Ce troisième numéro des Cahiers de philosophie de Paris XII Val-de-Marne comporte deux parties bien distinctes qui correspondent aux activités du Centre de recherches sur la philosophie hellénistique et romaine que dirige Carlos Lévy et du Centre d'études phénoménologiques que dirige Françoise Dastur. La partie antique est consacrée à la philosophie hellénistique (épicurisme et scepticisme néopyrrhonien) ainsi qu'au moyen et néo-platonisme. L'association de ces périodes que l'histoire de la philosophie ancienne a trop tendance à étudier séparément (...) permet une perception diachronique qui met mieux en valeur les éléments de continuité et les différences entre ces textes. La partie phénoménologique rassemble les actes d'un séminaire et d'un colloque auquel ont collaboré de nombreux chercheurs. Elle atteste avec éclat la très grande vigueur et l'extraordinaire diversité des recherches actuelles dans ce domaine, en France comme dans la plupart des pays européens. (shrink)

Dans la meilleure tradition des manuels d'histoire de la philosophie, ce livre souhaite offrir à l'étudiant autant qu'à l'homme cultivé un certain profil tics penseurs illustres qui tracèrent les multiples itinéraires philosophiques grâce auxquels s'est édifiée la modernité. De la pratique, généalogique, du mythe jusqu'à Pléthon, dernier penseur du Moyen Age, qui associe encore mythe généalogique et métaphysique, c'est le foisonnement varié de la pensée qui y est décrit, en fonction de l'idée d'une promotion de certaines pensées qui se (...) sont imposées au détriment de la profusion des expériences philosophiques des hommes, dont la plupart sont perdues à jamais alors que d'autres demeurent encore dans l'ombre. Plus qu'un panorama de philosophes juxtaposés, cette histoire de la philosophie amorce une nouvelle méthode de lecture du passé, en alliant approche pédagogique et rigueur philosophique. (shrink)

Cet ouvrage se présente comme un mélange de textes majeurs qui s'ouvrent sur une nouvelle interprétation des notions de matière et de substance dans l'ancienne physique des stoïciens, se poursuivent avec l'analyse philologique et historique de la notion de plagiat dans l'antiquité gréco-romaine puis avec des commentaires sur deux ouvrages de Lucien de Samosate consacrés à l'intellectuel à gages. Deux études sur la déontologie des médecins hippocratiques et sur un immense philosophe médiéval, Marsile de Padoue, viennent parachever cette fresque qui (...) retrace quelques-uns des problèmes cruciaux de la condition humaine. (shrink)

On parle beaucoup dans cet ouvrage de contresens, de contresens parfois createurs, qui ont fait progresser la pensee, mais aussi de contresens qui ne produisent qu'erreur et confusion, comme ceux que commettent certains tenants de la psychologie historique. On presente dans cet ouvrage plusieurs applications a des textes philosophiques d'une methode d'interpretation qui consiste a les replacer dans le contexte de l'enseignement et de la vie des ecoles philosophiques. A cote d'etudes de details consacrees a des termes philosophiques importants, on (...) trouvera dans ce volume plusieurs contributions generales, justement celebres, consacrees aux divisions de la philosophie, a l'organisation de l'enseignement dans les ecoles philosophiques, a la repartition des disciplines ou encore a la figure du sage. Les recherches de Pierre Hadot ont porte tout d'abord sur les rapports entre hellenisme et christianisme, puis sur la mystique neoplatonicienne et la philosophie de l'epoque hellenistique, et enfin sur la description du phenomene spirituel de la philosophie. (shrink)

Gabriela Cursaru, Benoît Castelnérac, Yvon Lafrance, Catherine Collobert, Daniel Larose, Francisco Gonzalez, Sara Magrin, George Englebretsen, David Konstan, Margaret R. Graver, Bulletin de philosophie ancienne, Revue de Métaphysique et de Morale, No. 3, Empédocle. Les Dieux, le sacrifice et la grâce (JUILLET-SEPTEMBRE 2012), pp. 403-454.

Comment penser les nouvelles technologies? Après avoir enquêté dans plusieurs entreprises, Bernadette Bensaude-Vincent met à jour une vérité paradoxale : le meilleur moyen d'élaborer la philosophie des matériaux nouveaux est de reprendre les interrogations fondatrices de la pensée antique et, notamment, la notion de mixte qui permettait de comprendre ensemble, l'unité et la variété, le même et l'autre. En effet, les nouveaux matériaux (composites à fibres de carbone, kevlar, etc.) requièrent des techniques de conception et de fabrication inédites qui (...) mélangent des éléments hétérogènes sur le modèle du monde vivant. Cette originale confrontation entre le monde industriel d'aujourd'hui et la philosophie ancienne invite le lecteur à repenser la nature et l'artifice, à reconsidérer le mixte, au-delà d'une pensée pauvre de l'identique et du différent. (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:Reviewed by:Aux marges des dialogues de Platon: Essai d'histoire anthropologique de la philosophie ancienneAlessandra FussiMarie-Laurence Desclos. Aux marges des dialogues de Platon: Essai d'histoire anthropologique de la philosophie ancienne. Grenoble: Millon, 2003. Pp. 286. Paper, €27,00.The book takes its bearings from Plato's knowledge of Herodotus's and Thucydides' writings as it is witnessed in such dialogues as the Menexenus, the Timaeus, the Critias and the Laws. Plato not (...) only indirectly quotes from both authors, but also frequently plays with chronology and the relationship between historical events. What motivates Plato's interest in historical events? Is it possible to speak of a Platonic philosophy of history? Before addressing such questions, the author devotes several chapters to a very detailed and insightful study of the meaning(s) of "historiography" in Herodotus and Thucydides. The first chapter examines different contemporary views concerning Herodotus's and Thucydides' attitude towards their sources. Desclos sides with those who underlie the distance between modern theories of historical sources and ancient historical literature. The ancients had no theory of objective sources. Rather, they focused on the subjective means employed, such as the historian's own sense of sight, and his good judgment. As to the witnesses of the past, the accent was not as much on their reliability as it was on their plausibility vis-à-vis the opinions of the historian himself.Chapters II and III are devoted respectively to Thucydides' employment of the rhetorical instruments of the law courts, and to the stylistic and methodic proximity of Herodotus's Histories to the Corpus Hippocraticum. Both chapters oppose the view that the two ancient historians identify their task as "critical history," i.e., as an attempt to free the historical attitude towards facts and events from the subjective aspects of rhetoric, poetry, and religion, where persuasion and chance play a major role. Thucydides' language is rooted in the law courts. However, Desclos argues, the place he occupies in the Peloponnesian War is not that of the impartial judge—as N. Loraux and C. Darbo-Peshanski have suggested—but that of the defendant's attorney. He is much closer to Antiphon's antidikoi—whose ability he extols in VIII, 68, 1-2—than to the modern, impartial judge. The main stress of the methodological chapters in Book I of the Peloponnesian War, then, is not as much on the critical attitude that the historian must have towards his different kinds of sources, as it is on the attempt to persuade the readers that he is true to the facts, while his opponents and competitors are not. In this sense, Desclos agrees with Lloyd that we are in the presence of a "rhetoric of legitimation." According to this interpretation, then, Thucydides' text assigns his ideal reader a passive role. He is meant to be persuaded, conquered, and entirely a-critical (62).Chapter III argues that Herodotus's Histories give their ideal reader an entirely different role. Desclos focuses here on the analogy between medicine and writing, and on Herodotus's preference for Greek medicine, which uses "sweet" methods, over Persian medicine, characterized by harshness and violence. The Greek doctors' superiority ultimately resides in their ability to enroll the patients in the fight against illness. Analogously, the superiority of the Greek historian resides in his ability to accommodate his writings to the reader in such a way that the latter may become an active participant in the historical inquiry. Herodotus does not pretend to be above all opinions. He clearly states his opinions, but by treating them as such he allows the reader to take position, to be "interactive" with the written work (85). [End Page 203]This interesting analysis bears its fruits in the last chapters devoted to Plato. Desclos suggests that the anonymous and silent interlocutor in such dialogues as the Charmides, the Lysis and the Republic plays an important philosophical function, by circumscribing a dialogical empty space that the reader is invited to fill (220). This takes Herodotus's strategy a step forward, since the truly philosophical nature of the Platonic dialogue lies thereby in its openness to the reader. Unfortunately Desclos's chapters on Plato are not as... (shrink)

Peut-on être courageux mais injuste? Sage mais intempérant? Juste mais ignorant? À ces questions, Socrate le premier répondit que c’était impossible. Le plongeur amateur qui se jette la tête la première dans un puits sans savoir ce qu’il fait n’est pas courageux – seulement téméraire et stupide. Savoir. Tout est là. Mais com- ment savoir quand il n’y a personne pour vous instruire, seulement des charlatans ou des inspirés qui ne savent pas ce qu’ils disent? S’il n’y a personne pour (...) enseigner la vertu, comment pourrait-elle être un savoir? Socrate n’est pas, cependant, à un paradoxe près, et ce sont ses paradoxes qui vont nourrir des générations succes-sives de philosophes, depuis Platon et Aristote jusqu’aux philosophes hellénistiques et aux platoniciens tardifs. La vertu est-elle unique ou multiple? Quelle est son origine? Quels sont les prére- quis de son émergence? Le présent ouvrage raconte l’histoire de ces questions dans la philosophie ancienne, en montrant également leur transposition dans l’univers chrétien par l’intermédiaire d’Augustin et l’écho qu’elles trouvent jusque dans l’œuvre de Nietzsche. Alors que la problématique des vertus a gagné une actualité et une pertinence renouvelées dans les éthiques contemporaines, il était utile de rappeler la diversité des manières dont les penseurs anciens se sont débattus avec ces questions centrales.0. (shrink)

Ce volume propose de retracer l’histoire des questions relatives à la théorie de l’unité et de l’origine des vertus dans la philosophie ancienne. Réunissant, pour la plupart, les contributions présentées lors d’un colloque organisé à l’Université libre de Bruxelles par le Groupe de philosophie ancienne du Centre de Philosophie, les 24 et 25 mars 2011, l’ouvrage, par l’ampleur de la période qu’il couvre, constitue une entreprise jusque-là inédite. Il propose une lecture qui ne prétend pas à l’...

On a coutume, depuis les travaux de Pierre Duhem, d’opposer la méthode du physicien à celle de l’astronome, en particulier lorsqu’on envisage de parler de la tradition philosophique issue des travaux d’Aristote et de Ptolémée concernant la cosmologie et la philosophie naturelle. Cette opposition a certes donné lieu à une divergence des méthodes sur la base de deux physiques, l’une terrestre, l’autre céleste. Mais il semble qu’il est possible de relativiser cette opposition en prenant au sérieux la question portant (...) sur la manière dont le céleste « affecte » le terrestre ou le gouverne. La pronoia ou providence, d’une part (Alexandre d’Aphrodise), et le croisement des références épicurienne et aristotélicienne, d’autre part (Averroès), sont autant de thématiques qui soulignent la présence de modalités d’action, de vie et de forme imprégnées d’intellect entre les deux niveaux supralunaire et sublunaire. (shrink)

Review of Delcomminette, S. & Lachanche, G. _L'éristique: définitions, caractérisations et historicité_. Cahiers de philosophie ancienne, 27. Brussells: Ousia, 2021. Pp. 390. ISBN 9782870601938.

Exercices, voire " leçons de méthode ", les études ici réunies ne prétendent pas contribuer au déchiffrement de quelque " histoire de l'être ", mais elles entendent plus simplement et modestement éclairer - soit par coups de sonde, soit en procédant à de plus larges coupes, et sur la longue durée - l'élaboration, dans le pluriel des langues, du vocabulaire de l'être et de la problématique catégoriale : essence, substance, sujet, substrat, quiddité, existence... C'est dire aussi que ce qui constitue (...) le véritable centre de gravité d'un propos apparemment divers - et qu'il s'agisse d'Aristote ou de ses commentateurs grecs néoplatoniciens, de Cicéron, de Sénèque, de Quintilien, de Jean Scot Erigène..., ou de Schelling et jusqu'à Heidegger confronté à la doctrine de l'analogie de l'être, c'est toujours la question de la traduction et de la traditionnalité, à travers lesquelles s'inscrivent et se sédimentent, mais aussi se redéfinissent et se réorganisent, en des constellations problématiques chaque fois singulières, quelques questions ontologiques, tenues pour fondamentales. (shrink)