Les troubles de mémoire sont un motif fréquent de consultation dans les services de gériatrie, psychiatrie ou neurologie. Ils sont pour beaucoup synonymes d’un mot terrible : Alzheimer. Dès l’apparition de troubles mnésiques, chacun s’interroge : « Est-ce l’âge, ou bien la maladie? Puis-je panser ma mémoire, ou vais-je dériver avec elle? » Les docteurs Emmanuelle Candas et Bruno Le Dastumer, gériatres, spécialistes des troubles de la mémoire, font un état des lieux de la maladie d’Alzheimer (...) et répondent à ces interrogations : comment faire la différence entre le vieillissement naturel du cerveau et les troubles mnésiques pathologiques? Existe-t-il un traitement pour soigner la maladie d’Alzheimer? Et surtout, comment accompagner le malade, dès le diagnostic établi? (shrink)

Cet ouvrage s'intéresse aux lieux laissés vacants, avec le projet de débusquer le sens caché que recouvre leur mise à l'écart du jeu social. Il aborde leur "renaturation", qui leur confère une valeur mémorielle, ainsi que leur réaménagement ou leur restauration. Autrement dit, il s'essaie à décrypter le jeu subtil de l'oubli et de la mémoire qui s'y joue, entre enfouissement et résurgence. Parmi ces lieux, l'auteur examine particulièrement les friches et étudie celles-ci sous leurs multiples facettes (...) : en référence à leur statut, qu'on les qualifie de rurales, urbaines, industrielles, militaires, touristiques, même si le plus souvent elles sont tout cela à la fois ; en rapport à leur durée, variable, car il en est d'immémoriales mais aussi d'éphémères, d'involontaires et de circonstanciées ; et au regard de leur finalité, au moment où elles sont réappropriées par des activités patrimoniales, touristiques... L'idée ici soutenue serait que les espaces délaissés deviennent des lieux de mémoire par le biais de leur réappropriation patrimoniale, dès lors qu'une recherche identitaire s'accommode de leur mise en tourisme. La friche est donc présentée ici comme un fondement de l'illusion mémorielle, une nostalgie du rétro? (shrink)

Nous analysons ici la dimension temporelle-spatiale de la « modernité compressée », concept inventé et developpé par le sociologue coréen Chang Kyung-Sup. Nous examinons les rapports entre les récits individuels et les lieux urbains typiques de deux villes d’eau, Tongli et Zhenze, situées dans le sud de la province de Jiangsu, sans négliger les dynamiques culturelle et sociale concernant le développement du tourisme et la protection du « patrimoine culturel » local. L’enchâssement, le dé-senchâssement et le ré-enchâssement des mémoires (...) et des lieux dans ces villes d’eau nous invitent à nous réinterroger sur les modes de production des temporalités, ses différentes figures et leurs divers usages. La présente étude ouvre des pistes pour s’interroger sur les concepts de modernité et de postmodernité, en examinant les rapports des espaces urbains avec les temporalités sociales. (shrink)

Résumé Après la fin de la Seconde guerre mondiale, un débat s’est instauré autour de la question du temps mémoriel qui lie passé et présent. Avec le statut historique acquis par la mémoire collective, une contradiction apparaît alors entre une mémoire multiple et une histoire univoque qui a suscité la défiance d’historiens. Ils optent pour « une histoire critique de la mémoire » et scrutent les « filtres des expériences vécues ». Après une décennie de refoulement du (...) passé, une rupture s’opère au début des années 1960. À la question d’une « histoire critique de la mémoire » des années trente, du IIIe Reich et de ses crimes, les historiens répondent par des théories des fascismes et des analyses de la fin de la République de Weimar. À la fin des années 1970 – alors qu’apparaît le terme Holocauste – le débat sur le temps mémoriel prend en compte la thématique victimes-bourreaux. S’ouvre dès lors en Allemagne de l’Ouest des lieux de mémoire locaux ou régionaux, des itinéraires mémoriels inscrits dans le pavé des villes avec mention nominative des victimes et des « acteurs » directs de l’époque. De vives polémiques apparaissent. Le travail de mémoire reste alors pour l’historien un travail critique qui doit intégrer dans la remémoration volontaire du passé l’interrogation du futur. (shrink)

Cet article part de la supposition que la reprise de la thématique de la mémoire et de l’oubli, dans La mémoire, l’histoire, l’oubli, part d’une recherche de la “juste mémoire” dans un paysage politique français qui souffre de “boulimie commémorative,” comme le dénonce Pierre Nora dans Les lieux de mémoire. Est exposée la confrontation entre une conception de la mémoire empreinte d’émotions subjectives, en opposition à la rigueur scientifique de l’histoire, et une conception de (...) la mémoire vive comme condition transcendantale de notre relation au passé. Cette confrontation débouche sur l’insistance de l’aspect éthique de la politique mémorielle et des pratiques collectives d’oubli et d’amnésie. Selon Ricœur, les hypothèses de Freud sur l’élaboration du trauma et sur le travail de deuil peuvent servir de paradigme privilégié à cette entreprise qui vise une narration historique juste. (shrink)

Since it was first published more than forty years ago, _Sources of Japanese Tradition_, Volume 2, has been considered the authoritative sourcebook for readers and scholars interested in Japan from the eighteenth century to the post-World War II period. Now greatly expanded to include the entire twentieth century, and beginning in 1600, _Sources of Japanese Tradition_ presents writings by modern Japan's most important philosophers, religious figures, writers and political leaders. The volume also offers extensive introductory essays and commentary to assist (...) in understanding the documents' historical settings and significance. Wonderfully varied in its selections, this eagerly anticipated expanded edition has revised many of the texts from the original edition and added a great many not included or translated before. New additions include documents on the postwar era, the importance of education in the process of modernization, and women's issues. Beginning with documents from the founding of the Tokugawa shogunate, the collection's essays, manifestos, religious tracts, political documents, and memoirs reflect major Japanese religious, philosophical, social and political movements. Subjects covered include the spread of neo-Confucian and Buddhist teachings, Japanese poetry and aesthetics, and the Meiji Restoration. Other documents reflect the major political trends and events of the period: the abolition of feudalism, agrarian reform, the emergence of poltical parties and liberalism, and the Sino-Japanese and Russo-Japanese Wars. The collection also includes Western and Japanese impressions of each other through Western religious missions and commercial and cultural exchanges. These selections underscore Japanese and Western apprehension of and fascination with each other. As Japan entered the twentieth century, new political and social movements -- Marxism, anarchism, socialism, nationalism, and feminism -- entered the national consciousness. Later readings in the collection look at the buildup to war with the United States, military defeat and American occupation. Documents from the postwar period echo Japan's struggle with its own history and its development as a capitalist democracy. (shrink)

Desire Joseph Mercier (1851-1926) was founder and first president of the Institute of Philosophy of the Catholic University of Leuven. After his studies in the classics, philosophy, and theology at the seminary of Mechelen, Mercier was ordained (1874), obtained a licentiate in theology at Leuven (1877), and became professor of philosophy at Mechelen the same year. In 1922 he was commissioned to inaugurate the chair of Thomistic philosophy created at the University of Leuven at the request of Pope Leo XIII. (...) Mercier endeavored to realize the program formulated in the encyclical Aeterni Patris (1879): to restore the philosophy of St. Thomas Aquinas, harmonize it with the progress of modern science and thought, and extend its influence to the scientific and social disciplines. On the basis of his initial success, he asked for, and received, the support of the Pope for the creation of an Institute of Philosophy that would provide a complete education in the various philosophical areas. When named president of this institute (1899), Mercier gathered collaborators from among his first students and with their assistance formed an international group of enthusiastic and devoted disciples. The Revue Neo-scolastique made the writings of the institute available throughout the scholarly world. On Feb. 7, 1906, Mercier was named archbishop of Mechelen. He took a lively interest in problems of the universal Church and he was also preoccupied with Church Union. (Cf. A.L. Wylleman, 'Mercier, Desire Joseph' in New Catholic Encyclopedia, Vol IX. New York, St. Louis, San Francisco, Toronto, London, Sydney, McGraw Hill Book Company, 1967, p. 671-672.) See: Cardinal Mercier: A Memoir (David A. Boileau, Peeters, 1996, 417 pages. S 35). Jude P. Dougherty, Dean Emeritus of the School of Philosophy at the Catholic University of America and editor of the Review of Metaphysics, had this to say about Fr. Boileau's book: This book should be required reading for anyone who aspires to leadership in Catholic Intellectual Circles Today, Crisis, January 1998. (shrink)

Les esthétiques contemporaines nous ont habitués à penser que la valeur formelle d’un objet d’art n’était pas seulement formelle et que l’attention esthétique n’excluait ni l’intérêt cognitif ni l’émotion morale. Du côté de l’art, on a également observé ces dernières décennies un refus des distinctions trop catégoriques (forme/contenu ; fait/ valeur ; art/vie ; esthétique/cognitif/ émotionnel), en même temps qu’un retour à une pratique ouvertement orientée vers la vie éthique. Aussi, dans un contexte social où les discours et les images (...) médiatiques brouillent la perception du réel et de la mémoire, l’art cherche-t-il, par l’invention d’un autre langage et par le retour à la rhétorique dont l’histoire scientifique s’est défaite, à susciter la fonction imaginaire de la mémoire, en construisant une relation esthétique et critique aux lieux de notre histoire. Cette recherche apparaît notamment dans le travail d’Ernest Pignon-Ernest, Christian Boltanski, Sophie Calle, Pascal Convert, Anne et Patrick Poirier, Arno Gisinger ou Jochen Gerz, dont les œuvres ne se situent pas hors du monde mais au contraire prennent pied dans l’histoire, la mémoire collective et la réalité sociale, pour en explorer les failles et permettre au public une appropriation plus authentique de sa propre existence éthique et sociale. (shrink)

L'ensemble des textes publies ici est pour une moitie inedit. Il comprend, outre le memoire de 1802, deja connu, le Premier memoire sur l'influence de l'habitude, redige en 1800, ainsi que deux introductions appartenant a des etapes encore anterieures. On trouvera egalement toutes les notes et commentaires ajoutes par Biran en marge de ces memoires, le rapport de Destutt de Tracy et deux compte-rendus -l'un de Degerando, l'autre de Cabanis. Il est augmente d'une substantielle etude de G. Romeyer-Dherbey.

Offers a philosophical perspective on the nature and value of writing a memoir. Artful Truths offers a concise guide to the fundamental philosophical questions that arise when writing a literary work about your own life. Bringing a philosopher’s perspective to a general audience, Helena de Bres addresses what a memoir is, how the genre relates to fiction, memoirists’ responsibilities to their readers and subjects, and the question of why to write a memoir at all. Along the way, she delves into (...) a wide range of philosophical issues, including the nature of the self, the limits of knowledge, the idea of truth, the obligations of friendship, the relationship between morality and art, and the question of what makes a life meaningful. Written in a clear and conversational style, it offers a resource for those who write, teach, and study memoirs, as well as those who love to read them. With a combination of literary and philosophical knowledge, de Bres takes the many challenges directed at memoirists seriously, while ultimately standing in defense of a genre that, for all its perplexities—and maybe partly because of them—continually proves to be both beloved and valuable. (shrink)

No detailed description available for "Écrits de jeunesse 1816-1828".

De l'aperception immediate a ete ecrit en 1807, pour le concours de philosophie de l'Academie de Berlin. Dans cette oeuvre, ou Maine de Biran discute de la question de savoir s'il y a une aperception immediate interne et en quoi elle consiste, on a a faire a l'expose le plus maitrise, le plus abouti, de la doctrine de la maturite, encadree en amont par la Decomposition de la pensee et en aval par l'Essai sur les fondements de la psychologie, demeure (...) inacheve. Operant la synthese de ses travaux anterieurs, les ramassant sous une forme concise, Biran procede la a une analyse rigoureuse des faits primitifs du sens interne dans l'intention de constituer la science des principes dont il a l'ambition depuis 1804. (shrink)

Il y a dans l’œuvre de Kierkegaard un rôle fondamental joué par une mémoire religieuse. Cette mémoire s’oppose autant à la fugacité d’une vie d’esthète qu’à l’engagement éthique : elle est une présence angoissante, nous faisant vivre un temps discontinu, qui articule la vie sensible à l’éternité, qui repose sur une liberté soucieuse, sur l’angoisse fondamentale du péché. Cette mémoire prend souvent la forme du repentir : nous devons vivre dans le ressouvenir permanent de la faute, comme (...) un fardeau que nous traînons toujours avec nous. La parole de Dieu doit éveiller en nous le sens du péché, être en nous comme une écharde dans la chair et donner toute sa force à une mémoire subjective. (shrink)

Dehumanisation is a puzzling phenomenon. Nazi propaganda likened the Jews to rats, but also portrayed them as ‘poisoners of culture’. In the Soviet Union, the Stalinist regime called opponents vermin, yet put them on show trials. During the Rwandan genocide, the Hutus identified the Tutsis with cockroaches, but nonetheless raped Tutsi women. These examples reveal tensions in the way in which dehumanisers perceive, portray and treat victims. Dehumanisation seems to require that perpetrators both deny and acknowledge the humanity of their (...) victims in certain ways. Several scholars have proposed solutions to this so-called ‘paradox of dehumanisation’ that question the usefulness of dehumanisation as a concept to explain genocidal violence, claim that dehumanisation is characterised by an unstable belief in the non-human essence of the dehumanised, or contend that dehumanisation revolves around a denial of metaphysical human status. The main aim of this article is to present a novel framework for theorising dehumanisation that offers a more straightforward solution to this paradox based on the idea that perpetrators deny their victims’ human standing in a moral sense without necessarily negating their biological human status or human subjectivity. The article illustrates this framework through examples drawn from Primo Levi’s memoirs of Auschwitz. (shrink)

L’œuvre de Cabanis a eu énormément de mal à sortir d’une place qui lui était prescrite au moment même de son inscription dans le champ philosophique et scientifique allemand. Cette place, c’est celle de continuateur audacieux, informé, d’un projet lui-même daté : le projet d’une anthropologie physiologique, dont on estimait que les limites en avaient d’emblée été fixées par Kant et qu’en conséquence il n’était pas voué à un grand avenir. Pendant un demi-siècle environ, l’œuvre philosophique de Cabanis, limitée ici (...) aux fameux mémoires sur les Rapports du physique et du moral chez l’homme, a trouvé dans l’anthropologie physiologique, critiquée par Kant, son pré carré et les conditions de sa relative extinction. C’est une seconde réception, sans doute plus souterraine, plus muette aussi sur l’influence réelle que Cabanis a pu exercer, qui lui a permis de ressurgir au début des années 1860, sous une autre forme ou en une autre place : celle de père de la psychophysiologie, une place en apparence identifiable ou superposable à la précédente mais bien distincte. C’est sur cette seconde position, plus favorable à Cabanis, qu’on conclut ces analyses. (shrink)

ABSTRACT This paper is intended as a contribution to the study of science and religion in late modern Catholic societies. I explore the treatment of natural philosophy vis-à-vis religious authority, the teaching of Biblical geology, and the use of natural theology in texts from Río de la Plata in the transition from late colonial to early independent times. After reviewing the assimilation of modern science into scholastic teaching and the articulation of reason and religious authority, the article considers the handling (...) of the early history of the Earth in the theses of scholastic teachers and in the geological memoirs of the naturalist priest from Montevideo Dámaso Larrañaga. The core of the paper is devoted to the treatment of natural theology in Larrañaga’s Diary of Natural History and in the speeches and documents of enlightened crown bureaucrats. The conclusion is reached that the harmonious character of the relationships between science and religion in this period and location harboured tensions which could be accounted for in terms of the inherent inconsistencies in the programme of Catholic Enlightenment. (shrink)

Avec l’article 4 de la loi du 23 février 2005 rappelant « le rôle positif de la présence française outre-mer », les pouvoirs publics pourront au moins se flatter d’une chose : jamais depuis de longues années, un texte législatif n’aura suscité autant de débats au sein de la communauté des historiens, d’ordinaire plutôt discrète. Quatre pétitions contradictoires, de multiples tribunes dans la presse, deux missions sinon concurrentes, du moins parallèles, tout cela pour tenter de résoudre une crise lancée par (...) un amendement parlementaire ! (shrink)

Publié de 1899 à 1950, le Dictionnaire de théologie catholique a longtemps été considéré comme l’incarnation de positions doctrinales conservatrices. À parcourir les articles qui traitent en son sein des domaines et des méthodes de la théologie, comme les articles Fondamentale ou générale (théologie) du chanoine Albert Michel, Lieux théologiques d’Ambroise Gardeil, Salamanque (théologiens de) de Thomas Deman, Thomisme de Réginald Garrigou-Lagrange ou encore Théologie d’Yves Congar, force est de constater que le Dictionnaire de théologie catholique a en réalité (...) activement participé aux grands débats épistémologiques qui ont contribué à renouveler profondément le champ de la théologie catholique contemporaine. (shrink)

Dehumanisation is a puzzling phenomenon. Nazi propaganda likened the Jews to rats, but also portrayed them as ‘poisoners of culture’. In the Soviet Union, the Stalinist regime called opponents vermin, yet put them on show trials. During the Rwandan genocide, the Hutus identified the Tutsis with cockroaches, but nonetheless raped Tutsi women. These examples reveal tensions in the way in which dehumanisers perceive, portray and treat victims. Dehumanisation seems to require that perpetrators both deny and acknowledge the humanity of their (...) victims in certain ways. Several scholars have proposed solutions to this so-called ‘paradox of dehumanisation’ that question the usefulness of dehumanisation as a concept to explain genocidal violence, claim that dehumanisation is characterised by an unstable belief in the non-human essence of the dehumanised, or contend that dehumanisation revolves around a denial of metaphysical human status. The main aim of this article is to present a novel framework for theorising dehumanisation that offers a more straightforward solution to this paradox based on the idea that perpetrators deny their victims’ human standing in a moral sense without necessarily negating their biological human status or human subjectivity. The article illustrates this framework through examples drawn from Primo Levi’s memoirs of Auschwitz. (shrink)

Récit de la rencontre à Port-Royal-des-Champs en janvier 1655 entre Lemaistre de Sacy, théologien janséniste, et Pascal, jeune philosophe et savant reconnu. Sacy, soucieux de préserver la foi, proscrit la lecture et l'usage de la philosophie alors que Pascal trouve chez Epictète la grandeur de l'homme soumis à la volonté de Dieu et, chez Montaigne, la misère de l'homme submergé par l'incertitude.

La pensée eschatologique d'lsraël surgit et s'élabore au temps et sur les lieux de l'Exil, dans une population de personnes déplacées qui ont perdu leurs repères à leur passé et à leur terre. Elle inspire de rédiger un Livre pour redonner à ce peuple un lieu habitable, de lui restituer une histoire en lui transmettant des récits et des textes du passé réinterprétés par une vision d'avenir. Paradoxalement, l'espérance eschatologique se fait remémoration, historiographie. Faisant le deuil du passé en (...) le relisant, elle rend à nouveau possible l'histoire du peuple avec son Dieu, qui paraissait absent alors qu'il n'était que souffrant. Le « dernier jour » se profile dès le début de cette histoire, accomplissement inaugural, promesse d'un renouveau toujours possible. The eschatological thinking of Israel arose and was developed at the time and in the lands of the Exile. This took place in a population of displaced persons who had lost their connection with the past as well as their land. This thinking inspired them to compose a Book that would return a hospitable place and restore a history to them. This was done by the transmission of stories and texts reinterpreting the past, with a vision of the future. Paradoxically, eschatological hope became remembering, historiography. Burying the past through a rereading, hope again makes possible the history of a people with its God, who seemed absent while He was only suffering. The « Last Day » develops its profile from the start of this history, as an inaugural fulfilments, a renewal always possible. (shrink)

Cet ouvrage à la mémoire de Simon Lantieri, qui fut Maître-Assistant puis Maître de Conférence au département de philosophie de l'Université de Provence de 1964 à 1986, est l'occasion de marcher sur les traces d'un philosophe du " voyage " qui aimait écrire que " le parcours est toujours vécu comme plus important que l'espace parcouru " et chez qui le voyage n'était jamais recherche d'exotisme mais dialogue, échange sans fin avec les êtres, les choses, en vue d'une connaissance (...) qui soit aussi jouissance et quête d'un mieux vivre. Vingt-quatre contributions, dues à des universitaires et chercheurs tant français qu'étrangers, venus d'horizons très divers, sont ici réunies. Du questionnement incessant de l'œuvre valéryenne aux interrogations épistémologiques, esthétiques, historiques et philosophiques sur quelques lieux marquants du parcours intellectuel de Simon Lantieri, toutes témoignent du rayonnement profond exercé par l'homme sur tous ceux qui l'ont connu et aimé. (shrink)

En 1927, Sartre dépose à l’Ecole normale supérieure un mémoire sur l’image, qui vient enfin d’être publié. Il y défend déjà une des thèses centrales de L’Imagination et de L’Imaginaire, à savoir que l’image mentale n’est pas un tableau intérieur, la reproduction de sensations anciennes : c’est une création, un acte de liberté. Dans son mémoire, Sartre inscrit l’image dans la vie du corps et de l’esprit, d’une manière encore hésitante mais aussi très inventive, qui éclaire ses livres (...) ultérieurs sur l’image sans s’y laisser réduire.In 1927, Sartre submitted a dissertation to the Ecole normale supérieure about the Image, that has been published recently. Already in this work he outlines one of the central theses of L’Imagination and L’Imaginaire, namely that a mental image is neither an internal image, nor the reproduction of previously known sensations, but is a pure act of creation. In his dissertation, Sartre sets down in writing the image in the life of the body and the mind, in a hesitant yet very inventive manner. It helps us to understand his subsequent books concerning image without detracting from their originality. (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:diacritics 34.2 (2006) 3-13 [Access article in PDF] Biographical Illusion and Methodological Reality Leland De La Durantaye Pierre Bourdieu. Esquisse Pour Une Auto-Analyse. Paris: Raisons d'Agir, 2004. 1 Like his student and friend Nietzsche, Jacob Burckhardt often stressed the necessity for a scholar to work in solitude. Like Nietzsche, he also possessed a gift for acidic analogy and likened the world of academia to a group of dogs sniffing (...) one another.Few observers of the academic interactions of his time had such sharp senses as Pierre Bourdieu, and few have been as torn between solitary reflection and communal exchange. Trained by France's most elite academic institutions (such as the celebrated Parisian lycée Louis-le-Grand and the even more celebrated École Normale Supérieure), Bourdieu was grateful for the opportunities that this training afforded him. And he felt that this gratitude could best be repaid by submitting those elite academic institutions and their insular world to an unsparing critique, to unveiling the distance that separated their stated ideals from their real effects.Like Bergson and Jaurès, like Sartre and Aron, like Foucault and Derrida, Bourdieu studied that which was most difficult and most prestigious where it was most difficult and prestigious: philosophy at the École Normale Supérieure. Like those famous fellow alumni, he was a brilliant student, and like them, he longed to distinguish his personal vision from those around him. This led him to do something surprising, something that, despite their separate and significant dissatisfactions with the philosophy of their day, neither Bergson nor Sartre, neither Foucault nor Derrida ever did: he abandoned philosophy. He left what he saw as the intellectual royal road for the most pedestrian of paths—that of sociology.As he often reminded his readers, sociology was in a sorry state when he entered it. Both in academic appraisal and the popular imagination, it was considered dry and provincial. It was thought to have no true intellectual adventure in it—nothing of the ethnologist tramping through the rain forests of the Amazon, nothing of the lone philosopher working through the night on an opus to end metaphysics. It was laborious and abstract; it dealt in statistical generalities. Bourdieu repeatedly described sociology as "the pariah of disciplines."1 He had, however, a special mission for it in mind. [End Page 3]In Bourdieu's posthumous memoir Esquisse pour une auto-analyse, published in February 2004—two years after his death—by the small publishing house he helped found, Raisons d'Agir, he notes how, "a bit as a joke," he had often defined himself as "the leader of a liberation movement aiming to free the social sciences from philosophy's imperialism" [94].2 From early on in his career, he had wished to revolt against the "empire of the total philosopher"—an empire reigned over by, more than any other, Jean-Paul Sartre [cf. 25].3 Looking back upon this decisive period of his development, Bourdieu goes so far as to state that the shaping of his identity was done "against everything which the Sartrian enterprise represented for me" [37]. In historical accounts, Sartre is often given as counterfigure his friend and fellow normalien Raymond Aron. In his Esquisse, Bourdieu proposes a different, and less conventional, counterfigure for the imperial philosopher: the brilliant Austrian satirist and cultural critic Karl Kraus. Bourdieu notes the particular affection he had always felt for Kraus and attributes it to the latter's singular capacity for "critical reflectivenesss" [37]. Subtly, and appropriately, Bourdieu follows this remark with something that occurs nowhere else in his memoir: an epigram (the composing of which Kraus excelled in). Bourdieu writes: "there are a great many intellectuals who question the world, but there are very few intellectuals who question the intellectual world" [37]. The remark could not more compactly and precisely reflect what Bourdieu had aspired all his life to do: to excel in the art and science of questioning the intellectual world. 2 Leo Spitzer liked to cite Friedrich Gundolf's dictum "Methode ist Erlebnis" (method is lived experience). Nearing the end of his career... (shrink)

Cultural heritage can offer tangible and intangible traces of the past. A past that shapes cultural identity, but also a past from which one sometimes wishes to detach oneself and which nevertheless needs to be remembered, even commemorated. These themes of memory, history and oblivion are examined by the philosopher Paul Ricoeur in his work La mémoire, l’histoire, l’oubli. Inspired by these ideas, this paper analyses how they are closely linked to cultural heritage. Heritage serves as a support for (...) memory, even if it can be mishandled, which in turn can affect heritage policies. Memory and heritage can be abused as a result of wounds from the past or for reasons of ideological manipulation or because of a political will to force people to remember. Furthermore, heritage, as a vehicule of memory, contributes to historical knowledge, but can remain marked by a certain form of subjectivism during the heritage and conservation operation, for which heritage professionals are responsible. Yet, the responsibility for conserving cultural heritage also implies the need to avoid any loss of heritage, and to fight against oblivion. Nonetheless, this struggle cannot become totalitarian, nor can it deprive the community of a sometimes salutary oblivion to its own identity construction. These theoretical and philosophical concepts shall be examined in the light of legal discourse, and in particular in Belgian legislation regarding cultural heritage. It is clear that the shift from monument to heritage broadens the legal scope and consequently raises the question of who gets to decide what is considered heritage according to the law, and whether there is something such as a collective human right to cultural heritage. Nonetheless, this broadening of the legislation extends the State intervention into cultural heritage, which in turn entails certain risks, as will be analysed with Belgium’s colonial heritage. (shrink)

Avec le Memoire sur la decomposition de la pensee, ecrit en 1804 et couronne par l'Institut en 1805, on a a faire au premier expose complet de la philosophie biranienne constituee. Maine de Biran a pris la pleine mesure des implications de sa theorie du fait primitif, et s'emploie a les faire valoir dans toute leur originalite. Nous publions ici pour la premiere fois dans son integralite le memoire couronne, et nous le faisons suivre de la version remaniee durant l'annee (...) 1805, et laissee inachevee par l'auteur. La Decomposition de la pensee est precedee du Memoire sur les rapports de l'ideologie et des mathematiques, redige a la demande de Cabanis dans le dernier trimestre de 1802. (shrink)

Les textes rassembles ici marquent un tournant decisif de la philosophie biranienne: apres avoir developpe sa pensee dans les Memoires couronnes (tomes II, III, IV, VI), Maine de Biran, revenant sur ses pas, estime qu'il a laisse sans solution les problemes de la metaphysiques classiques. Il s'efforce d'y repondre a partir de son propre point de vue et elabore a cet effet ses theories de la croyance et de l'absolu: l'etre ne se reduit pas au phenomene qui le manifeste; etre, (...) ce n'est pas etre percu. C'est dans les Rapports des sciences naturelles avec la psychologie que Biran traite pour la premiere fois ces questions de maniere detaillee, ce qui l'oblige a reprendre sa distinction du sujet et de l'objet, et a revoir sa critique de Condillac et des cartesiens. On trouvera aussi dans ce volume plusieurs opuscules de la meme epoque abordant ces questions, et notamment des discours prononces a la societe philosophique qu'il animait alors. (shrink)

Chez les prédécesseurs de Thomas, l’aumône corporelle de la sépulture semblait devoir se résoudre dans l’aumône spirituelle de la prière en faveur du défunt, par l’avertissement que procure ce signe qu’est le tombeau. Thomas lui-même recueille cette tradition dans le Scriptum super Sententiis, mais l’infléchit notablement dans la Somme : elle est un acte de piété à l’adresse du corps lui-même, prenant le relai de l’affection, proprement humaine, que le défunt avait de sa propre chair.

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:Eichmann, Empathy, and LolitaLeland de la DurantayeISometime in late 1960 or early 1961 Adolf Eichmann, jailed and awaiting trial in Jerusalem, was given by his guard a copy of Vladimir Nabokov's recently published Lolita, as Hannah Arendt puts it, "for relaxation." After two days Eichmann returned it, visibly indignant: "Quite an unwholesome book"—Das ist aber ein sehr unerfreuliches Buch—he told his guard. 1 Though we are not privy to, (...) and nor does Arendt speculate upon this officer's intentions, it is difficult to imagine that they were limited to procuring Eichmann a little "relaxation." The tale of a homicidal madman writing under observation and awaiting a trial that will consign him either to death or prolonged imprisonment—which fate spares him by felling him with a heart attack—could hardly have been very relaxing for someone at that moment writing his own memoirs and himself awaiting a trial with similar stakes.We might imagine other intentions on the part of Eichmann's guard. Could the gesture have been ironic? Or was it motivated by a dark curiosity—something of the order of an experiment? The sulphurous halo of Nabokov's book was still burning brightly in the popular consciousness of 1960. 2 Might Eichmann's guard have seen Lolita as a sort of litmus test for radical evil, and wanted to see whether the real-life villain—he who impassively organized the transport towards certain death of countless innocents—would coldly, even gleefully, approve the various and vile machinations of Nabokov's creation?This is all only speculation. In Arendt's account, she congratulates Eichmann for his indignation and moves on to other matters. In any event, given Eichmann's radical conventionality one could hardly imagine him liking—or even very well understanding—much of the book. As [End Page 311] Eichmann himself avowed, during his adult life he had read only two books, one of them being Theodor Herzl's The Jewish State. But whatever the motivations of Eichmann's guard, whatever Eichmann's degree of comprehension, and whatever congratulations Eichmann might have deserved for his disgust, the incident raises a question for the study of Nabokov's finest work which has yet to be answered.IIBefore turning to this question, let us remain with Arendt and her notorious reader for a moment. Arendt notes elsewhere that it appeared to her that Eichmann was nearly "aphasic." She comments that, "when he did succeed in constructing a sentence of his own, he repeated it until it became a cliché," and that, "his inability to speak was closely connected with an inability to think, namely, to think from the standpoint of somebody else." Arendt offers here nothing less than a definition of thought itself. "To think" is glossed ("... namely") by Arendt as, "to think from the standpoint of someone else." Though as a definition of thought, it is hardly impressive, it nevertheless expresses something essential about Arendt's conception of thought and thinking. (3) In her view, thought is to be placed under the sign of intellectual empathy, under the sign of living in the strangeness and wonder of another's world. (Though Arendt does not mention the connection, both the language she wrote Eichmann in—English—and her native one—German—make special provision for such a sense, as he or she who is "thoughtless" is not her or she who is incapable of some form of cognition or calculation, as "thoughtless" people can indeed be very clever and very clever people have been capable of great "thoughtlessness.")Thought is thus a communal, not individualistic, thing. 4 This point is important as, though Adolf Eichmann was unlikely to have seen much of himself in the irreverent and urbane genius of Nabokov's Humbert Humbert, nor in the latter's strange eloquence, Eichmann the man and Humbert the character of the first part of the novel (to leave the repenting Humbert of the book's last pages out for the moment), share an essential trait. What Eichmann the man shares with Nabokov's literary creation is the inability or unwillingness "to think from the standpoint of somebody else." The evil they share is the... (shrink)

Les textes que nous reproduisons dans ce volume ont ete rediges entre 1792 et 1798. Ce sont les premiers ecrits philosophiques de Maine de Biran, jalonnant une pensee qui se forme peu a peu, avant d'aboutir a un premier resultat, le memoire intitule Influence de l'habitude sur la faculte de penser, dont la redaction commence vers la fin 1799, le sujet ayant ete mis au concours le 6 octobre par l'Institut. Tous les textes regroupes dans ce volume appartiennent a cette (...) periode de formation, qui doit beaucoup aux evenements de la Revolution. Sont ici presentes quatre periodes: 1792, 1793-1795, 1797 et 1798, entre lesquelles, d'ailleurs, on ne peut discerner aucune difference doctrinale marquante, aucune evolution significative dans la pensee, sinon, parfois, un deplacement des centres d'interets. (shrink)