Dans ce livre, l’auteur élabore une critique de la notion de « banalité du mal » forgée par Hannah Arendt à partir du procès Eichmann en vue d’expliquer les crimes de masse. En reconnaissant, certes, que la banalité du mal est une formule qui a le mérite d’affirmer la dimension humaine du mal extrême « par opposition à l’idée de l’indicible d’un mal absolu et transcendant » (p. 117), Isabelle Delpla la qualifie néanmoins de « faux concept ». (...) Del.. (shrink)

Seria a conjectura de uma sociedade de ateus, de Pierre Bayle, uma experiência de pensamento liberal, visando separar política e religião? Uma tal interpretação pode se apoiar sobre a relativa proximidade do texto com a Fábula das Abelhas de Mandeville. Ela é, porém, errônea: aquela conjectura baseia-se em um método cético, histórico e crítico que desafia o princípio mesmo das experiências de pensamento. Tampouco a separação do religioso e do político se basearia em uma argumentação liberal.

Les justifications a priori ou pragmatiques des normes rationnelles d’interprétation, comme le principe de charité, placent l’interprétationnisme devant un dilemme : soit échouer à justifier ces normes, soit les rendre inutiles et impertinentes par cette justification même. Les justifications a priori du principe de charité, proposées par Davidson, reposent sur un retour implicite à l’analycité et à une forme de détermination du sens incompatibles avec la position interprétationniste. La même critique s’applique à la justification pragmatique de ces normes opérée par (...) Dennett. L’usage pragmatique du mythe de la rationalité suppose d’accorder une valeur de norme à ce qui marche. Mais ériger les maximes pragmatiques de l’interprète en critères, au lieu d’en faire de simples guides, sape l’intelligibilité et la validité des principales thèses de Quine sur l’indétermination de la traduction et l’inscrutabilité de la référence. L’extension pragmatique du principe de charité pour pallier une indétermination, absente en pratique, est dès lors superfétatoire et infondée.In attempting to provide a priori or pragmatic justifications for rational norms of interpretation, such as the principle of charity, interpretationism faces the dilemma of having to choose between failing to justify those norms or making them useless and irrelevant by this very justification. Davidson’s a priori justification of the principle of charity relies on an implicit return to analyticity and to a form of determinacy of meaning, which are incompatible with the interpretationist stance. The same critique applies to Dennett’s pragmatic justification of these norms. The pragmatic use of the myth of rationality presupposes taking what works as constituting a norm. But treating the interpreter’s pragmatic maxims as norms, and not simply as guides, undermines the intelligibility and validity of Quine’s main thesis on the indeterminacy of translation and the inscrutability of reference. A pragmatic extension of the principle of charity aiming at compensating for indeterminacy, absent in practice, is therefore superfluous and unfounded. (shrink)

Écrire un livre sur les fondements empiriques de la signification qui reprenne la question tant débattue de la critique de l'analycité, de la traduction radicale et de l'indétermination de la traduction, d'un point de vue éclairant, précis, et renouvelé à bien des égards, est la gageure que relève Martin Montminy avec son excellent livre Les fondements empiriques de la signification. La thèse simple mais convaincante de l'auteur est que la critique de l'analycité et de la distinction entre analytique et synthétique, (...) comme critique de toute approche normative de la signification, est la voie d'entrée, le fil directeur et l'argument central des différentes thèses de Quine sur l'épistémologie naturalisée, le holisme épistémologique et l'indétermination de la traduction. C'est par ce biais qu'il défend une approche empirique de la signification liant toute théorie sémantique à des données empiriques en principe accessibles à un observateur. Par ce fil directeur, Montminy, dans une argumentation toujours claire et explicite, offre à la fois une introduction pédagogique au. (shrink)

Alors que le Tribunal de Nuremberg n’avait pas traité spécifiquement des crimes sexuels ou du genre des victimes, depuis une vingtaine d’années, l’évolution du droit international, notamment pénal, a été marquée par une prise en compte de la dimension sexuée des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et des génocides. Les tribunaux pénaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), celui pour le Rwanda (TPIR) et la Cour pénale internationale (CPI) ont porté une attention particulière aux violences sexuelles et aux femmes victimes (...) de guerre. Pourtant les femmes ne sont pas dans une simple relation binaire aux lois de la guerre, en position de victimes (potentielles) ou d’actrices (moins probables) de leurs violations. Elles peuvent avoir d’autres rôles d’actrices de leur élaboration ou application, à titre d’enquêtrices, procureures, avocates ou juges, témoins ou expertes. Cet état de la recherche considérera d’abord les tribunaux internationaux comme producteur et médium de la recherche sur les femmes et les lois de la guerre. Il envisagera ensuite la diversité des figures féminines, sujets ou objets de ce droit et de cette justice : juristes, criminelles, victimes ou combattantes. Significativement, des questionnements semblables se retrouvent dans ces différents cas : la « féminité » est-elle un facteur explicatif spécifique ou finalement secondaire, un stéréotype à déconstruire? Y a-t-il une continuité entre temps de paix et temps de guerre dans le rapport des femmes à la violence criminelle? La limitation des rôles féminins est-elle le produit d’un droit international étatique ou l’expression plus large d’une domination masculine dans les pratiques guerrières? (shrink)

Préambule et hypothèsesL’hypothèse qui prévalait à l’organisation de cette rencontre transdisciplinaire, réunissant des philosophes, des historiens, des spécialistes de géostratégie et d’histoire militaire, mais aussi des acteurs des guerres récentes (militaires ou victimes de la « barbarisation de la guerre »), était de remettre en question l’idée d’un lien de dépendance logique ou d’un lien de causalité direct, souvent établi, entre l’« humanisation » et la « barbarisation » de la guerre, l..

Dans ce livre, l’auteur élabore une critique de la notion de « banalité du mal » forgée par Hannah Arendt à partir du procès Eichmann en vue d’expliquer les crimes de masse. En reconnaissant, certes, que la banalité du mal est une formule qui a le mérite d’affirmer la dimension humaine du mal extrême « par opposition à l’idée de l’indicible d’un mal absolu et transcendant » (p. 117), Isabelle Delpla la qualifie néanmoins de « faux concept ». (...) Del... (shrink)

Dans ce livre, l’auteur élabore une critique de la notion de « banalité du mal » forgée par Hannah Arendt à partir du procès Eichmann en vue d’expliquer les crimes de masse. En reconnaissant, certes, que la banalité du mal est une formule qui a le mérite d’affirmer la dimension humaine du mal extrême « par opposition à l’idée de l’indicible d’un mal absolu et transcendant » (p. 117), Isabelle Delpla la qualifie néanmoins de « faux concept ». (...) Del.. (shrink)

Isabelle Delpla a écrit une étude critique riche et généreuse de mon ouvrage Les fondements empiriques de la signification. Cette étude regorge d’analyses fines et de critiques subtiles des positions que je défends. Son titre défaitiste ne m’apparaît toutefois pas motivé, et je vais montrer pourquoi ses principales attaques échouent.

Depuis qu'elles existent, les sciences dites exactes se prétendent différentes des autres savoirs. Comment comprendre cette prétention? Faut-il, à la manière des épistémologues anglo-saxons ou de Karl Popper, tenter d'identifier les critères qui la justifient? Peut-on, suivant le modèle nouveau des études sociales des sciences, y voir une simple croyance? Ce livre propose un dépassement fructueux de l'opposition, apparemment irréconciliable, entre ces deux approches des sciences. Et si la tension entre objectivité scientifique et croyance était justement constitutive des sciences, enjeu (...) des pratiques inventées et réinventées par les scientifiques? Réussir à parler des sciences avec humour, sans en faire un objet de vénération, ni de dénonciation, en restant au plus proche de la passion des scientifiques, tel est ici le pari d'Isabelle Stengers. Mais ce livre ne se limite pas à un discours sur les sciences. Il s'agit bien plutôt de prolonger l'histoire de leur invention. Comment comprendre les liens multiples entre la science et les pouvoirs qui la mobilisent aujourd'hui? Comment concevoir les rapports entre science, expertise et démocratie? La nouveauté de L'invention des sciences modernes est de faire de ces différents problèmes intellectuels, pratiques et politiques les enjeux du processus par où pourrait s'inventer et se renouveler l'identité même des sciences. (shrink)

Alfred North Whitehead has never gone out of print, but for a time he was decidedly out of fashion in the English-speaking world. In a splendid work that serves as both introduction and erudite commentary, Isabelle Stengersâe"one of todayâe(tm)s leading philosophers of scienceâe"goes straight to the beating heart of Whiteheadâe(tm)s thought. The product of thirty yearsâe(tm) engagement with the mathematician-philosopherâe(tm)s entire canon, this volume establishes Whitehead as a daring thinker on par with Gilles Deleuze, Felix Guattari, and Michel Foucault. (...) Reading the texts in broadly chronological order while highlighting major works, Stengers deftly unpacks Whiteheadâe(tm)s often complicated language, explaining the seismic shifts in his thinking and showing how he called into question all that philosophers had considered settled after Descartes and Kant. She demonstrates that the implications of Whiteheadâe(tm)s philosophical theories and specialized knowledge of the various sciences come yoked with his innovative, revisionist take on God. Whiteheadâe(tm)s God exists within a specific epistemological realm created by a radically complex and often highly mathematical language. âeoeTo think with Whitehead today,âe Stengers writes, âeoemeans to sign on in advance to an adventure that will leave none of the terms we normally use as they were.âe. (shrink)

This memorial to Latour is not an appraisal of his fifty-year research career but the report of a traveling companion with a story to share about the apparent lack of continuity, the sudden, unapologetic, unprincipled changes of position, with which he surprised or scandalized his colleagues and readers. In the first place, was he a sociologist, an anthropologist, a philosopher? Though he did not make lasting commitments of that kind, he did make deeper ones that did not change—above all, never (...) to explain anything in terms of something more general and, thus, never to accept the position of judge. To follow Latour's problematic changes—sometimes referred to as his “versatility”—demands that we follow the changes of the very terms of the problems that his basic commitment bound him to confront. From the 1980s, when his work dealt with technoscientific progress, to the years of his growing concern with political ecology, and finally to his recognition of the oncoming climate chaos, dizzying leaps were entailed by his resistance to the temptation of judging. Involved in, but never the cause of, various of his leaps, Stengers describes her friend as responding, perforce, to changing times, rather than as behaving like a theorist thinking mainly of his image, reputation, and career. (shrink)

The article is built in twelve remarks posing and arguing the “choice of not to”: not to enter the systematics of Joas’ essay and Joas’ thought about what he conceives as “the powers of the sacred”. The discussion is based on the introduction to the book and the preface to its French translation, remaining in a multidisciplinary references field, external to the Joasian systematics. It is not about the terms of the debate, nor about the debate concerning the Weber’s concept (...) of disenchantment and its reception. On the contrary, all along the threshold pages of Joas’ essay, the argument consolidates its discussing exteriority, without seeking or claiming to invalidate Joas’ thesis. The choice of not to, as a way of thinking attempted here, is closer to the Taubesian “discordant accord” figure, than that of the Weberian “elective attraction”, which, moreover, Joas takes over in his own way. What is at stake is not to subscribe to the anachronistic invalidation of a modern self-understanding that was effective, which indeed does not solve the question of thinking how it is outdated today. It is also not to subscribe to think the extreme effective plurality of the religions on the bases of two unifying notions, the political and the (in fact too particular) notion of “sacred”. (shrink)

En ce XXe siècle, où la physique s'est identifiée à la science révolutionnaire par excellence, l'œuvre passionnée d'Ilya Prigogine constitue une singulière anomalie. Anormale parce qu'elle prend le parti du monde des phénomènes physiques contre le pouvoir de la théorie, jugé abusif ; mais anormale aussi par sa longue obstination à une époque où la rapidité fait foi. Le combat avait commencé au début des années soixante, sur un mode mineur : Prigogine demandait à ses collègues de reconnaître qu' " (...) il y a certainement une signification physique profonde dans l'équation de Boltzman ". Thèse apparemment bien légitime : l'équation de Boltzmann permet de décrire avec succès le comportement de non-équilibre des gaz dilués. Mais thèse iconoclaste : car, depuis que la croissance de l'entropie a été renvoyée aux seules probabilités, le comportement de non-équilibre n'est plus sensé autoriser la moindre " signification profonde ". Raconter l'histoire de ce combat, comme le fait Isabelle Stengers dans ce livre, revient à interroger les lois fondamentales sous l'angle du lien entre théorie, valeur et obligation. En effet, sans ce lien, ni la position de Prigogine ni celle des physiciens contre qui il va chercher des arguments toujours plus puissants ne sont intelligibles. L'auteur montre que ce lien permet d' " inventer " des problèmes : Il y a Prigogine qui oppose ainsi des lois nouvelles, les " lois du chaos ", au déterminisme absolu des lois fondamentales de la physique. La physique est habitée par la passion de la loi, mais la manière dont cette passion est ici réinventée pourrait ouvrir de nouvelles voies, vitales pour une " écologie des pratiques ". Serait-il possible que le physicien ne se présente plus comme celui par qui s'opère la fascinante découverte des lois de la nature? Serait-il possible de célébrer avec lui l'extraordinaire aventure que constitue l'invention d'un objet capable de dicter la manière dont il doit être décrit? (shrink)

La vie a-t-elle émergé de la matière? Et dans ce cas, comprendre le vivant signifie-t-il le réduire à un ensemble particulier d'interactions physico-chimiques? Et comprendre l'expérience psychique, est-ce la réduire à l'activité de populations neuronales enchevêtrées? Le premier visage proposé par la question de l'émergence de la vie est celui de l'affrontement entre les conquérants de la réduction et les défenseurs de la différence qualitative entre le tout et ses parties. Visage polémique, affichant l'arrogance et les prétentions qui dominent l'écologie (...) des pratiques scientifiques. Avec le thème de l'auto-organisation, l'émergence propose aujourd'hui d'autres visages, plus avenants, car ils annoncent un intérêt nouveau, orienté vers l'exploitation des propriétés en vérité très singulières que l'apparition et l'évolution des vivants pourraient avoir requis de la matière. Une approche pacifique de la question de l'émergence est-elle désormais possible? Ou s'agit-il là d'une opération de pacification, menée à l'encontre de belligérants naïfs par des tiers qui en savent plus? Les différents visages de l'émergence expriment les différents types de liens qui existent ou pourraient s'inventer entre pratiques scientifiques, entre constructeurs de modèles et praticiens de terrain. Mais les protagonistes de la question de l'émergence, qu'ils entendent la réduire, à la manière des sociobiologistes, ou en célébrer la complexité innovante, ne peuvent s'empêcher de rêver, de spéculer sur la possibilité d'une approche enfin scientifique qui permettrait de nous comprendre nous-mêmes et de comprendre les enjeux de nos histoires. Isabelle Stengers prend ici le risque d'accepter que cette composante spéculative est irrépressible. Mais l'enjeu est alors de reconnaître les situations où la spéculation change de nature, parce que les pratiques scientifiques s'y adressent à ces questions posées par d'autres, et qu'elles obligent à une rencontre avec d'autres pratiques humaines, modernes et non-modernes. (shrink)

Pourquoi les sciences modernes n'avancent-elles que sur le mode guerrier - guerre du scientifique contre ses concurrents, guerre du savant contre le " charlatan ", guerre du " nouveau " contre l' " ancien "? Pourquoi ces sciences sont-elles présentes parmi nous sous le jour le plus faux : triomphe d'un savoir enfin objectif, neutre et désintéressé, produit par une démarche méthodique, humble et sereine? Et pourquoi, lorsque les scientifiques osent dire leurs rêves et leurs ambitions, est-ce si souvent la (...) spéculation arrogante, le mépris et la polémique qui trouvent à s'exprimer? Les savoirs modernes sont aujourd'hui habités par une obsession de la différenciation. Et cette obsession de la différence à rappeler, de l'opposition à maintenir, entre objectivité scientifique et savoirs subjectifs, les voue à exister sur le mode de la guerre généralisée, guerre défensive ou offensive de chacun contre les autres, guerre de tous contre ce qu'ils s'accordent à disqualifier en tant que simple opinion. Est-il possible de civiliser les savoirs modernes, d'inventer entre eux et avec nous un régime de coexistence pacifique? Est-ce possible, sans leur demander de renoncer aux rêves et aux passions qui les font exister, sans exiger qu'ils se soumettent, au nom de cette paix à établir, à un quelconque tribunal distribuant les droits et les devoirs de chacun? C'est pour construire une réponse à cette question qu'Isabelle Stengers tente ici une démarche tout à la fois de diagnostic et de pronostic. Car il s'agit tout aussi bien de comprendre les valeurs que font exister les sciences, que de risquer un pari sur un avenir possible où ces valeurs seraient activement dissociées du pouvoir de disqualifier. Le projet d'une mise en culture des sciences n'a rien à voir, alors, avec un quelconque supplément d'âme, ou une meilleure diffusion des connaissances scientifiques. Pour Isabelle Stengers, il passe par la construction de ce qu'exigerait une véritable écologie des pratiques, modernes et non modernes. (shrink)

La 4e de couverture indique : "Si la philosophie la plus contemporaine s'articule autour de la critique de la représentation et dénonce dans la métaphysique classique la volonté d'unir en un seul concept (celui de "représenter") la multiplicité des dimensions de la pensée, elle tend parfois à négliger le fait que cette assomption de la représentation fut souvent accompagnée de sa remise en question. L'idéalisme allemand est l'un des moments de la crise de la représentation, l'une des figures les plus (...) radicales de sa critique. C'est, sur la base d'une étude de la philosophie de Fichte, ce que cet ouvrage vise à démontrer. En effet, Fichte substitue à la pensée comme représentation (Kant), la pensée comme acte, à la notion de connaissance, celle de savoir, à la notion de figuration, celle de réflexion. Ce modèle de la réflexion a ceci de spécifique que le problème, qui préside à son élaboration n'est pas, comme dans la philosophie classique de la subjectivité, de savoir comment le sujet peut revenir sur lui-même, mais comment le philosophe peut dire ce qu'il dit sans se contredire en le disant. Cette question du statut du discours du philosophe et la nécessité, pour lui, de dégager, dans tout ce qu'il dit, la forme et l'instance de son dire explique les thèmes les plus marquants de la doctrine de la science (acte, savoir et infini), la structure - totalement inédite - de son argumentation et en garantit la cohérence ; cohérence tant entre les différentes versions de la doctrine de la science qu'entre cette doctrine et les disciplines particulières (éthique, droit, religion). Dépasser la dimension traditionnellement spéculaire de la pensée et, pour ce faire, passer de la connaissance au savoir, de la validité objective à la vérité réflexive, de l'objectivation qui limite à la raison qui infinitise, tel est donc le sens de cette philosophie qu'il devient loisible de comparer aux figures les plus actuelles de la critique de la représentation.". (shrink)

Au début de ce siècle, les atomes ont enfin conquis droit de cité à l'intérieur de la physique. Leur foule désordonnée, les évènements multiples dont ils sont les acteurs, renvoient aux apparences les lois classiques de la physique. Le monde s'est peuplé et le peuple des atomes semble rebelle à la loi. Et pourtant, quelques années plus tard, ce peuple rebelle est devenu silencieux. La loi règne à nouveau, et elle descend en ligne directe de la plus étonnante des créations (...) de la physique mathématique, la mécanique quantique. Moment de triomphe ou moment de désarroi? Car tout se passe comme si, soudain, les physiciens avaient perdu l'accès à ce qu'ils appelaient réalité, comme si tout savoir portant sur cette réalité devait être reconnu comme irrémédiablement factice. La loi règne, certes, mais dans le silence, une coupure infranchissable venant, semble-t-il séparer le langage que nous devons utiliser pour décrire la réalité et la vérité indicible de cette réalité. Le réel est voilé. La tragédie de la mécanique quantique a fait l'objet de mille et une controverses qui semblent témoigner que la physique, ici, est confrontée à des questions proprement philosophiques : la réalité est-elle connaissable? Voire, " existe-t-elle-en soi "? Mais une autre hypothèse peut être proposée, qui permettrait de transformer en comédie non dénuée d'humour l'ironie tragique d'un rêve dont l'accomplissement final entraîne la destruction. Car les questions d'apparence philosophique et le renoncement ascétique auxquels la mécanique quantique semble appeler les physiciens traduisent peut être d'abord et avant tout les moyens que ceux-ci ont utilisés pour faire faire le monde événementiel et tumultueux dont ils avaient gagné l'accès, pour transmuter en harmonie mathématique le bruit des atomes. (shrink)

As intergenerational interactions increase due to an ageing population, the study of emotion-related responses to the elderly is increasingly relevant. Previous research found mixed results regarding affective mimicry – a measure related to liking and affiliation. In the current study, we investigated emotional mimicry to younger and older actors following an encounter with a younger and older player in a Cyberball game. In a complete exclusion condition, in which both younger and older players excluded the participant, we expected emotional mimicry (...) to be stronger for younger vs. older actors. In a partial inclusion condition, in which the younger player excluded while the older player included the participant, we predicted that the difference in player behaviour would lead to a difference in liking. This increased liking of the older interaction partner should reduce the difference in emotional mimicry towards the two different age groups. Results revealed more mimicry for older actors following partial inclusion especially for negative emotions, suggesting inclusive behaviour by an older person in an interaction as a possible means to increase mimicry and affiliation to the elderly. (shrink)

Biobanks correspond to different situations: research and technological development, medical diagnosis or therapeutic activities. Their status is not clearly defined. We aimed to investigate human biobanking in Europe, particularly in relation to organisational, economic and ethical issues in various national contexts. Data from a survey in six EU countries were collected as part of a European Research Project examining human and non-human biobanking. A total of 147 institutions concerned with biobanking of human samples and data were investigated by questionnaires and (...) interviews. Most institutions surveyed belong to the public or private non-profit-making sectors, which have a key role in biobanking. This activity is increasing in all countries because few samples are discarded and genetic research is proliferating. Collections vary in size, many being small and only a few very large. Their purpose is often research, or research and healthcare, mostly in the context of disease studies. A specific budget is very rarely allocated to biobanking and costs are not often evaluated. Samples are usually provided free of charge and gifts and exchanges are the common rule. Good practice guidelines are generally followed and quality controls are performed but quality procedures are not always clearly explained. Associated data are usually computerised. Biobankers generally favour centralisation of data rather than of samples. Legal and ethical harmonisation within Europe is considered likely to facilitate international collaboration. We propose a series of recommendations and suggestions arising from the EUROGENBANK project. (shrink)

In the wake of the 2008 global financial crisis, an important conceptual battleground for democratic theorists ought to be, it would seem, the capitalist firm. We are now painfully aware that the typical model of government in so-called investor-owned companies remains profoundly oligarchic, hierarchical, and unequal. Renewing with the literature of the 1970s and 1980s on workplace democracy, a few political theorists have started to advocate democratic reforms of the workplace by relying on an analogy between firm and state. To (...) the extent that a firm is an organization comparable to the state, it too ought to be ruled along democratic lines. Our paper tests the robustness of the analogy between firm and state by considering six major objections to it: the objection from a difference in ends, the objection from shareholders’ property rights, the objection from worker’s consent, the objection from workers’ exit opportunities, the objection from workers’ expertise, and the objection from the fragility of firms. We find all of these objections wanting. While the paper does not ambition to settle the issue of workplace democracy at once, our goal is to pave the way for a more in-depth study of the ways in which firms and states can be compared and the possible implications this may have for our understanding of the nature of managerial authority and the governance of firms. (shrink)

The paper provides a new critical perspective on the propensity interpretation of fitness, by investigating its relationship to the propensity interpretation of probability. Two main conclusions are drawn. First, the claim that fitness is a propensity cannot be understood properly: fitness is not a propensity in the sense prescribed by the propensity interpretation of probability. Second, this interpretation of probability is inessential for explanations proposed by the PIF in evolutionary biology. Consequently, interpreting the probabilistic dimension of fitness in terms of (...) propensities is neither a strong motivation in favor of this interpretation, nor a possible target for substantial criticism. (shrink)

Based on an extensive review of the literature and field surveys, the paper proposes a conceptualization and operationalization of corporate citizenship meaningful in two countries: the United States and France. A survey of 210 American and 120 French managers provides support for the proposed definition of corporate citizenship as a construct including the four correlated factors of economic, legal, ethical, and discretionary citizenship. The managerial implications of the research and directions for future research are discussed.

Recent years have seen a notable increase in the production of scientific expertise by large multidisciplinary groups. The issue we address is how reports may be written by such groups in spite of their size and of formidable obstacles: complexity of subject matter, uncertainty, and scientific disagreement. Our focus is on the International Panel on Climate Change, unquestionably the best-known case of such collective scientific expertise. What we show is that the organization of work within the IPCC aims to make (...) it possible to produce documents that are indeed expert reports. To do so, we first put forward the epistemic norms that apply to expert reports in general, that is, the properties that reports should have in order to be useful and to help decision-making. Section 2 claims that these properties are: intelligibility, relevance and accuracy. Based on this analysis, section 3 points to the difficulties of having IPCC reports indeed satisfying these norms. We then show how the organization of work within the IPCC aims at and to a large extent secures intelligibility, relevance and accuracy, with the result that IPCC reports can be relied on for decision-making. Section 4 focuses on the fundamentals of IPCC’s work organization--that is, division of labour within the IPCC--while section 5 investigates three frameworks that were introduced over the course of the functioning of the IPCC: the reviewing procedure of IPCC reports, the language that IPCC authors use to express uncertainty and the Coupled Model Intercomparison Project. Concluding remarks are offered in section 6. (shrink)

Concerned with the interplay between science, society, and power, Isabelle Stengers offers a unique perspective on the power of scientific theories to modify society, and vice versa. 9 diagrams.

This paper demonstrates how argumentation schemes can be used in decision support systems that help clinicians in making treatment decisions. The work builds on the use of computational argumentation, a rigorous approach to reasoning with complex data that places strong emphasis on being able to justify and explain the decisions that are recommended. The main contribution of the paper is to present a novel set of specialised argumentation schemes that can be used in the context of a clinical decision support (...) system to assist in reasoning about what treatments to offer. These schemes provide a mechanism for capturing clinical reasoning in such a way that it can be handled by the formal reasoning mechanisms of formal argumentation. The paper describes how the integration between argumentation schemes and formal argumentation may be carried out, sketches how this is achieved by an implementation that we have created and illustrates the overall process on a small set of case studies. (shrink)

"Isabelle Stengers presents us with a new way of understanding a remarkably diverse range of sciences and their relation to a material and living world. Playing with a position both inside the practices that constitute and transform science and outside the sciences as their mode of conceptualization, Stengers explores the limits, constraints, and inventions that fuse modern science and contemporary society." Elizabeth Grosz --.

This study brings together the analysis of a magazine for children published in a mass-circulation newspaper in a poor industrialized country. Based on a comprehensive survey of articles popularizing science, technology and health topics printed in Notícias Miudinho between 1924 and 1933, this paper intends to show how this publication tuned in with the on-going Portuguese political and educational agenda, while highlighting the idiosyncrasies of the networks involved in the publication of the magazine. In addition, and based on the analysis (...) of the magazine’s mail section, this paper questions historiographic claims about the reduced impact of the Republican education programme. At the same time, this essay intends to contribute to the discussion on the historicity of ‘popular science’ while putting in evidence the importance of understanding the particularities of the actors and networks involved locally to grasp the full extent to which science culturally permeates, mirrors and models society worldwide. (shrink)

Shavelson et al. (2023) identify an important problem in their Target article: a significant number of terminally ill patients with impaired motor function are wrongfully excluded from receiving ai...