Cambrai, Bibl. munic. 940, ff. 1-59 [integralement reproduit]--Bibl. Vatic. Reg. Lat. 689 A, ff. 334-353.--Bibl. Vatic. Reg. Lat. 1653, ff, 1v-2v (feuilles de garde), ff. 3r, 29r-35r.--Pièces justificatives.

Dans cette note il s’agit de la découverte de deux copies manuscriptes inconnues du chapitre quinze d’une oeuvre d’eschatologie hebraique de la moitié du XIIe siècle rédigée par Abrahm bar HIija ou Abraham Savosarda, le Liber revelator. Cette oeuvre est connue seulement en hebraique et dans la traduction de Marie Josef Millás-Vallicrosa. Le chapitre cinque regarde une conception astrologique de la philosophie de l’histoire du monde, de la naissance ou de la chute des gouvernements et des religions avec le titre (...) De redemptione Israel. L’Autrice a retrouvé une traduction latine inconnue en deux copies manuscriptes, dans deux Bibliotèques allemandes, une à Lipsie et l’autre à Wolfenbüttel redigées par le frère des Franciscains mineurs du Couvent de Gottingen Theodoricus de Northem. On demontre en renvoyant aussi à ses études précédantes à ces propos, que ce chapitre cinq à été la source primaire de l’oeuvre de Pierre d’Ailly qui partagait la même philosophie astrologique de l’histoire sacrée, l’ Elucidarium opus concordantiae astronomiae cum theologia nec non historice veritatis édité en 1490, à commencer du chapitre 24 jusqu’au chapitre 33. (shrink)

Pierre d'Ailly, grande figure intellectuelle et ecclésiastique de la fin du XIVe siècle et du début du XVe siècle, jouit d'une grande célébrité pour ses talents de scientifique, guidant Christophe Colomb sur la voie des Indes, et pour sa volonté réformiste lors du grand schisme d'occident. Son œuvre est pourtant jusqu'ici peu fréquentée et sa pensée, peu étudiée. Dans cet ouvrage de synthèse, l'auteur souhaite offrir à ses lecteurs un parcours à la fois accessible et exigeant, qui leur (...) permette de découvrir, en cinq concepts, la richesse doctrinale de Pierre d'Ailly : Dieu, la politique, le langage, la connaissance, la science. (shrink)

D'Ailly was an eminent nominalist theologian and one of the group of ecclesiastical statesmen who engineered the termination of the Great Schism. It is this dual roll that lends particular interest to his political thought, which reflects both his attempt to solve the urgent ecclesiastical-political problems of the times and the theological "voluntarism" characteristic of the Ockhamist school to which he belonged. D'Ailly was one of the most eminent of the Conciliarists, and to the present volume is appended (...) a complete text of one of his two principal Conciliar tracts, the "Tractatus de materia concilii generalis.". (shrink)

This article examines by textual criticism a manuscript of the early fifteenth century preserved at the Stadtbibliothek Lübeck. Being a textual witness of Peter of Ailly’s Insolubilia, the Lübeck manuscript, then unknown, is of special interest for my critical edition of Peter’s treatise (Turnhout: Brepols 2022). However, this witness turns out to be of minor importance for the constitution of the critical text. As an addendum to my edition, this article also provides the reader with a full documentation of all (...) variant readings in the Lübeck manuscript. (shrink)

L'édition critique de la première question du traité (Utrum aliquis philosophus per inquisitionem philosophicam in naturali lumine ad veram humanae beatitudinis notitiam valeat pervenire) est basée sur les sept manuscrits connus, dont deux autographes. L'auteur du traité, le maître parisien Pierre d'Ailly, qui deviendra plus tard un homme d'Eglise d'une grande importance politique, y conduit sa recherche en intégrant l'Ethique à Nicomaque d'Aristote et la corrigeant pour ainsi dire par la Consolation de Boèce, choisie comme texte de base (...) (complémentaire) à l'enseignement de l'éthique en faculté des arts. Quelques précieux aspects de l'histoire de la philosophie et de la théologie (denier quart du XIVème siècle) sont mis à jour, grâce à l'édition et l'étude de cette question: Pierre d'Ailly, qui ne cache pas ses sympathies pour Ockham,?uvre en polémiste contre Jean de Ripa et l'attaque en quelques points centraux de sa doctrine sur la vision béatifique. (shrink)

Face aux difficultés soulevées par le rapport de l'intellect à la chose intelligée — question qui suscite de nombreux débats aux confins des XIIIe et XIVe siècles —, Guillaume d'Ockham adopte une solution radicale: elle consiste à supprimer tout intermédiate entre l'acte d'intellection et la chose réelle, donnée dans sa présence singulière, ultime cause efficiente du procès d'émergence et d'élaboration de la connaissance. De ce fait, Guillaume d'Ockham rejette tout corrélat de la connaissance qui serait distinct de la chose même. (...) Cela revient à invalider aussi bien l'idée d'intentio in concreto que celle d'esse obiectivum. Sans faire l'unanimité, loin de là, la solution ockhamiste trouve des echos aussi bien chez des anglais tels que Gauthier Chatton ou Robert Holkot, que dans la pensée parisienne à partir de Jean Buridan. L'essentiel, de ce point de vue, est l'exigence de présence de la chose même dans le renvoi sémantique et dans le rapport de connaissance, par conséquent la détermination de l'objet — entendu comme ce qui fait face à l'intellect — à partir de la présence et de l'être donné, l'instauration d'une relation de causalité efficiente entre la chose et la connaissance. (shrink)

Transcranial magnetic stimulation (TMS) of the visual cortex can induce phosphenes as can non-diagnostic ultrasound, the latter while participants have closed their eyes during Stimulation. Here we sought to study potential alteration of a visual target (a white crosshair) due to application of diagnostic ultrasound to the visual cortex. We applied a randomized series of actual or sham diagnostic ultrasound to the visual cortex of healthy participants while they stared at a visual target, with the ultrasound device placed where TMS (...) elicited phosphenes. These participants observed percepts 7 out of 10 times, consisting of extra or extensions of lines relative to the original crosshair, and additional colors. Observation of a percept occurred an average of 53.7 +/- 2.6% of the time over the course of the experiment for these participants. In contrast, 7 out of 10 participants exposed to sham-only diagnostic ultrasound observed comparable percepts an average of 36.3 +/ 1.9% of the time, a statistically significant difference (p < 0.00001). Moreover, on average, participants exposed to a combination of sham and actual ultrasound reported a net increase of 47.9 percentage points in the likelihood that they would report a visual effect by the end of the experiment. Our experiment demonstrated that a random combination of sham-only and actual diagnostic ultrasound applied to the visual cortex of participants increased the likelihood that they would observe visual effects, but not the type of effects, with that likelihood increasing over the course of the experiment. From this we conclude that repeated exposures by diagnostic ultrasound made the visual cortex more responsive to stimulation of their visual cortex by the visual target. These observations, consistent with other’s observation of effects of diagnostic ultrasound stimulation of human motor cortex and amygdala, as well as the FDA approved nature of diagnostic ultrasound, may lead to increased study of diagnostic ultrasound applied to human brain. (shrink)

Understanding the nature of pain at least partly depends on recognizing its inherent first person epistemology and on using a first person experiential and third person experimental approach to study it. This approach may help to understand some of the neural mechanisms of pain and consciousness by integrating experiential–phenomenological methods with those of neuroscience. Examples that approximate this strategy include studies of second pain summation and its relationship to neural activities and brain imaging-psychophysical studies wherein sensory and affective qualities of (...) pain are correlated with cerebral cortical activity. The experiential paradigm of Price and Barrell offers the possibility of improved designs and methods for investigating neural mechanisms underlying pain and consciousness. (shrink)

Comment devient-on philosophe? Par quel sursaut un Aristoclès se fait-il Platon, jusqu'à s'imposer dans la liste des " auteurs philo " Il faut enquêter, non pas sur la vie privée, mais sur la vie intime : rumination intellectuelle, ton sur lequel on parle, motivations amoureuses... Ce qui fait un philosophe, c'est un immense travail sur soi, et la rencontre d'autres philosophes, vivants, de leurs problématiques. Mémoire sémantique + obsession métaphysique, voilà le code génétique du philosophe. Il débute par un attentat (...) religieux, puisqu'il commence sa carrière en niant tel ou tel sacré. Bien sûr, il vaut mieux être mâle, communiquer par les livres adopter la langue dominante, écrire quand on est célibataire. Comment gagner sa vie? Pas forcément en étant enseignant, comme c'est le cas aujourd'hui. Le profil du philosophe nous le révèle orphelin, vivant à l'étranger, souvent laid, jamais fou, et serial thinker, prêt à changer de philosophie pourvu qu'il reste, lui, à menacer le monde donnera ou donnera pas du sens à notre vie? Le philosophe est l'être inquiet qui pense inquiéter l'Être par deux trois mots bien aiguisés. (shrink)

Chacun croit savoir, pour l'avoir appris à l'école, ce qu'était la philosophie antique : la naissance de la Raison, avec la critique du mythe et de la religion ; l'invention de l'éthique, avec le " souci de soi " et les " exercices spirituels " ; et bien sûr une galerie de bustes blancs vénérables : Socrate, Platon, Aristote, etc. Pierre Vesperini propose de mettre en suspens ce " grand récit ", et d'aller directement aux sources, en leur posant (...) une question simple : qu'appelait-on philosophia dans l'Antiquité? Tout d'un coup, le musée laisse place à un territoire luxuriant de couleurs et d'histoires, où le familier retrouve son étrangeté, où l'inconnu fait son entrée.0L'histoire ici, loin de s'opposer à la philosophie, la déplace. Car en proposant une reconstitution de l'expérience antique de la philosophia, du " temps des sages " à la christianisation, l'auteur invite aussi à prendre conscience de ce qui a été perdu, pour inventer d'autres façons de concevoir le savoir et la pensée. (shrink)

Les études réunies ici témoignent de la découverte de la philosophie analytique par les philosophes français de l’après-guerre : dans les années 1950, Pierre Hadot fut en effet l’un des premiers à s’intéresser aux rapports entre logique et langage dans la pensée de Wittgenstein. Ces études pionnières sont suivies d’une lettre d’Elisabeth Anscombe à Pierre Hadot, et de la traduction d’un texte de Gottfried Gabriel sur la signification de la forme littéraire chez Wittgenstein.

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:OBEYING BAD ORDERS AND SAVING LIVES: THE STORY OF A FRENCH OFFICER Pierre d'Elbée Société Caminno, Paris The story is told that during the Paris riots of 1 848, a military officer received an order to evacuate a certain square by firing upon the "rabble." He left the garrison with his troops and started for the square to be cleared. Upon his arrival, he took up a position (...) with his soldiers who raised their guns to fire upon the crowd. In the profound silence that ensued, he cried: "I have received the order to fire upon the rabble; but as I perceive before me many honest people, I ask them to depart so that I may execute this order." In a few moments, the square was vacant. In circumstances such as these, a decision that saves both others and oneself is not easy to achieve. In such a repressive framework where legal violence is permitted, it is the duty of an officer to obey the order of his superiors, and when we hear or read this story for the first time, we do not see how a happy outcome is possible. The story ought to be dramatic, but what is astonishing is precisely that it is not. We expect the worst, which is what usually happens, the most optimistic among us perhaps hoping secretly for a happy end. But happy endings belong to the universe ofthe marvelous, and life does not resemble a story, as the pessimist murmurs within us. Still, it is the happy ending that in fact occurs, and our astonishment is bound to its improbability. Is it chance? Luck? Inspiration? Premeditation? No doubt there is something of all of this in the officer's decision, and his elegant intervention raises a smile in our skeptical hearts. It testifies that although not easy, one can discover a new way that responds to the secret hope of being really ourselves without getting caught within the web of necessity. Such an attractive path merits no doubt that we dwell on it a little more. 46Pierre d'Elbée Let us follow the officer and imagine we are in his place. It is clear that what is most striking in this story is the moment ofthe face-to-face between the officer and the crowd. It is worthwhile to back up a little, however. From the moment he receives his order to the moment of the face-to-face, the officer must live through some very bad moments: it is no little thing to fire upon a crowd even if legality is on our side. We all know that the worst crimes have been perpetrated under the cover of obedience. Such refuge within authority is rather a hell where one abdicates a part of oneself. The function ofan officer does not stop him from being equally a man, one with feelings, beliefs, values. He knows that the rioters, whatever their fight, cannot be reduced to the term "rabble." Rabble, "rabid," dog. These people deserve no doubt a bit more consideration than that. Who can assert that the riot does not express real sufferings, legitimate rights, slighted dignities? Who could feel comfortable executing the individual who claims his due? A praiseworthy indignation. From that point to justify an heroic ethics of non-violence, is only a small step. "No, I will not fire upon a crowd whose wrong or right deed is to be angry." The officer must undoubtedly have in mind similar thoughts. Inversely, perhaps he justifies himself by saying to himselfthat after all, the rioters disturb the public order. Ifone does not react vigorously and repressively, the riot could degenerate into a general revolution. The order is justified not only by legality but also by a morality ofthe common good. And anyway, ifhe does not empty the square by firing upon the crowd, someone else will. So he might as well do the dirty job himselfto avoid shifting the weight ofthis responsibility onto someone else. And thus, to the devil with such qualms. Life is sufficiently complicated as it is. Let us put it simply: my job as an officer is to obey orders? I obey. On... (shrink)

Bien des difficultés que nous éprouvons à comprendre les oeuvres philosophiques des Anciens proviennent souvent du fait que nous commmettons en les interprétant un double anachronisme: nous croyons que, comme beaucoup d'oeuvres modernes, elles sont destinées à communiquer des informations concernant un contenu conceptuel donné et que nous pouvons aussi en tirer directement des renseignements clairs sur la pensée et la psychologie de leur auteur. Mais en fait, elles sont très souvent des exercices spirituels que l'auteur pratique lui-même et fait (...) pratiquer à son lecteur. Elles sont destinées à former les âmes. Elles ont une valeur psychagogique. (shrink)

La modernité, dès ses débuts, attribue un rôle-clef aux passions : qu’elles soient hostiles à la Raison ou au contraire ses alliées, dangereuses ou fascinantes, elles marquent le rôle du corps, du désir, du langage et de l’imagination dans la nature de l’homme. La même époque voit se développer différentes variantes du matérialisme. Presque toutes réévaluent ce que la raison classique avait tendance à réprimer ou à considérer comme révélateur de la faiblesse humaine : le corps et tout ce qui, (...) dans l’âme ou dans la société, porte les traces de l’activité et de la positivité du corps. On peut donc s’attendre à ce que les matérialistes fassent un sort particulier aux passions, à ce qu’ils y reconnaissent des lois et non pas seulement des manques ou des vices, à ce qu’ils essaient d’en repérer l’efficace dans l’ensemble des activités humaines. Encore faut-il se demander comment chaque matérialisme procède, par quelle configuration propre il rend compte de ces phénomènes ou comment il dévie les discours de la théorie classique pour les forcer à passer par les objets qui sont les siens. Plutôt que de supposer l’existence d’une théorie matérialiste unique, une enquête s’impose donc qui prenne en vue la diversité de ces auteurs, les situe dans leur contexte et repère les points d’inflexion que rencontre chez chacun d’entre eux cette problématique générale des passions qui semble avoir gouverné plusieurs siècles. (shrink)

L’édition critique des œuvres de Moïse ben Sabbataï, philosophe juif actif (à Rome?) vers 1340, avait signalé, parmi d’autres sources latines lues dans les traductions en hébreu de son contemporain Juda de Rome, un exemplum présentant le sage athénien Solon sur son lit de mort en champion de la doctrine de l’élévation intellectuelle en vue de la vie éternelle. Cette note identifie comme sa source un chapitre d’Albert le Grand, De natura et origine animae II, 13, dont la traduction en (...) hébreu se trouve dans un ouvrage inédit de Juda de Rome, son Commentaire du Qaddīš et de la Qeduššāh. La traduction du chapitre est éditée, l’histoire de l’ exemplum reconstituée et son emploi par les trois auteurs, remis en contexte et interprété. (shrink)

The present study investigated whether lexical access is affected by a regular phonological variation in connected speech: voice assimilation in French. Two associative priming experiments were conducted to determine whether strongly assimilated, potentially ambiguous word forms activate the conceptual representation of the underlying word. Would the ambiguous word form [sud] (either assimilated soute 'hold' or soude 'soda') facilitate 'bagage' 'luggage', which is semantically related to soute but not to soude? In Experiment 1, words in either canonical or strongly assimilated form (...) were presented as primes. Both forms primed their related target to the same extent. Potential lexical ambiguity did not modulate priming effects. In Experiment 2, the primes such as assimilated soute pronounced [sud] used in Experiment 1 were replaced with primes such as soude canonically pronounced [sud]. No semantic priming effect was obtained with these primes. Therefore, the effect observed for assimilated forms in Experiment 1 cannot be due to overall phonological proximity between canonical and assimilated forms. We propose that listeners must recover the intended words behind the assimilated forms through the exploitation of the remaining traces of the underlying form, however subtle these traces may be. (shrink)

Le point de vue de l'éditeurPierre Hadot, grand spécialiste de philosophie antique, fut aussi le premier, en France, à écrire sur Wittgenstein, dans une série d'articles parus de 1959 à 1962. En les lisant, on comprend ce qu'a pu représenter la découverte, pour un philosophe français, d'une pensée alors quasi inconnue, qui joua un rôle décisif dans son cheminement philosophique. On perçoit aussi une nouvelle dimension de la philosophie de Wittgenstein. Les deux premiers textes, consacrés au Tractatus logico-philosophicus, sont une (...) réflexion sur l'Indicible, à partir de la formule wittgensteinienne : " Ce qui s'exprime dans le langage, nous ne pouvons l'exprimer par le langage ". Les deux derniers, qui ont pour objet les Recherches Philosophiques, laissent entrevoir l'influence capitale qu'a eue sur Hadot la conception révolutionnaire du langage exprimée dans cet ouvrage ; les notions de jeu de langage et de forme de vie l'ont conduit à réfléchir sur la nature du discours philosophique : il n'y a pas "le" langage, ayant pour fonction de désigner des objets ou de traduire des pensées, mais des jeux de langage, destinés, entre autre, à produire un effet sur l'auditeur. Le langage philosophique devra donc être compris dans la perspective d'une activité déterminée, et comme un " exercice spirituel ". (shrink)

Les études présentées dans ce volume portent sur des sujets empruntés à des domaines très divers : ceux-ci mettent en jeu des questions concernant la vie, la réalité sociale, la connaissance dont le traitement relève en particulier des compétences de l'anthropologie, de l'histoire des sciences, de la philosophie, et même de la littérature qui s'est intéressée à sa façon à ces questions. Les traverse l'hypothèse suivante : les contenus auxquels ces questions se rapportent, si différents soient les plans sur lesquels (...) ils se situent, ont en commun de n'exister qu'"à l'essai", c'est-à-dire en cours d'élaboration, en travail, dans l'effort, à la peine, à travers des formes inachevées, donc en étant confrontés en permanence au risque de la crise, ce qui n'empêche qu'ils soient entraînés dans un élan continu sans qu'on sache où celui-ci conduit ni même s'il conduit quelque part. Or, pour rendre compte de ces réalités en devenir, marquées d'incertitude à un certain degré, le mieux était de procéder identiquement "à l'essai", en lançant une dynamique d'investigation qui ne suive pas un chemin déjà tout tracé conformément à un idéal de rectitude. De là une démarche systématiquement sinueuse, appuyée sur des lectures pratiquées comme autant d'expérimentations qui mettent à l'épreuve, cas par cas, l'hypothèse de départ telle qu'elle vient d'être évoquée. Sont ainsi esquissés, pour voir, sous réserve d'examen, les linéaments d'une philosophie pratique qui permet d'évacuer certaines alternatives traditionnelles comme celles du réel et de la pensée, du corporel et du mental, des faits et des valeurs, de la nature et de la culture, de la nécessité et de la liberté"--Page 4 of cover. (shrink)

La pratique de l'éthique dans la société actuelle. Comment aborder une question d'ordre moral? L'éthicologie. Les caractéristiques du discours moral.

Le sens de l'autre est analogue au sens de l'ouïe ou de la vue. Notre manière d'être ensemble ou de co-exister (notre ethos) et notre manière de sentir ou de com-pâtir (notre aisthèsis) relèvent d'une expérience sensible de l'altérité qui est au fondement de la socialité. Le politique a sans doute perdu ce sens, mais le poïétique, en tant que création d'un monde toujours autre par l'exercice de la mémoire et de l'imagination réunies, ne cesse d'incarner cette sensation d'altérité par (...) laquelle nous éprouvons l'existence même comme coexistence. Les œuvres de Novarina, Volodine, Guyotat, Celan, Daive ou Ollier, comme celles de Rothko, Golub, Poulin, Morelli et Angelopoulos posent toutes cette question de fond de la politéïa vécue comme espace de cohabitation qu'il faut à tout instant imaginer dans des paroles et des images où se réinventent nos manières d'être et de sentir, dans des lieux communs qui ne sont plus des lieux familiers, des Etats ou des cités bien protégés par les frontières d'une identité, mais des espaces inconnus, non encore identifiables, des agora ouvertes à tous vents, où se manifeste l'altérité essentielle à tout avenir et à toute histoire. (shrink)