Si l'histoire de la pensee medievale inclut celle de ses influences, comme l'histoire de la pensee moderne celle de ses sources, il est alors doublement legitime de se demander ce que peut nous apprendre sur la pensee cartesienne sa confrontation historique avec la pensee medievale, au contact de laquelle elle s'est formee, et a l'encontre de laquelle elle s'est developpee. Prenant la suite de travaux anterieurs, cet ouvrage d'Etienne Gilson envisage tout d'abord la confrontation dans une perspective genetique (en cherchant (...) dans certaines doctrines medievales les sources de theses cartesiennes comme l'inneisme, l'etude des meteores ou de la circulation sanguine), avant de considerer plus precisement le rapport de la metaphysique cartesienne et de la metaphysique medievale a travers l'examen de certains points de doctrine particulierement delicats. C'est ici notamment que sont rencontres et eclaircis les problemes de la critique cartesienne des formes substantielles, du dialogue de Descartes avec saint Augustin a l'occasion du cogito, avec saint Thomas dans la preuve de l'existence de Dieu par la causalite de l'idee, et avec saint Anselme dans la preuve dite ontologique. Le caractere novateur de la pensee cartesienne se trouve ainsi etabli avec une acuite inedite. (shrink)

CHAPTER I LOGICISM AND PHILOSOPHY In the preface to his Phenomenology of Mind, Hegel rightly remarks that knowing a philosophical system is something more ...

In this final edition of his classic study of St. Thomas Aquinas, Etienne Gilson presents the sweeping range and organic unity of Thomistic philosophical thought. The philosophical thinking of Aquinas is the result of reason being challenged to relate to many theological conceptions of the Christian tradition. Gilson carefully reviews how Aquinas grapples with the relation itself of faith and reason and continuing through the existence and nature of God and His creation, the world and its creatures, especially human beings (...) with their power of intellect, will, and moral life. He concludes this study by discussing the life of people in society, along with their purpose and final destiny. Gilson demonstrates that Aquinas drew from a wide spectrum of sources in the development of his thought-from the speculations of the ancient Greeks such as Aristotle, to the Arabic and Jewish philosophers of his time, as well as from Christian writers and scripture. The Christian Philosophy of St. Thomas Aquinas offers students of philosophy and medieval studies an insightful introduction to the thought of Aquinas and the Scholastic philosophy of the Middles Ages, insights that are still revelant for today. (shrink)

The study of being was one of the main preoccupations of Gilson's scholarly and intellectual life. Being and Some Philosophers is at once a testament to the persistence of these concerns and an important landmark in the history of the question of being. The book charts the ways in which being is translated across history, from unity in Plato and substance in Aristotle to essence in Avicenna and the act of existence in Aquinas. It examines the vicissitudes of essence and (...) existence in Suarez and Christian Wolff, in Hegel and Kierkegaard, in order to uncover the metaphysical and existential foundations of modern thought. And yet Being and Some Philosophers remains not so much an historical investigation (although it could only have been written by a scholar steeped in the history of philosophy) but, in the words of its author, "a philosophical book, and a dogmatically philosophical one at that." Its passionate vigour has proven, over many years, at once fresh and provocative. Indeed, the appendix to this revised edition contains critiques of the book by two Thomists as well as Gilson's replies to their objections. (shrink)

**** A reprint of Gilson's estimable book of 1936 (Sheed and Ward) (endorsed by BCL3). These 20 lectures were delivered as Gifford Annotation copyrighted by Book News, Inc., Portland, OR.

Essayer de degager l'esprit de la philosophie medievale c'etait se condamner a fournir la preuve de son existence ou a avouer qu'elle n'a jamais existe. C'est en cherchant a la definir dans son essence propre que je me suis vu conduit a la presenter comme la philosophie chretienne par excellence. Il se trouve donc que cet ouvrage converge vers cette conclusion, que le Moyen Age a produit, outre une litterature chretienne et un art chretien, une philosophie chretienne, ce dont on (...) dispute. Mais il ne s'agit pas de soutenir qu'il a cree cette philosophie de rien, pas plus qu'il n'a tire du neant son art et sa litterature. L'esprit de la philosophie medievale, tel qu'on l'entend ici, c'est l'esprit chretien, penetrant la tradition grecque, la travaillant du dedans et lui faisant produire une vue du monde, une Weltanschauung specifiquement chretienne. (shrink)

Ce volume recueille des elements propres a eclairer l'oeuvre de Duns Scot et entend montrer que sa lecture n'est pas pas inutile pour comprendre Thomas d'Aquin. Gilson rappelle que le sens des principes dont use l'auteur ne se comprend bien que par l'usage qu'il en fait. Car le Docteur Subtil ne nous a pas laisse un systeme: la parole de Dieu, dont il cherche l'intellection, n'est pas un donne a reconstruire par mode de deduction. La philosophie, la sienne en propre, (...) doit etre traversee de themes fondamentaux ausquels il revient sans cesse pour eclairer les profondeirs de la foi. On trouvera dans cet ouvrage magistral des analyses fondees sur les Commentaires de Pierre Lombard par Duns Scot, ainsi que des etudes sur l'objet de la metaphysique, l'existence de l'etre infini, la nature divine, l'origine du contringent, la connaissance intellectuelle et la volonte. (shrink)

Dans sa these de 1913, La liberte chez Descartes et la theologie, Etienne Gilson inaugure le geste qu'il prolongera dans l'Index scolastico-cartesien et les Etudes sur le role de la pensee medievale dans la formation du systeme cartesien: situer l'oeuvre de Descartes dans le contexte intellectuel de son epoque. S'il est certain qu'avec Descartes la philosophie tout entiere semble prendre un nouveau depart, il n'en est pas moins sur que cette pensee s'est formee sous l'influence de la theologie scolastique a (...) laquelle Descartes fut initie lors de ses etudes chez les Jesuites. Etienne Gilson se propose ainsi d'eclairer de cette influence les definitions cartesiennes de la liberte. Notion cardinale de sa philosophie, la liberte fut en effet, avant Descartes, l'objet de nombreuses reflexions theologiques: elle se presente donc comme le point de rencontre privilegie de ces deux systemes de pensee. Par cette entree dans l'oeuvre de Descartes, Etienne Gilson nous invite a la lire d'un oeil neuf: c'est ainsi qu'il nous permet, par exemple, de deplacer le coeur de l'apport cartesien de la definition de la liberte humaine (pour laquelle il emprunte beaucoup aux grands penseurs scolastiques) a celle de la liberte divine. Des lors, Descartes se revele plus fidele a la tradition scolastique qu'il ne l'affirme: n'en transformant les cadres que lorsqu'il s'y trouve contraint par les exigences de sa physique, il s'efforce de minimiser autant que possible les modifications qu'il y applique. (shrink)

Essayer de degager l'esprit de la philosophie medievale c'etait se condamner a fournir la preuve de son existence ou a avouer qu'elle n'a jamais existe. C'est en cherchant a la definir dans son essence propre que je me suis vu conduit a la presenter comme la philosophie chretienne par excellence. Il se trouve donc que cet ouvrage converge vers cette conclusion, que le Moyen Age a produit, outre une litterature chretienne et un art chretien, une philosophie chretienne, ce dont on (...) dispute. Mais il ne s'agit pas de soutenir qu'il a cree cette philosophie de rien, pas plus qu'il n'a tire du neant son art et sa litterature. L'esprit de la philosophie medievale, tel qu'on l'entend ici, c'est l'esprit chretien, penetrant la tradition grecque, la travaillant du dedans et lui faisant produire une vue du monde, une Weltanschauung specifiquement chretienne. (shrink)

The great philosopher and historian of philosophy, Etienne Gilson, sets out to show that final causality or purposiveness and formal causality are principles for those who think hard and carefully about the world, including the world of biology. Gilson insists that a completely rational understanding of organisms and biological systems requires the philosophical notion of teleology, the idea that certain kinds of things exist and have ends or purposes the fulfillment of which are linked to their natures-in other words, formal (...) and final causes. His approach relies on philosophical reflection on the facts of science, not upon theology or an appeal to religious authorities such as the Church or the Bible. (shrink)

L'Index scolastico-cartesien elabore par Etienne Gilson se concoit avant tout comme un instrument de travail apportant des materiaux pour l'application d'une these audacieuse qui sera plus tard developpee dans les Etudes sur le role de la pensee medievale dans la formation du systeme cartesien, et que Gilson inaugure en ces termes : On a longtemps considere que le principal titre de gloire de Bacon et Descartes avait ete de constituer une philosophie radicalement detachee de toutes les philosophies anterieures, et d'en (...) construire l'edifice entier a nouveaux frais. [...] Une pareille conception du cartesianisme peut a la limite se soutenir en ce qui concerne la physique, mais la psychologie, la doctrine de la connaissance, la morale et la metaphysique de Descartes sont remplies d'elements empruntes a la scolastique. La doctrine du temps, des elements et qualites des corps, de Dieu et de ses attributs, des preuves de son existence, de la creation et conservation du monde, de la substance et de son rapport aux accidents, des idees innees et de notre mode de connaissance, des etats actifs et passifs de l'ame, du rapport de la volonte a l'entendement, enfin les vues de Descartes sur la religion et ses rapports avec la philosophie temoignent que sa pensee n'est pas sans devoir quelque chose a la philosophie de l'Ecole. (shrink)

Etienne Gilson Reason and Revelation in the Middle Ages, first delivered as the Richard Lectures in 1937, was published in 1938 and became an immediate success. Not only does it contribute to a major question of debate in Christian, Jewish, and Islamic philosophy and religion in the medieval period but it also insists on the validity of truth obtainable through reason as well as revelation, on rational argument alongside religious faith. This message is as important in the twenty-first century as (...) it was in the fourth century of the young Augustine, the thirteenth of St Thomas Aquinas, and the twentieth of the mature Gilson. (shrink)

L'introduction proposee par Etienne Gilson a l'etude de saint Augustin a pour vocation de cerner l'esprit meme de l'augustinisme en relevant ce qui, dans la doctrine, a imprime a la pensee medievale l'impulsion dont tant d'oeuvres profondes sont les temoins. Cette etude se propose ainsi de degager les quelques theses essentielles qui, commandant l'ensemble de la doctrine, permettent d'en interpreter le detail. La table systematique des matieres annexee a ce volume permettra d'ailleurs au lecteur de l'utiliser a la maniere d'un (...) inventaire; la bibliographie raisonnee competant cette table l'aidera en outre a s'orienter dans une vaste litterature historique. Cependant, a la place de l'ordre synthetique et lineaire des doctrines qui suivent la norme de l'intellect, nous trouvons dans l'augustinisme un mode d'exposition necessairement autre, approprie a une doctrine dont le centre est dans la grace et dans la charite. La methode est digressive: l'ordre naturel de la doctrine augustinienne est ce rayonnement autour d'un centre, qui est l'ordre meme de la charite. Et s'il s'agit la moins de savoir que d'aimer, la tache propre du philosophe est moins de fiare connaitre que de faire desirer... On concoit alors que cet ouvrage, publie pour la premiere fois en 1929, promette aujourd'hui encore une decouverte originale de saint Augustin. (shrink)

La raison interpretant l'experience sensible peut-elle conclure qu'il existe de la finalite dans la nature? A defaut d'etre reconnue comme une notion scientifique, la notion de finalite apparait comme une constante de la philosophie de la vie, ou biophilosophie. L'idee d'une direction finaliste de la nature a beau etre incomprehensible et indemontrable, elle est necessaire. Et si la science est revolutionnaire, Etienne Gilson est convaincu que la philosophie ne l'est pas. De la philosophie naturelle d'Aristote jusqu'aux theories de l'evolution de (...) Lamarck, Darwin et Malthus, Etienne Gilson retrace le parcours sinueux de la notion de finalite et, a rebours du scientisme de son temps, prefere continuer de croire que l'oeil est fait pour voir. (shrink)

In this classic work, the eminent Catholic philosopher Étienne Gilson deals with one of the most important and perplexing metaphysical problems: the relation between our notion of God and demonstrations of his existence. Gilson examines Greek, Christian, and modern philosophy as well as the thinking that has grown out of our age of science in this fundamental analysis of the problem of God. “[I] commend to another generation of seekers and students this deeply earnest and yet wistfully gentle little essay (...) on the most important of all metaphysical—and existential—questions.... The historical sweep is breathtaking, the one-liners arresting, and the style, both intellectual and literary, altogether engaging.” —Jaroslav Pelikan, from the foreword “We have come to expect from the pen of M. Gilson not only an accurate exposition of the thought of the great philosophers, ancient and modern, but what is of much more importance and of greater interest, a keen and sympathetic insight into the reasons for that thought. The present volume does not fail to fulfill our expectations. It should be read by every Christian thinker.” —Ralph O. Dates, _America_. (shrink)

Nombreuse, infiniment ondoyante et diverse, cette pensee n'est qu'une charite toujours active dont le mouvement incessant tend vers des objets qui nous echappent ou vers les aspects inconnus de ceux que nous percevions deja. Comment suivre une telle pensee sans etre cette pensee meme?. Le present ouvrage tente une reponse en meme temps qu'il pose la question. Considerant que les ecrits de Bonaventure dessinent moins une progression lineaire qu'ils ne suivent un ordre du coeur, Etienne Gilson propose ici, apres un (...) chapitre introductif de nature biographique qui cherche l'homme derriere l'oeuvre, un parcours circulaire autour du centre de la synthese bonaventurienne, le Verbe, incarne en la personne du Christ. C'est ainsi que se trouvent abordes les themes fondamentaux que sont la critique de la philosophie naturelle, l'evidence de l'existence de Dieu et le probleme de la science et de la volonte divines, mais aussi la creation, les corps inanimes, les animaux, l'ame humaine, les anges, ou encore l'illumination, la grace et la beatitude. Ces etudes convergent et culminent tout a la fois dans un dernier chapitre qui s'attache a saisir l'esprit de ce penseur. A l'encontre de l'argument qui consiste a qualifier Bonaventure de mystique pour le releguer hors de l'histoire de la philosophie, Etienne Gilson se propose de recourir precisement a cet argument pour l'y reintegrer: le sentiment mystique, penetrant en effet toutes les couches de l'edifice, est ce qui lui confere sa systematicite, et une systematicite telle que cette mystique speculative bonaventurienne partage seule avec la doctrine thomiste le titre de synthese de la pensee scolastique tout entiere. Tendant toujours vers une metaphysique de la mystique chretienne comme vers son terme ultime, cette pensee temoigne simultanement de la necessite de la science et de sa subordination aux ravissements mystiques, et se situe a la rencontre des influences de saint Francois, de saint Augustin et des exigences systematiques des Sommes de Thomas d'Aquin. L'oeuvre de Bonaventure marque ainsi un moment capital dans le long progres par lequel la theologie scolastique parvint a l'unite d'un systeme. (shrink)

The important work, exquisitely translated by Mark Wauck, brings the essential elements of philosophy into view as a cohesive, readily understandable, and erudite structure, and does so rigorously in the best tradition of St. Thomas.

En lugar de explicar la potencia por el acto (la esencia por la existencia), nos sentimos inclinados a explicar el acto por la potencia. Habría que hacer filosofía basándonos en lo que vemos, no en lo que suponemos. -/- Pero no sólo la mente humana es causa de este reduccionismo. El ente mismo podría ser responsable, porque si bien el ente es concebible sin la existencia actual, el ser no lo es sino unido a un ente. De ahí la fatal (...) tendencia a establecer el ente, separado de la existencia actual, como primer principio de la metafísica. -/- Por último, está la neutralidad existencial de nuestros conceptos, descrita admirablemente por Kant. Si la existencia actual no puede ser representada por, ni en, un concepto, la tentación de olvidarse de ella es irresistible, y se concluirá que la especulación filosófica es existencialmente neutra. -/- Así las cosas, parecería lógico que los filósofos se hayan concentrado en el ente, dando por supuesto el ser. Pero el riesgo es enorme, porque pudiera ser que el ser fuera una fuerza viva y una causa eficiente de efectos observables en las cosas que decimos que son. En este caso, las filosofías basadas en la noción de ser inexistencial estarían abocadas al desastre, y sus defensores podrían concluir -erróneamente- que no vale la pena ponerlo como primer principio del conocimiento metafísico, reemplazando la noción de ser por una de sus partes o aspectos -a modo de sucedáneo- . La metafísica se convierte así en otra ciencia: Lógica con Ockam, Matemáticas con Descartes, Física con Kant, Sociología con Comte, etc. Pero estos intentos a la postre fracasan. Se culpa entonces a la metafísica de ser una pseudociencia y sobreviene el escepticismo metafísico. -/- En este libro se hace un recorrido histórico para mostrar esta tesis: que cualquier intento por romper la unidad del ente, separando la esencia de la existencia, para luego olvidarse de esta última, está condenado al fracaso: acabará desligándose de la realidad, que no se deja atrapar en el puro esencialismo, ni en la fenomenología existencialista. (shrink)

With his usual lucidity, Etienne Gilson addresses the idea that "art is the making of beauty for beauty's own sake." By distinguishing between aesthetics, which promotes art as a form of knowledge, and philosophy, which focuses on the presence of the artist's own talent or genius, Gilson maintains that art belongs to a different category entirely, the category of "making." Gilson's intellectually stimulating meditation on the relation of beauty and art is indispensable to philosophers and artists alike.