce livre, nous confie l'auteur, remonte à une promesse faite à Louis Lavelle en 1939, mais il a été rédigé à intervalles irréguliers de 1948 à 1966. Minkowski y a incorporé (...) de nombreux travaux écrits à diverses périodes de sa vie et sur des sujets multiples. (shrink)

Le Conseiller d'Etat ou Recueil général de la politique moderne est l'un des grands traités politiques du XVIIe siècle. Son auteur, Philippe de Béthune, diplomate réputé et fin connaisseur de la vie publique, a écrit un livre étonnant de philosophie politique, de stratégie, d'économie et d'urbanisme. Œuvre d 'un homme de cour, habitué à côtoyer les princes, il est le produit de la réflexion et de l'expérience d'un personnage singulier, mais aussi d'une époque insolite de mutation entre deux mondes, - (...) celui de la Renaissance, des guerres de religion et des troubles de la Ligue, et celui de l'absolutisme monarchique et de l'État moderne, - marquée par une transformation profonde des valeurs politiques et morales. Personnalité peu commune, qui a voyagé à travers toute l'Europe, qui par deux fois a été ambassadeur à Rome et qui a bénéficié d'une longévité remarquable, Philippe de Béthune est le frère puîné de Sully Il naît sous Charles IX, commence sa carrière comme mignon, dans l'entourage de Joyeuse, l'archi-favori d'Henri III, sert Henri lV Louis XIII, Richelieu et termine sa vie sous le ministériat de Mazarin. Publié en 1633, avec l'accord du cardinal ministre, Le Conseiller d'Etat n 'a jamais été réédité depuis 1684. Cette nouvelle édition est précédée d'une longue introduction sur l'art politique de la première moitié du XVlle siècle et le paysage mental de l'époque. (shrink)

Résumé L’article est consacré à l’histoire des chaires de philosophie du Collège entre 1921 et 1951, considérée à partir du double échec subi en 1941 par le médiéviste Etienne Gilson, au moment de repourvoir la chaire de « Philosophie » définie pour Édouard Le Roy en 1921 après le départ de Henri Bergson. Sur la base d’un arbre généalogique de la philosophie au Collège de France depuis 1542, l’article restitue les enjeux des deux phases du duel entre Gilson et (...) son principal opposant Mario Roques : a) le maintien de l’intitulé de Édouard Le Roy contre la proposition gilsonienne : Histoire des idées philosophiques dans la France moderne, b) l’élection du spiritualiste Louis Lavelle contre le philosophe psychologue Maurice Pradines, à la chaire de philosophie. L’article analyse les différents biais (statut de la philosophie à l’université, dans les lycées et collèges, laïcité, statut de la métaphysique, situation politique), affectant l’affrontement entre philosophie et histoire de la philosophie, lieu commun rhétorique des débats idéologiques depuis 1874. (shrink)

FROM VARIOUS THINKERS and in different languages we have been receiving an identical message: the philosophy of the subject initiated by Descartes' cogito has reached a definitive impasse. Critical reactions range from attempts to dispose of the subject altogether to efforts to restore pre-Cartesian theories. The authors here presented adopt positions different from either of those extremes. Fully aware of the modern predicament they advocate neither a return to a pre-Cartesian past nor do they dismiss outright the post-Cartesian subjective starting (...) point. Theoretical attitudes once adopted cannot simply be discarded: philosophy has to work its way through them. Still, the proposed answers vary substantially. In Philosophy and the Mirror of Nature, Richard Rorty advocates abandoning traditional truth claims in favor of a rational "conversation" carried on between incommensurable positions. Francis Jacques's Différence et subjectivité reverses the traditional priority of subject to relation. In Généalogie de la psychanalyse Michel Henry attempts to reclaim a theory of "pure" subjectivity from the wild growth of its objectivist deviations. Alasdair MacIntyre exposes the disastrous moral consequences that have resulted from the primacy of an autonomous, isolated subject and proposes a program for a socially and historically more integrated ethical reconstruction. No idea has of late more consistently come under fire than that of the subject as sole source of meaning and value. Heidegger attributed it to Descartes, and three of the studies show the direct impact of his reading. Yet similar tendencies had been at work in analytic philosophy. Rorty presents pragmatic anti-subjective interpretations of language going back to Wittgenstein; Francis Jacques supports his attack by Russell's theory of relations. (shrink)

During his lifetime, Henri Poincaré published three major philosophical books which achieved great success: "La science et l'hypothèse" (1902), "La valeur de la science" (1905) and "Science et méthode" (1908). After his death in 1913, a fourth volume of his philosophical works was published by his heirs as "Dernières pensées" (1913). The four books constitute the core of Poincaré's philosophic works and were given an ovation by scientific and general public. Around 1919, Gustave Le Bon wrote to Poincaré's widow. (...) As the director of the "Bibliothèque de Philosophie Scientifique at Flammarion", he asked her permission to publish a second posthumous volume. "L'Opportunisme scientifique" was intended to be the fifth and final volume of Poincaré's philosophical writings. Louis Rougier had elaborated the project, with the collaboration of Gustave Le Bon, and the approval of the philosopher Émile Boutroux and his son Pierre. Because of the reservations of the mathematician's heirs, this book was never published and Dernières pensées remained his last philosophical book. Nevertheless Poincaré's correspondence - which is kept in the Poincaré Archives at University Nancy 2 - contains a large amount of documents concerning the project, its justification and the discussions between Louis Rougier and the mathematician's heirs. The aim of this book is to restore this episode, which gives some crucial informations about editorial practices of Poincaré and about the posterity of his philosophic thinking. (shrink)

Un érudit: Phillippe Tamizey de Larroque.--Discussion avec un historien "historisant" (Louis Halphen)--Discussion avec un théoricien de l'histoire "historisante" (A.-D. Xénopol)--Un théoricien de l'histoire-science: Paul Lacombe.

Certains commentateurs de Bergson ont estimé que sa pensée était d'emblée spiritualiste et teintée de religiosité. On peut comprendre ainsi le beau texte de Louis Lavelle, "La pensée religieuse d'Henri Bergson", ou l'interprétation que Péguy fait de cette philosophie rationaliste du temps. Cette compréhension de Bergson peut d'ailleurs s'appuyer sur un texte du philosophe lui-même, à savoir Principes de métaphysique et de psychologie où Bergson explique que sa pensée vise à constituer une "science relative de l'absolu". Le présent (...) volume tente d'examiner dans quelle mesure il est possible de soutenir, l'instar d'Henri Gouhier, que l'oeuvre d'observation intérieure de Bergson a posé les bases du spiritualisme moderne. (shrink)

Par delà les tensions infinies du monde ce gui, à partir de la terre, fleurit sur le ciel pur de la métaphysique sont les bourgeons de l'éthique. En l'occurrence, dans ce livre rare, ceux de la morale bouddhique se déclinent selon l'application des vœux particuliers doublés d'une pratique d'ouverture universelle. Par la connaissance des données, du développement de questions cruciales, grâce également au degré d'engagement individuel sur la voie, la perspective du message de l'Eveillé et ses conséquences inaugurales d'un état (...) d'esprit autre s'éclairent quasi scientifiquement. Se démarquant du simple dogme d'un comportement idéal, ce cheminement positif révèle la fonction utile de l'humaine condition qualifiée par l'expérience de préceptes transformateurs. Une conduite de vie s'amorce sans coup férir. Pacifier le sensible par la force de donner corps à une bonté impersonnelle, à des mœurs positives, participe d'un essentiel actif, apaisant, qui donne levain et sens à notre présence d'être vivant ici. (shrink)

What importance does “race” have as a meaningful category in the study of literature and the shaping of critical theory? If we attempt to answer this question by examining the history of Western literature and its criticism, our initial response would probably be “nothing” or, at the very least, “nothing explicitly.” Indeed, until the past decade or so, even the most subtle and sensitive literary critics would most likely have argued that, except for aberrant moments in the history of criticism, (...) race has not been brought to bear upon the study of literature in any apparent way. Since T. S. Eliot, after all, the canonical texts of the Western literary tradition have been defined as a more or less closed set of works that somehow speak to, or respond to, “the human condition” and to each other in formal patterns of repetition and revision. And while most critics acknowledge that judgment is not absolute and indeed reflects historically conditioned presuppositions, certain canonical works do seem to transcend value judgments of the moment, speaking irresistibly to the human condition. The question of the place of texts written by the Other in the proper study of “literature,” “Western literature,” or “comparative literature” has, until recently, remained an unasked question, suspended or silenced by a discourse in which the canonical and the noncanonical stand as the ultimate opposition. In much of the thinking about the proper study of literature in this century, race has been an invisible quantity, a persistent yet implicit presence.This was not always the case, we know. By mid-nineteenth century, “national spirit” and “historical period” had become widely accepted categories within theories of the nature and function of literature which argued that the principal value in a great work of literary art resided in the extent to which these categories were reflected in that work of art Montesquieu’s De l’esprit des lois considered a culture’s formal social institution as the repository of its “guiding spirit,” while Giambattista Vico’s principi di una scienza nuova read literature against a complex pattern of historical cycles. Friedrich and August von Schlegel managed rather deftly to bring “both national spirit and historical period” to bear upon the interpretation of literature, as W. Jackson Bate has shown. But it was Hippolyte-Adolphe Taine who made the implicit explicit by postulating “race, moment, and milieu” as positivistic criteria through which any work could be read and which, by definition, any work reflected. Taine’s History of English Literature was the great foundation upon which subsequent nineteenth-century notions of “national literatures” would be constructed. Henry Louis Gates, Jr. is professor of English, comparative literature, and African studies at Cornell University. He has edited several books and has written Figures in Blood and The Signifying Monkey. (shrink)

Bergson est le plus grand philosophe français du XXe siècle. Sa philosophie de la durée et de la mobilité est en perpétuel dialogue avec les sciences de la nature (physique et biologie) et les sciences humaines (psychologie et sociologie). Cet ouvrage : reconstitue l'organisation progressive de l'œuvre à partir de l'intuition de la durée ; expose le riche contenu de la philosophie bergsonienne : l'esprit, la vie, l'élan créateur, l'héroïsme moral ; confronte la pensée de Bergson à ses contradicteurs, et (...) montre quel avenir elle offre aujourd'hui à la métaphysique pour penser l'âme et Dieu. (shrink)

Perhaps only Tar Baby is as enigmatic and compelling a figure from Afro-American mythic discourse as is that oxymoron, the Signifying Monkey.3 The ironic reversal of a received racist image of the black as simianlike, the Signifying Monkey—he who dwells at the margins of discourse, ever punning, ever troping, ever embodying the ambiguities of language—is our trope for repetition and revision, indeed, is our trope of chiasmus itself, repeating and simultaneously reversing in one deft, discursive act. If Vico and Burke, (...) or Nietzsche, Paul de Man, and Harold Bloom, are correct in identifying “master tropes,” then we might think of these as the “master’s tropes,” and of signifying as the slave’s trope, the trope of tropes, as Bloom characterizes metalepsis, “a trope-reversing trope, a figure of a figure.” Signifying is a trope that subsumes other rhetorical tropes, including metaphor, metonymy, synecdoche, and irony, and also hyberbole, litotes, and metalepsis. To this list, we could easily add aporia, chiasmus, and catachresis, all of which are used in the ritual of signifying.The black tradition has its own subdivisions of signifying, which we could readily identify with the typology of figures received from classical and medieval rhetoric, as Bloom has done with his “maps of misprision.” In black discourse “signifying” means modes of figuration itself. When one signifies, as Kimberly W. Benston puns, one “tropes-a-dope.” The black rhetorical tropes subsumed under signifying would include “marking,” “loud-talking,” “specifying,” “testifying,” “calling out”, “sounding,” “rapping,” and “playing the dozens.”4 3. On Tar Baby, see Ralph Ellison, “Hidden Man and Complex Fate: A Writer’s Experience in the United States,” Shadow and Act, p. 147, and Toni Morrison, Tar Baby. On the black as quasi-simian, see Jean Bodin, Method for the Easy Comprehension of History, trans. Beatrice Reynolds, p. 105; Aristotle Historia Animalium 606b; Thomas Herbert, Some Years Travels, pp. 16-17; and John Locke, An Essay Concerning Human Understanding, 8th ed., 2 vols., 2:53.4. Geneva Smitherman defines these and other black tropes and then traces their use in several black texts. Smitherman’s work, like that of Claudia Mitchell-Kernan and Abrahams, is especially significant for literary theory. See Smitherman, Talkin and Testifyin: The Language of Black America, pp. 101-66. See also nn. 13 and 14 below. (shrink)

Le constat que fait Spinoza dans le Traité de la réforme de l ’ entendement selon lequel on ne connaît ses parents que par ouï-dire fournit l’occasion de développer, à partir de l’exemple de la famille, la conception originale qu’offre le point de vue spinoziste sur les institutions. En reprenant une distinction que fait Julie Henry, on peut dire que la famille n’existe pas par nature, mais qu’elle est un effet naturel. L’univocité de la causalité et la diversité des causes (...) qui président à sa constitution permettent d’échapper à l’opposition nature – culture comme à toute tentative de réduire les phénomènes sociaux à des principes biologiques ou environnementaux. (shrink)

La Théorie des sentiments moraux d’Adam Smith, publiée pour la première fois en anglais en 1759, a été traduite en français quatre fois dans la seconde moitié du xviiie siècle. Puis, après deux siècles de simples rééditions, durant le xixe siècle et jusqu’à la toute fin du xxe siècle, une nouvelle traduction française a paru en 1999. Le présent article commence par des considérations méthodologiques portant sur le statut de la traduction comme retraduction, montrant en quoi l’acte de retraduire peut (...) être l’occasion d’un sentiment paradoxal d’insoutenable légèreté. On en déduit la nécessité d’étudier toute traduction par rapport à ce que l’on peut nommer son contexte objectif et son projet subjectif. C’est seulement à partir de la compréhension de ce contexte et de ce projet de traduction – lesquels peuvent être de nature politique, intellectuelle, économique, etc. – que l’on peut rendre compte des différents choix techniques de traduction qu’ont opérés les traducteurs successifs. Ainsi, on explique en quoi la traduction réalisée par la marquise de Condorcet en 1798 s’inscrit dans le contexte de la Révolution française du point de vue politique, et dans celui du rationalisme moral du point de vue philosophique. Par contraste, la traduction de Michaël Biziou, Claude Gautier et Jean-François Pradeau en 1999 correspond d’un point de vue politique à des interrogations portant sur le libéralisme économique, et d’un point de vue philosophique à la volonté d’interpréter Smith comme représentant du sentimentalisme moral. (shrink)

L’ouvrage, qui est la version remaniée d’une thèse soutenue à l’EHESS en 2017, porte sur l’étude de la faveur au féminin sous les règnes de Henri IV et de Louis XIV. L’autrice récuse le terme de favorite « qui s’il est souvent utilisé dans les biographies ne l’est que rarement dans les sources et recouvre alors des réalités souvent éloignées » du propos (p. 15). À travers l’analyse de la figure des maîtresses royales, c’est d’abord une histoire du (...) politique et du pouvoir royal qui est au cœur... (shrink)

LA PHILOSOPHIE A L'ECOLE NATIONALE AVANT 1960 : LOUIS ALTHUSSER. Louis Althusser (1918-1990) : psychologie. Louis Althusser (1918-1990) : philosophie politique. LA PHILOSOPHIE A L'ECOLE NATIONALE AVANT 1960 : JEAN HYPPOLITE. Jean Hyppolite (1907-1968) : Aristote, Spinoza, Hume. Jean Hyppolite (1907-1968) : Aristote, Spinoza, Hume, Comte. Jean Hyppolite (1907-1968) : Descartes, Hume, Hegel, Comte, Marx, Husserl, Heidegger, psychanalyse. AUTRES REPERES DE L'EPOQUE 1960-2000. Le dossier Althusser cinquante ans après. L'aventure de la philosophie française depuis les années 1960. (...) EXPLORATION DE DIVERS TYPES DIALECTIQUES. Alain lecteur et admirateur de Hegel et de Marx. L'encyclopédisme dialectique dans la psychologie d'Henri Wallon. Le style dialectique dans les travaux de Germaine Wallon. (shrink)