Résumé Le traité De la Grandeur de Nicole étudie les sources et les formes de la noblesse. Après avoir présenté « la grandeur chrétienne » (le pouvoir politique est participation au pouvoir de Dieu ; l’ordre politique une « invention admirable » ; Pascal et Nicole), l’auteur définit une nouvelle signification de la grandeur glissant vers l’ordre de fonction. Abordant le difficile problème du grand chrétien, Nicole voit en lui un ministre et un modèle ; il dénonce (...) la trahison des grands et insiste sur le difficile salut du grand. La définition théorique du grand comme haut fonctionnaire élu par Dieu se révèle être exclusive de la réalité quotidienne, aussi bien pour le grand considéré comme ministre que pour le grand comme modèle. (shrink)

Dans un passage de Physique iii (7, 207b15-21), Aristote s’exprime d’une manière qui suppose valide l’implication suivante : « Si une grandeur peut être infinie en puissance, une telle grandeur peut aussi être infinie en acte ». Cette implication a intrigué les commentateurs tant anciens et médiévaux que modernes. Ces derniers se sont en général bornés à constater que l’implication n’est pas logiquement valide, sans expliquer comment et en quel sens Aristote avait pu la tenir pour telle. En (...) rapprochant le passage précité d’un autre passage de Physique iii (6, 206b16-27), le présent article en propose une interprétation qui semble lever toutes les difficultés. Au Moyen Age, le sens de l’implication a été très discuté, et l’interprétation proposée ici a été vue et soutenue par plusieurs commentateurs : on l’étudie chez quelques-uns de ceux-ci en situant leur position dans le cadre du débat médiéval sur la question, notamment en référence aux deux interprétations alors fameuses proposées par Averroès. (shrink)

Dans ce monde ultrarapide, qui honnit le silence et l'absence, l'éloge de l'attente... qu'on n'attendait plus! Un ouvrage éclairé, étayé par de magnifiques références littéraires, d'Homère à Buzatti. Une suspension vitale par l'une des grandes auteures spirituelles d'aujourd'hui. " Heureux ceux qui connaissent encore la joie d'attendre - une lettre, une rencontre, une éclaircie, voire la vie éternelle.0" Qu'y a-t-il de commun entre le peuple hébreu marchant dans le désert pendant quarante ans, la reine Pénélope dont l'époux, Ulysse, est absent (...) depuis si longtemps, la Belle au bois dormant, l'arpenteur de Kafka, la sentinelle de Buzzati? ou encore l'amour lointain chanté par les troubadours et le long désir qui brûle les mystiques? Ici et là se manifeste une manière d'attendre - dans la paix, la détermination ou le doute, dans la confiance et la ferveur, avec parfois une joie intense.0Immense et mystérieuse, l'attente tisse toute une existence et elle élève l'être humain jusqu'à l'infini. Un livre empli d'espérance. Ecrivain, Jacqueline Kelen a publié de nombreux livres qui étudient les grands mythes de l'Occident, les figures de la mystique et les richesses de la vie intérieure. Aux Editions du Cerf ont paru Le diable préfère les saints, Les compagnons de sainteté, et Histoire de celui qui dépensa tout et ne perdit rien (prix de la liberté intérieure 2020). (shrink)

A long tradition of criticism, which has its roots in the Romantic era, admires Pascal as a dark, a tortured writer, an incomparable representative of human misery, of the anguish of existence, of the abysses that threaten us all. It is commonly understood that he is a magnificently sinister writer. This perspective, well established today in most minds, in the honest man as well as in the student or teacher, reduces Pascal’s work to a poor apologetic manoeuvre and transforms his (...) anthropology into a one-sided indictment, impressive by its very excesses, which we savour with a shudder. The present study aims: 1) to sketch a genealogy of this error of perspective, 2) to examine its dangers and measure its damage, to indicate why it is not acceptable, and 3) to propose some reflections on the place of the greatness of man in Pascalian anthropology. Three patterns of greatness can be identified in the Pensées: logical, paradoxical and phenomenological. (shrink)

La théorie russellienne des relations est ordinairement conçue comme le résultat d'une réflexion logique et ontologique sur l'ordre et l'asymétrie. Le présent article vise à présenter une autre généalogie, centrée sur les concepts de grandeur et de vecteur. Nous montrons en premier lieu que la thèse de l'irréductibilité des relations est avancée pour la première fois en 1897, à l'occasion d'une reformulation de la dialectique hégélienne de la quantité. Nous soulignons, en second lieu, que la notion de grandeur (...) fait, autour des années 1898-1899, l'objet d'une formalisation mathématique, complètement indépendante de la théorie des relations et fondée exclusivement sur les algèbres vectorielles. Nous montrons enfin que Russell, en possession de sa nouvelle doctrine logique, développe dès 1901 une théorie relationnelle des grandeurs vectorielles. Tout se passe donc comme si un des intérêts de la nouvelle théorie était, pour le philosophe, de permettre la substitution des relations aux grandeurs. (shrink)

This volume provides theoretical construction to the extraordinary events that resulted in the collapse of communism worldwide. The authors attribute a great deal of the problems of totalitarianism to its blind acceptance of a Marxist philosophy of practice. With the failure of communist practice, the collapse of the Marxist paradigm was quick to follow. At its roots, this volume is a critique of the idea that we can have "scientific knowledge" of the social and political future.

L’ère du divertissement n’est pas celle du triomphe, mais bien celle de la misère du jeu. Le jeu est partout, mais la pauvreté spirituelle qui accompagne la dilution du jeu dans n’importe quoi a pour rançon l’appauvrissement ludique maximal. Quand on considère avec attention ce qu’est le jeu dans le monde contemporain, du bingo des marques des supermarchés, aux tuez-les-tous informatiques..

On se rappelle l’un des problèmes soulevés, en 1975, par John Greville Agard Pocock dans son ouvrage intitulé Le Moment machiavélien : dans l’Angleterre du XVIIe siècle, les idées républicaines et machiavéliennes devaient trouver à se développer dans un environnement intellectuel dominé par des concepts monarchiques, juridiques et théologiques, peu à même de conduire à une définition de l’Angleterre comme polis ou de l’Anglais comme citoyen. Dans ce même ouvrage, Pocock indiquait en outre, sans toutefois développer cette indication, que Francis (...) Bacon connaissait Machiavel à un degré qui aurait mérité d’être discuté plus en détail. Il s’agit de prendre cette dernière remarque au sérieux et, du coup, de tenter de mesurer, en confrontant notamment la pensée politique de Bacon à celle de Juste Lipse et à celle de Giovanni Botero, comment est déjà en germe, dans l’œuvre du Lord Chancelier, une reconceptualisation proprement civique des institutions politiques. Cette enquête nous conduira dès lors, nécessairement, à interroger le statut accordé par Bacon à l’économie et aux activités marchandes. (shrink)

Während das französische Wort grandeur und sein deutsches Äquivalent in der Physik lediglich mit der Möglichkeit der Messbarkeit in Verbindung gebracht werden, sodass auch in allen Hinsichten ganz kleine Dinge eine Größe haben können, ist es ganz anders um grandeur bestellt, wenn man sie in einem moralischen Sinn versteht. Unter grandeur ist dann, so der Larousse, eine Eigenschaft zu verstehen, durch die ein Mensch sich auszeichnet, wie etwa sein Einfluss, sein Rang, sein Wert, seine Wichtigkeit. Wie kein (...) anderer Denker vor – und auch nach – ihm, hat Tocqueville sich eingehend mit den Auswirkungen der Demokratie auf die grandeur befasst. (shrink)

Während das französische Wort grandeur und sein deutsches Äquivalent (‚Größe‘) in der Physik lediglich mit der Möglichkeit der Messbarkeit in Verbindung gebracht werden, sodass auch in allen Hinsichten ganz kleine Dinge eine Größe haben können, ist es ganz anders um grandeur bestellt, wenn man sie in einem moralischen Sinn versteht. Unter grandeur ist dann, so der Larousse (Ausgabe von 1989), eine Eigenschaft zu verstehen, durch die ein Mensch sich auszeichnet, wie etwa sein Einfluss, sein Rang, sein Wert, (...) seine Wichtigkeit. Wer sie besitzt, setzt sich also von seinesgleichen ab, aber nur in der Dimension des Moralischen. (shrink)

In his defenses of empire, Alexis de Tocqueville emphasized the need to achieve grandeur for France, and his writings on Algeria have shaped our understanding of his political career. In pursuing empire abroad as a remedy for weak politics at home, scholars maintain that Tocqueville abandoned the participatory politics of Democracy in America. This essay argues, however, that the focus on Tocqueville’s international turn has obscured his interest in the greatness of domestic party politics. It demonstrates that Tocqueville championed (...) a version of grandeur tied to the latent energies of the lower classes and distinct from the Bonapartism and aristocratic nostalgia that characterized his thoughts on empire. This version of grandeur was a political reclamation of disagreement and debate that supported great party opposition to counter the malaise of bourgeois rule. The essay concludes by comparing Tocqueville’s attitude toward foreign others, whose freedoms had to be sacrificed to the cause of French nationalism, with his description of the lower classes within his own nation, whose inclusion in the franchise could foster great politics. This comparison enables us to draw modest lessons for interpreting political grandeur in the present day. (shrink)

Au XIVe siecle, Gauthier Burley, philosophe et theologien a la faculte des arts comme a la faculte de theologie, a Paris et a Oxford, doit en partie sa celebrite pour son opposition a Ockham sur la distinction entre les categories de substance et de quantite. Si cette opposition est bien connue dans le domaine de la logique medievale, elle n'a pas fait l'objet d'une etude systematique en philosophie naturelle. Tel est l'objectif du present ouvrage: montrer que le debat sur la (...) quantite initie par Gauthier Burley donne a cette categorie une place centrale dans l'emergence de nouvelles trajectoires doctrinales scientifiques de l'entre-deux siecles, du contexte eucharistique et de la logique aristotelicienne vers la physique. Ce livre, qui se veut une synthese accessible, fait ainsi decouvrir la richesse d'une oeuvre tres dense et peu connue. (shrink)

En 1976 paraissait le Marx de Michel Henry: ouvrage monumental de près de mille pages où la condamnation en bloc du marxisme, identifyé d'entrée de jeu à «l'ensemble des contresens qui ont été faits sur Marx», s'ordonne à l'ambitieux dessein d'exhumer le vrai Marx, enfoui sous «les thèses dogmatiques du matérialisme dialectique». Pour mener à bien son entreprise de restauration d'une «pensée de génie», M. Henry fait fond sur la méthode de la répétition appliquée par Heidegger au texte kantien. En (...) bref, le travail que Michel Henry effectue sur la pensée marxienne consiste à en répéter les intuitions et les évidences fondamentales en fonction de la seule véritable question que Marx se serait jamais posée: qu'est-ce que la réalité? (shrink)

Dans cet article, je retrace et discute l’itinéraire philosophique d’Axel Honneth, depuis La Lutte pour la reconnaissance jusqu’à ses récents essais Le Droit de la liberté et L’Idée du socialisme. Dans la première partie, le concept programmatique de pathologie sociale sera mis en relation avec celui de « sécularisation de la théodicée » formulé par Ernst Cassirer – à savoir, l’attribution de la responsabilité de la souffrance humaine à la société – et avec l’héritage des Lumières légué par Jean-Jacques Rousseau. (...) Dans la deuxième partie, une fois précisée la position occupée par Honneth dans la tradition de la théorie critique francfortoise, j’aborderai ses propositions théoriques ; je distinguerai notamment deux modèles normatifs correspondant à deux phases successives de la pensée honnethienne : la lutte pour la reconnaissance d’une part, qui s’appuie sur une anthropologie formelle à valeur universelle ; et la théorie de la liberté sociale d’autre part, qui réactualise la doctrine hégélienne de l’éthicité en s’appuyant sur un modèle historique et internaliste de critique sociale reconstructive. Dans la troisième partie, je me pencherai sur la « divinisation du social » inhérente au projet d’une critique des pathologies sociales, ainsi que sur la confiance excessive qu’Honneth semble accorder à la force normative de l’intersubjectivité. (shrink)

Relativism has been a central topic of philosophical discussion for centuries. This is because the very idea of philosophy was a product of Plato’s reaction to Protagoras’ claim that man is the measure of all things. The Platonic distinction between mere sophists and true philosophers incorporates the conviction that there is something beyond humanity that sets a standard that humans must respect. Plato did his best to make ‘relativist philosophy’ a contradiction in terms. We are still being told that we (...) should guard against relativism. In this article the author considers what happens if one takes Protagoras’ side. In the process he aims to differentiate pragmatism and romanticism, traditions he has in the past ‘tried too hard to assimilate’. He shows that pragmatism could offer a third way between universalism and romanticism. (shrink)

This chapter contains sections titled: A Temple of Apollo Quoting the Roman Garden Villa Harmonic Proportions The Sculptural Program Expanding the Theme of Harmony Notes.

Recent approaches to scepticism have followed a pattern which Descartes was the first modern to outline with anything approaching clarity. He is not often given credit for the best of his insights here largely because they are obscured by misleading theological assumptions, yet once these assumptions are removed we should be impressed by the subtle ring of the underlying account of rational belief. To demonstrate these claims the first section of this essay discusses the irrelevance of Descartes’ theology to his (...) epistemology — the misère of the title — the second, devoted to the grandeur, expounds his operative theory of reasonable belief, and the remainder applies this theory to Descartes’ original sceptical problem and offers some comment both on its strength and its weakness.Descartes is less careful than he might be in formulating the exact form of the most general sceptical doubt that he aims to rebut. On some occasions he appears to be asking the question and, on others, the question. (shrink)

Cet essai relate l'aventure d'une conscience peu à peu délivrée de la personnalité comme de l'égoïsme. Un tel élargissement ne procède pas d'un prétendu et illusoire renoncement à la passion du propre : il provient d'une connaissance qui dévoile son principe, puis d'un acte lui marquant fidélité. Le propos s'ordonne selon trois stades : la connaissance de l'exil parmi un monde naturel, social et personnel, dont l'indifférence ou l'hostilité indique l'étrangeté ; la découverte par suite, dans le retrait de tout (...) dehors, d'une patrie ; celle enfin d'une harmonie accordant ensemble les deux terrains opposés et définissant la dimension de l'homme, ici nommée "grandeur". (shrink)

Авторами розглянуто вплив провідних світових кредитних рейтингових агентств на фінансову безпеку емітентів цінних паперів. Обґрунтовано перформативний характер діяльності кредитних рейтингових агентств з позицій моделі «Les economies de la grandeur» нового соціологічного французького інституціоналізму, що дає змогу розв’язати протиріччя щодо сильної опозиції стосовно їх функціонування з одночасним збереженням діючої системи нормативного використання кредитних рейтингів.

From Antiquity until recently, philosophers and mathematicians have continually discussed the concept of angle and its relation to archimedean and non-archimedean theories of measurement. For the first time, this book traces the history of these discussions in Greek and Arabic, from Euclid to Kamāl al-Dīn al-Fārisī, after whom the discussion was not resumed until Newton and Euler. The volume presents first editions of over twenty texts, either in Arabic or Greek and translated into Arabic, of the greatest mathematicians and philosophers (...) of the time. The texts are here translated into French and supplemented with extensive commentary. The book begins with the definitions and propositions of Euclid on angles and measurement, followed by the Greek commentary tradition represented by Proclus and Simplicius (only extant in Arabic) and the writings of the Arabic mathematicians and philosophers from the 9th through 14th century, placing the fundamental contributions by Avicenna and Ibn al-Haytham into their historical context and showing how numerous successors produced new syntheses of their work. (shrink)