O artigo clarifica em que medida a Lógica, no sentido mais comum e até ingênuo do termo, enquanto composta pelas leis necessárias do pensamento correto, pode ser entendida como Mística. Isto parece estranho, pois a Mística é normalmente entendida como uma vivência de superação das dualidades, onde o pensamento racional colapsa e encontra seu limite. Já a Lógica é entendida como paradigma de pensamento racional. Argumenta-se que as leis mais gerais da razão e do discurso se relacionam com a Mística (...) na medida mesma em que o fundamento da razão é equacionado ao seu limite. A linguagem encontra-se assim com o silêncio e as leis e fundamentações não mais operam como tais. Conclui-se que a adesão necessária que acompanha o colapso entre o sentido e o valor de verdade de determinadas expressões linguísticas constitui o que chamamos de vivência mística. Trata-se de uma vivencia a qual somos conduzidos pelo próprio funcionamento de nossa significação e, ao mesmo tempo, institui o que se compreende por experiência religiosa. Palavras-chave : Mística. Wittgenstein. Lógica. Intensão. Extensão.This paper clarifies the extent to which Logic, in the usual sense (and even naïve) of the term, as composed of the correct thinking’s necessary laws, can be understood as Mystic. This seems strange, because the Mystic is usually understood as an experience of overcoming the dualities, where rational thinking collapses and finds its limit. On the other hand, the logic is understood as the paradigm of rational thinking. It is argued that the most general laws of reason and speech are related to Mystic in the sense that the foundation of the reason is equated to its limit. The language lies thus with the silence and the laws and justifications no longer operate as such. We conclude that the adherence necessary that accompanies the collapse of meaning and truth value of certain linguistic utterances is what we call mystical experience. It is about an experience to which we are led by the workings of our linguistics meaning, establishing what is meant by religious experience. Keywords: Mystic. Wittgenstein. Logic. Intension. Extension. (shrink)

Si Numénius, en platonicien de son temps, a utilisé le Timée et la République à la fois pour élaborer et étayer sa pensée métaphysique et cosmologique, il est devenu coutume de penser qu’il a également eu recours au Parménide dans sa description du premier principe, qu’il peut paraître tentant d’identifier chez lui à l’Un. L’examen attentif de son œuvre ne fournit cependant que peu d’indices en ce sens et convainc même qu’elle ne permet pas une telle interprétation. Malgré ces conclusions, (...) l’hypothèse persiste pour des raisons qui tiennent principalement à l’histoire de la philosophie et aux recherches qu’elle suscite. Elle est en effet souvent reprise pour trois raisons, présentées comme corollaires : le statut propre à Numénius de platonicien pythagorisant, prédécesseur de Plotin ; les affinités réelles entre sa pensée et celle du Commentaire anonyme au Parménide ; les parallèles également entrevus entre ses formules et celles de la source supposée commune au Zostrien et au Contre Arius de Marius Victorinus, source présentée comme fort proche du Commentaire anonyme. Sont donc invoquées trois raisons nées moins de l’étude de l’œuvre de Numénius elle-même que de la recherche des sources d’autres textes en mal d’auteur et d’origines bien définies, recherche se fondant en partie sur les liens entre cette œuvre et ses prétendus « pairs » en pythagorisme. Cette troisième partie de l’étude présente la dernière péripétie des recherches sur la relation éventuelle de Numénius au Parménide. La première a montré que l’œuvre parvenue de Numénius ne présente aucune trace de l’utilisation de ce dialogue de Platon dans son élaboration de la doctrine des deux premiers principes ; la deuxième a tenté de prouver que Numénius n’est vraisemblablement pas l’auteur du Commentaire anonyme au Parménide. Est ici abordé ce que Michel Tardieu a nommé l’« exposé commun » au Zostrien et au Contre Arius de Marius Victorinus. Les parallèles apparents de cet exposé avec le Commentaire anonyme au Parménide et avec certaines formulations de Numénius ont suggéré qu’il avait Numénius pour source, ce qui a parfois servi à étayer l’hypothèse que Numénius était malgré tout l’auteur du Commentaire anonyme. Là encore, l’examen détaillé et la confrontation des textes révèlent la fragilité de cette double conclusion. Un retour sur la source de l’« exposé » en réalité partiellement « commun » au Zostrien copte et à Marius Victorinus montre néanmoins que Numénius a sans doute servi à son élaboration et qu’il a par suite pu servir aussi de source aux gnostiques, tout comme il a servi aux néoplatoniciens, et ce parfois même, indirectement ou a contrario, dans l’interprétation du Parménide. (shrink)

Bien des difficultés que nous éprouvons à comprendre les oeuvres philosophiques des Anciens proviennent souvent du fait que nous commmettons en les interprétant un double anachronisme: nous croyons que, comme beaucoup d'oeuvres modernes, elles sont destinées à communiquer des informations concernant un contenu conceptuel donné et que nous pouvons aussi en tirer directement des renseignements clairs sur la pensée et la psychologie de leur auteur. Mais en fait, elles sont très souvent des exercices spirituels que l'auteur pratique lui-même et fait (...) pratiquer à son lecteur. Elles sont destinées à former les âmes. Elles ont une valeur psychagogique. (shrink)

Are there any advantages to thinking and speaking about ethical business in the language of citizenship? We will address this question in part by looking at the possible relevance of a vast literature on individual citizenship that has been produced by political philosophers over the last fifteen years. Some of the central elements of citizenship do not seem to apply straightforwardly to corporations. E.g., “citizenship” typically implies membership in a state and an identity akin to national identity; but this connotation (...) of citizenship is obviously problematic for multinational corporations. However, the language of citizenship does help to focus our attention on various legal and political virtues (or vices) for corporations—topics that have been largely neglected by discussions under other rubrics, such as CSR or sustainability. We finish with an evaluation of the potential benefits and costs of conceptualizing and talking about ethical business practices in the language of citizenship. (shrink)

Are there any advantages to thinking and speaking about ethical business in the language of citizenship? We will address this question in part by looking at the possible relevance of a vast literature on individual citizenship that has been produced by political philosophers over the last fifteen years. Some of the central elements of citizenship do not seem to apply straightforwardly to corporations. E.g., “citizenship” typically implies membership in a state and an identity akin to national identity; but this connotation (...) of citizenship is obviously problematic for multinational corporations. However, the language of citizenship does help to focus our attention on various legal and political virtues (or vices) for corporations—topics that have been largely neglected by discussions under other rubrics, such as CSR or sustainability. We finish with an evaluation of the potential benefits and costs of conceptualizing and talking about ethical business practices in the language of citizenship. (shrink)

In traditional epistemology, psychological self-knowledge is taken to be the paradigm of privleged a priori knowledge. According to an influential incompatibilist line of thought, traditional epistemic features attributed to psychological self-knowledge are supposed to be inconsistent with content externalism. In this paper, I examine one prominent compatibilist response by an advocate of content externalism, i.e., Fred Dretske's answer tot he incompatibilist argument, based on the model of displaced perceptual knowledge. I discuss the costs and benefits of his answer.

Du coup d’État du 18 Brumaire à la proclamation de l’Empire le 18 mai 1804, les intrigues ont été légion pour conférer une place de premier plan à Napoléon Bonaparte dans la France issue de la Révolution. Charisme, menace, chantage, promesses, propagande, on ne sait. Le fait est que Bonaparte apparaît dès lors comme incontournable et indispensable aux yeux d’une majorité de Français,..

Focusing on the problem of the Prime Matter in the Philoponus' Contra Proclum (Book XI), this study offers the first translation, in French, extensively annoted and commented in the context of the 'quaestio disputata' of the Neoplatonic ...

Pierre Bourdieu is arguably one of the twentieth century’s greatest socio-philosophical thinkers and his writings have much to offer anyone interested in the ways that people value, consume and produce architecture. Bourdieu spent much of his life attempting to understand cultural consumption and production through detailed empirical research that included studies of dwellings, art, museums, photography and aesthetics. This book introduces the architectural reader to Bourdieu’s key writings on culture and outlines the ways in which they offer powerful practical (...) tools and novel conceptual frameworks for understanding architectural value, taste, and practice. (shrink)

Dans son dialogue Sur le Bien (19 F = fr. 11 dP), Numénius écrit que le dieu qui est « deuxième et troisième est un ». Par là, il désigne un dieu considéré selon deux aspects qui correspondent à la double orientation de son attention. Dans le second, il est tourné vers le monde et joue le rôle de démiurge. Selon la plupart des chercheurs, ce démiurge serait à identifier à l’âme du monde que les fragments parvenus du dialogue ne (...) mentionnent pas. L’article montre que cette interprétation ne rend peut-être pas compte du propos de Numénius. Il indique les raisons théoriques et polémiques expliquant qu’en réalité, même si le démiurge a la fonction de l’âme du monde, Numénius ne l’identifie pas avec celle-ci. Il veut définir les principes qu’il identifie à l’être, conçu comme incorporel. Le mouvement intrinsèque à l’âme et l’immanence qui la caractérise, d’après la tradition platonicienne que suit Numénius et la tradition stoïcienne à laquelle il s’oppose, interdisent de donner à cette âme le statut de pur intelligible – le lui accorder serait précisément céder à l’immanentisme et au corporalisme stoïciens. Enfin, il n’est pas davantage utile de reconnaître dans le second aspect du deuxième dieu, un moment nommé « troisième dieu » dans le dialogue, le troisième dieu que Numénius aurait identifié au monde d’après le témoignage de Proclus (29 T = fr. 21 dP). Ce troisième dieu-là peut réellement correspondre au monde dont Platon fait un dieu, à condition que ce monde soit considéré comme le produit du seul intellect, ordre (κόσμος) qui comporte certes une âme, et même un intellect en elle, mais qui n’est réduit ni à l’une ni à l’autre. (shrink)

Le chaos définit notre siècle. Rien d'apocalyptique dans cette affirmation, qui ne condamne pas nécessairement le monde à l'état de cendre et de poussière. Le chaos définit simplement l'imprévisibilité, l'imprédictibilité et l'incertitude de nos sociétés complexes et instables dont l'homme maîtrise de moins en moins l'évolution. Jusqu'à aujourd'hui notre morale reposait essentiellement sur la maîtrise. Il nous faut maintenant apprendre à vivre autrement, c'est-à-dire en fonction de l'immaîtrisable. Ce qui ne signifie pas qu'il faut consentir au chaos comme s'il nous (...) était destiné. Le chaos n'est ni bon ni mauvais, il n'est ni pour l'homme ni contre l'homme: il lui est étranger. Et c'est pourquoi il requiert au fond de nous une force qui, sans prétendre accéder à la maîtrise du monde, nous permette d'assumer et d'affronter son étrangeté. Cette force, je l'appelle "l'Empire de soi". L'Empire de soi se distingue de la maîtrise de soi. Il s'agit non pas pour l'homme de dompter les énergies et les pulsions qui le traversent, mais, au contraire, de faire l'expérience initiale de son impuissance face au chaos du monde, afin de construire, à l'épreuve de sa faiblesse et de ses fragilités originaires, sa force la plus propre. Morale et chaos décrit ainsi les étapes de la constitution de cette force que le sentiment même de notre impuissance permet de constituer, sans fondement, mais par notre seule capacité à endurer le temps et à s'y maintenir pour mieux y passer et le faire passer à travers lui-même. (shrink)

Martin Heidegger's overt alliance with the Nazis and the specific relation between this alliance and his philosophical thought - the degree to which his concepts are linked to a thoroughly disreputable set of political beliefs - have been the topic of a storm of recent debate. Written ten years before this debate, this study by France's leading sociologist and cultural theorist is both a precursor of that debate and an analysis of the institutional mechanisms involved in the production of philosophical (...) discourse. Though Heidegger is aware of and acknowledges the legitimacy of purely philosophical issues (in his references to canonic authors, traditional problems, and respect for academic taboos), Bourdieu points out that the complexity and abstraction of Heidegger's philosophical discourse stems from its situation in the cultural field, where two social and intellentual dimensions - political thought and academic thought - intersect. Bourdieu concludes by suggesting that Heidegger should not be considered as a Nazi ideologist, that there is no place in Heidegger's philosophical ideas for a racist conception of the human being. Rather, he sees Heidegger's thought as a structural equivalent in the field of philosophy of the 'conservative revolution', of which nazism is but one manifestation. (shrink)

En 1965, H. Thesleff offrait le premier recueil des textes pseudopythagoriciens parvenus (The Pythagorean texts of the Hellenistic period, Abo Akademi, Abo). Certains d’entre eux ont depuis fait l’objet d’études spécifiques : le traité Sur la nature du monde et de l’âme du Pseudo-Timée de Locres par M. Baltes (Leiden, 1972), le traité Sur les catégories du Pseudo-Archytas par T. A. Szlezák (Berlin / New York, 1972) et les traités éthiques attribués à Archytas, Métopos, Théagès et Euriphamos p...

Synthesizing forty years' work by France's leading sociologist, this book exemplifies Bourdieu's unique ability to link sociological theory, historical information, and philosophical thought. It makes explicit the presuppositions of a state of 'scholasticism', a certain leisure liberated from the urgencies of the world. Philosophers have brought these presuppositions into the order of discourse, more to legitimate than analyze them, and this is the primary systematic, epistemological, ethical, and aesthetic error that Bourdieu subjects to methodological critique. Pascalian because he, too, was (...) concerned with symbolic power, he refused the temptation of foundationalist thinking, attended to 'ordinary people', and was determined to seek the reason for seemingly illogical behavior rather than simply condemning it. Bourdieu charts a negative philosophy, whose intellectual debt to such other 'heretical' philosophers as Wittgenstein, Austin, Dewey, and Peirce, renews traditional questioning of concepts of violence, power, time, history, the universal, and the purpose and direction of existence. (shrink)

The authors develop an analysis of education. They show how education carries an essentially arbitrary cultural scheme which is actually based on power. More widely, the reproduction of culture through education is shown to play a key part in the reproduction of the whole social system.

Cambrai, Bibl. munic. 940, ff. 1-59 [integralement reproduit]--Bibl. Vatic. Reg. Lat. 689 A, ff. 334-353.--Bibl. Vatic. Reg. Lat. 1653, ff, 1v-2v (feuilles de garde), ff. 3r, 29r-35r.--Pièces justificatives.

Dans son interprétation du Timée, Calcidius rapporte un exposé de Numénius sur la manière dont Pythagore, suivi par Platon, conçoit l’origine du monde. À cette occasion, Numénius identifie la matière à trois entités : la dyade indéterminée, la nécessité et l’âme mauvaise du monde évoquée dans les Lois (fr. 52 Des Places). L’article montre en quoi ces trois analogies permettent de comprendre le rôle qu’il attribue à la matière dans l’origine du mal, et ce même avant l’incarna­tion de l’âme, d’après (...) les témoignages sur sa pensée fournis par Jamblique (fr. 43 Des Places) et Énée de Gaza (fr. 49 Des Places). Il analyse le contexte philo­sophique et exégétique de ces analogies, montrant combien la pensée de Numénius est profondément ancrée dans les cadres fournis par l’école platonicienne, tant pour ses choix herméneutiques que pour ses débats avec les autres écoles (le stoïcisme essentiellement ici). (shrink)

O objetivo geral deste artigo é contribuir para as reflexões sobre as relações entre ética e linguagem a partir da obra de Wittgenstein, buscando compreender em que medida há uma irredutível dimensão ética envolvida nos limites da significação. Para tanto, retomamos as considerações sobre ética presentes no Tractatus, nos Notebooks 1914-1916 e na Conferência sobre Ética. A maior parte dos desenvolvimentos deste texto versa sobre a abordagem do ponto de contato entre ética, lógica e ontologia, levando em contaa influência de (...) Schopenhauer na primeira filosofia de Wittgenstein. Nosso horizonte, entretanto, consiste em contribuir para questão dos desacordos profundos, no âmbito da sua filosofia tardia, no que se refere aos princípios éticos radicalmente distintos. Sobre isso, estamos conscientes de que aqui apenas tocamos a matéria, indicando caminhos possíveis, e que o presente trabalho constitui um passo a ser retomado em análises futuras.AbstractThe general objective of this paper is to contribute to reflections on the relations between ethics and language based on Wittgenstein’s work, seeking to understand the extent to which there is an irreducible ethical dimension involved in the limits of meaning. Therefore, we return to the considerations on ethics present in the Tractatus; in Notebooks 1914-1916 and in the A Lecture on Ethics. Most of the developmentsin this paper deal with approaching the point of contact between ethics, logic and ontology, taking into account Schopenhauer’s influence on Wittgenstein’s first philosophy. Our horizon, however, is to contribute to the issue of deep disagreements, within the scope of his later philosophy, with regard to radically different ethical principles. About this, we are aware that we are only touching on the matter here, indicating possible paths, and that the present work is a step to be taken up again in future analyses. (shrink)

O artigo analisa os muito mal vistos comentários de Wittgenstein sobre o teorema de Gödel. Não se pretende defender estes comentários, nem atribuir a Wittgenstein algo que ele não disse. De fato, não nos seria possível desconsiderar o que é textual visando fornecer uma interpretação mais palatável das posições de um autor. Nosso objetivo consiste meramente em clarificar as posições realmente mantidas por Wittgenstein sobre o tema, atribuindo, o tanto quanto possível, alguma razoabilidade as mesmas no que diz respeito à (...) economia geral das suas observações sobre a matemática. (shrink)

Les chaînes privées allemandes ne sont pas vraiment réputées pour le niveau élevé des débats qu'elles diffusent; la surprise est d'autant plus grande pour le zappeur qui, aux alentours de minuit, tombe sur ce genre de phrases : « La superstition économique est un peu comme l'éventail des vertus bourgeoises » ou « Les solutions se trouvent toujours dans la rue, dans le trafic. » Aucun doute : il s'agit d'une des émissions culturelles les plus remarquables - au sens plein (...) du mot - d'Alexander Kluge. Kluge a trouvé en Joseph Vogl un partenaire idéal pour sa technique d'interview si caractéristique. Le résultat de cette passion commune, ce sont plus de 40 interviews télévisuelles qui renouvellent le genre en profondeur. La digression, maniée avec un talent particulier, n'y est jamais gratuite. (shrink)

Si Numénius, en platonicien de son temps, a utilisé le Timée et la République pour élaborer et étayer sa pensée métaphysique et cosmologique, il est devenu coutume de penser qu’il a également eu recours au Parménide dans sa description du premier principe. Il peut même paraître tentant d’identifier chez lui ce principe à l’Un. L’examen attentif de son œuvre ne fournit cependant que peu d’indices en ce sens et convainc même qu’elle ne permet pas une telle interprétation. Malgré ces conclusions, (...) l’hypothèse persiste pour des raisons qui tiennent principalement à l’histoire de la philosophie et aux recherches qu’elle suscite. Elle est en effet souvent reprise pour trois raisons, présentées comme corollaires : le statut propre à Numénius de platonicien pythagorisant, prédécesseur de Plotin ; les affinités réelles entre sa pensée et celle du Commentaire anonyme au Parménide ; les parallèles également entrevus entre ses formules et celles de la source supposée commune au Zostrien et au Contre Arius de Marius Victorinus, conçue quant à elle comme fort proche du Commentaire anonyme. Autrement dit, sont invoquées trois raisons nées moins de l’étude de l’œuvre de Numénius elle-même que de la recherche des sources d’autres textes en mal d’auteur et d’origines bien définies, recherche se fondant en partie sur les prétendus liens entre Numérius et ses « pairs » en pythagorisme. L’étude proposée comporte trois parties indépendantes, examinant chacune de ces trois raisons avec les hypothèses qui lui sont associées. Après une esquisse des principaux tenants de la pensée de Numénius, cette première partie aborde les rapports parfois perçus et ceux encore perceptibles entre son œuvre et le Parménide. Elle montre que Numénius n’a visiblement pas utilisé le dialogue de Platon pour élaborer sa propre doctrine des deux premiers principes et a même pu adopter une relative distance à l’égard de l’Un de la première hypothèse, suivant en cela une injonction qu’il a pu penser percevoir chez Platon lui-même. Dès ce premier examen, il apparaît que l’œuvre parvenue de Numénius ne suggère pas de bouleverser la conception la plus courante de l’histoire du platonisme en faisant de Numénius le précurseur de Plotin dans l’interprétation métaphysique du Parménide. L’interrogation sur son rapport à ce dialogue fournit même a contrario les critères d’une interprétation réellement néoplatonicienne de la seconde partie de celui-ci. Un prolongement de cette étude montre toutefois que Numénius a pu inspirer Plotin dans son interprétation de certaines formules du Parménide historique lui-même. (shrink)

Si Numénius, en platonicien de son temps, a utilisé le Timée et la République à la fois pour élaborer et étayer sa pensée métaphysique et cosmologique, il est devenu coutume de penser qu’il a également eu recours au Parménide dans sa description du premier principe, qu’il peut paraître tentant d’identifier chez lui à l’Un. L’examen attentif de son œuvre ne fournit cependant que peu d’indices en ce sens et convainc même qu’elle ne permet pas une telle interprétation. Malgré ces conclusions, (...) l’hypothèse persiste pour des raisons qui tiennent principalement à l’histoire de la philosophie et aux recherches qu’elle suscite. Elle est en effet souvent reprise pour trois raisons, présentées comme corollaires : le statut propre à Numénius de platonicien pythagorisant, prédécesseur de Plotin ; les affinités réelles entre sa pensée et celle du Commentaire anonyme au Parménide ; les parallèles également entrevus entre ses formules et celles de la source supposée commune au Zostrien et au Contre Arius de Marius Victorinus, source présentée comme fort proche du Commentaire anonyme. Autrement dit, sont invoquées trois raisons nées moins de l’étude de l’œuvre de Numénius elle-même que de la recherche des sources d’autres textes en mal d’auteur et d’origines bien définies, recherche se fondant en partie sur les liens entre cette œuvre et ses prétendus « pairs » en pythagorisme. La première partie de l’étude a montré que, d’après l’œuvre parvenue, il est fort peu probable que Numénius ait commenté le Parménide ou du moins qu’il ait envisagé une correspondance entre son premier dieu, identifié au Bien, et l’Un de la première hypothèse, voire celui de la seconde. Les recherches sur le Commentaire anonyme au Parménide ont toutefois suscité l’hypothèse que ce commentaire lui reviendrait malgré tout. La deuxième partie de cette étude se propose de résoudre la question par une confrontation directe et détaillée des textes. L’examen des convergences et des divergences fondamentales fait apparaître que Numénius ne peut vraisemblablement être l’auteur du Commentaire anonyme. Ce dernier aura néanmoins trouvé en germe chez Numénius une part des notions essentielles à sa définition du premier principe – dont celle des différents aspects de l’être – qu’il aura ensuite développées pour résoudre les difficultés posées par la deuxième partie du Parménide à un lecteur néoplatonicien. L’examen semble permettre de confirmer l’attribution du Commentaire anonyme à Porphyre, grand lecteur de Numénius ; il invite du moins à aborder de manière renouvelée la question de l’antériorité des Oracles chaldaïques ou de Numénius. Il suscite enfin la découverte de parallèles entre le « Plotin arabe » et Numénius concernant la définition du premier principe et de l’Intellect, leur relation à l’être et aux formes. Ces traces d’une nouvelle appropriation des intuitions numéniennes sont à leur tour riches d’une double conséquence : elles semblent non seulement étayer l’attribution manuscrite à Porphyre de la source du texte arabe intitulé Théologie d’Aristote, mais aussi, de nouveau et par cette autre voie, l’attribution à ce même Porphyre du Commentaire anonyme avec lequel ce texte présente également des parallèles. (shrink)

En este ensayo retomo las narrativas sobre el levante popular de 2013 en Brasil, considerando que tales discursos están aún presentes directa e indirectamente en la manera cómo comprendemos la actualidad, sobre todo la ascensión de la derecha y nuestras posibles resistencias a los múltiples elementos fascistas crecientes hoy en nuestra sociedad. En este sentido, analizo ciertas posiciones corrientes relacionadas con las reacciones conservadoras y punitivas a las protestas populares, que acaban por concluir que las manifestaciones generaron un “mal aún (...) mayor”. Traigo a la luz algunas premisas ocultas en esas afirmaciones que, operando tanto desde puntos de vista historiográficos como filosóficos, comprometen no solamente nuestro pasado, sino también acaban por empeñar nuestro futuro. (shrink)

In this essay I return to narratives about the popular uprisings of June 2013 in Brazil, considering that these discourses are still directly and indirectly present in the ways in which we understand our current reality, above all the ascension of the rightwing and our possible resistance to the growing and multiple fascist elements in our society today. I analyze certain current positions related to punitive and conservative reactions to the popular protests, which end up concluding that the uprisings generated (...) “an even greater evil.” I bring to light some premises hidden in these statements which, by operating from points of view that are both historical and philosophical, not only compromise our past, but also mortgage our future. (shrink)