Le dualisme de Matière et mémoire, qui institue une différence de nature entre la matière et l’esprit, sans pour autant conclure à l’éternité de l’esprit et à la survie de l’âme, demeure difficile à penser. Nous montrons ici que le sophisme de l’éphémère de Fontenelle, qui vaut comme une sorte de modèle, ou plutôt d’anti-modèle, nous aide à clarifier le spiritualisme totalement original de Bergson.

In this groundbreaking work, French legal scholar Alain Supiot examines the relationship of society to legal discourse. He argues that the law is how justice is implmented in secular society, but it is not simply a technique to be manipulated at will: it is also an expression of the core beliefs of the West. We must recognize its universalizing, dogmatic nature and become receptive to other interpretations from non-Western cultures to help us avoid the clash of civilizations. In Homo (...) Juridicus, Supiot deconstructs the illusion of a world that has become flat and undifferentiated, regulated only by supposed "laws" of science and the economy, and peopled by contract-makers driven only by the calculation of their individual interests. Such a liberal perspective is nothing but the flipside of the notion of the withering away of law and the state, promoted this time not under the banner of the struggle between classes, but rather in the name of the free competition between sovereign individuals. Supiot's exploration of the development of the legal subject-the individual as formed through a dense web of contracts and laws-is set to become a classic work of social theory. (shrink)

L'Adhésion littéraire est son dernier ouvrage : un livre testament, dans lequel il partage sa conception de la littérature comme objet politique, qui engage nos valeurs, nos croyances, notre manière d'être ensemble."--Page 4 of cover.

Les expériences de «classe inversée» apparaissent aujourd'hui prometteuses. Alors que, dans les «classes traditionnelles», on «fait cours» à l'Ecole avant d'envoyer les élèves «travailler» chez eux, dans les «classes inversées», le professeur propose aux élèves de prendre connaissance d'un exposé enregistré ou d'une séquence illustrée puis les accueille en classe pour répondre à leurs questions et les accompagner dans la réalisation d'exercices ou de projets... On comprend que ce modèle pédagogique soit particulièrement attractif : à l'ère du numérique, au moment (...) où tant de ressources documentaires sont disponibles, le professeur voit ainsi son rôle renouvelé et peut se consacrer pleinement à l'appropriation des connaissances. Mais il ne faut pas, pour autant, basculer dans la naïveté spontanéiste. Prendre connaissance d'une information ou regarder une vidéo pour en tirer quelques enseignements ne vont pas de soi et le risque existe que beaucoup d'élèves n'en profitent guère. De même, interroger le professeur pour mieux comprendre un phénomène, faire un exercice de manière autonome ou travailler en petits groupes pour résoudre un problème ne sont pas des comportements faciles à mettre en oeuvre. Etre intellectuellement actif, s'engager dans un travail et le mener à bien ne se décrète pas, cela se forme. Et, précisément, l'ouvrage d'Alain Taurisson et de Claire Herviou nous montre comment faire. Prenant appui sur des travaux scientifiques éprouvés et des expérimentations solides, présentant les références théoriques nécessaires et donnant de très nombreux exemples d'outils utilisables, les auteurs fondent une véritable «pédagogie de l'activité», garantissant pleinement l'engagement de chaque élève tant dans la prise d'information que dans l'assimilation et le réinvestissement des connaissances. Ils font ainsi de la «classe inversée» une véritable «pédagogie alternative». Au service de la réussite de toutes et tous. Et pour retrouver le bonheur d'enseigner... (shrink)

La solidarité n'est ni assurance ni assistance. Elle ne divise pas le monde entre ceux qui donneraient sans recevoir et ceux qui recevraient sans avoir rien à donner : tous contribuent selon leurs capacités et reçoivent selon leurs besoins. Le droit européen a récemment hissé la solidarité au rang de principe fondamental, à l'instar de la liberté, de l'égalité et de la justice. Dans le même temps, l'idéologie libérale en promeut le démantèlement méthodique, considérant qu'une «grande société» fondée sur l'ordre (...) du Marché «n'a que faire de la «solidarit黫 (F Hayek). La question se pose donc de savoir si la solidarité est le témoin provisoire d'un ordre juridique condamné à disparaître ou bien l'un des ferments de sa recomposition. L'enquête conduite dans ce livre vise à y répondre. Elle commence par retracer l'histoire du concept de «solidarité», depuis son apparition en droit romain jusqu'à sa moderne diffusion en biologie, en sociologie et en droit social. Elle se poursuit en examinant cette notion d'origine européenne au prisme d'autres civilisations. Explorant les évolutions politiques et législatives les plus récentes, elle met enfin en évidence l'extrême actualité du principe de solidarité dans toutes les grandes régions du monde. (shrink)

Tout animal, chaque fois qu'il surmonte une difficulté, éprouve en retour une satisfaction, que son organisme lui procure sous forme de récompense. Rien de plus universel. Mais l'homme est cet animal singulier qui a appris à jouir pour lui-même de son plaisir cognitif. Ce qui n'était qu'un instrument est devenu un but en soi, qui a libéré l'homme de son environnement tout en l'enchaînant à sa propre quête de jouissance. Il en découle une thèse historique aux conséquences capitales. Depuis que, (...) à l'aube de sa préhistoire, l'homme a découvert son aptitude au plaisir, le devenir des civilisations n'a obéi qu'à une seule logique, profondément addictive : l'intensification de ce plaisir. Le processus de très longue durée qui est alors enclenché s'appelle l'anthropocène. Car les sociétés humaines ont toujours avancé dans une même direction, mais elles le faisaient à leur insu : non pas en visant ce progrès de la civilisation qu'idéalisaient les philosophes des Lumières, mais entraînées par la poussée invisible de leur libido cogitandi. Si Ben que, de la révolution néolithique jusqu'à notre mondialisation effrénée, leur course a toujours été une course folle, ignorante de la force qui l'impulsait."--Page 4 of cover. (shrink)

In Why We Think the Things We Think, author Alain Stephen attempts to demystify some of the key philosophical questions by tracing their origins and breaking them down into jargon-free, accessible form.

A plurality of worlds.--The history of oracles and the cheats of the pagan priests.--Discourse concerning the ancients and the moderns.--Selection from Oeuvres.

The rapid progress of science is shedding new light on the eternal questions of philosophy. Alain Stahl provides an exhaustive and coherent examination of the big questions that physics and the life sciences raise today. This book is a translation of the second French edition (2010), updated and expanded to include the most recent scientific findings. It will be of interest to anyone studying, working in, or thinking about science and philosophy. The author, Dr. Alain Stahl, a scientist (...) by training, spent his outstanding professional career working as a chief technical officer and then managing director of several large French chemical companies. After retiring, he has focused his efforts on integrating insights from scientific and philosophical advances, and the present volume is the culmination of this synthesis. (shrink)

Qu'est-ce que l'agir chrétien? Comment rendre compte de la vie morale des hommes et des femmes de ce temps, qui veulent être disciples du Christ? Cet ouvrage vise à mettre à la disposition des lecteurs les outils essentiels pour l'élaboration d'un jugement moral dans le cadre de la tradition chrétienne. Ces "jalons d'éthique chrétienne", issus d'un enseignement donné depuis une dizaine d'année au Centre Sèvres, constituent un manuel de théologie morale fondamentale, destiné à tous ceux qui veulent s'informer ou se (...) former dans la manière chrétienne de faire des choix éthiques. Les différents chapitres sont autant d'éléments à considérer ou de dimensions à examiner pour parvenir à un agir juste. Sont ainsi abordés : la place et l'usage de l'Ecriture dans le raisonnement moral ; les enseignements de l'histoire et de la tradition ; la pertinence de la loi naturelle ; la place de la raison et de la Révélation ; la notion de personne humaine ; le dialogue de la loi et de la conscience ; les vertus ; les relations entre morale et spiritualité ; les dimensions ecclésiales et sociales de l'agir chrétien. Tous ces jalons sur le chemin de la vie bonne ne sont pas simplement juxtaposés : ils prennent place au sein d'une architecture systématique qui en donne le sens. Pour l'auteur, la théologie morale se conçoit comme un art de l'interprétation et de la décision : agir selon l'Esprit du Christ suppose de mettre en oeuvre une triple herméneutique conjointe de la Parole de Dieu, de la tradition chrétienne et de l'existence croyante en situation, avec pour centre le discernement de la conscience éclairée de la personne. C'est dans le mouvement d'interprétation d'une raison inspirée par la foi qu'il est possible de parler du jugement moral d'un chrétien dans son action. (shrink)

La publication de l'Emile a produit une rupture épistémologique qui n'a pas échappé à Kant. Mais, rejetant toute assomption philosophique, l'ouvrage de 1762 met en récit une méthode qui prétend accomplir l'homme en ce qu'il est, tout en même temps qu'en ce qu'il doit être. Consacrant le pouvoir d'autoformation du sujet, Rousseau ouvre pourtant, à son corps défendant, une nouvelle brèche philosophique dans le rapport que ce sujet triomphant entretient avec ce que le Genevois s'obstine à présenter comme " la (...) bonté absolue du projet ". C'est à penser cette brèche, et le chemin pour la franchir, que se consacreront un certain nombre de penseurs et acteurs pédagogiques, qui peuvent ainsi s'inscrire dans la postérité éducative de l'Emile, et que présentent des spécialistes de chacun d'entre eux : Condorcet (A. Trouvé), Kant (B. Vandewalle), Pestalozzi (M. Soëtard), Fichte (J: M. Lamarre), Herbart (J: F. Goubet), Dilthey (D. Moreau), Dewey (M. Fabre), Freinet (R. Hétier). Ont-ils réussi? Il se pourrait que l'Emile, avec le noeud de questions qu'il tisse, soit encore devant nous. (shrink)

Leibniz comprenait la question pourquoi y a-t-il quelque chose plutot que rien? sur un mode ontologique; il l'interpretait dans le cadre d'une physique continue, lineaire et necessaire; et il y repondait en invoquant le principe de raison suffisante. Nous comprenons desormais cette question sur un mode non ontologique, en substituant une notion relativiste et pragmatiste de realite a la notion absolue d'etre; nous l'interpretons dans le cadre d'une physique discontinue, non lineaire et probabiliste; et nous y repondons en denoncant, sur (...) un mode non sceptique, le principe de raison suffisante. Operer un tel renversement de l'analyse leibnizienne ne suffit toutefois pas. Car nous restons dans le cadre de la logique binaire adoptee par Leibniz, a savoir l'opposition entre le quelque chose (1) et le rien (0)... (shrink)

Resumo: O presente artigo discute a questão do percurso plástico do pintor Paul Cézanne e a influência direta vivida por Merleau-Ponty nas fases da fenomenologia e da ontologia selvagem. Para tanto, o referido percurso é sustentado pelo tema da organização estruturante das obras de arte que “lançam” os sujeitos da percepção ao mundo vivido. Na fase fenomenológica mostramos o problema da percepção das imagens a partir das criações romântica e impressionista de Cézanne, pintor moderno, que critica a produção clássica pelo (...) poder de representação da natureza em suas formas “nítidas” e delimitadas, por exemplo, pelas linhas e pelos desenhos, estabelecendo-se, a partir dessa questão, a ultrapassagem do mundo determinado. Em seguida, pretendemos mostrar como a pintura do último Cézanne encontra-se aberta, enquanto pintura “selvagem”, ao sujeito e ao mundo, na condição de envolvimento carnal. Desse modo, passamos a compreender questões fundamentais como: o olhar e a experiência perceptiva; o processo de criação pictórica; a constância e os instantes do mundo; a profundidade, a visão radical e a ontologia selvagem. (shrink)

Considerando que muitos livros desenvolvem nossa capacidade de identificação imaginativa e de disposição para evitar a crueldade, aproveitamos as sugestões de Richard Rorty e utilizamos o romance Lolita, de Vladimir Nabokov, como cenário para a redescrição da crueldade. Cabendo prontamente nos critérios liberais rortyanos de combate à crueldade, esse romance nos possibilita perceber os efeitos que as nossas próprias idiossincrasias privadas podem ter sobre a vida de outras pessoas. Dono de metáforas fortes, vívidas, Lolita nos permite abordar o que chamamos (...) de “a pequena crueldade”, a crueldade que um indivíduo pode infligir a outro sem sequer notar que é cruel. (shrink)

Discusses Locke's life and views and their impact on American philosophy, as well as his role in the Harlem Renaissance.

This book studies the occurrence (or not) of a case of circular reasoning in Kant's attempt to establish the foundation of knowledge. The response to this question instigates a commentary on the transcendental deduction of the categories, which lie at the heart of the Critique of Pure Reason, in both the 1781 and 1787 editions.

Volume 10, Issue 2, June 2019, Page 281-288.

It is widely acknowledged that human rights law and international criminal law share core normative features. Yet, the literature has not yet reconstructed this underlying basis in a systematic way. In this contribution, I lay down the basis of such an account. I first identify a similar tension between a “moral” and a “political” approach to the normative foundations of those norms and to the legitimate role of international courts and tribunals adjudicating those norms. With a view to bring the (...) debate forward, I then turn to the practices of HRL and international criminal law to examine which of those approaches best illuminates some salient aspects of the adjudication of ICs. Finally, I argue that the political approach best explains the practice. While each preserves a distinct role, HRL and ICL both establish the basic conditions for the primary subject of international law, namely the state, to legitimately govern its own subjects constructed as free and equal moral agents. (shrink)

Legal scholars and theorists have recently drawn a more sustained attention to the link between international human rights law (hereafter IHRL) and international criminal law (hereafter ICL). This concerns both positive and more normative accounts of the link. Whether positive or normative, the predominant approach to constructing the link is substantive. This overlap is normatively justified in similar terms by reference to a subset of moral human rights. In this paper, I offer an alternative to the substantive approach. After identifying (...) two flaws in the substantive approach (the problem of threshold and the problem of ethical neutrality), I defend what I call a structural account by focusing on duty‐holders. I start by reconstructing two structural characteristics common to IHRL and ICL qua international legal regimes: who has the authority to address violations of IHRL and ICL, and who can be liable for those violations. I then infer that public authority (functionally construed) constitutes the common structural core of IHRL and ICL. I rely on the extraterritorial application of IHRL and on the collective dimension of ICL violations to further support the argument. I finally offer an argument explaining the normative point of those structural features. I hold that IHRL and ICL (their adjudicative and liability regimes) are both necessary (but clearly not sufficient) to render this exercise of public authority legitimate to its subjects. (shrink)

In this paper, I offer an analytical and normative framework to re-visit the question of whether state parties should derogate from the European Convention on Human Rights (ECHR) in order to combat the COVID-19 pandemic via harsh ‘lockdown’ measures. It is three-pronged. First, I show that the predominant debate on the (non-)derogation question is informed by a textual approach to adjudication, which severely limits the analytical and evaluative horizon for addressing the issue. Most importantly, it cannot address one salient fact (...) about the effects of lockdown measures, namely their highly disproportionate effects on vulnerable groups and minorities. Second, I argue that proportionality assessment should be the basis for determining whether state parties ought to derogate or not. This is because proportionality’s very purpose is in part to track the effects of state interferences on minorities and vulnerable groups by measuring the disproportionate burden imposed on them. It is also because proportionality assessment has very different requirements between limitation clauses built into the relevant Convention articles (e.g. Article 5, Articles 8–11) and the derogation clause (Article 15) under the ECHR. Surprisingly, while the emerging literature almost always mentions proportionality as an important component of the analysis, it does not investigate the extent to which each regime (derogation or limitation) better performs it, and why. Third, I draw from the philosophical literature on the ‘right to justification’ to clarify the egalitarian and justificatory function of proportionality. Unlike derogation, limitation clauses have a much higher and systematic requirement of justification, which makes the case for non-derogation clearer and stronger. (shrink)

Self-awareness represents the capacity of becoming the object of one’s own attention. In this state one actively identifies, processes, and stores information about the self. This paper surveys the self-awareness literature by emphasizing definition issues, measurement techniques, effects and functions of self-attention, and antecedents of self-awareness. Key self-related concepts (e.g., minimal, reflective consciousness) are distinguished from the central notion of self-awareness. Reviewed measures include questionnaires, implicit tasks, and self-recognition. Main effects and functions of self-attention consist in selfevaluation, escape from the (...) self, amplification of one's subjective experience, increased self-knowledge, self-regulation, and inferences about others' mental states (Theory-of-Mind). A neurocognitive and socioecological model of self-awareness is described in which the role of face-to-face interactions, reflected appraisals, mirrors, media, inner speech, imagery, autobiographical knowledge, and neurological structures is underlined. (shrink)

Este trabalho tem como objetivo, investigar como se deu o surgimento do que Hannah Arendt denominou esfera do social, assim como a formação do homem de massa após a vitória do animal laborans na era moderna. Para tanto recorreremos Grécia antiga com o fito de conceituar o que esta autora denominou de público e privado, em seguida mostraremos como está configurado tais domínios na era moderna e suas influências na formação do que se denomina esfera do social na filosofia política (...) arendtiana. Resumé Cette étude a pour objectif analyser l’origine de ce que Hannah Arendt appelait la sphère social, ainsi que la formation de l'homme de masse après la victoire de l’ animal laborans dans l'ère moderne. De ce fait, nous recourrerons à la Grèce antique dans le but de conceptualiser ce qui s’appelais autrefois public et privé, puis nous montrerons comment sont configurés tels domaines dans l'époque moderne et leurs influences sur la formation de ce qu'on appelle la sphère social dans la philosophie politique de Hannah Arendt. Mots-clé : sphère social, homme de masse, animal laborans , sphère public, sphère privé. (shrink)

A single, fairly simple proposition lies at the heart of the present contribution, viz. that the development of early-modern literature on international law should be regarded as a specific form of the early usus modernus during the second half of the sixteenth century and the first half of the seventeenth century.In Section 1 that general proposition and some of its ramifications will receive some further explanation. First, the main characteristics of usus modernus will be set out, and, subsequently, their applicability (...) to early-modern literature on international law will be outlined. In addition, the question should be raised, what purpose the characterisation of that literature as part of the more general usus modernus may serve. These considerations may inevitably appear somewhat abstract. Section 2 will therefore aim to provide a particular illustration, based on two contemporary works on the law of naval warfare, viz. A. Gentili's Hispanicae Advocationis Libri Duo and H. Grotius' De jure praedae. (shrink)