Name der Zeitschrift: Klio Jahrgang: 100 Heft: 2 Seiten: 580-585.

Although for a long time, Dutch academic philosophy was characterized by a pluralism of – imported – philosophical frameworks and paradigms, in more recent decades, a type of ‘normal philosophy’, in the Kuhnian sense, has become dominant which aims to solve ethical and political problems and dilemmas through rational-normative argumentation. Contrary to what is often claimed, the new 'normal philosophy' amounts not to thinking ‘beyond the analytic-continental divide’ in a fruitful synthesis, but to the subsumption of continental philosophical themes and (...) concepts under the analytic tradition. The potentially critical tenor of continental philosophy threatens to be ‘solved’ by this subsumption. ‘Normal philosophy’, with its emphasis on rational-normative argumentation, risks leading to a state philosophy that fits in with existing policy questions, ignoring systemic and structural power inequalities. I argue that the journal Krisis, in keeping with its original principles, should hang on to critical philosophical reflection, which today is needed more than ever, specifically – pace current right-wing and left-wing populist attacks on identity politics – on systemic, multiple forms of deprivation and oppression. (shrink)

La première partie de ce texte expose quelques-unes des principales tendances actuelles de la recherche scientifique : l’affaiblissement rapide et massif du poids des universités dans la production scientifique, la contractualisation croissante de la recherche universitaire et son instrumentalisation par les pouvoirs économiques et politiques, son internationalisation et enfin la diffusion massive et l’individualisation des savoirs grâce aux systèmes électroniques d’information et de communication. La question de la responsabilité de la recherche universitaire ne se pose pas dans l’abstrait (...) mais au regard de ces tendances. C’est l’objet de la deuxième partie du texte. L’auteur cible comme responsabilité spécifique l’étude des systèmes de pouvoir qui s’excluent eux-mêmes des recherches qu’ils instrumentalisent et dont la science est elle-même aujourd’hui partie prenante. Il montre également que la responsabilité de la recherche universitaire ne prend sa pleine mesure que lorsqu’elle s’accomplit en liaison étroite avec l’enseignement. Il prône enfin une vision plus dissensuelle de l’université dont la collaboration et la confrontation interdisciplinaires constitueraient la principale clé. (shrink)

In this panoramic survey Guy Lemarchand undertakes to outline the history of the feudal system which persisted across the European continent from the sixteenth until the second half of the nineteenth century. In the crisis of the seventeenth century, seigneurial reaction backed by the absolutist state enabled this feudal mode to reconsolidate and extend itself eastward. The eighteenth century represented the system’s apogee based on high food prices, increased rents and state support. Feudalism’s dissolution beginning with the French Revolution and (...) continuing until the emancipation of the Russian serfs came about as a result of revolution from below and from above under the increasing influence of capitalism and liberalism. Offering an enormous comparative perspective on this long-lived mode of production, Lemarchand’s work fails to articulate theoretically the relationship between this enduring mode and the concurrent rise of capitalism. (shrink)

Les théoriciens du droit se heurtent sans cesse à la question élémentaire de leur matière, celle de la définition du droit, plus précisément de sa délimitation par rapport à ce qui contraint sans en être et par rapport à ce qui y ressemble fort mais ne contraint pas de la même manière . En s’attachant dans sa thèse à la norme sociale de conduite saisie par le droit, Samuel Benisty prend en considération ce deuxième versant de la question et cherche (...) à démontrer que certains concepts du droit privé doivent être reconsidérés grâce à la prise en compte des normes sociales de conduite, qui constitueraient un système de normes à part entière.S. Benisty entend d’abord, dans la première partie de la thèse, établir un concept de norme qui lui permette de mener à bien son projet. Il considère en effet que le concept de norme le plus largement accepté parmi .. (shrink)

Le « sacre » dont les écrivains romantiques sont l’objet et la reconnaissance qu’ils obtiennent n’ont d’égal que la réprobation et le silence qui entourent les romancières sorties de la retenue prescrite à leur sexe, pour embrasser une carrière artistique peu compatible avec l’idéologie de la féminité qui s’impose alors. Cette différence de condition, conséquence du système de domination fondé sur la différence des sexes, s’observe dans la fiction romantique et donne naissance à un « autre ma...

Ces trois ouvrages collectifs, qui se complètent et se prolongent mutuellement, sont des exemples révélateurs du dynamisme des études de genre en Russie. A. Temkina et E. Zdravomyslova ont joué depuis les années 1990 un rôle incontournable dans l’institutionnalisation de ce champ de recherches, à la marge du système universitaire russe, et se revendiquent d’une « sociologie publique ». A. Rotkirch (finlandaise) est professeure à l’Université d’Helsinski et directrice du Population Research In...

El autor postula la importancia de reformar el sistema universitario chileno, evaluando los elementos cualitativos y de equidad en las universidades. Este artículo resume la historia de las relaciones entre la sociedad y la universidad, y establece analogías entre la crisis entre 1900 y 1910, primer Centenario de la Independencia, y la que comienza a incubarse en 1997; y luego analiza el rol de los movimientos estudiantiles en los cambios en la sociedad política y también en la universidad, en especial, (...) la reforma universitaria de Córdoba, (1918), y la chilena, (1967). Reseña finalmente la misión de la universidad hoy. (shrink)

L’interview retrace la carrière universitaire de l’historien Mario Kessler, né en RDA. Il a étudié l’histoire à Iéna et à Leipzig, a rédigé ses thèses de doctorat et de post-doctorat alors qu’il se trouvait encore en RDA, mais a dû trouver sa voie dans un système universitaire entièrement nouveau en 1990. Il y est parvenu sans changer sa position politique de socialiste critique. Grâce à la formation universitaire de sa famille et à sa connaissance de la (...) littérature occidentale, il disposait déjà avant 1989 d’une avance en matière de connaissances, qu’il a pu mettre à profit, par exemple lors de ses nombreux postes de professeur invité et de ses séjours de recherche aux États-Unis. Il n’a jamais oublié ce qu’il devait à ses professeurs et compagnons universitaires de l’Est et de l’Ouest. (shrink)

Un système philosophique peut-il se maintenir à travers le temps ? Peut-il renaître après des siècles ? Oui, s'il peut faire l'objet d'une pensée vivante et, donc, personnelle.C'est pourquoi le cardinal Mercier estime que le thomisme authentique est appelé à se rajeunir sans cesse et à prendre la forme d'un néothomisme. Pour renouveller le thomisme, dit le Cardinal, « il ne peut s'agir simplement de retourner en arrière » ; il ne peut être question de considérer la doctrine thomiste (...) comme « une momie ensevelie dans un tombeau et autour duquel nous n'aurions qu'à monter la garde, mais comme un organisme toujours jeune, toujours en activité » ; en l'occurrence, ce qui importe avant tout, c'est esprit » dont la doctrine est animée. Pour saisir exactement l'idée du cardinal Mercier, il faut se référer à l'époque de son enseignement à l'Université de Louvain. En particulier, on doit se rappeler l'importance attachée à l'organisation universitaire de la recherche scientifique, au cours des dernières décades du dix-neuvième siècle, et il est nécessaire de se souvenir de la distinction introduite alors entre la « science faite » et la « science qui se fait » . Le cardinal Mercier n'a pas hésité à appliquer ces vues à la philosophie et dès lors au thomisme, qu'il considérait comme la philosophie vraie . Cependant il ne lui était guère possible, à cette époque, d'établir, à ce point de vue, une nette différence entre les sciences et la philosophie. Depuis lors, les résultats obtenus par la « critique des sciences », ainsi que certaines considérations de la philosophie d'aujourd'hui, sont venus jeter quelque lumière sur ce point capital. Au lieu d'étudier directement le problème, examinons le comportement du philosophe, pour savoir en quoi il diffère de celui de l'homme de science. Dans une étude philosophique se rencontrent régulièrement des références aux philosophes anciens, dont on discute les idées. On remarque que tout philosophe véritable garde indéfiniment son actualité : il ne se trouve jamais entièrement remplacé, annulé, par les penseurs qui le suivent. Assurément, personne ne songerait à prétendre, par exemple, qu'au vingtième siècle il n'y a plus aucun profit à étudier les classiques grecs ; et qui donc s'aviserait de nier que la disparition des œuvres de ces philosophes constituerait une perte irréparable ? A considérer l'histoire, il semble que tout se passe comme si un « colloque philosophique » se poursuivait depuis des siècles. Quelques dizaines de penseurs y prennant une part active. Or, il est remarquable qu'aucun des membres effectifs de ce Symposion ne s'efface jamais, ni ne cède la place à un autre. De fait, le groupe des penseurs déjà réunis voit, de temps à autre, de nouveaux se joindre à eux, mais toujours les derniers venus reconnaissent l'autorité des anciens et ils ne manquent pas de s'expliquer avec eux. Dans le secteur des sciences, il en va tout autrement. Pour s'y mettre au courant, c'est uniquement aux auteurs les plus récents qu'il convient de s'adresser. Les hommes de science du passé n'ont plus qu'une importance historique. Dès lors, on ne s'y réfère pas, on ne discute plus leurs opinions. A la lumière des résultats obtenus grâce à la critique des sciences, il est devenu possible de se faire une idée exacte de la valeur des sciences modernes, de définir la nature de leurs méthodes et la portée de leurs résultats. En conséquence, l'on peut poser le problème de la distinction entre les sciences et la philosophie avec quelque chance d'aboutir à une solution précise et dûment fondée. L'homme de science considère les données d'un point de vue objectif , du « point de vue de Sirius ». C'est notamment ce que fait le physicien lorsqu'il utilise des instruments pour enregistrer les faits et pour noter la régularité de leurs rapports spaciaux et temporels. Tout au contraire, le philosophe s'attache à « intelliger » ces mêmes réalités et à déceler les « significations » qu'elles comportent. Dès lors, en philosophie, un facteur personnel intervient immanquablement, tant en ce qui concerne la richesse des données d'expérience qu'en ce qui concerne la force du regard intellectuel qui les pénètre et les saisit. Ce qui n'autorise nullement de conclure au subjectivisme, bien au contraire. Dès lors, on comprend que tout système philosophique porte la marque de la personnalité « incommunicable » de son auteur et que, pour autant, il demeure irréductible à tout autre, — ce qui entraîne la condamnation de l'éclectisme. En effet, comme la personnalité humaine, tout en demeurant liée à la matière, est essentiellement fonction de l'esprit et, par conséquent de l'activité libre, on comprend que l'œuvre d'un philosophe ne puisse remplacer adéquatement celle d'un autre, même lorsqu'elle lui est de beaucoup supérieure : l'une et l'autre demeurera donc actuelle et chacune vaudra d'être entendue, discutée, fût-ce pour être réfutée. Par ailleurs, on ne voit pas le moyen de prévoir comment la pensée philosophique s'orientera dans la suite. A cet égard, il y a bien des traits communs à l'art et à la philosophie. Cependant la différence demeure profonde, car le propre de la philosophie est de tendre à découvrir la vérité dans sa valeur absolument universelle ; et en cela son activité de recherche rejoint celle de l'homme de science. C'est pourquoi, les différents systèmes ne présentent pas la même valeur philosophique ; et, comme il nous est donné de suivre les échange de vues du grand « colloque philosophique », nous sommes en droit de donner la palme à tel ou tel penseur, par exemple S. Thomas, s'il nous paraît être le meilleur. Il reste, que les autres penseurs se trouvent, eux aussi, d'une manière qui leur est propre, en possession de quelque vérité, même s'ils s'égarent sur les questions fondamentales ; ainsi qu'aimait à le répéter le cardinal Mercier : « dans toute erreur il y a une âme de vérité » Il en résulte que si l'on veut se faire le disciple de S. Thomas, c'est par un effort personnel qu'on doit poursuivre l'œuvre de celui-ci. Sans doute, le thomiste est-il supposé reprendre la structure essentielle du système, l'ensemble des thèses doctrinales, mais c'est pour les faire vivre, à savoir pour les rendre fécondes en les gardant enracinées dans une expérience de base, comme S. Thomas, sans aucun doute, a dû le faire lui-même. C'est à partir de pareille expérience que le Docteur Angélique a abstrait ses dées et qu'il a établi les catégories fondamentales de son système ; et c'est à ces données d'expérience qu'il n'a cessé de se référer, pour éclairer toujours davantage ses idées et en équilibrer le contenu, pour les compléter et, au besoin, les corriger. Il faudrait donc découvrir où se situe cette expérience chez S. Thomas, — par exemple, en rapport avec sa conception si personnelle de l'unité substantielle de l'homme et celle non moins personnelle de la signification de Y esse ; — travail difficile, car S. Thomas se retire modestement derrière l'exposé sincère de sa doctrine, sans fournir la description « phénoménologique » de son expérience personnelle, comme les auteurs actuels se plaisent à le faire ; travail ardu, qui suppose l'étude attentive et scrupuleuse du texte authentique, du milieu doctrinal, des sources littéraires et de la manière dont S. Thomas les utilise. Les résultats de pareille étude permettront de voir se profiler l'expérience qui fut la terre nourricière de la doctrine élaborée par le Docteur Angélique. Il faudra s'efforcer de faire soi-même une expérience analogue, tout aussi personnelle, c'est-à-dire liée étroitement au tempérament de la personne qui la fait, à la formation qu'elle a acquise, dès lors aux conditions de temps et d'espace dans lesquelles elle s'est développée, à l'atmosphère philosophique qu'elle respire, etc. : bref, une expérience réelle, vivante, donc « d'aujourd'hui ». C'est à partir de là que surgira la doctrine et que pourra se construire le système ; comme c'est à partir de là que l'idée thomiste pourra croître, se renouveller, garder sa perpétuelle jeunesse et sa fécondité. (shrink)

Le milieu universitaire, précisément le monde des enseignants-chercheurs, se trouve dans la nécessité absolue de s’approprier les nouvelles technologies de l’information ; en même temps, il est l’héritier d’habitudes épistémologiques séculaires. Cet article pose la question des pratiques présentes et émergentes dans les processus de documentation scientifique. Il s’agit d’une part de constater les éventuelles carences dénoncées par les chercheurs en matière d’accès à l’information, d’autre part de faire émerger tout un système de représentations sociales participant d’une culture (...) informationnelle spécifique influençant nécessairement les pratiques. Sur la base d’une analyse qualitative, nous mettons en évidence la nécessité, pour les chercheurs, quelle que soit leur discipline, de maintenir une relation « papier » avec les supports d’information. Cette relation traditionnelle permet de mieux appréhender l’innovation technique et de faire face aux potentialités offertes par les nouvelles sources d’accès à l’information. En outre, nous montrons que la définition même du métier de chercheur et son comportement face au traitement de l’information dépend de sa culture disciplinaire, selon qu’il appartient aux sciences humaines et sociales ou aux « sciences dures ».The university environment, where scholars and professors work, is faced with an imperative need to appropriate the new information technologies, but it has also inherited the epistemological habits of centuries. This article raises the question of current and emerging practices in the scientific documentation process. It seeks on the one hand to observe the failings exposed by researchers regarding access to information, and on the other hand to draw out the contours of a whole system of social representations relating to a specific information culture that necessarily influences practice. Based on a qualitative analysis, we show the need for researchers in any discipline to maintain « print » relationships with information media. This traditional relationship helps to gain a better grasp of technical innovation and to cope with the potential of new ways of accessing information. We also show that the very definition of the research profession, as well as researchers’ attitudes to information processing, depend on their disciplinary culture and whether they belong to the humanities and social sciences or to the « hard sciences ». (shrink)

Après une agrégation de philosophie (1983), Marie-Dominique Couzinet s'est formée à la recherche en Italie, à l'Institut Universitaire Européen de Florence, et en France, au CNRS. Maître de conférences (1996) habilitée à diriger les recherches (2009), elle enseigne l'histoire de la philosophie de la Renaissance à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (UFR de philosophie ; Centre d'Histoire des Systèmes de Pensée Moderne : EA 1451). Ses travaux portent sur la philosophie de la Renaissance au XVIe siècle en France et en (...) Italie, l'histoire et la transmission des savoirs dans la culture humaniste européenne et l'historiographie consacrée à la Renaissance. Elle est l'auteur de Méthode et histoire à la Renaissance. Une lecture de la Methodus ad facilem historiarum cognitionem de Jean Bodin (Paris, Vrin, 1996) ; Bibliographie des écrivains français : Jean Bodin, Paris- Rome (Éditions Memini, 2001), et Sub specie hominis. Études sur le savoir humain au XVIe siècle (Paris, Vrin, 2007). / This study analyzes the links between philosophy, humanism and scholarly culture according to Ramus, the great 16th-century pedagogue – a prime target of the so-called "critique of pedantry", which asserted that one had to choose between teaching and thinking. It offers new critical tools to approach his oeuvre. (shrink)

La géométrie souterraine est une science mathématique pratique, qui se développe dans les exploitations minières et dont la diffusion est considérablement modifiée au cours du xviiie siècle. Ce phénomène est lié à l’institutionnalisation graduelle de la discipline, de l’établissement d’un système de compagnonnage à la création d’académies des mines. Progressivement, les pratiques vont faire appel à de nouvelles méthodes et intégrer une solide formation en mathématiques théoriques. La circulation et l’enseignement des connaissances sont dans un premier temps basés sur (...) un système de manuscrits qui sera étudié en détail. L’exemple du Markscheider August Beyer (1677-1753) illustre ce processus collectif de constitution et de transmission de connaissances, dont la diffusion est cependant contrôlée. Nous analysons dans un second temps l’évolution des vecteurs de circulation et son influence sur la discipline, en nous appuyant sur la biographie de deux mathématiciens saxons, J.A. Scheidhauer (1718-1784) et son discipline J.F. Lempe (1757-1801). Leurs parcours croisés symbolisent la transformation de la discipline. Le passage à l’imprimé, la publication d’articles dans des revues spécialisées et la création de chaires académiques font de la géométrie souterraine une science reconnue qui reste cependant en dehors du corpus de connaissances et des débats universitaires. (shrink)

Dans cette contribution, nous nous proposons d’aborder la perception multisensorielle du rythme du français par la réalisation d’un codage qui s’appuie sur un système de couleurs et de symboles d’extraits filmiques ayant pour objectif l’appropriation du rythme du français. Il s’agira donc d’apporter un éclairage théorique et pédagogique sur l’enseignement/apprentissage du rythme du Français Langue Étrangère en classes de langue pour des apprenants de FLE non-spécialistes de langues. Dans un premier temps, nous présenterons les fondements théoriques sur lesquels repose (...) notre approche pédagogique. Ensuite, nous mettrons en pratique le codage rythmique avec des exemples issus d’une expérimentation dans le cadre d’une recherche-action par un dispositif hybride ayant pour objectif l’appropriation de la prononciation du français au niveau C1 du Cadre européen commun de référence pour les langues en contexte universitaire. (shrink)

La géométrie souterraine est une science mathématique pratique, qui se développe dans les exploitations minières et dont la diffusion est considérablement modifiée au cours du xviiie siècle. Ce phénomène est lié à l’institutionnalisation graduelle de la discipline, de l’établissement d’un système de compagnonnage à la création d’académies des mines. Progressivement, les pratiques vont faire appel à de nouvelles méthodes et intégrer une solide formation en mathématiques théoriques. La circulation et l’enseignement des connaissances sont dans un premier temps basés sur (...) un système de manuscrits qui sera étudié en détail. L’exemple du Markscheider August Beyer illustre ce processus collectif de constitution et de transmission de connaissances, dont la diffusion est cependant contrôlée. Nous analysons dans un second temps l’évolution des vecteurs de circulation et son influence sur la discipline, en nous appuyant sur la biographie de deux mathématiciens saxons, J.A. Scheidhauer et son discipline J.F. Lempe . Leurs parcours croisés symbolisent la transformation de la discipline. Le passage à l’imprimé, la publication d’articles dans des revues spécialisées et la création de chaires académiques font de la géométrie souterraine une science reconnue qui reste cependant en dehors du corpus de connaissances et des débats universitaires. (shrink)

Élie HALÉVY (1870-1937), philosophe et historien des idées, fut professeur à l'École libre des sciences politiques, l'ancêtre de l'actuel Sciences Po. Comme son autre grand ouvrage, l'Histoire du peuple anglais au XIXe siècle, paru en six tomes de 1913 à 1932, les trois tomes de La formation du radicalisme philosophique, parus en 1901 pour les deux premiers et en 1904 pour le troisième, reflètent pour partie ses enseignements de l'Ecole libre consacrés à l'histoire britannique. Le premier tome, La jeunesse de (...) Bentham 1776-1789, étudie la doctrine utilitariste non seulement chez celui qu'on regarde comme son fondateur principal, Jeremy Bentham, mais aussi chez les nombreux auteurs qui, en Grande-Bretagne et sur le continent, en dessinèrent avant lui les contours. Le deuxième tome, L’évolution de la doctrine utilitaire de 1789 à 1815, montre comment l'utilitarisme revêtit la forme non seulement d'une école de pensée, mais aussi d'un mouvement pour la réforme économique, sociale et politique. Le rôle coordonnateur nouveau de James Mill, ainsi qu'une convergence de vues avec les économistes, qui poussaient dans le sens des réformes, marquèrent notamment cette évolution. Le troisième tome, Le radicalisme philosophique, continue d'étudier la transformation de l'école en mouvement après la fin des guerres napoléoniennes, lorsque celle-ci commence à engranger ses premiers grands succès réformistes. Bentham, James Mill et les autres penseurs utilitaires sont alors réunis sous l'appellation de philosophic radicals. Le terme temporel de l'ouvrage est le Reform Act de 1832, première étape vers la modernisation du système électoral, que la propagande de ce groupe ne contribua pas peu à faire aboutir. Quoique l'ouvrage d'Halévy vaille en premier lieu par l'immense savoir qu'il déploie, et le nombre et l'excellence des citations qu'il propose, il comporte aussi des thèses historiques et philosophiques originales. On peut citer parmi les premières la thèse, qui relie les trois tomes, voulant que l'utilitarisme britannique trouve sa forme achevée dans l'intervention sur la société, lorsqu'il se mue en radicalisme philosophique, et parmi les secondes, la thèse, énoncée au début du premier tome, voulant qu'il existe trois modèles dominants de jonction des intérêts individuels (la fusion sympathique, l'identification naturelle et l'identification artificielle). Une autre grande thèse, à la fois historique et philosophique, affirme en substance que l'économie politique classique serait un département spécialisé de la pensée utilitaire. La question de savoir jusqu'à quel point Smith, Ricardo et Malthus ont pu adhérer au "principe d'utilité" de Bentham est toujours débattue. En même temps que les élucidations apportées à ce principe, elle contribue à expliquer l'intérêt que les historiens de la pensée économique continuent de porter à l'ouvrage. L'auteur a participé à la réédition de La formation du radicalisme philosophique en 1995 par les Presses Universitaires de France (P.U.F.), suivant un projet collectif lancé par Monique Canto-Sperber. Dans le présent article, antérieur à cette réédition, l'auteur tentait de résumer brièvement un livre qui demeure irremplaçable en dépit d'une conception et d'un style quelque peu datés. (shrink)

Alexandre Baril | : Cet article traite de la sous-représentation des personnes trans spécialistes des enjeux trans, professeur.e.s dans les universités canadiennes, et s’attarde au cas des départements d’études féministes et de genre. La question de recherche est : quelles sont les barrières systémiques empêchant le décentrement du sujet cis-centré du féminisme universitaire francophone canadien et contribuant à l’exclusion des personnes trans? Cet essai analyse ces obstacles. La première partie démontre la présence d’un cisgenrisme dans l’enseignement et la recherche, (...) créant un plafond de verre pour les personnes trans dans le milieu universitaire. La deuxième étudie l’absence du traitement des enjeux trans dans l’enseignement et la recherche féministe francophone, malgré l’intérêt des étudiant.e.s pour ces enjeux. La troisième partie utilise l’approche transféministe pour troubler la cisgenrenormativité des études féministes et de genre, et les divisions disciplinaires qui marginalisent les personnes trans dans le milieu universitaire. | : This article considers the under-representation of trans persons who specialize in trans issues employed as professors in Canadian universities, with particular attention paid to the case of departments of gender and feminist studies. The research question is : what are the systemic barriers preventing the displacement of the cis-centric subject from the center of francophone Canadian academic feminism, and contributing to the exclusion of trans persons? This article analyzes these obstacles. The first part demonstrates the presence of cisgenderism in teaching and research, creating a glass ceiling for trans persons in academia. The second studies the absence of trans issues in feminist francophone teaching and research, despite the interest of students in these issues. The third part employs a transfeminist approach to trouble the cisgender normativity of gender and feminist studies and the disciplinary divisions that marginalize trans persons in academia. (shrink)

Nietzsche e seu olhar sobre os estabelecimentos de ensino alemães como reflexo da cultura moderna Resumo: O artigo desenvolve um panorama no que tange às instituições de ensino alemãs sob a visão de Friedrich Nietzsche. Para tanto, inicialmente é realizado o balanço crítico dos estabelecimentos ginasial, técnico e universitário de modo a atribuí-los ao problema da degenerescência cultural sofrida a partir do processo das reformas econômica e política na Alemanha do século XIX. Em complemento a essa investigação, serão tratados os (...) assuntos do filisteu da cultura e das considerações do jovem pensador acerca do Estado e da cultura grega, segundo ele, entendida como o melhor meio de ilustrar o sentido de força [Kraft] e vitalidade [Vitalität]. Por fim, a pesquisa apresenta, na postura de Arthur Schopenhauer, a referência de combate ao filisteísmo e de resistência contra os valores do estilo de vida moderna. Palavras-chave: Cultura; Estado; Filisteus; Nietzsche; Schopenhauer. Nietzsche and his point of view about the Germany educational system while reflectof the modern culture Abstract: The article develops an overview regarding to German educational institutions under the vision of Friedrich Nietzsche. To this end, the critical assessment of junior high, technical and university establishments is initially carried out in order to attribute them to the problem of cultural degeneration suffered from the process of economic and political reforms in 19th century Germany. In addition to this investigation, the subjects of the Philistine culture and young thinker considerations about the state and the Greek culture will be treated, according to him, understood as the best way to illustrate the sense of force [Kraft] and vitality [Vitalität]. Ultimately, research presents, in Arthur Schopenhauer's stance, the reference to combat philistineism and resistance to the values of modern lifestyle. Keyword: Culture; State; Philistines; Nietzsche; Schopenhauer. Nietzsche et son regard sur les établissements d’enseignement allemands comme reflet de la culture moderne Resumé: L'article développe une vue d'ensemble des institutions éducatives allemandes selon la vision de Friedrich Nietzsche. À ce titre, un bilan critique est d'abord fait des établissements du secondaire, des établissements techniques et universitaires afin de les rattacher au problème de la dégénérescence culturelle subie par le processus de réformes économiques et politiques dans l'Allemagne du XIXe siècle. En complément de cette recherche, seront traités les sujets du philistin de la culture et les considérations du jeune penseur sur l'Etat et la culture grecque, qui selon lui, est comprise comme la meilleure façon d'illustrer le sens de la force [Kraft] et de la vitalité [Vitalität]. Enfin, la recherche présente, dans la posture d'Arthur Schopenhauer, la référence de la lutte contre le philistinisme et la résistance aux valeurs du mode de vie moderne. Mots Clé: Culture; Éta; Philistin; Nietzsche; Schopenhauer. Data de registro: 19/12/2020 Data de aceite: 1º/12/2021. (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:REDISCOVERING VIRTUE* SERVAIS PINCK.AERS, 0.P. L!universite de Fribourg Fribourg, Switzerland INTRODUCTION: THE DEBATE ABOUT VIRTUE VIRTUE is back. Especially in the United States, a widespread discussion about its role in moral theology has been initiated, a discussion modeled on Aristotle's Ethics, particularly as Aristotle's thought was developed in the Middle Ages by Thomas Aquinas. Accompanying this rediscovery of virtue is a criticism of modern ethical theories. These theories, having (...) broken with Aristotelian tradition, have led to a burgeoning of contradictory systems: a morality of obligation on the Kantian model; utilitarian morality; and a radical critique of morality by Nietzsche. Because of such divergences any discussion between moralists, especially where the foundations and principles of morality are involved, has up to the present seemed doomed to failure.1 •Translated by Sr. Mary Thomas Noble, O.P. 1 The author who has contributed most to this discussion of virtue is undoubtedly Alasdair Macintyre in his three principal books: After Virtue: A Study in Moral Theory (Notre Dame, Ind.: University of Notre Dame Press, 1981; second edition, 1984); Whose Justice? Which Rationality? (Notre Dame, Ind.: University of Notre Dame, 1988); Three Versions of Moral Inquiry: Encyclopedia, Genealogy, and 1radition (Notre Dame, Ind.: University of Notre Dame, 1990). The Italian edition of the last book, Enciclopedia, Genealogia e 1radizione (Milan, 1993), includes a special introduction on Macintyre and a biography. I should also like to mention the article by Martha Nussbaum, "Virtue Revived," Times Literary Supplement 4657 Ouly 3, 1992): 9-11. See also a recent book by Andre Comte-Sponville, Petit traite des grands vertus (Paris: Presses Universitaires de France, 1995). This work is very interesting because it proposes to a wide readership a moral system drawn from Aristotle that is at the same time based entirely on modern philosophy. In my opinion the author unintentionally confirms the thesis of the incompatibility of modern ethical systems of obligation and the 361 362 SERVAIS PINCKAERS, O.P. In view of this ethical pluralism, certain philosophers have undertaken to set up ethical norms through reflection on justice, using the methods of discussion and decision prevalent in our democratic societies. The initiative has been designated as procedural ethics.2 In this rather chaotic situation, other writers have thought a return to Aristotelian ethics opportune-a move that would enable us to reconnect with the long tradition of virtue-based morality represented therein, while bringing it up to date. In fact, the introduction of the concept of virtue offers many opportunities for the shaping of a morality that takes the human person into account. Virtue is a dynamic human quality acquired through education and personal effort. It forms character and assures continuity in action. Furthermore, it is set within the framework of community and a strong tradition, to whose development it contributes. Teaching on virtue would seem to be a good corrective for excessive individualism. This is what the socalled "communitarian" trend has emphasized.3 The debate on virtue has also surfaced within traditional Catholic teaching. Since the first half of this century, under the inspiration of St. Thomas, several authors of moral theology textbooks have undertaken to reorganize special morality on the basis of the virtues rather than the ten commandments, as had been done since the seventeenth century.4 Admittedly, the change Aristotelian construct of the virtues held by Macintyre. With the moderns he rejects a natural foundation for morality, within man, and thus robs the virtues he treats of their deep roots. Virtue is not spontaneous; it remains voluntaristic. 2 To mention a few titles: K. 0. Apel, Transformation der Philosophie, 2 vols. (Frankfurt, 1981); Apel, Ethique de la discussion (Paris, 1994); J.M. Ferry, Philosophie de la communication (Paris, 1994); Jiirgen Habermas, Theorie des kommunikativen Handeln, 2 vols. (Frankfurt, 1981); Habermas, Moralbewusstsein und kommunikativer Handeln (Frankfurt, 1983); John Rawls, A Theory ofJustice (Harvard, 1971). 3 See, for example: J. H. Joder, Jesus et le politique: La radicalite ethique de la croix (Lausanne, 1984); S. Hauerwas, The Peacable Kingdom: A Primer in Christian Ethics (Notre Dame, 1983); W. Reese-Schafer, Was ist Kommunitarismus? (Frankfurt, 1994); Charles Taylor, The Sources ofthe Self: The Making ofthe Modern Identity (Cambridge, Mass., 1989... (shrink)

David Cumin retrace, dans ce livre, toute l'évolution politique et intellectuelle du publiciste allemand, spécialiste de droit international, mais aussi politologue, philosophe, historien et théologien du IIe Reich jusqu'à la République de Bonn, en passant par la République de Weimar et le IIIe Reich. Juriste universitaire engagé dans une entreprise de refondation antinormativiste de la science du droit, Carl Schmitt est fondamentalement l'adversaire du parlementarisme, du pluralisme et du fédéralisme weimariens, et l'avocat du " système présidentiel " en (...) tant que gouvernement plébiscitaire, autoritaire et unitaire s'appuyant sur l'armée, la fonction publique et le fameux article 48 de la constitution du Reich. Au plan idéologique, ce nationaliste catholique est à la fois un proche du fascisme italien, une figure de la " révolution conservatrice " allemande, un collaborateur du national-socialisme. La problématique nodale de cette biographie, dans un contexte historique catastrophique, est de montrer comment un néoconservateur antilibéral et antimarxiste, devenu un conseiller du gouvernement présidentiel, cultivant un raisonnement ambigu de " défense de la constitution " et dénonçant la " révolution légale ", passe de Schleicher à Hitler, de la " dictature commissariale " au totaler Staat puis au Führerstaat ; s'engage dans une certaine version du national-socialisme ; acquiert et conserve une place de premier rang dans la doctrine allemande ; enfin présente son plaidoyer à et après Nuremberg. (shrink)

Ce qui fut la these dite secondaire dans le langage universitaire de l'epoque (1926), devient un livre primordial. Qui donc, lors de ses etudes malebranchistes ne l'a pas utilise, consulte, commente? C'etait une autre facon de philosopher: aborder un auteur par ses reflexions initiales. Une oeuvre s'expliquait autrement que par son systeme ; elle avait certes des structure, mais aussi une genese. Disons que toute grande oeuvre a une jeunesse, puisque c'est bien la ce dont il s'agit dans l'etude (...) de cette formation oratorienne. Le concept architectonique de rencontre est illustre par celle du Traite de l'homme de Descartes, relevant a Malebranche - alors que rien dans sa formation oratorienne ne l'y predisposait - qu'un accord est possible entre la spiritualite augustinienne et les principes cartesiens. Cette mise en accord caracterise les reflexions du jeune Malebranche sur les causes qui donnent occasion et conduisent directement a Dieu. Il importait donc pour lui de prendre sa place sans qu'elle lui soit assignee: d'ou les difficultes rencontrees entre les heritiers immediats de Descartes et les commentateurs de l'Augustinus. Mais, et ce fut le theme majeur de cette epoque, comment qualifier ces ecrits naissants, sinon de philosophie chretienne? Et si cette categorie historique est concevable, qu'y devient le rapport entre la raison et la foi? Comment la theologie peut-elle y inscrire sa place? Telle devenait la question principale. (shrink)

La notion de médiation culturelle s'est institutionnalisée dans le monde culturel et dans le monde universitaire. Son analyse concerne la situation de médiation et le système de médiations comme répertoire d'actions, ce qui engage deux dimensions: la dimension historique et la dimension politique. Il est donc nécessaire, tant dans la recherche que dans les formations, de maintenir une distance critique envers certaines conceptions mythiques de la notion.The concept of cultural mediation has become an institutionalized part of the worlds (...) of both culture and the university. Analysis of the concept covers the context of mediation and the general system of mediations, understood as a repertoire of actions. This brings into play two dimensions, historical and political. It is therefore necessary to maintain a critical distance from certain mythologizing versions of this notion, as much in research as in education and training. (shrink)

Élie HALÉVY (1870-1937), philosophe et historien des idées, fut professeur à l'École libre des sciences politiques, l'ancêtre de l'actuel Sciences Po. Comme son autre grand ouvrage, l'Histoire du peuple anglais au XIXe siècle, paru en six tomes de 1913 à 1932, les trois tomes de La formation du radicalisme philosophique, parus en 1901 pour les deux premiers et en 1904 pour le troisième, reflètent pour partie ses enseignements de l'Ecole libre consacrés à l'histoire britannique. Le premier tome, La jeunesse de (...) Bentham 1776-1789, étudie la doctrine utilitariste non seulement chez celui qu'on regarde comme son fondateur principal, Jeremy Bentham, mais aussi chez les nombreux auteurs qui, en Grande-Bretagne et sur le continent, en dessinèrent avant lui les contours. Le deuxième tome, L’évolution de la doctrine utilitaire de 1789 à 1815, montre comment l'utilitarisme revêtit la forme non seulement d'une école de pensée, mais aussi d'un mouvement pour la réforme économique, sociale et politique. Le rôle coordonnateur nouveau de James Mill, ainsi qu'une convergence de vues avec les économistes, qui poussaient dans le sens des réformes, marquèrent notamment cette évolution. Le troisième tome, Le radicalisme philosophique, continue d'étudier la transformation de l'école en mouvement après la fin des guerres napoléoniennes, lorsque celle-ci commence à engranger ses premiers grands succès réformistes. Bentham, James Mill et les autres penseurs utilitaires sont alors réunis sous l'appellation de philosophic radicals. Le terme temporel de l'ouvrage est le Reform Act de 1932, première étape vers la modernisation du système électoral, que la propagande de ce groupe ne contribua pas peu à faire aboutir. Quoique l'ouvrage d'Halévy vaille en premier lieu par l'immense savoir qu'il déploie, et le nombre et l'excellence des citations qu'il propose, il comporte aussi des thèses historiques et philosophiques originales. On peut citer parmi les premières la thèse, qui relie les trois tomes, voulant que l'utilitarisme britannique trouve sa forme achevée dans l'intervention sur la société, lorsqu'il se mue en radicalisme philosophique, et parmi les secondes, la thèse, énoncée au début du premier tome, voulant qu'il existe trois modèles dominants de jonction des intérêts individuels (la fusion sympathique, l'identification naturelle et l'identification artificielle). Une autre grande thèse, à la fois historique et philosophique, affirme en substance que l'économie politique classique serait un département spécialisé de la pensée utilitaire. La question de savoir jusqu'à quel point Smith, Ricardo et Malthus ont pu adhérer au "principe d'utilité" de Bentham est toujours débattue. En même temps que les élucidations apportées à ce principe, elle contribue à expliquer l'intérêt que les historiens de la pensée économique continuent de porter à l'ouvrage. La réédition de La formation du radicalisme philosophique par les Presses Universitaires de France (P.U.F.) a impliqué un effort collectif. Monique Canto-Sperber en a conçu l'idée et assumé la direction, et l'ouvrage a paru en 1995 dans la collection Philosophie morale dont elle avait alors la responsabilité aux P.U.F. Chacun des trois tomes s'accompagne d'une postface, confiée au philosophe Jean-Pierre Dupuy pour le premier, au politologue Pierre Bouretz pour le second, et à l'économiste Philippe Mongin pour le troisième. Un travail de grande ampleur a été requis, d'une part, pour localiser les références de Halévy dans des sources plus récentes que celles dont il disposait, en particulier, s'agissant de Bentham, dans l'édition toujours en cours de ses œuvres, et d'autre part, pour traduire les très nombreux passages que Halévy citait en langue anglaise. Sophie Jallais et Mary Sokol se sont chargées de la première tâche et Jean-Pierre Cléro de la seconde. Prise après quelques années de circulation de l'ouvrage, la décision des P.U.F. d'en pilonner les exemplaires que ses responsables ne rachèteraient pas a semblé compromettre ce vaste travail. Mais grâce aux efforts du site québécois Les classiques des sciences sociales, et de son directeur Jean-Marie Tremblay, il est devenu possible d'accéder aux trois tomes électroniquement. Les adresses en sont : http://classiques.uqac.ca/classiques/halevy_elie/radicalisme_philo_t1/radicalisme_philo_t1.html http://classiques.uqac.ca/classiques/halevy_elie/radicalisme_philo_t2/radicalisme_philo_t2.html http://classiques.uqac.ca/classiques/halevy_elie/radicalisme_philo_t3/radicalisme_philo_t3.html Avant la réédition de 1995, l'ouvrage de Halévy n'était facilement accessible que grâce à la traduction anglaise plusieurs fois rééditée de Mary Morris, The Growth of Philosophic Radicalism, New York, Macmillan, 1928. (shrink)

Ce texte de Normand Baillargeon part de son expérience de philosophe ayant œuvré dans un département universitaire de sciences de l’éducation au Québec durant plus de 25 ans. Cette expérience parait étayer deux idées que qui méritent d’être portées à l’attention de quiconque se préoccupe de l’état de notre système d’éducation et des débats qu’il suscite. La première de ces idées est que la philosophie de l’éducation est une discipline trop profondément négligée, tant par les philosophes que par (...) les gens œuvrant en sciences de l’éducation et par les décideurs des politiques publiques. La deuxième est que cette négligence peut avoir, et a bien souvent, des conséquences déplorables, voire dramatiques. En espérant avoir à tout le moins convaincu les lecteurs de la plausibilité de ces deux idées, ce texte se termine par la suggestion de quelques pistes d’action susceptibles de corriger cet état de fait. (shrink)

Hormis les œuvres de Comte lui-même, rien n'a peut-être autant contribué à faire connaître le positivisme que cet opuscule. A la différence des autres grands classiques des études comtiennes, il ne s'agit pas d'un travail universitaire, ce qui n'a pas été pour rien dans son succès. L'auteur ne s'adresse pas aux seuls spécialistes, et offre, en deux cents pages, une vue d'ensemble qui, si elle demande à être corrigée sur bien des points, ne manque pas de mérites. Pour qui (...) ne connaît l'œuvre de Comte que par ouï-dire et s'en tient au sens actuel de positivisme, la lecture fera l'effet d'une découverte. La présence de Clemenceau au côté de Comte et de Mill témoigne de ce que la politique positive n'était pas moins importante alors que la philosophie positive. Si nos contemporains s'obstinent à refuser à Comte la place qui lui revient, c'est qu'ils ne savent que faire d'un penseur qui, n'étant ni révolutionnaire ni libéral, met en échec les schèmes classificatoires aujourd'hui en vigueur. La présentation du Cours et du Système est accompagnée d'un examen critique. Depuis 1865, les temps ont bien changé, mais le débat entre les deux auteurs n'a rien perdu de son actualité. (shrink)

Résumé Cet article retrace les changements multiples et rapides apparus au cours des quinze dernières années dans la théorisation des rapports entre sexe et genre. Il porte, en deuxième lieu, sur la réception, l’application et par-dessus tout la modification de ces théories par certains spécialistes de la production culturelle dans l’Europe médiévale, où la différence s’exprime sous des formes variées qui n’existent pas nécessairement dans les sociétés modernes. La déconstruction du système binaire masculin/féminin (qu’il soit considéré comme une différence (...) sexuelle ou de genre) fit son apparition parmi les penseuses féministes dans les années quatre-vingt dix et aboutit à la « queerisation » des discours universitaires en déstabilisant les étiquettes qui avaient été naturalisées, notamment l’identité genrée systématiquement attribuée à l’individu dans la société médiévale ou moderne. Nous montrerons que les théories queer et post-coloniale, loin d’être aux antipodes de la théorie féministe, en émanent et existent parallèlement à elle. Les partisans de chacune de ces théories s’intéressent aux forces sociétales, y compris notre propre discours, qui maintiennent la différence et créent des communautés d’oppression. Cependant, il est également nécessaire de soulever une question, à savoir quand se produira la prochaine rupture radicale et comment elle engendrera de nouvelles théories. (shrink)

À la fin du xixe siècle, avec l’achèvement des jalons d’un enseignement supérieur colonial en Algérie – création des écoles d’enseignement supérieur en Algérie en 1880 et fondation d’une université coloniale en terre algérienne, dotée d’un système facultaire en 1909 –, le paysage universitaire colonial prend son essor et se développe considérablement. La circulation d’universitaires métropolitains qui traversent la Méditerranée pour venir s’installer souvent durablement en Algérie, est le fait de botanistes, géologues, médecins et de mathématiciens. Cette contribution (...) se focalise sur l’analyse des circulations et des échanges dans le domaine des mathématiques entre la métropole et le territoire algérien. Elle propose d’examiner les évolutions de ces circulations à travers les trajectoires et les parcours d’universitaires qui ont soit effectué un séjour court en Algérie ou qui ont effectué toute leur carrière universitaire et scientifique en Algérie. Cette focale, qui prend en compte la période 1868 à 1941, s’interroge en arrière-plan sur la contribution du système colonial à la formation de jeunes mathématiciens algériens musulmans. (shrink)

English summary: Nietzsche's work does not fit into readily defined categories or disciplinary fields. Rejecting definitive truths and assumptions, he nourished his philosophical explorations with constant experimentation, reading widely on texts as varied as Greek philosophy, Darwinian evolution, thermodynamic cosmology, and the history of religion. Through this multiplication of perspectives, Nietzsche developed a philosophy of culture that sought to raise mankind up beyond the possibilities of Judeo-Christian values. Although his philosophy would later be misappropriated for National Socialism, other much nobler (...) readers, such as Heidegger and Foucault, would find value in his works. French description: L'oeuvre de Nietzsche ne se presente pas comme un systeme qui permettrait une categorisation simple dans un champ disciplinaire existant. Professeur de philologie classique a l'Universite de Bale, Nietzsche a renonce a sa chaire universitaire pour devenir un philosophe itinerant et un esprit libre. C'est l'epoque ou il rompt avec ses anciens mentors: Arthur Schopenhauer, son maitre en philosophie, et Richard Wagner, ce mystagogue dans les secrets de l'art et de la vie dont il avait salue le projet culturel dans La Naissance de la tragedie (1872). Nietzsche se mefiera dorenavant de toutes les convictions et de toutes les verites definitives. Sa philosophie sera une constante experimentation, nourrie d'innombrables lectures qui forment quasiment un panorama de l'histoire de la culture humaine: des Grecs a la theorie de l'evolution darwinienne, de la cosmologie thermodynamique a l'anthropologie evolutionniste, en passant par l'histoire du christianisme et des religions extra europeennes. On assiste chez Nietzsche a une multiplication indefinie des perspectives, au fil d'ecrits aphoristiques qui ne livrent jamais leur dernier mot. Une problematique essentielle se dessine cependant a travers ces multiples experimentations: c'est celle d'une philosophie de la culture, qui aspire a elever l'homme - tant au sens d'un elevage zoologique que d'une elevation de valeur - pour en faire un etre plus epanoui et plus puissant qu'il ne l'a ete jusqu'a present sous l'emprise des valeurs judeo chretiennes. Nietzsche propose ainsi une veritable transvaluation de toutes les valeurs, qui se veut tout autre chose qu'un retour a la barbarie des origines. L'auteur d'Ainsi parlait Zarathoustra a conscience, ce faisant, de s'affirmer comme un philosophe dangereux. Mais il pense que la creation est fondamentalement indissociable de la destruction, voyant dans cette idee le secret du dionysiaque et donc de la tragedie grecque. Les posterites de l'oeuvre de Nietzsche confirment son caractere a la fois dangereux et fecond. On ne saurait passer sous silence l'appropriation nazie, qui oblige a s'interroger sur ce qui, chez Nietzsche, pouvait preter le flanc a un tel detournement. Mais pour autant, il serait injuste de reduire Nietzsche a cette tragique caricature, alors qu'il a trouve en Heidegger, Deleuze ou encore Foucault des lecteurs bien plus dignes de lui. (shrink)

Résumé Cet article retrace les changements multiples et rapides apparus au cours des quinze dernières années dans la théorisation des rapports entre sexe et genre. Il porte, en deuxième lieu, sur la réception, l’application et par-dessus tout la modification de ces théories par certains spécialistes de la production culturelle dans l’Europe médiévale, où la différence s’exprime sous des formes variées qui n’existent pas nécessairement dans les sociétés modernes. La déconstruction du système binaire masculin/féminin (qu’il soit considéré comme une différence (...) sexuelle ou de genre) fit son apparition parmi les penseuses féministes dans les années quatre-vingt dix et aboutit à la « queerisation » des discours universitaires en déstabilisant les étiquettes qui avaient été naturalisées, notamment l’identité genrée systématiquement attribuée à l’individu dans la société médiévale ou moderne. Nous montrerons que les théories queer et post-coloniale, loin d’être aux antipodes de la théorie féministe, en émanent et existent parallèlement à elle. Les partisans de chacune de ces théories s’intéressent aux forces sociétales, y compris notre propre discours, qui maintiennent la différence et créent des communautés d’oppression. Cependant, il est également nécessaire de soulever une question, à savoir quand se produira la prochaine rupture radicale et comment elle engendrera de nouvelles théories. (shrink)

Les modifications profondes de notre système socio-culturel font émerger des questions éthiques nouvelles, à l'intérieur de toutes les disciplines qui ont l'homme pour objet, telles l'esthétique, la philosophie, la politique, le droit, la médecine.Pour comprendre ces questions, par-delà leur « actualité ponctuelle », dans le flux vivant de leur constitution, leur approche doit être patiente, complexe, parfois aussi éprouvante qu'une initiation au parcours du labyrinthe. C'est cette tâche difficile que les auteurs de ce livre ont tenté d'amorcer.Leurs contributions sont (...) issues du cycle de leçons publiques qui ont été organisées durant l'année académique 1984-1985, par l'École des sciences philosophiques et religieuses des Facultés universitaires Saint-Louis à Bruxelles. (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:Reviewed by:Trois récits utopiques classiques: Gabriel de Foigny, La Terre Australe connue; Denis Veiras, Histoire des Sévarambes; Bernard de Fontenelle, Histoire des Ajaoïens ed. by Jean-Michel RacaultAndrew CremerJean-Michel Racault, ed. Trois récits utopiques classiques: Gabriel de Foigny, La Terre Australe connue; Denis Veiras, Histoire des Sévarambes; Bernard de Fontenelle, Histoire des Ajaoïens. Saint-Denis (La Réunion): Presses Universitaires Indianocéaniques. 2020. 539 pp., illus. Paperback, €16. ISBN: 978 2 490596 24 (...) 9.M. Jean-Michel Racault, Emeritus Professor of the University of La Réunion and general editor of the Œuvres complètes of Bernardin de Saint-Pierre in progress under the Classiques Garnier imprint, is an acknowledged expert in utopian studies, and works edited and presented by him in this field will be justly welcomed with keen interest and appreciation. It inspires confidence [End Page 168] that this edition should be the fruit of many years’ study and find its origins in his two theses of 1981 and 1987 and articles of 1991, 2003, and 2010 (21 n. 21). The blurb announces this volume as bringing together “three major works of political thought of the end of the seventeenth century representative of ‘Louis XIV utopias,’” a label that could be supposed to imply an anti-absolutist outlook in the three writers. But Racault argues that the idea, as put forward by the late Myriam Yardeni in her 1980 study Utopie et révolte sous Louis XIV, that these classical utopias express revolt against the monarchy of Louis XIV should be treated in a nuanced way, even with serious reservations (7, 217–18).Racault writes with impressive depth and clarity and makes a superb guide, yet it by no means follows that these works are easy to interpret. Indeed, part of his achievement is to show they may not be so and to offer evidence to suggest that they may invite “multiple possible readings.” The blurb gives fair warning of irony, ambiguity, and contradictoriness, and states that the utopia of these experimental fictions can be inverted to become an “anti-utopia.” As Racault observes with admirable honesty in his preface, “Ambivalence, uncertainty, and a sense of complexity are in fact characteristics of these utopias, in which one sometimes has the impression that the author develops lines of thought that are ideologically incompatible and does not know himself on which side he stands” (19). Racault exemplifies this paradox by reference to Foigny’s hero, “a Pascalian libertin as well as a Christian deist” (19–20). One might be allowed to object that this is to offer the reader who seeks it no clear utopian vision, and that such ambiguity leads to confusion worse confounded; indeed, I am tempted to wonder if ambiguity here reveals subtlety of thought less than a mere lack of perspicuity. Racault makes the highly important point that a similar duality “penetrates the accounts of Veiras and Fontenelle and prevents one from seeing them as simple preludes to Enlightenment thought” (20). Two more vigorous quotations may suffice to convey the flavor of this argument of duality: “the deism of La Terre Australe connue can also be read as a critique of deism, the [...] democratic humanism of the Histoire des Ajaoïens includes a utilitarian system of colonial domination” (21). Again, “the ‘heliocratic’ Sevarambian system inspired by the empire of the Incas after Garcilaso de la Vega [?1501–36] is essentially a theocratic absolutism in the end not much different from the monarchy of Louis XIV. Ajao, on the other hand, has no monarchy, and no ministers” (460). As to this variety between the texts, another indication is that Foigny’s land is anarchical (but [End Page 169] well ordered!), whereas Veiras’s can be understood as embracing certain policies of Colbert (236 and n. 14, 292 and n. 46), to whose protégé Pierre-Paul Riquet, baron de Bonrepos (1609–80), Veiras’s account is dedicated (231–34, 306–7).This substantial but not overlong volume is tastefully adorned with attractive covers and five splendid and richly annotated plates of maps illustrating the subject of the “Imaginary Voyage” or “Extraordinary Voyage,” a term used in a... (shrink)

continent. 2.1 (2012): 6–21. The French philosopher and novelist Tristan Garcia was born in Toulouse in 1981. This makes him rather young to have written such an imaginative work of systematic philosophy as Forme et objet , 1 the latest entry in the MétaphysiqueS series at Presses universitaires de France. But this reference to Garcia’s youthfulness is not a form of condescension: by publishing a complete system of philosophy in the grand style, he has already done what none of us (...) in the older generation of speculative realists has done so far. His book is sophisticated, erudite, rigorous, imaginatively rich, and abundant in worldly wisdom– despite the author’s conclusion that wisdom does not exist. The quality and scope of Forme et objet took few observers by surprise, since Garcia has been treated as an emerging philosopher to watch across half a decade of Parisian oral tradition. But Garcia was not just the subject of rumor, being already well known to the French public as a writer of fiction. His debut novel, La meilleure part des hommes , 2 was awarded the 2008 Prix de Flore 3 and has already appeared in English as Hate: A Romance . 4 His follow-up novel, Mémoires de la jungle , 5 made clever use of a chimpanzee narrator. Nor was Garcia only published as a novelist before last November: his philosophical study L’Image 6 had already appeared when the author was just twenty-six, a year before he was crowned by the muses at the historic Café de Flore. And then in 2011, just months before the appearance of Forme et objet , Garcia published a widely distributed work entitled Nous, animaux et humains , 7 with its focus on Jeremy Bentham’s ideas about animals. Given this prolific and versatile track record, an optimistic scenario might envisage the young Garcia as one of those combined literary/philosophical talents who appear intermittently in France across the centuries: Jean-Paul Sartre is merely the most famous recent case. While more time is needed to see how Garcia will channel his impressive mental energies, Forme et objet displays such breadth of insight that its author has a good chance to emerge as one of the leading philosophers of his generation. If we accept Aristotle’s dictum that the peak mental age is fifty-one, then to read Garcia’s massive book is to gain some idea of what European philosophy might look like in the futuristic-sounding 2030’s. The present article is confined to Forme et objet . At 486 pages, the work is obviously daunting in size. Indeed, it is even longer than it sounds, given that many of its early sections are printed in a smaller typeface to designate them as supplemental commentary to the main flow of the argument. But while the length of the book reportedly led to delays in French publication, and will probably slow the inevitable appearance of an English translation, the length of the book should not deter interested readers– much of it results from Garcia’s teacherly writing style. Whereas Quentin Meillassoux’s prose displays an arctic economy of means, Garcia’s style is reminiscent of the repeated lessons of oral classroom proceedings. Rarely is the reader given fewer than three or four chances to master an idea before the author moves on to the next. In practice, the style feels welcoming rather than long-winded. Otherwise, the structure of Forme et objet is surprisingly simple. There is a useful Introduction of less than twenty pages. Then comes Book I: Formally , running to approximately 135 pages. Here Garcia outlines the most basic features of a thing “no matter what it is,” or n’importe quoi , an everyday phrase that Garcia shapes into a technical term. This part of the book feels at times like a more amiable version of Hegel’s Science of Logic , a parallel emphasized further by the threefold articulation of its theme: 1. Thing; 2. Thing and World; 3. Being and Understanding. This is followed by the much longer Book II: Objectively , totaling more than 300 pages. It contains sixteen essay-like meditations on specific kinds of objects—including time, animals, humans, history, gender, and death. Here each chapter rolls smoothly into the next, making this second part of the book feel more like a different work of Hegel: The Phenomenology of Spirit . But these are merely analogies. Garcia is no Hegelian, even if the book contains a few dialectical flourishes that seem to reflect his early enthusiasm for the Frankfurt School. Forme et objet ends with a six-page Coda, followed by the usual page of acknowledgments. In what follows, I will briefly summarize each of these four parts of the book before ending with some more general remarks. Before doing so, it will be useful to situate Garcia biographically (as much as I am able) and philosophically. Though Toulouse is his native city, his formative years were spent largely in Algeria, where his family has deep roots. During our sole private conversation, Garcia mentioned that his parents are professors of literature. 8 As a student of philosopher Garcia flourished so early that many of his current ideas date to his teenaged years: “There are sentences in Forme et objet that I wrote when I was seventeen,” he said in response to a question on that cold night on the Canal St.-Martin. I recalled that remark when reading his brilliant account, late in the book, of the central role of adolescence in contemporary culture. While many prodigies blow through their formal academic training without serious obstruction, Garcia’s student memories are rich in tales of isolation and struggle, though equally rich in gratitude for a half-dozen or so exceptional teachers who provided the intellectual space he needed: Meillassoux and Alain Badiou are simply two of the most prominent figures on that list. Though there are many points of agreement between Garcia’s philosophical position and my own, he not only reached his position years before reading my work, 9 he arrived along a rather different path: not through phenomenology, but via the Frankfurt School, which may be one of the reasons for his profound fascination with aesthetics. Garcia’s cultural background is as broad as one could wish: he is no less informed about punk rock and European football leagues than about the spiritualist roots of Bergson’s philosophy. Curious about everything and contemptuous towards nothing, Garcia can be expected to write insightfully on dozens of topics in the years to come. Given that his philosophy is so personally tantalizing in its agreements and disagreements with my own, and given the great internal richness of Forme et objet itself, the present review is no better than a first effort at coming to terms with the challenges posed by this minstrel from the rising generation. This is especially intriguing for older Generation X’ers like me, since confrontation with the younger generation is one of the many themes treated insightfully in Garcia’s book. 1. Introduction Garcia begins in defense of a so-called “flat ontology,” in which all things are equally things. While Roy Bhaskar 10 used this term pejoratively to refer to anti-realist philosophies that flatten everything onto an epistemic plane of human access, Manuel DeLanda 11 (an admirer of Bhaskar) reversed it into the positive principle that all realities are equally realities. Similar notions can be found in the “absistence” of Alexius Meinong, 12 the “irreduction” of Bruno Latour, 13 and my own critique 14 of the undermining/overmining pair. Also noteworthy is Levi Bryant’s use of the term “flat ontology” throughout The Democracy of Objects 15 and his earlier essay “The Ontic Principle.” 16 But for Garcia, flatness is only one face of the cosmos, and one that he ultimately declares to be rather impoverished. Even so, he always remains an advocate of a flat ontology. Insofar as everything is equally something, no matter what it is ( n’importe qui ), everything is equally a thing, equally solitary in its relation with world. This is why his book abounds in those long lists of random, ontologically equivalent entities that Ian Bogost has playfully termed “Latour Litanies.” 17 The first litany in Garcia’s book runs as follows: “We live in this world of things, where a cutting of acacia, a gene, a computer-generated image, a transplantable hand, a musical sample, a trademarked name, or a sexual service are comparable things.” (7) Yet Garcia is frankly dualistic; his flat ontology only lasts until page 159 and the end of Book I (entitled “Formally”), which deals entirely with things that are equally things. Thereafter Garcia turns his attention from things to objects, which are not flat in the least, but engage in hierarchical relations with one another. In agreement with both DeLanda and the speculative realists, Garcia proclaims that his book “proposes to put to the test a thought about things rather than a thought about our thought about things .” (8) Just as ducklings are “imprinted” (9) after hatching and treat the first creature they see as their mother, philosophers are imprinted by the idea with which they begin. Hence, philosophies that begin with human access will never truly find their way back to things. This makes Garcia rather suspicious of twentieth century philosophy, since “the twentieth century—to which in some way this work proposes to bid adieu—has been a period of theorizing modes of access to things rather than things...” (9) Among other possible benefits of the philosophy of things that Garcia proposes, it is fully able to account for thought as a special variant of things, while the reverse is not possible.(10) In Book I of Forme et objet , Garcia’s “things” are so flat, so de-determined, that he is forced to renounce some of the most basic features ascribed to things by most realists. As he tells us in his foreboding third footnote: “We will maintain that the solitude [of things] is less than unity, less than identity, and that it does not imply acceptance (any more than refusal) of the principle of non-contradiction.” (11) In a contemporary world cluttered with too many things, Garcia’s flat and formal plane provides us with some breathing room: “The formal plan of thought enables or re-enables us to cut short all accumulation—whether of knowing, experience, or action—by a simplicity, an impoverished surface...” (13) As Garcia says elsewhere in responding to a Deleuzian critic of the book, his starting point in flat ontology is designed to obstruct the claims of both analytic philosophy and Hegelianism: “Hence, this work seeks to protect each thing—real, imaginary, inconsistent, contradictory—both against Ockham’s Razor and against the Aufhebung or dialectical process.” 18 Yet contrary to the equalizing spirit of many flat ontologies, “we will add to our formal ontology of the equal, an objective ontology of the unequal.” (13) But initially, Garcia joins all flat ontologists in holding that everything is irreducible: “this irreducibility, which we will term the ‘chance’ of each thing... also marks the refusal of a positive thought that reduces things exclusively to natural things, or social things, or historical things, etc.” (15) This irreducible “chance” of a thing emerges as an important technical term in the book, always paired with its inverted brother, the “price to pay” ( prix à payer ). On pages 17-19, we find the only diagrams in the book. What they illustrate is that Garcia wishes to avoid two equally dangerous extremes. The first is the philosophy of substance, featuring the thing-in-itself as a mighty river fed by attributes as if by subordinate tributary streams. This model can be found in many of the classic thinkers of West and East alike. In it, “there is obviously a hierarchization between that which is dragged towards something other than itself, and this other which serves it as an ontological support while supporting its proper being.” (16) For Garcia, the second extreme worth avoiding is the philosophy of events: “One thus conceives trajectories of being, identified as events, facts, powers, intensities, or intentionality. These vectors of being come first, bearing and supporting being, displacing it, but without ever finding a stopping point, a buffer, an objective consistency.” (17) The first model gives us a thing too wrapped up in itself, too compact . This word “compact” (the French and the English are the same) is another technical term for Garcia. But if the “compact” model of things leads us to something more than things, the philosophy of events gives us less than things, by dissolving them into a play of vectors. Garcia’s alternative lies midway between these two extremes: Being enters the thing, being comes out of it. And a thing is nothing other than the difference between the enters and the being that comes out. Thus, the circuit of being is never halted. In the thing, there is never the thing-in-itself. And the thing is never in-itself, but outside of itself. Nonetheless, being is not eventally “pollinated” by vectors: it possesses an objecting halting-point... (19) This single idea is the key to Garcia’s book: the thing is neither a self-contained durable lump nor some sort of evental flux. Instead, the thing is the difference between its various components and its relations with its environment. Or stated differently: “the price to pay for this disposition is a circulation of being that systematically distinguishes two senses of things: that which is in the thing , and that in which the thing is , or that which encompasses it and that which it encompasses,” (19) translating comprendre here as “encompass.” 19 In a beautiful description of a piece of black slate, Garcia sums up the various minerals, qualities, and shapes that compose [ comprend ] it, and calls them “that which is in the thing,” (20) noting that this tells us nothing about “that in which [the slate] is”—namely, all the various situations in which the black slate can be found. Instead, the slate is the difference between these two: the most characteristic principle of Garcia’s philosophy. 2. Formally Book One of Forme et objet , “Formally,” is concerned with the formal equality of all things in a flat world. “Two questions mark the boundaries of reflection: of what is everything composed [ composé ], and: what do all things compose?” (27) Looking downward, we wish to know what everything is made of; looking upward, we want to know the ultimate result of the combination of all things. Here we must turn our attention to the thing n’importe quoi— no matter what it is. (30) Anything with finite qualities is obviously too specific to be relevant to global ontological questions. To an equal degree, something possessing all qualities (think of Whitehead’s God) 20 would not be n’importe quoi either, since it would still be too definite, even if incredibly vast. The same holds for contradictions, since these all differ from each other. The square circle, the non-white black white, and the non-city city are all too distinct to count as the thing no matter what it is. The n’importe quoi must be devoid of all specific qualities, including contradictory ones. In one of the more intriguing points in his book, so reminiscent of Meinong, Garcia proclaims that “the ‘no matter what it is’ is neither a reality nor an abstract construction, nor both of these at once; the ‘no matter what it is’ is simply the plane of equality of that which is real, that which is possible, that which is inexistent, that which is past, that which is impossible, that which is true, that which is false, that which is bad.”(39-40) Since everything has two faces, it would be a grievous mistake to focus on just one of them at the expense of the other, as physicalism or materialism do when reducing the world to minuscule physical underpinnings. For scientistic materialism, “it is either atoms, particles, or fields of force... which are the things.” (47-48) Moreover, “these more-than-things are accompanied by less-than-things: for example, ideas or facts of consciousness are determined by the state of matter and are not autonomous things, but manifestations reduced to secondary effects of material processes...” (48) On this point, Garcia’s position is in complete accord with my own critique of undermining and overmining. 21 Where we disagree is that Garcia is more deeply suspicious of the notion of substance, which I view as salvageable with a few needed changes, while Garcia sees this operation as hopeless: “A substance, in the history of philosophy, is the more-than-thing par excellence.” (51) Another agreement between our positions is visible when Garcia claims (correctly, in my opinion) “that it is vain to distinguish between things which are material and those which are not.” (52) Yet we also find an even more important disagreement, since for Garcia withdrawal cannot be the quality of a thing. Instead, the absence of a thing is simultaneous with it, embodied in all that is not it– the absence of the sculpture of a woman is to be found in the mold that appears at the same time as it, and thus withdrawal must be viewed as an “event” rather than as something pertaining to an object. For Garcia, nothing withdraws beyond access. Since we must distinguish between “that which is something” and “that which something is,” and since the former is identified with “no matter what it is is” and the latter with “ not no matter what it is,” we can say that “everything is thus a milieu, a fragile link between ‘no matter what it is’ and ‘ not no matter what it is.’” (62) And here we find Garcia’s critique of the thing-in-itself: “A thing is never defined en bloc . We can affirm that a thing is this or that, but that does not suffice. It is still necessary to state precisely that which is this thing .” (62) Stated differently, “something is not in itself : for that which is in the thing is not the thing, and that in which the thing is is not the thing.” (62) And here Garcia and I, facing the same evidence, draw opposite conclusions. For me, the fact that nothing can be identified with either its components or its concrete location means that the thing must be something in-itself distinct from both of these. Yet for Garcia, to be in-itself would mean to be identified with just one of these two extreme terms, and hence the thing can only be the difference between them. Garcia is equally suspicious of the classical tendency to view “unity” as a property of the thing, since in his eyes unity is too relational a property to belong to things. (65) While specific things are situated determinately with respect to other things, we are still speaking here about the thing no matter what it is, and this can be viewed only in terms of solitude, which all things share: a human being, a hand, or a chair or all equally things insofar as they are on their own , not insofar as they are one . (64) A thing is alone, and relates only to the one thing that is not another thing: world. In a striking parallel to my own argument for a partial revival of occasionalism, Garcia tells us that “the things communicate only by their solitude: it is because everything is equally on its own in the world that things can be together, enmeshed in one another.” (67) Alone in their solitude, things all relate to world, which serves as a mediator allowing them to become mixed up in one another. As we have seen, one reason that nothing can be in itself is because everything is in something else. For Garcia, “to be in something and to be something are equivalent.” (69) Stated more broadly, “being is thus the difference between the two aspects of each thing: that which is it, and that which it is.” (70) And even more vividly: “a thing is almost like a sack: there is that which one puts in the sack and that which remains outside the sack.” (70) But not quite like a sack, “since a thing is not a thin skin or film. Instead, a thing is comparable to a sack that is immaterial and without thickness: it is nothing other than the difference between that which is this thing and that which thing is, between content and container.” (71) Nothing can be in-itself because everything is two selves at once. For example, we cannot say that our self is defined by our consciousness: “Everything has a self because nothing is in itself. The self is not the quality of that which is related to itself (which is conscious, for example) or which thinks itself related to itself. Nonetheless, for an entity called ‘conscious’ to be related to itself, it is necessary that this very relation should be another thing than the self to which it is related.” (71) Consciousness cannot be the self, precisely because it is other than that of which it is conscious. Nothing is able to grasp itself. The self is “the function by which being and composition [ compréhension ] are mutually excluded...” (72) The self is “the point of shadow of everything that projects some light...” (72) The in-itself faces two opposite dangers: “For something to be in-itself is to be a self. Something which is a self flies out through one of its two sides... Stated differently, being in-itself is simply the possibility of a double failure.” (73) The in-itself can be termed compact : “There remains to us a means of thinking that which does not fully enter into the world, though without exiting from it. This means is what we call the compact.” (76) In a sense, the compact is the opposite of the world. For in the case of the world, everything enters it and it enters nothing; as for the compact, it enters the world (since it is something, after all) while nothing enters it. (77) The compact marks the presence of the impossible in the world. (78) It is not impossible, but possible only on the condition that it fails. (78) The time has come to speak of where a thing is located. “The sole condition of a thing is that of being in another thing than itself, and thus in another thing than something.” (78) A condition is “that which determines something, that which forms something, that in which something is.” (78) As for humans, “the condition of someone is his situation; my social condition is that which socially determines me, my place and my function...” (79) More generally, “to be conditioned is to find oneself reduced to that in which one is.” (79) Everything is conditioned, but nothing is reducible to this condition. To determine the condition of something is to determine in what it is. A thing is located in that which contradicts it, just as a statue exists in its mold, which is precisely that which it is not. Since the thing is finite and definite, its condition or form must be infinite and indefinite. That in which all things are is the world, which Garcia also terms “the whole.” (81) “To try to be in-itself is to attempt to remain outside the world. And indeed, to try to be in-itself is only a path of entry into the world.” (83) For Garcia, “the world is not the pre-existent container of the things it contains, a priori , nor the construction by the mind of a fictional ensemble of all things, a posteriori .” (85) Instead, the world is simultaneous with all things; the two always go together. The world cannot be a determinate world, such as the physical universe or mathematical space, since these are already too specific and limited. “Every determinate world, which is in fact a universe , is a ‘big thing’ [ grosse chose ]: it is a set, however vast, of composite things which itself embodies a thing.” (85) Every determinate world is really just a “big thing.” Stated differently, “it is nothing other than a balanced milieu between the things that compose it and the thing that it composes.” (85) We generally picture the world as a physical univer. (shrink)

Michel Villey a consacré toute sa carrière universitaire à démontrer la fécondité de la définition philosophie du droit que nous ont léguée les jurisconsultes romains. Pour Villey, comprendre " le droit comme un partage " c'est saisir toute la richesse de l'esprit du droit romain. Le droit est bien plus que l'ensemble des règles juridiques posées par l'Etat ou l'ensemble des précédents judiciaires décidés par le Juge. Le droit est partage ; il est cette attribution de biens et de (...) charges que le Législateur ou le Juge découvrent. Le droit n'est pas un pouvoir qui dit, sans nuance, ce qui doit être des rapports juridiques entre citoyens. Le droit n'est pas extérieur aux relations humaines, il est dans la relation entre les hommes. Le droit unit pour " bien vivre ensemble " mettant ainsi fin à ce qui désunit. Plus que la décision d'une autorité formellement compétente, le droit ancré dans la réalité des choses, est une recherche intellectuelle. Prendre au sérieux l'intelligence des juristes signifie leur permettre de comprendre ce qu'il y a de juste dans les rapports sociaux. A l'heure où les pays de l'Union européenne peinent à se mettre d'accord sur le contenu juridique de la Constitution européenne, il paraît essentiel de revenir à la pensée de Michel Villey et à travers elle, redécouvrir la dimension historique commune à tous les systèmes juridiques européens. (shrink)

Si, depuis quelques dizaines d'années, la médecine de la reproduction s'est considérablement développée pour venir en aide aux couples confrontés à l'impossibilité de concevoir naturellement un enfant, c'est généralement avec l'objectif initial de favoriser une conception avec les gamètes du couple. Le développement successif de l' " Insémination Artificielle " et de la " Fécondation in Vitro " a néanmoins permis dans le même temps de faire émerger différentes possibilités alternatives de conception, en transgressant notamment le principe de la filiation (...) biologique. Un couple peut aujourd'hui concevoir un enfant avec d'autres gamètes que les siens et même envisager l'accueil d'un embryon conçu par un autre couple. Dans ces situations, la question de la conciliation des intérêts des différents acteurs se pose. En optant pour la règle de l'anonymat des dons qui prive l'enfant de toute information sur le donneur, certaines législations semblent considérer que ce principe allie au mieux ces intérêts. Pourtant non seulement la demande croissante de levée de l'anonymat formulée par les enfants issus de l'assistance médicale à la procréation fragilise ce choix de société mais certains pays ont devancé ce voeu en choisissant la transparence génétique. Cet ouvrage est le fruit de riches débats et réflexions échangés entre juristes, médecins, psychanalystes et sociologues, lors du premier Workshop du Réseau Universitaire International de Bioéthique. Adoptant une approche comparative, les articles rassemblés examinent la manière dont sont organisées, dans seize pays de cultures différentes, les pratiques et les conséquences d'un anonymat absolu, relatif, voire inexistant. En dépit d'une diversité de systèmes, un constat unanime ressort : la question de la levée de l'anonymat se pose partout avec acuité. La réponse, elle, réunit ou divise. Mais peut-il en être autrement sur un sujet qui touche aux perceptions sociales de l'identité de la personne, de la filiation ou de la " parentalité "? Créé en 2007, le Réseau Universitaire International de Bioéthique a pour objectif de promouvoir la recherche universitaire en rapprochant des chercheurs, de pays et, de cultures différents, spécialistes des questions liées aux pratiques biomédicales. Partant d'une approche croisée des différents systèmes juridiques, les travaux de ce réseau analysent les choix sociaux en matière biomédicale à travers les prismes de l'éthique, de l'anthropologie, la philosophie ou la sociologie. Ils veulent ainsi contribuer à la réflexion internationale sur la régulation des pratiques biomédicales et, incidemment, sur la conciliation entre les diversités culturelles et un certain universalisme, terreau d'une harmonisation du droit. Cette nouvelle collection sera donc un outil indispensable pour toute personne en quête d'une compréhension des enjeux sociaux de la bioéthique. (shrink)

À la fin du xixe siècle, avec l’achèvement des jalons d’un enseignement supérieur colonial en Algérie – création des écoles d’enseignement supérieur en Algérie en 1880 et fondation d’une université coloniale en terre algérienne, dotée d’un système facultaire en 1909 –, le paysage universitaire colonial prend son essor et se développe considérablement. La circulation d’universitaires métropolitains qui traversent la Méditerranée pour venir s’installer souvent durablement en Algérie, est le fait de botanistes, géologues, médecins et de mathématiciens. Cette contribution (...) se focalise sur l’analyse des circulations et des échanges dans le domaine des mathématiques entre la métropole et le territoire algérien. Elle propose d’examiner les évolutions de ces circulations à travers les trajectoires et les parcours d’universitaires qui ont soit effectué un séjour court en Algérie (le passage par l’École des sciences d’Alger pouvant servir de tremplin pour une carrière universitaire en métropole) ou qui ont effectué toute leur carrière universitaire et scientifique en Algérie. Cette focale, qui prend en compte la période 1868 à 1941, s’interroge en arrière-plan sur la contribution (ou non) du système colonial à la formation de jeunes mathématiciens algériens musulmans. (shrink)

Ces études débordent le problème du temps chez les Stoïciens et se proposent d’établir que cette question, en apparence modeste, permet d’éclairer, et en même temps commande l’ensemble du système.Au premier abord en effet, la théorie du temps se présente comme une simple section d’un chapitre de la Physique, celui qui traite des Incorporels. Mais déjà la simple interprétation des textes transmis fait voir que cette théorie tient étroitement à d’autres théories, comme celle des incorporels en général, des catégories, (...) de la substance. Abordant ensuite les thèses majeures de la logique et de l’éthique, on s’aperçoit qu’à leur tour elles sont solidaires de la conception du temps qui, dans bien des cas, fait évanouir leur apparence de paradoxe. A cela même, il n’y a rien d’étrange, si l’on se souvient que le stoïcisme, plus que tout autre philosophie antique, constitue un système cohérent. Mais plus particulièrement, le problème du temps a dû former comme le noeud de la réflexion stoïcienne qui vise, contre les lourdes autorités de Platon et d’Aristote, à rétablir dans sa réalité et dans sa dignité, le concret, le sensible, disqualifié comme « sujet à la génération et à la corruption », c’est-à-dire, en un mot, comme « l’être dans le temps ». (shrink)

"Der Wind spielt drinnen mit den Herzen wie auf dem Dach, nur nicht so laut", lautet eine Zeile aus Franz Schuberts Winterreise. In ihr wird prosopopoietisch1 der außersozialen Natur "ein Gesicht" (das Gesicht eines Spielers) verliehen; im weiteren wird sie mir dazu dienen, einige Probleme (sozial)konstruktivistischer Technikforschung zu diskutieren und zu zeigen, inwiefern man technische Systeme auch prosopopoietischenSysteme nennen kann.

s. A: KIuPKB entwickelte in einer einheitIichen Systematik vollstlindige Interpretationen fiir viele Systeme der Modalitatenlogik, die vorber nur syn­ taktisch fixiert waren. Hiermit ergab sich auf dem Wege tiber eine quantoren­ logische Erweiterung des Modalitatensystems S4 zugleich eine Semantik fUr die intuitionistische Priidikatenlogik:. Der vorliegende Ergebnisbericht behandelt im Rahmen der klassischen Priidikatenlogik: zwei Modalitatensysteme, deren aussagenlogische Teile mit den Systemen M von v. WRIGHT und S4 von LEWIS tibereinstimmen. Es gibt verschiedene Moglichkeiten, aussagenlogische Modalitatensysteme quantoren­ logisch zu erweitem. Die hier (...) gewiihlten Erweiterungen sind in einer nabe­ liegenden Weise so vorgenommen, daB die Barcan-Formel (Seite 7) ungiiltig, aber ihre Umkehrung giiltig ist. Fiir die Kripke-Semantik dieser Systeme wird im m. Kapitel ein Voll­ stlindigkeitsbeweis nach den Methoden von KIuPKE [13] durchgefiihrt. Bin einfacherer Vollstiindigkeitsbeweis, der aber wesentIich weniger konstruktiv ist, wird in § 4 in Verallgemeinerung der Methode von HENKIN [7] gegeben. Durch eine Binbettung der intuitionistischen Priidikatenlogik: in das quan­ torenlogische Modalitatensystem S4' flihrt die Semantik des Systems S4' zur Kripke-Semantik der intuitionistischen Priidikatenlogik. Diese Semantik wird im V. Kapitel systematisch behandelt und im VI. Kapitel (iihnlich wie in KIuPKB [J3D mit der Semantik von BETH in Beziehung gebracht. (shrink)