Semiotic square and the interpretation of myths. Greimas’ semiotic square is built upon the hypothesis that the concept of elementary structure of signification is operational only if subjected to a logical interpretation and formulation. However, Greimas’ commentaries on that model are questionable. On the one hand, he asserts that logical nature of the connection between any two terms, s1 and s2, is undetermined; on the other hand, he provides the relations s1 – non s1, s2 – non s2, s1 – (...) non s2 and s2 – non s1 with a logical status. Now, since these two statements are inconsistent, a choice must be made: either these four relations have a logical significance, and then the semiotic square is a logical square, so that s1 – s2 has to be interpreted as an incompatibility relation; or s1 – s2 has no logical meaning, and then not only the status of the other relations given in the model is not logical either, but also the simple fact of applying negation to the terms s1 ands2 is meaningless.That dilemma follows from an argument, that Greimas has laid down as a principle, under which linguistic communication depends on the existence of a deep level (or immanent level) of the significance, that is supposed to precede its manifestation in speech. If, conversely, we assume that significance is produced at discursive level, and that consequently the patterning of linguistic codes relies on what could be called a semantic sedimentation process, which comes out from linguistic activity, there is no more dilemma.Such a thesis, which implies that the elementary structure of signification must be seen as the schematization by the describer of speakers’ mental activity, leads to a point of view inversion. Nevertheless, the two conditions which, according to Greimas, are required for catching the meaning are still relevant, except that, contrary to Greimas’ opinion, they now apply at the speech level: two discursive units can be opposed if they simultaneously include a common feature which join them, and a distinguishing feature which disjoin them. (shrink)

Semiotic square and the interpretation of myths. Greimas’ semiotic square is built upon the hypothesis that the concept of elementary structure of signification is operational only if subjected to a logical interpretation and formulation. However, Greimas’ commentaries on that model are questionable. On the one hand, he asserts that logical nature of the connection between any two terms, s1 and s2, is undetermined; on the other hand, he provides the relations s1 – non s1, s2 – non s2, s1 – (...) non s2 and s2 – non s1 with a logical status. Now, since these two statements are inconsistent, a choice must be made: either these four relations have a logical significance, and then the semiotic square is a logical square, so that s1 – s2 has to be interpreted as an incompatibility relation; or s1 – s2 has no logical meaning, and then not only the status of the other relations given in the model is not logical either, but also the simple fact of applying negation to the terms s1 ands2 is meaningless.That dilemma follows from an argument, that Greimas has laid down as a principle, under which linguistic communication depends on the existence of a deep level (or immanent level) of the significance, that is supposed to precede its manifestation in speech. If, conversely, we assume that significance is produced at discursive level, and that consequently the patterning of linguistic codes relies on what could be called a semantic sedimentation process, which comes out from linguistic activity, there is no more dilemma.Such a thesis, which implies that the elementary structure of signification must be seen as the schematization by the describer of speakers’ mental activity, leads to a point of view inversion. Nevertheless, the two conditions which, according to Greimas, are required for catching the meaning are still relevant, except that, contrary to Greimas’ opinion, they now apply at the speech level: two discursive units can be opposed if they simultaneously include a common feature which join them, and a distinguishing feature which disjoin them. (shrink)

Après avoir interrogé la philosophie sur le peu de cas qu’elle fait de son propre langage, on cherche à définir si elle possède un domaine sémantique propre. Une analyse de la constitution de la terminologie propre à l’ontologie met en relief le rôle éminent de la substantivation des particules grammaticales, qui, indépendantes de tout domaine sémantique déterminé, assurent à cette terminologie son ubiquité. On interroge enfin la textualité philosophique et les récits abstraits qu’elle met en œuvre, pour reposer la question (...) des rapports entre mythe et philosophie. (shrink)

Marqué et motivé initialement par les turbulences de l'actualité touchant l'institution judiciaire, le malaise de la jeunesse (émeutes de 2005) et les réponses politiques à ces questions, le présent recueil s'articule autour de trois moments forts : philosophie de la justice ; justice divine et institutions humaines : permanence du théologico-politique? ; le sentiment d'injustice : après les émeutes de 2005. Par la place qu'elle occupe dans les textes qu'on dit " fondateurs ", dus aux premiers philosophes comme aux récits (...) mythiques et religieux des origines, la justice figure au principe de la philosophie pratique. Le lecteur trouvera donc ici des analyses portant sur la place de la philosophie du droit, comme sur la sécularisation ou les traces du théologico-politique dans le discours du droit. Mais aussi sur la tentation d'utiliser les peurs collectives pour asseoir l'autorité de l'État sur la seule fonction sécuritaire. (shrink)

Ce volume rassemble une dizaine d’études inédites, précédées d’une préface générale, portant sur l’articulation entre mythe et philosophie dans l’œuvre de Platon. Plus spécifiquement, la question qui intéresse les études ici réunies est celle du rapport complexe entre les récits mythiques que l’on voit apparaître dans les dialogues et le projet proprement philosophique (dialectique) de Platon. Cette question est d’autant plus prégnante que Platon lui-même ne cesse de probléma­tiser la fonctio...

Quelle que soit la démarche adoptée pour rendre compte de l’émergence de la pensée rationnelle en Grèce ancienne, on est nécessairement amené à poser le problème épistémologique de la continuité et de la discontinuité en histoire. D’autant plus lorsqu’il s’agit de déterminer les origines de la rationalité spécifiquement philosophique, dont les procédés spéculatifs et les prétentions universalisantes témoignent à la fois d’un lien et d’une rupture avec les grands récits mythiques qui portent s...

Bion de Borysthène, qui a fréquenté l’école académicienne (Xénocrate), cynique (Cratès) et cyrénaïque (Théodore), ne faisait pas partie des listes traditionnelles d’athées en circulation dans l’Antiquité, mais on lui attribue pourtant la formule athée d’après laquelle « il n’y a pas de dieux » (Diogène Laërce, IV, 55). L’examen des témoignages montre qu’il pouvait être qualifié d’athée à deux niveaux. Tout d’abord, aussi bien au niveau théorique que pratique, il adoptait une attitude très critique à l’égard des pratiques religieuses et (...) des récits mythiques traditionnels dont il mettait en valeur les contradictions et plus largement contestait la partition du réel entre sacré et profane (Sénèque, Des bienfaits, VII 7, 1-2). Par ailleurs, Bion s’est également opposé à la théologie philosophique épicurienne et, en particulier, à son anthropomorphisme. Il s’appuyait, entre autres, sur une thèse (« chaque genre de vivants a une forme particulière dans son genre particulier », Démétrius Lacon, De la forme du dieu, XIX, 13), compatible avec l’épicurisme. Pour cette raison, Démétrius Lacon entreprit d’y répondre en montrant que cette prémisse, pouvant aussi servir à contester les théologies astrales (platoniciennes ou stoïciennes), ne vaut que pour les êtres accessibles par la sensation, ce qui n’est pas le cas des dieux. Cette polémique, dont l’enjeu est la limite de l’application du principe d’isonomie, a laissé des traces jusque dans le De signis de Philodème. (shrink)

Aphrodite, tout en présidant à la sexualité et à l’éros, est une puissance divine aux multiples facettes exerçant aussi son action dans d’autres domaines. Depuis l’époque archaïque, Aphrodite et Arès constituent un couple bien établi au sein du panthéon de la Grèce ancienne. Cette association avec le dieu guerrier, attestée à la fois dans les récits mythiques et dans les cultes, se révèle solidaire d’autres données concernant les prérogatives politiques et militaires d’Aphrodite. L’examen de ce dossier nous invite à remettre (...) en question le portrait canonique d’Aphrodite en tant que « déesse de l’amour » et à repenser son rapport avec le dieu de la guerre autrement qu’en termes d’opposition complémentaire. Aphrodite, loin d’être exclue de l’univers de la guerre, y contribue efficacement et peut susciter elle-même « le désir de la bataille ». Aussi, à l’intersection du domaine d’Aphrodite avec celui d’Arès, des liens se nouent entre l’éros et la fureur guerrière.Aphrodite in the world of Ares. Elements for a dialogue between myth and cult. Aphrodite, the goddess governing sexuality and eros, is a deity with a large and multi-facetted sphere of action. Since archaic times, Aphrodite and Ares have constituted a well-established couple within the pantheon of ancient Greece. The association with the warrior god, attested both in myth and cult, is consistent with other evidence regarding Aphrodite’s political and military prerogatives. All of this prompts us to question Aphrodite’s canonical portrait as the “goddess of love” and to rethink her relationship with the “god of war” in terms other than those of complementary opposition. Aphrodite, far from being excluded from the world of war, contributes to it effectively in many different ways and is able to arouse “the desire for battle”. At the intersection of Aphrodite’s realm with that of Ares, links are woven between eros and fighting fervour. (shrink)

Les enjeux des sciences et des techniques ne peuvent être saisis dans toute leur complexité sans une prise en compte préalable du rôle de l’imaginaire dans la pensée de l’homme et dans son être-au-monde. Le rapport de l’homme aux savoirs scientifiques et techniques est composé d’images et de récits mythiques plus ou moins conscients. Débattre de l’orientation que nous souhaitons donner aux recherches et aux innovations scientifiques nécessite de considérer sérieusement l’irrationalité humaine. C’est en saisissant cette logique autre (l’« alogique (...) »), les rêveries parfois indicibles, les peurs persistantes, que le dialogue « science-société » pourra être ouvert et constructif. (shrink)

S'appuyant sur des exemples issus de l'étude de la Seconde Guerre mondiale ainsi que de l'histoire du passé récent dans les sociétés post-communistes, cet article tente de voir dans quelle mesure les modalités d'accès aux archives publiques peuvent être tenues pour responsables de phénomènes d'amnésie - ou d'hypermnésie - de la mémoire collective, de la fabrication de mythes et de légendes. Il est certain que sans l'accès aux archives du troisième Reich, Raul Hilberg n'aurait pu entreprendre son œuvre monumentale et (...) pionnière sur la destruction des juifs d'Europe. Pour autant, il est des domaines, notam­ment celui des comportements collectifs, sur lesquels l'archive est muette - à moins de bénéficier de ces formidables corpus que constituent par exemple les archives des polices politiques comme les dossiers de la Stasi. Toutefois, l'usage public de ce type d'archives peut poser problème et générer des batailles de mémoire. Lestés d'enjeux, les conflits de mémoire ne se résolvent certes pas à coup de preuves tirées des archives, mais la rétention de ces dernières favorise incontestablement l'élaboration de récits mythiques ou de « romans nationaux ».Drawing on examples from studies of the Second World War and from the recent history of post-Com­munist societies, this article attempts to discern how far rules of access to public archives may have been responsible for collective amnesia - or hyper-amnesia - and the emergence of myths and legends. What is certain is that without access to the archives of the Third Reich, Raul Hilberg would never have been able to undertake his monumental pioneering work on the destruction of Europe's Jews. And yet, there are areas, especially where collective behaviour is concerned, that cannot be fathomed through archives - short of having access to the extraordinary material represented by political police archives such as the Stasi files. However, public use of such archives can raise problems and generate conflicts over memory. Because they embody such a weight of issues, conflicts over memory cannot be resolved merely by pulling out evidence from an archive, but withholding such records most certainly fosters the emergence of mythical narratives and "national epics". (shrink)

Résumé L’intérêt pour le café ne date pas d’aujourd’hui, mais les discours promotionnels sur ce breuvage mythique ne cessent de se multiplier depuis l’arrivée d’Internet. Pour mieux comprendre le domaine spécifique des récits gustatifs qui se construisent autour de la passion pour le café, nous avons privilégié une démarche innovante en sciences du langage, la sémiotique du goût. Le site internet de la marque Carte Noire, en misant sur l’expérience gustative euphorisante et la tautologie du désir, offre un corpus (...) approprié pour cette nouvelle approche. L’objectif de notre article est double : il consiste, d’une part, à appréhender le processus de construction des significations du récit passionnel en acte, et, d’autre part, à conceptualiser le sensible, l’imaginaire gustatif et l’hédonisme sur lesquels se basent les stratégies discursives publicitaires adjacentes. (shrink)

Les analyses linguistiques modernes ont mis en lumière une dimension de la communication humaine qui est de l’ordre de la promesse, et qui est applicable au langage de la création. Tout récit de commencement est mythique et symbolique, en tant qu’il relève de l’imagination et qu’il implique la foi dans une promesse d’avenir. Dans la Bible, les récits de création disent l’Alliance de Dieu avec l’humanité, dont l’histoire est précédée par l’acte créateur de l’univers. S’intéressant à l’histoire de (...) la nature à la suite de Newton, Kant fera de l’idée de Dieu un principe, non de connaissance d’un objet, mais de régulation de la recherche, et il accepte de parler d’une finalité de la création pour rendre compte de la liberté humaine. Le paradigme de la création relève d’une pensée de l’agir libre et s’impose quand il est question de l’avenir. L’excès du monde où vit l’homme provoque son admiration et lui donne le pressentiment de la transcendance.De nos jours, l’écologie, avec la prise de conscience de l’environnement, relance le problème de la création sous la forme de l’habitation de l’homme dans son monde. L’anthropocentrisme biblique signifie à cet égard que c’est la tâche de l’homme de rendre ce monde habitable pour tous, sans violence et dans la beauté. Le mythe engage dans une pratique constitutive des liens de société.Modern linguistic analyses shed light on a dimension of human communication that is in the order of promise, and which is applicable to the language of creation. Every story of the beginning is mythic and symbolic, in so far as it comes from the imagination and implicates faith in a future promise. In the Bible, the stories of creation speak of the Covenant of God with humanity, whose history is preceded by an act creating the universe. Kant, who followed Newton’s interest in the history of nature, made the idea of God a principle, not of knowledge of an object but of the control of research. He accepted to speak of a finality of creation in order to understand human freedom. The paradigm of creation comes from the idea of acting freely and imposes itself when there is a question of the future. The excess of the world where man lives provokes his admiration and gives him the presentment of transcendence .In our day, ecology’s concern with the environment brings back the problem of creation under the form of man living in his world. Biblical anthropocentrism means, in this context, that it is the job of man to make this world habitable for everyone, without violence and in beauty. Myth engages in a practice constitutive of the bonds of society. (shrink)

Le marché du jeu vidéo explose avec l’émergence d’un nouveau type de jeux et de joueurs appelés occasionnels par opposition au jeu traditionnel sur console. Développeurs et éditeurs adaptent divers types de jeux au format court, simple et non technologique du casual game, mais qu’en est-il du jeu de rôle et d’action exigeant l’exposé et le traitement d’un récit long et complexe ? Après avoir esquissé les enjeux du casual game, nous montrons que seule la mobilisation d’un stéréotype (...) class='Hi'>mythique ou légendaire permet l’appropriation d’un scénario à un jeu court : sans en avoir conscience, le joueur connaît scènes et personnages ; aussi peut-il s’immerger directement dans l’action. C’est là retrouver le procédé du « feuilleton-roman » d’aventures du XIXe siècle et pourvoir le casual game d’une ascendance culturelle. Ainsi pourrait-on élargir au jeu vidéo l’essai d’analyser les civilisations à travers leurs jeux comme le souhaitait Roger Caillois.The video games market has been booming since the emergence of “casual” gaming, as opposed to core gaming using consoles. Developers and publishers are adapting different types of games to the short, simple and non-technological casual game format, but how does this affect role-playing and action, which demand an exposé and treatment of long and complex narratives? After outlining the issues arising in casual gaming, we show that appropriating a short game scenario only works when it involves a mythical or legendary stereotype: the game player knows the scene and the characters without thinking about them and can therefore plunge directly into the action. The process harks back to the serial adventure story of the 19th century, which may thus be seen as the ancestor of “casual gaming”. Approaches to the analysis of civilisations through their games could there- fore be extended to encompass video games, as suggested by Roger Caillois. (shrink)

Nombre d’exégètes ont déjà montré comment le nom a fonctionné comme un tremplin pour donner à la pensée mythique grecque une impulsion particulière. Ces noms sont souvent « parlants », mais il en est de géographiques, ainsi celui d’Eurôpè dans ses rapports avec l’Europe. Eurôpè apparaît plusieurs fois dans des récits généalogiques, et spécialement dans la Bibliothèque d’Apollodore. Elle est incluse dans des lignées, et sa présence leur donne tout leur sens. C’est l’occasion de revenir sur les qualités de (...) ce cadre narratif minimum que constituent ces généalogies. Productrices d’un passé spécifique, elles ne donnent point l’Histoire : insuffisamment structurées et porteuses de valeurs extrinsèques. Elles sont aussi productrices d’espace. Les noms des acteurs de ces récits, par leur simple présence, et aussi par l’ordre dans lequel ils apparaissent dessinent une géographie qui est celle d’un cosmos fort remodelé par le caractère très narcissique de cette pensée, refermée sur son hellénité.Geography and History of genealogical accounts. Many scholars have already shown how names have functioned as a springboard giving mythic Greek thought a particular direction. These names are often “speaking” names, but some are geographic like that of Eurôpè in their relations with Europe. Eurôpè appears many times in genealogic accounts, and especially in Apollodore’s Library. She is included in some lines and her presence gives them their entire signification. This provides the opportunity to return to this minimum narrative scope: the genealogic accounts. They give only a specific past, no history, because they are insufficiently structured and have outer values. They also give space. The names of the actors, simply by their presence, and also by the order in which they appear, draw a map, that of a cosmos, – but one remodelled by the highly narcissistic character of this thought, closed by its Hellenic conception. (shrink)

"Qui domine la littérature mondiale?" demandait Strindberg. "Péladan, Gorki, Maeterlink, Kipling" répondait-il. De ces noms, seul celui de Péladan n'évoque plus un livre précis pour nos contemporains. Certains se souviennent d'un auteur de la fin du siècle dernier qui s'était rendu célèbre par ses extravagances vestimentaires : son pourpoint Renaissance et sa barbe à l'assyrienne dans le Paris de la Belle Epoque défrayait la chronique. Les journalistes ont aussi consacré une large place à ses démêlés avec d'autres occultistes. Ses salons (...) de la Rose-Croix, pour lesquels Satie composa des sonneries, eurent une grande renommée et sont importants pour qui s'intéresse à l'histoire de l'art. Péladan, avec un sens certain de la publicité, s'était proclamé S.A.R., titre assyrien qui en faisait un descendant mythique des Mages chaldéens. C'est ce titre qui a assuré sa notoriété jusqu'à nos jours. D'androgynes pervers en femmes violées, mêlant la magie aux thèmes décadents, ses romans présentent un tableau étonnant de la pensée fin de siècle. Ce texte veut démontrer que Joséphin Péladan, qui eut des admirateurs comme Jarry ou Paul Valéry, n'était pas qu'un dandy excentrique, un farfelu 1900 teinté d'ésotérisme mais un authentique écrivain. Il existe un récit de Borgès qui raconte l'histoire d'un peintre qui voulut faire un tableau de l'univers. Au bout de nombreuses années de travail, il avait peint un mur entier de personnages pour s'apercevoir qu'en fait il n'avait peint que son propre visage. Ce fut précisément la destinée de Péladan : l'auteur ne fit plus qu'un avec son personnage principal du Mage. Jamais son œuvre n'aura présenté une telle fusion entre imaginaire et réalité. (shrink)

J’examine dans cet article le double aspect sous lequel la loi se trouve discutée par l’Étranger dans le Politique : si elle fait tout d’abord l’objet d’une critique sévère au nom d’une science idéale, elle est ensuite réhabilitée à titre de substitut à l’idéal défaillant. Cette réhabilitation est complexe : elle passe par un étrange récit de politique-fiction qui fait écho sans le dire à Thucydide et qui permet à l’Étranger de lier dans un même procès écriture juridique et (...) écriture spéculative ; elle se développe ensuite moyennant une série d’arguments qui insistent sur le nécessaire respect de la loi indépendamment de son contenu et de sa pertinence, mais qui indiquent aussi implicitement la nécessité de lui attribuer une origine mythique dans une connaissance divine devenue inaccessible. Le Politique signe l’acte de naissance de la fiction théologico-politique.I explore in this paper the dual aspect of the Eleatic Visitor’s discussion of law in the Statesman. Although it is at first severely criticized on behalf of an ideal science, it is then rehabilitated as a substitute for the failing ideal. But this rehabilitation is a complex one : it is made via a very peculiar account of political fiction echoing implicitly Thucydides and allowing the Eleatic Visitor to put on the same trial legal and speculative writing. Then it develops by using several arguments, insisting on the necessary respect due to the law, whatever content and relevance it may have, but yet implicitly pointing out the need to confer a mythic origin to law within the context of divine knowledge now impervious to men. Thus Plato’s Statesman pioneers theological political fiction. (shrink)

Acerbo Stefano, « Mito e storia nella mitografia di età imperiale: Lico πολέμαρχος (Apollod., Bibl. III 41) », Emerita 87–2 (2019), p. 285–304 [la référence à la polémarchie dans le récit de la conquête du pouvoir à Thèbes contribue au plan de composition du Ps.-Apollodore. Cette allusion anachronique peut être vue comme un choix d’auteur, qui montre le rôle joué par les mythographes dans l’interaction entre le temps mythique et le passé historique]. Ameling Walter, « Zum Kult der (...) Arsinoe Phi... (shrink)

Les récits de vie constituent un corpus apprécié tant par la sociologie que par la sociolinguistique. Cet article vise à distinguer les présupposés épistémologiques de ces deux approches disciplinaires des récits de vie, et à dégager la spécificité de ce type de corpus. A une approche sociologique qui utilise les entretiens biographiques pour en extraire des données factuelles, s’oppose une interprétation des récits à partir de leur matérialité discursive. Partant du présupposé que les récits sont une re-construction linguistique du monde, (...) il s’agit suivant l’approche sociolinguistique d’opérer une analyse à la fois discursive et interactionnelle des récits de vie, en prenant en compte le contexte interactionnel dont ils sont issus. Une telle approche suppose une conception « ouverte » de la notion de corpus. (shrink)

Les récits de vie constituent un corpus apprécié tant par la sociologie que par la sociolinguistique. Cet article vise à distinguer les présupposés épistémologiques de ces deux approches disciplinaires des récits de vie, et à dégager la spécificité de ce type de corpus. A une approche sociologique qui utilise les entretiens biographiques pour en extraire des données factuelles, s’oppose une interprétation des récits à partir de leur matérialité discursive. Partant du présupposé que les récits sont une re-construction linguistique du monde, (...) il s’agit suivant l’approche sociolinguistique d’opérer une analyse à la fois discursive et interactionnelle des récits de vie, en prenant en compte le contexte interactionnel dont ils sont issus. Une telle approche suppose une conception « ouverte » de la notion de corpus. (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:Reviewed by:Trois récits utopiques classiques: Gabriel de Foigny, La Terre Australe connue; Denis Veiras, Histoire des Sévarambes; Bernard de Fontenelle, Histoire des Ajaoïens ed. by Jean-Michel RacaultAndrew CremerJean-Michel Racault, ed. Trois récits utopiques classiques: Gabriel de Foigny, La Terre Australe connue; Denis Veiras, Histoire des Sévarambes; Bernard de Fontenelle, Histoire des Ajaoïens. Saint-Denis (La Réunion): Presses Universitaires Indianocéaniques. 2020. 539 pp., illus. Paperback, €16. ISBN: 978 2 490596 24 (...) 9.M. Jean-Michel Racault, Emeritus Professor of the University of La Réunion and general editor of the Œuvres complètes of Bernardin de Saint-Pierre in progress under the Classiques Garnier imprint, is an acknowledged expert in utopian studies, and works edited and presented by him in this field will be justly welcomed with keen interest and appreciation. It inspires confidence [End Page 168] that this edition should be the fruit of many years’ study and find its origins in his two theses of 1981 and 1987 and articles of 1991, 2003, and 2010 (21 n. 21). The blurb announces this volume as bringing together “three major works of political thought of the end of the seventeenth century representative of ‘Louis XIV utopias,’” a label that could be supposed to imply an anti-absolutist outlook in the three writers. But Racault argues that the idea, as put forward by the late Myriam Yardeni in her 1980 study Utopie et révolte sous Louis XIV, that these classical utopias express revolt against the monarchy of Louis XIV should be treated in a nuanced way, even with serious reservations (7, 217–18).Racault writes with impressive depth and clarity and makes a superb guide, yet it by no means follows that these works are easy to interpret. Indeed, part of his achievement is to show they may not be so and to offer evidence to suggest that they may invite “multiple possible readings.” The blurb gives fair warning of irony, ambiguity, and contradictoriness, and states that the utopia of these experimental fictions can be inverted to become an “anti-utopia.” As Racault observes with admirable honesty in his preface, “Ambivalence, uncertainty, and a sense of complexity are in fact characteristics of these utopias, in which one sometimes has the impression that the author develops lines of thought that are ideologically incompatible and does not know himself on which side he stands” (19). Racault exemplifies this paradox by reference to Foigny’s hero, “a Pascalian libertin as well as a Christian deist” (19–20). One might be allowed to object that this is to offer the reader who seeks it no clear utopian vision, and that such ambiguity leads to confusion worse confounded; indeed, I am tempted to wonder if ambiguity here reveals subtlety of thought less than a mere lack of perspicuity. Racault makes the highly important point that a similar duality “penetrates the accounts of Veiras and Fontenelle and prevents one from seeing them as simple preludes to Enlightenment thought” (20). Two more vigorous quotations may suffice to convey the flavor of this argument of duality: “the deism of La Terre Australe connue can also be read as a critique of deism, the [...] democratic humanism of the Histoire des Ajaoïens includes a utilitarian system of colonial domination” (21). Again, “the ‘heliocratic’ Sevarambian system inspired by the empire of the Incas after Garcilaso de la Vega [?1501–36] is essentially a theocratic absolutism in the end not much different from the monarchy of Louis XIV. Ajao, on the other hand, has no monarchy, and no ministers” (460). As to this variety between the texts, another indication is that Foigny’s land is anarchical (but [End Page 169] well ordered!), whereas Veiras’s can be understood as embracing certain policies of Colbert (236 and n. 14, 292 and n. 46), to whose protégé Pierre-Paul Riquet, baron de Bonrepos (1609–80), Veiras’s account is dedicated (231–34, 306–7).This substantial but not overlong volume is tastefully adorned with attractive covers and five splendid and richly annotated plates of maps illustrating the subject of the “Imaginary Voyage” or “Extraordinary Voyage,” a term used in a... (shrink)

La présente recherche prend appui d’une part sur les textes viatiques d’un groupe de voyageuses françaises appartenant au milieu de l’enseignement secondaire féminin et d’autre part sur leurs dossiers personnels conservés aux Archives Nationales. Le profil socioprofessionnel de ces éducatrices commande le caractère spécifique de leur voyage et de son écriture. Par la publication de ces textes au début du xxe siècle un genre particulier de narration est créé : le récit de “voyage universitaire” féminin.

Our contribution is part of the REMILAS project, a research on interactions between asylum seekers and health professionals, with or without interpreters. Here we observe the emergence, expected or not by professionals, of snippets of migration narratives. Our study combines multimodal analysis of interactions (Sidnell & Stivers, 2012) with a critical sociolinguistic perspective (Boutet & Heller, 2007) so as to inform the development of training methods. Our empirical focus will be on interactional moments where the doctor, searching for the information (...) needed to write an expert medical certificate, repeatedly urges the applicant to make certain responses required in it. (shrink)

The validity of the prayer which is accepted as the most basic worship of Islam has been tied to a set of rules. These rules which must be followed before and during the prayer are called conditions and pillars in the fiqh language. The recitation performed while standing during the prayer is one of the most significant of these rules and is accepted one of the pillars of the prayer. Therefore, in order for the prayer to be valid, it is (...) required to make enough recitations. If it is not done, the prayer is considered invalid. For this reason, the topic of recitation in prayer has been discussed in detail by the jurists, and different opinions have been submitted what, when and how much to recite. The jurists have suggested three basic views on this issue. Ḥanafīs have stated that a person who follows the imām in prayer should not recite, and they have accepted the recitation of ma’mūm as makruh regardless of whether the recitation is loud or silent. The Shāfiʿīs who uphold the opposite view of the Ḥanafīs have said that the ma’mūm have to recite in all the prayers in which the qirā'āt is loud and silent, and that it is obligatory for the ma’mūm to recite. According to Shāfiʿīs the prayer of a ma’mūm without recitation is not valid. Malikīs and Ḥanbalīs who have explained their opinions by taking into account that the recitation is loud and silent have stated that the ma’mūm should recite during prayers in which the recitation is silent. In the prayers where the recitation is loud the Ḥanbalīs have said that the ma’mūm should recite when the imām takes a break from recitation, while the Malikīs have said that the recitation is not required for the ma’mūm. However the jurists of both sects have not considered that the recitation is obligatory to ma’mūm. And they have acknowledged that the prayer of the ma’mūm was valid even if he has not recite. There is intra-sectarian disagreement in all of these three basic views which are presented as the general opinion of the sects. Although we are talking about the intra-sectarian disagreement, it is understood that the jurists except the Ḥanafīs have determined their views on the recitation of the ma’mūm within the context of whether the ma’mūm hear or do not hear the recitation of the imām. It can be said that this understanding is at the basis of the views put forward by the Shāfiʿīs who take into account that the recitation is loud and silent about the ma’mūm’s recitation of the sūrat after the Fātiḥa. Likewise it is possible to say that this understanding is at the basis of the perceptives brought forward by the Malikī and Ḥanbalī jurists about the prayers in which the recitation is sound. The jurists who expressed different opinions about the recitation of the ma’mūm similarly brought evidence from the Qurʾān, the Sunnah, opinions of the Companions and qiyās to justify their views. Although the jurists have grounded their views on similar evidence, they have reached different conclusions. The reason for this difference it can be shown that the direction of the verse (āyat) to be taken as evidence, their different approaches when evaluating the narrations transmitted from the Prophet (pbuh) and the fact that the arguments of qiyās are different. (shrink)

Abstrack In this study, the subject of preference, its conceptual field and its historical process, as well as the methods of determining and choosing different readings of mutawatir recitation imâms are discussed. The different phrasing of the Qur'an began from the revelation period of the revelation. It is seen that there were some discussions about the different readings of the Qur'an among the Companions in the early period, albeit a little. These different recitations of some of the Companions, who see (...) their own reading better or who are not aware of their friends' readings, are the Prophet's. The fact that they took them to the Prophet indicates this. As a matter of fact, Allah's command to "read whatever is easy from the Qur'an" (Muzzammil, 73/20) and the hadith of the Messenger of Allah "read whatever is easy from it", together with the different reading license, also implicate his preference. Arab tribes who used different dialects from the Quraysh dialect during the Medina period and those who converted to Islam from other non-Arab nations faced some difficulties in pronouncing and understanding the Qur'an, which was revealed in the Quraysh dialect. Wanting to solve this serious problem, Hz. Prophet was given the permission to read with seven letters, the differences in recitation began to be seen. The concepts of preference and elder refer to the practices of the imams of recitation in the process of creating their own recitations together with their proofs, which they chose from among the recitations of their predecessors. In the science of hujjat, the most used concepts, along with other concepts, are the concepts of old age, preference and need. Ihticaj is a concept that expresses choosing one among different recitations by citing evidences and proofs. As a matter of fact, when the works of the recitation scholars on this subject are examined, it is seen that the imâms made their choices by citing evidence from the Qur'an, Sunnah, Mushafs and language rules regarding the differences in recitation. In the science of recitation, some other concepts such as ulema, especially proof, and illet and evidence were also used. Whether it is the Qurra that stands out in the field of natural recitation, or the imams of mutawatir recitation, they have formed their preferences by bringing evidence from verses, sunnah, mushaf, saned and language in line with the criteria of sound recitation. (shrink)

À partir d’un livre, La Visite, écrit par le plasticien Alexandre-Takuya Katô, l’article entend interroger, à partir de l’exemple du tokonoma (une alcôve de la maison japonaise traditionnelle destinée à abriter des œuvres d’art), les formes de spatialité propres aux dispositifs en usage dans les arts plastiques dont le tokonoma est un emblème. Cette démarche permet d’articuler dispositif, récit et spatialité. Pour mener à bien l’analyse, le cadre analytique est emprunté à l’écriture – et donc à la différance – (...) telle que Jacques Derrida l’a définie. (shrink)

An Intelligent Tutoring System (ITS) is a computer system that offers an instant, adapted instruction and customized feedback to students without human teacher interference. Reciting "Tajweed" the Holy Quran in the appropriate way is very important for all Muslims and is obligatory in Islamic devotions such as prayers. In this paper, the researchers introduce an intelligent tutoring system for teaching Reciting "Tajweed". Our "Tajweed" tutoring system is limited to "Tafkhim and Tarqiq in TAJWEED" the Holy Quran, Rewaya: Hafs from ‘Aasem. (...) The system was evaluated by reciting teachers and students, and the results were auspicious. (shrink)

Drawing on accounts from interviews with white women, this article explores the production of narratives of the self. It suggests that the story produced of the self is not inevitable and may revolve around notions of sameness and difference that, in turn, depend on the positionality of individuals in terms of normative discourses of `race', class and gender. Sally can be seen to be reciting the process of subjection in the way she creates herself as the subject of a narrative, (...) using tropes of difference and sameness to explain who she is and who she is not. However, for the others, the norms and conventions of lifestory do not conform with their experiences of subjection. This is because, in the case of Madeleine, she does not experience an easily retold sense of herself, while Deborah appears to want to present herself as so inevitable and conforming to dominant norms that there is no story to tell. (shrink)

On sait que, selon Rousseau, la voix de la conscience se prononce dans l'instant et ratifie immédiatement le bien que la raison lui présente. La corruption tenace que fortifie le progrès des connaissances, le tumulte des conversations ou des spectacles empêchent cependant l'homme moderne d'écouter sa conscience, au moment où la société requiert son engagement: l'actualité des rapports corrompus qui enserrent l'individu prend le pas sur la présence en son coeur des impératifs moraux. C'est la rajson pour laquelle la philosophie (...) morale de Rousseau ne peut nullement se dispenser d'une théorie de la mémoire: celle-ci permet de dégager le dictamen de la conscience des passions passagères qui nous asservissent aux contemporains; elle dégage l'horizon d'une liberté authentique et d'une responsabilité qui fait toute la permanence de la personne, au regard de l'immortalité de l'âme. En somme, nous montrons ici qu'aux yeux de Rousseau, la réforme s'accomplit dans un récit de cor version. (shrink)

This text studies the corporeality of attentive reading. It relies and builds upon philosopher Jean-Luc Nancy’s suggestion that there is, each time, a recitative voice within the heart of our advancement through a textual body. This text examines the intriguing figure of recitative voice by paying attention to two bodily variations of reading: reading aloud and reading silently. Nancy’s recitative voice, as a sonorous, resonant, oral, buccal and vocal notion, can help us in explicating how our bodies condition our experiences (...) of reading, yet ultimately he remains rather implicit on how we advance through textual bodies. This short text argues that we can explicate the bodily weight implicit to reading, if we interpreted it as a recitative act. When we read aloud, our experience of a text consists of an advancement of our conjoined gaze and voice through the letters, words and sentences making up our text; when we read silently, our closed and silent mouth is still conjoined with our advancing gaze, advancing as desirous for speech and with words already grasped, even when no words are folded in (or with) exhaled warm air. (shrink)

This article analyzes the treatment of music in Buddhist monastic life through the rules on music in Buddhist canon law within the six extant traditions, which are preserved in Chinese, Tibetan, Pāli, and fragmentary Sanskrit manuscripts. These texts distinguish and differentiate instrumental and vocal music, presenting song, dance, and instrumental music as a triad and further subdividing vocal music into reciting, chanting, and singing. The performance and consumption of singing is strictly prohibited. Regulations on chanting and recitation are mutually exclusive (...) and context dependent. Chanting is required on two occasions: when one praises the Buddha’s virtues and when one performs the Tridaṇḍaka ritual. Chanting is prohibited on three other occasions: when one recites the Prātimokṣasūtra and other ordinary Buddhist texts, and when one preaches Dharma. These regulations demonstrate that text and context are decisive in determining what forms of vocal music are appropriate in Buddhist practice. The use of embellished chanting is reserved for performing rituals whose primary goal is to please divine recipients but must be prohibited when clear articulation is expected for educating the audience. Given that making or consuming vocal music is not a criminal offense, yet is strictly regulated, I argue that the establishment of Buddhist canon law was compelled by a pressing demand to demarcate and maintain a social boundary between the Buddhist monastic order and the lay community of adherents. (shrink)

Etait-il mieux pour les hommes qu'il acceptaient une conpeptior mythique de la réalité et de la vie, en refusant les données et les méthodes de là science? Cette suggestion n'est pas justifiée sur le plan historique et non plus sur le plan critique. De dilemme même de mythe et science est fictif et peut faus- sear l'état réel des problèmes. On aboutit à la conclusion, qu'il faut essayer de réaliser une synthèse du mythe avec les procédés critiques de la (...) raison scientifique, pour satisfaie la multiplicité des demandes de l'âme humaine. (shrink)