C’est le grand apport du livre d’Eudes Girard et de Thomas Daum, deux jeunes géographes fous de cette discipline, que de nous offrir une nouvelle perspective sur la géographie, sur cette « graphie » de la « Terre » ...

The COVID-19 pandemic laid bare systemic inequities shaped by social determinants of health (SDoH). Public health agencies, legislators, health systems, and community organizations took notice, and there is currently unprecedented interest in identifying and implementing programs to address SDoH. This special issue focuses on the role of medical-legal partnerships (MLPs) in addressing SDoH and racial and social inequities, as well as the need to support these efforts with evidence-based research, data, and meaningful partnerships and funding.

Cet ouvrage présente le destin de la métaphysique au siècle des Lumières. Derrière le schéma classique d'une substitution de l'anthropologie à la métaphysique caractérisant les Lumières, les études réunies dans ce volume montrent l'évolution du champ de la métaphysique, sa redéfinition, ses métamorphoses au sein d'une modernité en pleine évolution. L'intérêt est de dévoiler comment la métaphysique évolue, s'adapte à de nouvelles problématiques, et cela en tenant compte de la complexité des situations particulières propres aux Lumières européennes.

L'exposé cartésien de l'argument ontologique s'écarte radicalement de l'esprit originaire de la preuve, chez Saint Anselme. Le Dieu de Descartes, parfait parce que tout-puissant, est bien différent du Dieu du _Proslogion_, Celui qui est tel que rien de plus grand ne puisse être pensé, fin de la pensée et du désir humains. La preuve d'Anselme conceptualise une expérience humaine qui se pense comme l'expérience chrétienne orthodoxe, décrivant, de ce fait, l'homme en sa vérité. Mais on n'entrera pleinement dans la pensée (...) spéculative que si l'aspiration à Dieu en l'homme est considérée comme l'envers dialectique de l'amour, créateur de l'homme, en Dieu. Chez Hegel, ce n'est pas l'esprit fini qui accomplit la preuve ontologique, mais l'Esprit dans sa totalité. Ce mouvement de l'Esprit vers soi à travers sa division d'avec soi n'est pas un simple processus logique; en sa profondeur, il est le mouvement de réconciliation de la liberté humaine avec la liberté divine, créatrice et rédemptrice. La vérité de la Totalité, et donc, aussi, de l'histoire, dans le Concept, dit également la libre unification de l'homme et de Dieu dans et par la figure historique du Christ. Hegel pense le christianisme sans le réduire, parce qu'il le pense à partir de l'acte préalable de la foi, par lequel la liberté humaine s'ouvre à l'amour divin, posant ainsi l'unité dialectique du Tout. Que la foi puisse être rationnellement exposée ne l'empêche pas d'être la foi, c'est-à-dire la vie en union au Christ, Logos éternel et homme crucifié. On a dit: Un Dieu compris n'est plus un Dieu. Cela n'est vrai que des faux dieux. (shrink)

State Violence, Coalitions, Subjects After a consideration of the reception of her work in France , Judith Butler assesses the political contribution of queer movements and minority struggles. She addresses the need for the left to reappropriate the forthright critique of the State and its violence and to examine the way minorities are produced. To do so, her analysis starts from the question of immigrant persons. She highlights the issues and the difficulties which are involved, if there is to be (...) a productive critique of the State, the aim of which is to contest it. As part of a dynamic political perspective, she proposes the creation of coalitions. She outlines the main lines of such a coalition, its dynamics and singularities, its articulation with the subject, but also its limits. In conclusion, she examines the issue of revolution and her relation to Marxist thought, indicating the outlines of her current thinking. (shrink)

L’objection la plus ancienne et la plus redoutable à la démocratie fait valoir que le gouvernement par le peuple dessert le gouvernement pour le peuple. Les citoyens manquant pour la plupart de sagesse ou de compétence, le bien commun serait mieux assuré en confiant le pouvoir à un individu éclairé ou à une élite experte. Une réponse commune à cette objection concède la prémisse mais affirme la priorité au gouvernement par le peuple sur le gouvernement pour le peuple : le (...) droit égal à la participation devrait l’emporter sur la promotion de la compétence, même si celle-ci est requise par le bon gouvernement. La démocratie se trouve alors réduite à un ensemble de procédures équitables, traitant les citoyens en égaux ; elle ne se définit plus par la poursuite du bien commun. Il est toutefois une autre réponse à l’objection, qui évite cette dérive vers un procéduralisme étroit. Elle consiste à nier la prémisse et à affirmer la sagesse politique du peuple. Il n’est pas vrai que le gouvernement pour le peuple serait mieux assuré en confiant le pouvoir à un petit nombre de sages ou d’experts, fussent-ils les meilleurs parmi les citoyens. Cette thèse remarquable peut paraître improbable. Sa défense peut pourtant s’appuyer sur l’un des arguments les plus intrigants élaborés par la philosophie politique aristotélicienne, qui inspire et éclaire les controverses philosophiques contemporaines sur la valeur du régime démocratique : l’argument de la sagesse de la multitude. (shrink)

Le conflit des libertés constitue un problème redoutable pour toute théorie des droits fondamentaux, tant du point de vue de leur justification que de leur mise en œuvre. La théorie rawlsienne de la justice comme équité suggère une réponse originale, qui cherche à éviter tant la mise en balance des libertés que leur absolutisation rigide. Le système des libertés de base est strictement prioritaire par rapport à toute autre considération, mais les libertés elles-mêmes ne sont pas, prises individuellement, absolues : (...) elles doivent être ajustées les unes aux autres pour former un système cohérent, où les contradictions sont évitées. Elles ne sont toutefois pas négociables, car cet ajustement doit les réguler sans les restreindre. L’article reconstruit et évalue cette réponse au conflit des libertés. Il montre qu’elle n’est convaincante que si l’on renonce à l’exigence rawlsienne d’une priorité absolue du système des libertés. (shrink)

L'univers de René Girard est un univers complexe dans lequel se mêlent étroitement les éléments biographiques et les différentes disciplines auxquelles il a fait appel pour mener à bien ses travaux. Centrés sur le phénomène du désir mimétique, ces entretiens dévoilent la genèse de sa théorie dans les domaines littéraires et religieux. Le fil conducteur en est le principe des doubles mimétiques qu'il a analysés chez des auteurs comme Stendhal, Proust, Dostoïevski et Shakespeare. Il se réfère également à la (...) Bible, considérant que " la donnée fondamentale de notre temps est la crise du religieux ". Ses ouvrages relèvent à la fois de la littérature comparée, de l'anthropologie et de l'histoire des religions. Il trouve aussi, dans les échanges économiques, la confirmation de sa théorie. En effet, selon lui, le monde moderne est à la recherche du sacré qu'il a perdu, et, dans ce processus, il se retrouve victime d'un mimétisme exacerbé. René Girard déploie son esprit critique à l'encontre de la société de concurrence et de la consommation ; ce faisant, il compare les sociétés française et américaine du point de vue d'un intellectuel français installé au coeur de l'Amérique. (shrink)

L’idéal démocratique est accusé d’être irréaliste. Le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple serait une chimère dans les sociétés contemporaines. Il faudrait lui préférer les visées plus modestes associées à l’élection : un droit de vote égal et la satisfaction du plus grand nombre. La démocratie ne se laisse pourtant pas réduire à la compétition électorale. Les acteurs et les institutions politiques qui s’en réclament invoquent non seulement un marché, où rivalisent des intérêts privés, mais un (...) forum, où s’affrontent des visions adverses de la justice. Ils attendent de la délibération collective qu’elle serve l’autonomie politique et le bien commun, mais savent aussi qu’elle peut les menacer, lorsque la liberté, l’égalité ou la publicité lui font défaut. Cette enquête philosophique interroge la pertinence de l’idéal démocratique pour des sociétés complexes, dotées d’institutions représentatives et soumises à la communication de masse. Elle montre à quelles conditions cet idéal peut aujourd’hui orienter la critique et l’action. Les citoyens peuvent encore aspirer à se gouverner eux-mêmes, donc à délibérer en égaux. -/- The democratic ideal is accused of being unrealistic. Government of the people by the people and for the people would be a chimera in contemporary societies. The more modest aims associated with election should be preferred: equal suffrage and the satisfaction of the greatest number. But democracy cannot be reduced to electoral competition. The political actors and institutions that claim it invoke not only a market, where private interests compete, but also a forum, where opposing visions of justice confront each other. They expect collective deliberation to serve political autonomy and the common good, but they also know that it can threaten them when it lacks freedom, equality or publicity. This philosophical inquiry questions the relevance of the democratic ideal for complex societies with representative institutions and subject to mass communication. It shows under what conditions a deliberative understanding of this ideal can today orient criticism and action. Citizens can still aspire to govern themselves, hence to deliberate as equals. (shrink)

Le droit d’offenser est partie intégrante de la liberté d’expression. Sa justification repose sur la distinction entre les dogmes, qui peuvent faire l’objet de critiques ou de moqueries, et les individus qui peuvent y adhérer. Sans elle, les désaccords moraux et religieux ne pourraient plus s’exprimer dans l’espace public.

La liberté d’expression est reconnue par les régimes démocratiques et les conventions internationales des droits de l’homme comme un droit fondamental. Est-elle pour autant absolue, comme l’affirment certains philosophes qui refusent qu’elle soit mise en balance avec d’autres droits ou principes? Cet article considère la signification de la thèse absolutiste et examine deux de ses principales défenses philosophiques, proposées par Alexander Meiklejohn et Thomas Scanlon. Il montre que ces théories échouent à établir la liberté d’expression comme un droit absolu : (...) elles ne parviennent ni à justifier la priorité stricte qu’elles lui accordent par rapport à tout autre droit ou principe, ni à le spécifier et à le délimiter de manière à rendre une telle priorité praticable. (shrink)

Services offered to children require more and more family resources. The family is becoming not only a beneficiary of services, but also a privileged partner. This transformation tinges relationships between parents and professionals in such a way that each partner must adjust to this new reality. Parental development of empowerment lies within the scope of this transformation in which professional intervention is based on values of partnership and collaboration. The development of empowerment constitutes a conceptual framework for intervention within the (...) family and is defined equally as both process and result. Through this process, the parent develops perception of control and thus uses resources more frequently. This article presents the results of some research conducted on parental experiences which support the development of empowerment. Data was gathered from parents of children that receive services from the Rehabilitation Center for Intellectual Disabilities and Pervasive Developmental Disorders. Preliminary analyses indicate that parents often encounter enabling experiences and the relationship between parents and professionals is a determining factor in the development of empowerment within families, which can either harm or help this relationship. (shrink)

The categories of acting and undergoing are not really examined in the Aristotelian treatise. This article aims at showing how the anonymous author of the Book of six principles analyses them in trying to fill this void. By doing so, the article underlines how this analysis philosophically relates to some technical problems discussed in the neo-platonician exegetic tradition of Aristotle’s Categories. It makes reference to some thir-teenth- and fourteenth- century commentaries on the Book of six principles both to present how (...) this text was interpretated and to give a glance at how the conceptions of these two categories came to evolve. (shrink)

Si pour Trendelenburg les catégories aristotéliciennes sont rattachées au discours, et ensuite par le biais des notions aux choses, il en va différemment pour une part non négligeable du commentarisme médiéval du treizième et du début du quatorzième siècle. Pour cette part, un présupposé réaliste est à l’œuvre : les catégories semblent d’abord ramener aux choses, puisque ce sont des choses. Dans cette optique, l’antique question de la détermination du skopos des Catégories, ou de leur enjeu, se réduit à une (...) question de délimitation de champs disciplinaires : si les catégories sont des choses, de quelle discipline relève la science catégoriale? Cet article se propose d’étudier la réponse-type apportée à cette question par cette tradition réaliste en prenant principalement appui sur les textes de Raoul le Breton. (shrink)

Si pour Trendelenburg les catégories aristotéliciennes sont rattachées au discours, et ensuite par le biais des notions aux choses, il en va différemment pour une part non négligeable du commentarisme médiéval du treizième et du début du quatorzième siècle. Pour cette part, un présupposé réaliste est à l’œuvre : les catégories semblent d’abord ramener aux choses, puisque ce sont des choses. Dans cette optique, l’antique question de la détermination du skopos des Catégories, ou de leur enjeu, se réduit à une (...) question de délimitation de champs disciplinaires : si les catégories sont des choses, de quelle discipline relève la science catégoriale ? Cet article se propose d’étudier la réponse-type apportée à cette question par cette tradition réaliste en prenant principalement appui sur les textes de Raoul le Breton. (shrink)

Inspiré de la pratique de l’auteure auprès de personnes en situation d’exil et de précarité rencontrées en centre d’hébergement pour demandeurs d’asile, cet article questionne la parentalité interne (Ciccone, 2012) dans l’économie psychique d’un homme confronté pendant son enfance aux mauvais traitements de son père et au départ définitif de sa mère, longtemps violentée. L’auteure s’intéresse à ses efforts pour se différencier des violences subies mais aussi à la reproduction inconsciente des rapports d’emprise et d’abandon, manifeste dans le lien transférentiel, (...) et à sa propre paternité dans un parcours d’exil et d’errance en quête d’objets parentaux. Le travail thérapeutique se focalise sur la restauration de ses capacités de contenance et de transformation dans une clinique du lien intersubjectif et intrapsychique. (shrink)

The article deals with four questions that are, in general, present at the beginning of commentaries to the Book of six principles : 1. To what discipline does the treatise belong ? 2. What is the subject of the treatise and under what mode is it considered ? 3. Why is this treatise set apart from Aristotle’s Categories ? 4. Why speak of “principles” there ? Commentaries of the second half of the thirteenth century and of the beginning of the (...) fourteenth century are taken under consideration (unedited for the most part). (shrink)

Les nouveaux médias représentent-ils une menace ou un progrès pour la presse en régime démocratique ? À partir d’une analyse du rôle politique de la presse, qui contribue au droit de chacun à gouverner, Charles Girard s’interroge sur le renouvellement du métier de journaliste et sur les modes de délibération démocratique.

Les sciences humaines ont en partage des concepts. L’histoire et la géographie, la sociologie et l’anthropologie, l’économie et la linguistique, la psychologie et la psychanalyse trouvent leur unité dans l’usage divers qu’elles en font, plutôt que dans un objet commun aux contours incertains. Pour s’établir comme sciences, elles ont dû affronter les problèmes épistémologiques, ontologiques et pratiques qu’ils suscitent ou révèlent. En s’efforçant d’éclairer le sens et l’efficace de ces concepts, en rendant compte de l’articulation et de l’évolution de ces (...) problèmes, la philosophie peut contribuer au développement des sciences humaines. Elle ouvre aussi pour elle-même un accès plus sûr à leurs savoirs et questionnements, sans lesquels elle ne saurait désormais avancer. Les contributions réunies dans ce recueil explorent, dans cette perspective, neufs concepts essentiels : la causalité, les normes, l’interaction, l’événement, la nature, la société, l’inconscient, l’expérimentation et la neutralité. -/- Ont contribué à ce volume : C. Bonicco-Donato, F. Callegaro, P. Charbonnier, E. Debray, P. Demeulenaere, S. Dupouy, C. Girard, F. Hulak, C. Pagès, R. Ogien. (shrink)

Abstact : This article provides a critical examination of David Estlund’s epistemic proceduralism. Epistemic proceduralism suggests a promising way to justify democracy without renouncing the pursuit of truth. By making the legitimacy and authority of democratic institutions dependent on their general tendency to produce good decisions, rather than on the correctness of their results or on their mere procedural fairness, it shows that they can to be connected to substantial standards, such as justice, without ignoring the persistence of moral disagreements. (...) By subjecting political procedures to a dual requirement, both epistemic and egalitarian, it suggests that a mixed conception of the value of democracy can be articulated. But by refusing to take sides on the nature of truth, on the choice of the relevant substantial standard, or on the moral theory defining the constraints that equal respect imposes on the choice of political procedures, epistemic proceduralism fails in my view to offer a convincing defence of democracy. In order to explain what makes democracy valuable, a philosophical conception must take a position on the nature of truth, justice and equality. -/- Résumé : Cet article propose une relecture critique du procéduralisme épistémique élaboré par David Estlund. Cette théorie suggère une voie prometteuse pour justifier démocratie sans renoncer à la poursuite de de la vérité. En proposant de faire dépendre la légitimité et l’autorité des procédures démocratiques de leur tendance générale à produire de bonnes décisions, plutôt que de la justesse constante de leurs résultats ou à l’inverse de leur seule équité procédurale, il montre qu’elles peuvent être reliées à une visée substantielle, telle la justice, sans ignorer pour autant la persistance des désaccords à son endroit. En soumettant ces procédures à une double exigence, à la fois épistémique et égalitaire, il montre qu’une conception mixte de la valeur de la démocratie est concevable. Mais en refusant de prendre parti sur la nature de la vérité, sur le choix du critère objectif devant guider l’évaluation des décisions politiques ou sur la théorie morale permettant d’expliciter les contraintes que l’égal égard dû aux personnes impose au choix des procédures, le procéduralisme épistémique s’interdit de construire une justification convaincante de la démocratie. Une justification philosophique de la démocratie doit, pour rendre compte de ce qui fait sa valeur, prendre position sur la nature de la vérité, de la justice et de l’égalité. (shrink)

Des droits fondamentaux au fondement du droit, le lien semble non seulement direct, mais évident. Or l'examen des différents discours théoriques sur le droit montre qu'il n'en est rien. Le livre de Charlotte Girard analyse précisément les différences de traitement du rapport entre ces deux termes dans les discours théoriques juridiques, en particulier ceux qui posent la question du fondement du droit. Soit l'étude des droits fondamentaux se distingue de celle du fondement du droit - les droits fondamentaux ne (...) mènent pas naturellement au fondement du droit -, soit on associe les deux notions - les droits fondamentaux sont au fondement même du droit. Or cette distinction renvoie à ce que la théorie du droit différencie traditionnellement : les approches juspositiviste d'une part et jusnaturaliste d'autre part. La confrontation de ces discours théoriques à la question du fondement du droit, qu'elle se traduise ou non par les droits fondamentaux, révèle une certaine fragilité des présupposés respectifs de ces discours. En réalité, le fondement du droit n'est pas seulement un élément de débat juridique et normatif, mais il relève aussi et surtout d'un débat politique et institutionnel. C'est en effet en raison de son caractère normatif que le fondement du droit - quel que soit le discours qui le porte, y compris le discours juridique théorique - appartient pleinement au champ politique. (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:René Girard LOVE DELIGHTS IN PRAISES: A READING OF THE TWO GENTLEMEN OF VERONA Valentine and Proteus have been friends since their earliest childhood in Verona, and their two fathers want to send them to Milan for their education. Because of his love for a girl named Julia, Proteus refuses to leave Verona; Valentine goes to Milan alone. In spite ofJulia, however, Proteus misses Valentine greatly and, after (...) a while, he, too, goes to Milan. The two friends are reunited in the ducal palace; the duke's daughter, Silvia, is present and Valentine briefly introduces Proteus. After she departs, Valentine announces that he loves her and his hyperbolical passion irritates Proteus. Once alone, however, Proteus has his own announcement to make: he no longer loves Julia; he, too, has fallen in love with Silvia: Even as one heat another heat expels, Or as one nail by strength drives out another, So the remembrance of my former love Is by a newer object quite forgotten.1 If there ever was a "love at first sight," this must be it, we think, but Proteus is not so sure: in three crucial lines, he suggests a different explanation: Is it mine eye, or Valentinus' praise, Her true perfection or my false transgression, That makes me reasonless, to reason thus? (Il.iv. 196-98) 231 232Philosophy and Literature The entire comedy massively confirms the crucial role of Valentine in the genesis of Proteus's sudden passion for Silvia. According to our romantic and individualistic ideology, a borrowed sentiment such as this one is not genuine enough to be really intense. This is not true in Shakespeare; Proteus's desire is so furious that he would actually rape Silvia if Valentine did not rescue her in extremis. When Shakespeare wrote his plays, the second-hand desire he portrays had no name, no official existence, but this is no longer true. We call it mimetic or mediated desire. Valentine is the model or mediator of this desire. Proteus is its mediated subject and Silvia is their common object. Mimetic desire can strike with the speed of lightning because it does not really depend upon the visual impact made by the object; it only seems to. Proteus desires Silvia not because their brief encounter made a decisive impression on him but because he is predisposed in favor of whatever Valentine desires. Mimetic desire is not some modern idea that I would force upon an unwilling writer; it is Shakespeare's own idea and we can see this again in Proteus's soliloquy, which keeps minimizing the role of perception in the genesis of his desire for Silvia: She is fair; and so is Julia that I love, That I did love,... (Il.iv. 199-200) IfSilvia is no more desirable objectively thanJulia, her only advantage is that Valentine already desires her. Shakespeare undermines the predominance of sight in the expression love at first sight. In A Midsummer Night's Dream as well, the two girls are said to be equally beautiful, also for the purpose of reinforcing the case for mimetic desire. II The dramatic context of this first mimetic desire, and of many others in Shakespeare, is the close and ancient friendship of the two protagonists. When Proteus is about to arrive in Milan, Valentine describes this friendship to Silvia and her father: I knew him as myself; for from our infancy We have convers'd and spent our hours together. (II.iv.62-63) René Girard233 When two young men grow up together, they learn the same lessons, they read the same books, they play the same games, and they agree on just about everything. They also tend to desire the same objects. This perpetual convergence is not incidental but essential to the friendship ; it occurs so regularly and inevitably that it seems preordained by some supernatural fate; it really depends on a mutual imitation so spontaneous and constant that it remains unconscious. When we think of imitation, we imagine two people copying each other's manners, habits, accents, and even their likes and dislikes in the still childish and innocent manner of two childish friends. We never think of what Proteus's desire for... (shrink)

Les sciences humaines se distinguent les unes des autres par leurs méthodes et leurs objets privilégiés. En élaborant des procédures d’enquête spécifiques, elles s’efforcent de comprendre la vie psychique ou les pratiques collectives, la distribution des populations ou les rapports entre groupes, les idéaux sociaux ou les échanges matériels. Leur fin commune est toutefois d’éclairer de leurs lumières croisées une même réalité humaine et sociale. Leurs objets ont donc vocation à se rejoindre, leurs méthodes à se compléter. En interrogeant leur (...) pluralité sans la reconduire à une illusoire unité, la philosophie peut éclairer l’espace conceptuel et problématique qu’elles ont en commun. Elle ne ressort toutefois pas indemne d’une telle étude : ses propres questionnements, épistémologiques et politiques, se trouvent radicalement altérés par leur confrontation à ces disciplines. Les contributions réunies dans le second tome de cet ouvrage analysent, dans cette perspective neuf concepts essentiels : la population, le psychisme, la pratique, les classes, le genre, la comparaison, les statistiques, le public et la critique. -/- Ont contribué à ce volume : Ét. Bimbenet, J. Christ, I. Drouet, R. Fanciullacci, S. Ferrando, Ch. Girard, F. Hulak, A. Le Goff, L. Paltrinieri, L. Perreau. (shrink)

Face à certaines expériences humaines, la morale se tient tranquille. Du moins le souhaiterait-on. Dans la guerre, la pensée est engagée, ou la pensée engage – c’est selon. Selon qu’on y participe – qu’on soit combattant – ou qu’on lutte contre l’occupation – qu’on soit résistant. Dire que la pensée s’engage tandis que la morale se tient tranquille pourrait paraître contradictoire : qu’est-ce qu’une pensée engagée, sinon une pensée qui relève aussi d’une morale ? Et en l’occurrence ici, une morale (...) de l’action ? Politique est la forme que doit prendre la pensée qui s’oriente vers l’action, et qui tente de porter les raisons collectives de l’engagement. Elle donne à la morale une réponse en forme d’évidence, parce qu’elle comporte un risque – celui de vouloir qu’une politique réponde encore, et plus que jamais, à la violence de l’aliénation, de l’oppression. Quelle serait inversement une expérience qui porterait la morale à haute intensité tandis qu’elle se refuserait à l’action ? Quelle (...). (shrink)

En 1981, Deleuze publie son ouvrage Francis Bacon : Logique de la sen­sation. Ce livre traite de la peinture de Bacon mais au-delà il relève d’une vraie démarche philosophique, conceptuelle. C’est plus qu’un livre de philosophie sur la peinture. Ce titre : Logique de la sensation, fait écho à l’ouvrage de Deleuze paru en 1969 : Logique du sens. L’idée d’une logique du sens fait appel au rationnel, au langage, à quelque chose de résolument intelligible. S’agissant d’une logique de la (...) sensation... (shrink)

Cet article propose une relecture critique du procéduralisme épistémique élaboré par David Estlund. Cette théorie suggère une voie prometteuse pour justifier démocratie sans renoncer à la poursuite de la vérité. En proposant de faire dépendre la légitimité et l’autorité des procédures démocratiques de leur tendance générale à produire de bonnes décisions, plutôt que de la justesse constante de leurs résultats ou à l’inverse de leur seule équité procédurale, il montre qu’elles peuvent être reliées à une visée substantielle, telle la justice, (...) sans ignorer pour autant la persistance des désaccords à son endroit. En soumettant ces procédures à une double exigence, à la fois épistémique et égalitaire, il montre qu’une conception mixte de la valeur de la démocratie est concevable. Mais en refusant de prendre parti sur la nature de la vérité, sur le choix du critère objectif devant guider l’évaluation des décisions politiques ou sur la théorie morale permettant d’expliciter les contraintes que l’égal égard dû aux personnes impose au choix des procédures, le procéduralisme épistémique s’interdit de construire une justification convaincante de la démocratie. Une justification philosophique de la démocratie doit, pour rendre compte de ce qui fait sa valeur, prendre position sur la nature de la vérité, de la justice et de l’égalité. (shrink)

Si la pensée de Georges Bataille, pensée limite, n'appartient exactement ni à la philosophie ni à la littérature, elle se tisse de l'une et de l'autre mobilisant en outre, suivant les époques, la sociologie, la psychanalyse, la mystique. Précaution ou jeu, face à la psychanalyse comme face à la philosophie, Bataille a toujours plaidé "coupable". Le sens de la faute, chez lui, est central: il détermine sa position à l'égard, de la pensée et des différentes disciplines qu'il mobilise. La faute (...) donne aussi le sens de ce qu'il a cherché au travers d'une communauté, dès ses premiers écrits (sur Sade notamment), et jusqu'aux ultimes (La Littérature et le mal). Au plus près des moments les plus noirs de son oeuvre et des questions théoriques les plus litigieuses qu'elle soulève, L'Art de la faute propose une lecture inédite de Georges Bataille, dans laquelle l'approche des écrits se veut autant biographique (autobiographique, même) que théorique. L'Art de la faute se tient où Bataille rencontre une lectrice singulière: le lieu du fantasme."--Page 4 of cover. (shrink)

Les théories récentes de la démocratie délibérative se désintéressent largement de la politique de masse : supposant que seul le contexte du face à face rend possible la délibération, elles rejettent d’emblée l’idée que celle-ci puisse passer par la communication de masse. La pertinence de l’idéal délibératif pour les régimes démocratiques contemporains dépend pourtant de la possibilité d’une telle délibération médiatisée. Elle est certes difficile à concevoir : dans la mesure où la communication de masse est difficile à réguler, propice (...) à la passivité, fragmentée et asymétrique, elle paraît peu apte à accueillir une délibération normée, engagée, publique et égalitaire. Il est toutefois possible de concevoir un concept satisfaisant de délibération médiatisée, en révisant notre compréhension de la délibération et en tenant compte des ressources spécifiques que les médias offrent pour l’échange public des raisons entre citoyens égaux. Cet article considère les conditions de possibilité d’une telle délibération. (shrink)

L'expérience de la connaissance nous enseigne qu'il n'y a pas de Réalité Dernière, que tout train en cache un autre. Une évidence qu'il n'est pas facile d'accepter, d'où l'idée de ce train ultime, celui qui ne cacherait plus rien. La transparentisme postule l'existence, au-delà de la perception immédiate, d'un monde, d'un niveau de lecture, complètement intelligible, i.e, explicite et immédiat. D'où cette croyance en de prétendus "rayons X du savoir" qui nous dévoileraient l'envers de l'Univers.

L'expérience de la connaissance nous enseigne qu'il n'y a pas de Réalité Dernière, que tout train en cache un autre. Une évidence qu'il n'est pas facile d'accepter, d'où l'idée de ce train ultime, celui qui ne cacherait plus rien. La transparentisme postule l'existence, au-delà de la perception immédiate, d'un monde, d'un niveau de lecture, complètement intelligible, i.e, explicite et immédiat. D'où cette croyance en de prétendus "rayons X du savoir" qui nous dévoileraient l'envers de l'Univers.

La poétique des compositeurs répétitifs américains Terry Riley, Steve Reich et Philip Glass repose sur des usages spécifiques de l’instrument de musique. C’est tout d’abord l’indigence des ressources instrumentales et le recours à des instruments de fortune, comme l’orgue électrique. C’est également l’usage de l’amplification dans la composition du timbre et le traitement percussif des instruments à clavier, en particulier chez Steve Reich. Enfin, le « transfert » de structures issues de la musique pour bande vers l’écriture traditionnelle détermine les (...) choix et les usages de l’instrument, par des mises en boucle, des effets d’accumulation, un jeu sur l’indiscernabilité des timbres et une attention aux plus infimes détails émergeant de la répétitivité du jeu, de sorte que les choix esthétiques des trois compositeurs impliquent une gestion spécifique de l’instrument de musique. (shrink)

Une pensée qui voyage. Voici ce que donne à voir Guillaume Tusseau, théoricien du droit devenu comparatiste sans avoir jamais quitté les rives de la théorie, dans ce petit ouvrage en français, dense et stimulant, publié au Canada. L’avant-propos retrace les expériences de recherche mais aussi les contrées par lesquelles cette réflexion est passée pour se livrer enfin sous la forme modestement désignée de « Notes sur quelques allers-retours aporétiques » entre le droit comparé et la théorie générale du droit. (...) Plaçant ainsi sa réflexion sous le signe de la légèreté, Guillaume Tusseau désamorce l’appréhension que peut susciter un tel programme associant droit comparé et théorie générale du droit ; rien de moins. Inspiré par un colloque de 2016, organisé à La Rochelle par Isabelle Boucobza aujourd’hui professeure à l’Université Paris Nanterre, intitulé « Le droit comparé : de la périphérie au centre? », l’auteur a depuis cheminé, chargé de cette recherche initiale, de Paris à Bogotá, pu... (shrink)

Ce recueil de textes propose de contribuer à l’histoire des grandes académies scientifiques européennes. Plutôt que de vouloir tenter d’en dégager une homogénéité discutable, les études réunies tentent, au contraire, de montrer comment la pratique académique trouve son unité dans un ensemble de querelles.

According to anthropological philosopher René Girard, an important human adaptation is our propensity to victimize or scapegoat. He argued that other traits upon which human sociality depends would have destabilized primate dominance-based social hierarchies, making conspecific conflict a limiting factor in hominin evolution. He surmised that a novel mechanism for inhibiting intragroup conflict must have emerged contemporaneously with our social traits, and speculated that this was the tendency to spontaneously unite around the victimization of single individuals. He described an (...) unconscious tendency to both ascribe blame and to imbue the accused with a sacred mystique. This emotionally cathartic scapegoat mechanism, he claimed, enhanced social cohesion, and was the origin of religion, mythology, sacrifice, ritual, cultural institutions, and social norms. It would have functioned by modifying the beliefs and behaviors of the group, rather than of the accused, making the act of accusation more important than the substance. This article aims to examine the empirical evidence for Girard’s claims, and argues that the scapegoat hypothesis has commonalities with several other evolutionary hypotheses, including Wrangham’s execution hypothesis on self-domestication, Dunbar’s hypothesis on the role of storytelling in maintaining group stability, and DeScioli and Kurzban’s hypothesis on the role of non-consequentialist morality in curtailing conflict. Potential implications of the scapegoat hypothesis for evolutionary psychology and psychiatry are discussed. (shrink)

Mental illness is difficult to reconcile with the Darwinian theory of natural selection. Major psychiatric conditions, such as psychosis and suicidality, often occur in young adults and impair reproductive potential, yet they also appear to be genetically mediated.1 The challenge for evolutionary psychiatry has been to explain not only how such seemingly disadvantageous genes have evaded natural selection, but also how the widespread vulnerability to such conditions ever became established in the human genome in the first place.2In Things Hidden Since (...) the Foundation of the World,3 Girard, with psychiatrist coauthors Oughourlian and Lefort, advanced an account of human evolution in which the scapegoat mechanism... (shrink)

In this article, the authors bring two personal journeys together: one author’s liberationist journey, sparked by a search for justice and liberation in the slums of Guatemala City, and the other’s lifelong commitment to practical theology and spatial justice in South Africa. A practical theology of liberation is the result of life experiences in countries of the Global South amidst the search for justice and liberation. The worlds that come together in this article are René Girard’s mimetic theory, liberation (...) theology and practical theology. This article raises the question of the cross-contextuality of practical theology and the theological application of mimetic theory to develop innovative theological methodologies that respond to the collective woundedness of the urban context in the Global South.Contribution: The main contribution of this article is the use of three seemingly different theological approaches in conjunction. This article opens the door to inform practical theology with René Girard’s mimetic theory and liberation theology. (shrink)

Although ‘glue semantics’ is the most extensively developed theory of semantic composition for LFG, it is not very well integrated into the LFG projection architecture, due to the absence of a simple and well-explained correspondence between glue-proofs and f-structures. In this paper I will show that we can improve this situation with two steps: (1) Replace the current quantificational formulations of glue (either Girard’s system F, or first order linear logic) with strictly propositional linear logic (the quantifier, unit and (...) exponential free version of either MILL or ILL, depending on whether or not tensors are used). (2) Reverse the direction of the standard σ-projection from f-structure to meaning, giving one going from the (atomic nodes of) the glue-proof to the f-structure, rather than from the f-structure to a ‘semantic projection’ which is itself somehow related to the glue-proof. As a side effect, the standard semantic projection of LFG glue semantics can be dispensed with. A result is that LFG sentence structures acquire a level composed of strictly binary trees, constructed out of nodes representing function application and lambda abstraction, with a significant resemblance to external and internal merge in the Minimalist Program. This increased resemblance between frameworks might assist in making useful comparisons. (shrink)

This book provides philosophers and logicians with a broad spectrum of views on contemporary research on the problem of deduction, its justification and explanation. The variety of distinct approaches exemplified by the single chapters allows for a dialogue between perspectives that, usually, barely communicate with each other. The contributions concern (in a possibly intertwined way) three major perspectives in logic: philosophical, historical, formal. The philosophical perspective has to do with the relationship between deductive validity and truth, and questions the alleged (...) conclusiveness of deduction and its epistemic contribution. It also discusses the role of linguistic acts in deductive practice, and provides a cognitive-didactic contribution on how we may learn through deduction. In the historical perspective, the contributions discuss the ideas of some major historical figures, such as Bolzano, Girard, Gödel, and Peano. Finally, in the formal perspective, the mathematics of deduction is dealt with mainly from an intuitionistic-constructivist or proof-theoretic point of view, with focus on “ecumenic” or internalistic approaches to logical validity, on the nature and identity of proofs, and on dialogical setups. Chapter [14] is available open access under a Creative Commons Attribution 4.0 International License via link.springer.com. (shrink)

In this article, the authors bring two personal journeys together: one author’s liberationist journey, sparked by a search for justice and liberation in the slums of Guatemala City, and the other’s lifelong commitment to practical theology and spatial justice in South Africa. A practical theology of liberation is the result of life experiences in countries of the Global South amidst the search for justice and liberation. The worlds that come together in this article are René Girard’s mimetic theory, liberation (...) theology and practical theology. This article raises the question of the cross-contextuality of practical theology and the theological application of mimetic theory to develop innovative theological methodologies that respond to the collective woundedness of the urban context in the Global South.Contribution: The main contribution of this article is the use of three seemingly different theological approaches in conjunction. This article opens the door to inform practical theology with René Girard’s mimetic theory and liberation theology. (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:The Mimetic SacredGirard and Bataille Transcending DesireJeffery D. McNeil (bio)René Girard's (1923–2015) mimetic theory and Georges Bataille's (1897–1962) theory of the sacred both describe an unwitting pull to violence fueled by an aspect of desire. This violence cannot be denied but may be channeled through ritual, resulting in social cohesion or utter catastrophe. Their theories also illustrate the contagious flow of affective violence between individuals, quickly infecting the (...) whole. Girard describes a violent contagion that threatens physical annihilation, while Bataille's more vital contagion illustrates the dissolution of self into other. Both come to the same result—collective cohesion. However, for all the similarities, the essential mechanisms "end up with profoundly different visions of the dynamics sustaining the social bond and, indeed, of society's whole affective economy."1 For Girard, the operative community requires distinct individuals specific in their identities. A lack of distinctions between individuals—a state he calls undifferentiation—leads to a struggle for identity, conflict, and violence. Unity comes from the catharsis of collectively thwarting violence before conflict can destroy the community. For Bataille, unity comes from collectively communicating through ritual. A [End Page 103] primal urge to slip out of the hierarchical mastery of discontinuous being and join with the other in a step closer to continuous being unites through mutual affect generated through shared experience. Girard asserts that cohesion occurs by maintaining separation, while Bataille describes cohesion generated in its destruction.Despite their similar concerns and many agreements, Girard and Bataille have rarely been compared. Among those few studies, Tiina Arppe argues that the divergence in both thinkers' theories can be found in their sources, namely, Emile Durkheim's theory of the sacred and Alexandre Kojève's reading of Hegel.2 Antony D. Traylor argues in answering the question of the purpose of sacrifice that Bataille's understanding may add to or replace Girard's scapegoat mechanism.3 Traylor dissects both theories focusing on Girard's critique of metaphysical desire and Bataille's notion of sovereignty. Nidesh Lawtoo mobilizes both thinkers and others to unmask the mimetic forces entwined in ego creation.4 First, similar to Arppe, I argue that apparent contradictions between Girard and Bataille arise from critical influences of each thinker and offer an analysis paving the way, like Traylor, toward compatibility. However, I focus on the influence (or denial) of Sigmund Freud and Marcel Mauss—whom I argue are the most crucial influences for untangling these theories. By examining Girard's interpretation of Freud's theory of cultural origin and Bataille's use of Mauss's notion of the gift and potlatch, I trace a short anthropological genealogy of the sacred that proves critical to both theories.5 In that regard, I eschew wrestling with metaphysical concerns and instead take an anthropological approach to the sacred that moves beyond compatibility. Second, we perform a synthetization, illuminating a shared mimetic force lurking within both theories and how Bataille offers an expansion to Girard's already acute observations—for which Lawtoo's notions of the mimetic unconscious and mimetic communication are essential.My primary source for Girard's theory is Violence and the Sacred, with secondary support from The Scapegoat and Things Hidden since the Foundation of the World. For Bataille, I consult Erotism: Death and Sensuality and two essays: "The Notion of Expenditure" (and its later development in The Accursed Share) and "Definition of Heterology." I also use a small but significant excerpt from Theory of Religion concerning sacrifice and the festival. Secondary literature is introduced as needed. [End Page 104]PSYCHOANALYTIC ANTHROPOLOGYGirard and Bataille found varying degrees of influence in Freud. A short detour through the relationship between subject and desire and the violent origins of the sacred will set the stage for a deeper comparison. While Girard does not explicitly admit using the father of psychoanalysis as a starting point,6 he acknowledges the influence and relegates it under his own, claiming that Freud's theory "has been replaced by another explanation, at once very close to and very far removed from the Freudian viewpoint."7 Lawtoo illustrates essential similarities to be "Girard's emphasis on desire as the essence of... (shrink)

Tracing Kierkegaard's reception at the interfaces of anthropology, sociology, and psychology, this chapter focuses on his treatment in key figures such as Max Weber, Ernest Becker, Erich Fromm, Jean Baudrillard, René Girard, and Anthony Giddens. The chapter also contemplates Kierkegaard's psychosocial analysis of the relationship between the individual and society, concluding with an exploration of the insider/outsider dimensions of his critiques of modernity's despair and lived Christianity.