En quel sens l’expérience esthétique peut-elle être subjective et profondément individuelle sans pour autant être arbitraire ? Le texte suivant essaie de répondre à cette question en tentant de considérer l’expérience esthétique comme le lieu d’une reconduction de la subjectivité individuelle aux éléments symboliques déterminants qui composent la substance de notre vie comme existence finie. C’est en suivant les réflexions de Valéry sur le pouvoir d’émission de la sensibilité formelle que nous visons cette problématique et tentons de dégager les aspects (...) de sa pensée poïétique contribuant à une herméneutique de l’expérience esthétique individuelle pour laquelle la subjectivité se sent irréductiblement concernée en elle-même comme finitude.In what sense can aesthetic experience be subjective and profoundly individual without being arbitrary ? The following paper tries to respond to this question by considering the aesthetic experience as the place where the individual subject is confronted with the symbolic elements composing the substance of his life as finitude. We want to develop this problematic by following the reflections of Valéry on what he calls the formal sensibility and their aesthetic solicitations. Our objective is to present how different aspects of his poetic conception can contribute to the elaboration of a hermeneutic of the aesthetic experience in which the individual subject feels itself to be concerned as a finite being. (shrink)

Après avoir rappelé les enjeux philosophiques de la problématique de l’idée d’un a priori affectif dans le parcours philosophique de Mikel Dufrenne, nous chercherons à mettre en valeur l’heuristique des a priori affectifs, conçue comme une herméneutique de la présence du sensible qui met en lumière l’affinité communicative entre les « a priori existentiels » et les « a priori cosmologiques ».

In this article I consider the Kantian preference for natural beauty from a socio-political point of view. Instead of only regarding the significance of beauty in nature as a symbol of morality, I show that the aesthetic appreciation of natural beauty must also be understood in its dialectical relation to society as By highlighting this dialectical understanding, I point out the socio-political contribution of aesthetic experience for the cultural progress of humanity. The fragility of beauty in the context of culture (...) can be further interpreted as a symbol of the temporality of the project of perpetual peace in politics. (shrink)

ABSTRACT: The following paper is not a literal exegesis of Hegel's æsthetics, but rather the attempt to encounter his æstheticsfrom a philosophical perspective which considers the æsthetic experience as intuition offinitude. From this perspective our purpose is to indicate the contemporary philosophical relevance of Hegel's æsthetics by underscoring some elements of it which can help us to rethink the relation between æsthetic experience and the subject in his interaction with his world. The question of this essay is: how can æsthetic (...) experience be a substantial experience for the modern subject? (shrink)

Résumé S’il y a un ethos artistique chez Valéry, il est lié à l’idéal et à la pratique de se faire soi-même l’instrument d’une disponibilité infinie à l’actualisation du savoir pouvoir faire. Le présent article éclaire comment, à partir de l’interaction entre ses dispositions (manières d’être, manies) et ses facultés (pouvoir faire, manier), Valéry a pu accroître la qualité de son savoir pouvoir faire en transformant son moi instrument en une structure d’accueil plus réceptive et plus consciente par rapport aux (...) sollicitations de sa propre sensibilité. (shrink)

L'idéal universaliste, qui a traversé les siècles jusqu'à aujourd'hui en surplombant les traditions intellectuelles tant chinoise qu'européenne, a façonné un certain nombre de nos représentations et imposé l'idée d'une antinomie entre ce qui relève de l'universel et ce qui renvoie à l'existence du particulier. Outre ce que, à bien y regarder, cette incompatibilité supposée peut avoir de paradoxal, divers épisodes chinois ou européens montrent que, au cours de sa très longue histoire, l'universalisme a aussi entretenu des relations équivoques avec des (...) créations historiques instituant des communautés particulières, telle la nation. Et ce sont ses rapports, tantôt connivents, tantôt antagoniques avec un ensemble de constructions mentales ou historiques particularisantes que l'auteure envisage en première partie. A partir du XVIIe siècle, les deux universalismes évoluent dans une certaine interaction, au gré des rencontres de leurs divers représentants ou de moments de proximité intellectuelle : c'est cette histoire de leurs relations, longue de plus de quatre siècles, que retrace la seconde partie. Le dialogue né de cette interaction, marqué par des méprises et incompréhensions, aura été quelque peu tortueux, mais néanmoins fructueux, dans la mesure où il aura favorisé une prise de conscience par chacun des deux universalismes... d'eux-mêmes. (shrink)

Cet ouvrage est une réédition numérique d’un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d’origine.

_Strategies of Deconstruction _ was first published in 1991. Minnesota Archive Editions uses digital technology to make long-unavailable books once again accessible, and are published unaltered from the original University of Minnesota Press editions. In the past two decades, the "movement" of deconstruction has bad tremendous impact on a number of academic, disciplines in the United States. However, its force has been rather limited in the field of philosophy, despite the fact that in Europe the practice of deconstruction emerged in (...) the work of philosophers. Although the reasons for this can be debated, two of the more obvious explanations are the mainstream Anglo-American philosophers rarely studied the German and French philosophical traditions in great detail, and deconstruction's focus on discourse and interpretation has made it more attractive to the literary and humanistic disciplines. With this context, _Strategies of Deconstruction _ focuses on the early work of Jacques Derrida, the French philosopher who introduced deconstruction in _Speech and Phenomena_,his study of Edmund Husserl, and _Of Grammatology_, and whose philosophical reputation stems in no small part from his work on Husserl. In examining the philosophical import of Derrida's theories of reading, text, and language, specifically as they related to _Speech and Phenomena_,J. Claude Evans makes careful reference to Husserl's own texts. His analysis indicates that there are many systematic irregularities in Derrida's study and that without those irregularities Derrida's conclusions cannot be substantiated. (shrink)

For several centuries prior to the founding of the Theosophical Society in 1875, individual 'theosophers' in Britain and Europe were quietly in touch with one another all seekers of the inward way. Theosophic Correspondence (1792 1797) is a series of inspiring letters, personal and philosophic, exchanged during the climactic days of the French Revolution between Kirchberger, member of the Sovereign Council at Berne, Switzerland, and Saint-Martin, whom Kirchberger regarded as 'the most eminent writer . . . and most profound of (...) his age'. (shrink)

In spite of legislation enforcing standards of health and safety at work, at least in the West, sweatshops are still a feature of the business scene. The long term ethical aim must be clear, but there is a need for a gradual approach rather than an absolutist one. The author is completing his MBA at London Business School, and is of Lebanese origin with a background in finance.

This work explores ethic and moral issues in the medical field.

Tennessee State University's coach of women's track and field reflects on his life, career, and experience as a coach for the 1960, 1964, and 1980 summer Olympics.

Les débats entre libéraux sur la justice sociale ont beaucoup alimenté la réflexion contemporaine sur le revenu de base (ou allocation universelle). Cette notion est présentée ici comme relevant de « l’économie de l’égalitarisme libéral », dont le point d’ancrage se situe dans l’œuvre philosophique de Rawls. Celui-ci n’est certes pas partisan de l’allocation universelle, mais sa pensée offre néanmoins un cadre général adéquat pour l’étudier, en particulier par la hiérarchie des principes de justice qu’il défend (1). Au troisième niveau (...) de cette hiérarchie, l’interprétation à donner au « principe de différence » a suscité la controverse des « surfeurs de Malibu », par laquelle Van Parijs a pu défendre le caractère inconditionnel de l’allocation universelle (2). Reste alors à passer de la philosophie à l’économie du revenu de base, en montrant comment ce dernier peut être considéré comme une variante précise d’impôt négatif sur le revenu. A ce stade, une relecture de l’intuition de Friedman sur la question aboutit à considérer l’allocation universelle comme un « crédit d’impôt universel » (3). En conclusion, pour les démocraties libérales et dans le cas de la France, sont esquissées quelques observations prospectives sur une éventuelle application d’une telle conception du revenu de base (4). (shrink)

Les débats entre libéraux sur la justice sociale ont beaucoup alimenté la réflexion contemporaine sur le revenu de base (ou allocation universelle). Cette notion est présentée ici comme relevant de « l’économie de l’égalitarisme libéral », dont le point d’ancrage se situe dans l’œuvre philosophique de Rawls. Celui-ci n’est certes pas partisan de l’allocation universelle, mais sa pensée offre néanmoins un cadre général adéquat pour l’étudier, en particulier par la hiérarchie des principes de justice qu’il défend (1). Au troisième niveau (...) de cette hiérarchie, l’interprétation à donner au « principe de différence » a suscité la controverse des « surfeurs de Malibu », par laquelle Van Parijs a pu défendre le caractère inconditionnel de l’allocation universelle (2). Reste alors à passer de la philosophie à l’économie du revenu de base, en montrant comment ce dernier peut être considéré comme une variante précise d’impôt négatif sur le revenu. A ce stade, une relecture de l’intuition de Friedman sur la question aboutit à considérer l’allocation universelle comme un « crédit d’impôt universel » (3). En conclusion, pour les démocraties libérales et dans le cas de la France, sont esquissées quelques observations prospectives sur une éventuelle application d’une telle conception du revenu de base (4). (shrink)

Throughout his intellectual career, John Dewey was asking the question of relationships between knowledge of common sense and scientific knowledge. We propose to examine these relations in the light of a comparison with Thomas Reid, one of the founding authors of the modern philosophy of common sense. This comparison tries to set up what should be considered as a closer formulation of what knowledge consists in: a matter of attitudes, a set of dispositions. Such a convergent formulation equally means not (...) to bring into conflict or contradiction – in the style of a “dualism” – what are common sense and scientific knowledge. In so doing, it is thus necessary to reshape an operative distinction between those two kinds of “attitudes”; and this distinction is not ontological but decisively methodological, epistemological and, on a practical level, political. (shrink)

Peut-on interpréter le Cratyle sans recourir aux développements du Théétète et du Sophiste sur la proposition verbale ? L'exigence analytique, présentée pour la première fois par G. Ryle, autorise à examiner la prétention soit des noms, soit de leurs éléments phonétiques à jouer le rôle de « signifiants » authentiques. Could we give an interpretation of Cratylus without looking at the later dialogues (Theaetetus and Sophist) which carry Plato on to the concept of verbal proposition ? The requirements of analytical (...) philosophers (first, G. Ryle) lead us to examine the claim of the word or of its phonetic elements as genuine « significantes ». (shrink)

La référence à l'ordinaire, dans l'ordre du discours, dans les pratiques politiques, ou dans le domaine des sciences sociales, est moins fréquente que celle au " commun ", au " populaire ", ou au " quotidien ". La notion d'ordinaire est pourtant à la fois plus immédiate, et plus centrale. Elle s'oppose à la fois au " savant ", au " théorique ", à l' " historique " et au " tragique ". Mais l'ordinaire est-il si aisé à connaître et (...) à comprendre? Les analyses rassemblées dans ce volume partent, non d'une évidence partagée de l'ordinaire, mais d'une difficulté à penser l'ordinaire. Elles proposent, dans une démarche exploratoire, de clarifier l'idée d'une " politique de l'ordinaire ", et de confronter à cet effet des points de vue issus de plusieurs disciplines : philosophie, science politique, sociologie, anthropologie. Ce travail collectif rejoint des préoccupations récemment apparues pour le commun comme concept des sciences sociales. Sur le plan politique, la revendication de l'ordinaire et du commun permet de considérer autrement les problèmes de la démocratie, de la communauté, de l'égalité, et d'examiner à nouveaux frais les termes du débat qui opposent, depuis longtemps, libertariens et communautariens. Sur le plan éthique, l'examen attentif des pratiques sociales communes, de nos conversations et gestes ordinaires, de l'ordre des interactions publiques ou privées, permet de réorienter le questionnement moral. (shrink)