« Qu'on s'imagine un corps plein de membres pensants », écrit Pascal (fr. 371), reprenant une métaphore paulinienne (I Cor. 12, 12-26). L'idée est banale au XVIIe siècle. Mais Pascal renouvelle ce thème théologique à partir de sa lecture de Montaigne et cherche ainsi à résoudre le triple problème de la communauté, de la communication et de la communion. Il démystifie la politique en édifiant, à partir de la biologie, une hypothèse que renforce la mystique. « Let us imagine a (...) body full of thinking members », Pascal writes (fr. 371), thereby with reference to a metaphor of St Paul's (I Cor. 12, 12-26). The idea is rather a commonplace one in the XVIIth century. But Pascal renews such a theological theme from his reading of Montaigne and thus tries to solve the three-fold problem... of community, communication and communion. Starting from biology, he demystifies politics by erecting some new hypothesis reinforcing mysticism. (shrink)

Le Professeur Pierre Magnard n'a eu de cesse, au cours de son itinéraire intellectuel, où le pédagogue et le chercheur opérèrent toujours en synergie, de révéler, de construire et d'enrichir la tradition philosophique et théologique gréco-latine, notamment à travers l'étude du Néoplatonisme, de travailler à mieux faire connaître les auteurs des quinzième et seizième siècles, comme Nicolas de Cues, Marsile Ficin,Jean Pic de la Mirandole, Michel de Montaigne ou Charles de Bovelles, et d'y entretenir inlassablement la flamme de (...) celui qui demeurera à ses yeux un penseur phare : Blaise Pascal. Constitués en académie platonicienne une pléiade de chercheurs, issus de cet enseignement, a voulu en témoigner par quelques-unes de leurs avancées, manifestant la convergence de leur investigation sans prétendre en couvrir le champ. (shrink)

Ivre de Dieu, Giordano Bruno nous offre une presentation violemment heterodoxe des dogmes chretiens, moins pour les destituer de leur autorite que pour les faire fonctionner autrement.

Peut-on parler de l'existence de Dieu? Que doit être Dieu pour qu'il puisse exister? Tenter de répondre à ces questions, c'est d'abord essayer de trouver des lieux de rencontre avec Dieu à la mesure de l'homme. Peut-on encore parler de Dieu sans soulever des tonalités politico-religieuses? Voilà le pari de Pierre Magnard.

Entré en khâgne pour y devenir traducteur de Virgile et d'Homère, Pierre Magnard reçut de Jean Beaufret l'interpellation de Heidegger, qui fit vaciller ses certitudes et certaine manière d'être chrétien. Ce vacillement le conduisit vers Pascal, dont l'angoisse colore la foi d'une manière inoubliable, lequel Pascal le conduisit à Montaigne, ami de toute une vie. Deux figures en miroir entre lesquelles il lui parut urgent de ne jamais choisir, et auxquelles il consacra beaucoup de son industrie, comme à (...) ces philosophes de la fin de Moyen Age et de la Renaissance que Char eût dit des Matinaux. Un humanisme faisant l'épreuve du néant en l'homme et du silence de Dieu était possible, dont Maître Eckhart et Nicolas de Cues montrent le chemin ; un christianisme aussi, fondé non sur l'usage d'une raison dogmatique mais d'une raison joueuse, laquelle, tout en sachant que c'est le coeur qui lui donne ses principes, se déploiera en toute liberté. Le chemin d'un philosophe, professeur émérite en Sorbonne, jusqu'à la couleur du matin profond. (shrink)

Développant la thèse soutenue dans Questions à l'humanisme, Pierre Magnard montre ici comment, au déclin des universaux, l'émergence de la notion de singularité prend le relais d'un formalisme dépassé, pour se constituer en universel concret et entreprendre le remaillage du tissu social.

En mai 2007, une «table ronde» s’est tenue, au Collège International de Philosophie à Paris, autour de l’ouvrage de Pierre Magnard Pourquoi la religion?. Dans un texte récapitulatif, l’auteur du livre, spécialiste de la pensée de la Renaissance, montre les enjeux spéculatifs et pratiques de son approche de la religion, tout en exposant comment celle-ci se déploie dans la «marche» des hommes, en souci de leur humanisation. Si la religion – terme qu’il faut entendre ici au singulier – (...) fait oeuvre de reliaison, apportant sa contribution au fondement du lien social, n’est-ce pas en raison de sa vertu déliante: «seule la religion rassemble dûment, car elle seule est capable de délier»? Jean Leclercq donne une présentation des lignes de faîte de l’ouvrage, ce qui permet d’en prendre une première connaissance et de suivre les trois lectures, accompagnées de questionnements, que proposent ensuite, selon des perspectives différentes et complémentaires, Bernard Bourgeois, Thierry Gontier et Christian Trottmann. (shrink)

Résumé Passer directement de Nicolas de Cues à Leibniz, comme le fait Ernst Cassirer, introduit de l’un à l’autre une filiation abusive, génératrice de malentendus. Avec l’œuvre capitale de Charles de Bovelles, nous voulons restituer le chaînon manquant à une histoire des idées défigurée par de telles simplifications. L’œuvre du chanoine picard, laboratoire de concepts et d’opérateurs nouveaux, constitue l’indispensable transition d’un mentalisme sans « je » aux philosophies du sujet.

Ce recueil d'articles montre en quoi le retour des idées de Platon dans la seconde moitié du XVe siècle soutient la philosophie de la Renaissance : l'homme au centre du monde minéral, végétal et animal, et au centre de l'humanité. Pour Plotin, le platonisme est à la source des grandes théologies.

C'est à emprunter un chemin d'écolier que nous invite ce livre. Un chemin qui part d'une rencontre, celle de la pensée de Heidegger, dans la khâgne de Jean Beaufret en 1946, où se joue l'intime d'une vocation philosophique. Un chemin jalonné d'anecdotes savoureuses, où l'on croise toutes les grandes figures de la pensée française de la seconde moitié du XXe siècle, de Gandillac à Boutang, de Foucault à Michel Henry, dialoguant avec Platon, Montaigne ou Bergson. Un chemin où l'âme d'un (...) vieux maître d'école se recueille pour mieux se livrer, et "conjuguer une fois encore la poussière et l'étoile."--Page 4 of cover. (shrink)

La diminution du poids institutionnel des religions dans notre société ne signifie pas pour autant que les hommes se détournent d'interrogations fondamentales touchant à leur identité profonde, à leur origine et à leur destination, au sens de leur vie ici-bas, à l'éventualité d'une vie après la mort. Que ces questions continuent d'occuper la pensée humaine, chacun est à même d'en faire le constat, et la science elle-même les a investies avec des moyens renouvelés. Ce qui a changé dans les dernières (...) décennies, c'est peut-être la manière d'appréhender ces interrogations fondamentales : on recueillait autrefois les réponses en se référant à sa religion d'appartenance ou en puisant dans un ensemble de discours et de pratiques proprement ésotériques ; aujourd'hui, la recherche de principes directeurs qui soient à même de donner un sens à l'existence n'échappe pas au mouvement général de sécularisation et de globalisation qui a radicalement transformé nos cultures. Anticipant cette tendance, Ostad Elahi s'était interrogé, il y a plus de cinquante ans, sur les conditions d'une sagesse contemporaine partagée, capable d'intégrer la dimension spirituelle, et fondée sur les principes fondamentaux communs aux différentes religions. Sous le titre Quelle sagesse pour notre temps?, cet ouvrage entend ouvrir une réflexion sur les modalités que peut prendre la recherche d'une telle sagesse adaptée à notre époque, à la fois conforme à l'idéal d'autonomie de l'individu moderne et ouverte à ses aspirations les plus profondes. Quels en seraient les principes? Parviendra-t-on à les dégager en s'accordant sur des valeurs éthiques et spirituelles universelles? Et si oui, comment est-il possible de les mettre en oeuvre? Une recherche de ce genre relève-t-elle d'une démarche strictement individuelle, ou peut-elle être également conduite de manière collective, à un niveau académique et plus généralement institutionnel? (shrink)

Over the last four decades, the French sociologist Pierre Bourdieu produced one of the most imaginative and subtle bodies of social theory of the postwar era. When he died two years ago, he was considered to be a thinker on a par with Foucault, Barthes, and Lacan--a public intellectual as influential to his generation as Sartre was to his. Science of Science and Reflexivity will be welcomed as a companion volume to Bourdieu's now seminal An Invitation to Reflexive Sociology (...) . In this posthumous work, Bourdieu declares that science is in danger of becoming a handmaiden to biotechnology, medicine, genetic engineering, and military research--that it risks falling under the control of industrial corporations that seek to exploit it for monopolies and profit. Science thus endangered can become detrimental to mankind. The line between pure and applied science, therefore, must be subjected to intense theoretical scrutiny. Bourdieu's goals in Science of Science and Reflexivity are to identify the social conditions in which science develops in order to reclaim its objectivity and to rescue it from relativism and the forces that might exploit it. In the grand tradition of scientific reflections on science, Bourdieu provides a sociological analysis of the discipline as something capable of producing transhistorical truths he presents an incisive critique of the main currents in the study of science throughout the past half century and he offers a spirited defense of science against encroaching political and economic forces. A masterful summation of the principles underlying Bourdieu's oeuvre and a memoir of his own scientific journey, Science of Science and Reflexivity is a capstone to one of the most important and prodigious careers in the field of sociology. (shrink)

Synthesizing forty years' work by France's leading sociologist, this book exemplifies Bourdieu's unique ability to link sociological theory, historical information, and philosophical thought. It makes explicit the presuppositions of a state of 'scholasticism', a certain leisure liberated from the urgencies of the world. Philosophers have brought these presuppositions into the order of discourse, more to legitimate than analyze them, and this is the primary systematic, epistemological, ethical, and aesthetic error that Bourdieu subjects to methodological critique. Pascalian because he, too, was (...) concerned with symbolic power, he refused the temptation of foundationalist thinking, attended to 'ordinary people', and was determined to seek the reason for seemingly illogical behavior rather than simply condemning it. Bourdieu charts a negative philosophy, whose intellectual debt to such other 'heretical' philosophers as Wittgenstein, Austin, Dewey, and Peirce, renews traditional questioning of concepts of violence, power, time, history, the universal, and the purpose and direction of existence. (shrink)

This work by Pierre Bourdieu develops the anthropological theory which has formed the basis of his scientific research. It discusses the problems posed by "structuralist" philosophers in order to solve or dissolve them.

The authors develop an analysis of education. They show how education carries an essentially arbitrary cultural scheme which is actually based on power. More widely, the reproduction of culture through education is shown to play a key part in the reproduction of the whole social system.

Replete with madwomen, murderers, musicians, and mystics, "Lonely Woman" dramatically interweaves the lives of five women. It remains Takako Takahashi's most sustained and multifaceted fictional realization of her concept of "loneliness.".

Written with verve and intensity (and a good bit of wordplay), this is the long-awaited study of Flaubert and the modern literary field that constitutes the ...

Analysis of art, literature and aesthetics.

An English translation of Pierre Bayle's posthumous last book, Entretiens de Maxime et de Themiste (1707), in which Bayle defends his skeptical position on the problem of the evil. This book is often cited and attacked by G.W. Leibniz in his Theodicy (1710). Over one hundred pages of original philosophical and historical material introduce the translation, providing it with context and establishing the work's importance.