Le cours de Bergson dont il est ici question, donné au Lycée Blaise Pascal durant l'année scolaire 1885-1886, sera envisagé sous l'angle de la responsabilité que tout philosophe contracte en pratiquant la philosophie, transmettre aux "nouveaux", comme disait Platon, cet usage de la raison qui est le meilleur garant de la vérité, de la justice et de la liberté. On y voir Bergson instruire ceux qui lui sont confiés, transmettre les connaissances qu'il a reçues, former leur jugement, aiguiser leur sens (...) critique par un discours exigeant, rigoureux, susciter le souci de la vérité, le goût des sciences et leur enseigner les chemins qu'à suivis cette extraordinaire aventure de la pensée commencée en Grèce il y a 2500 ans. (shrink)

During the influx of neurological research into France from across Europe that took place rapidly in the late 19th century, the philosophy course in lycées was mobilized by education reformers as a means of promulgating the emergent brain sciences and simultaneously steering their cultural resonance. I contend that these linked prongs of philosophy’s public mission under the Third Republic reconciled contradictory pressures to advance the nation’s scientific prowess following its defeat in the Franco-Prussian war of 1870 without dropping France’s (...) distinct tradition of 19th-century spiritualism, which extended from Maine de Biran’s philosophical psychology to Victor Cousin’s official eclectic spiritualism. Between 1874 and 1902, the French Ministry of Public Instruction transformed philosophy into a national project designed to guide the reception of experimental psychology generally and neurology in particular. This article features original archival research on philosophy textbooks and students’ course notes that illuminate the cultural and intellectual impact of these sciences in the fin de siècle from inside the classroom. I argue that the scientific turn in the psychology section of the lycée philosophy course reflected and brought about a distinct philosophical movement that I call ‘scientific spiritualism’. While historians have analysed philosophy instruction as a mechanism used by the Third Republic to secularize students, this article sheds new light on lycée philosophy professors’ campaign to promote scientific spiritualism as a means to advance incipient brain research and pare its reductionist implications. (shrink)

J'étais au lycée depuis la neuvième. Lors de la drôle de guerre, je suis restée à la campagne dans l'Ain ­ j'étais en cinquième et ai suivi l'enseignement dispensé par mes cousines, l'une faisant les mathématiques, l'autre les lettres. Ce n'était pas très sérieux mais pas si mauvais tout de même puisqu'après un court troisième trimestre à Henri IV (nous sommes repartis en juin à l'arrivée des Allemands), j'ai pu entrer en quatrième l'année suivante grâce à quelques cours particuliers d..

J'étais au lycée depuis la neuvième. Lors de la drôle de guerre, je suis restée à la campagne dans l'Ain ­ j'étais en cinquième et ai suivi l'enseignement dispensé par mes cousines, l'une faisant les mathématiques, l'autre les lettres. Ce n'était pas très sérieux mais pas si mauvais tout de même puisqu'après un court troisième trimestre à Henri IV (nous sommes repartis en juin à l'arrivée des Allemands), j'ai pu entrer en quatrième l'année suivante grâce à quelques cours particuliers d...

La séparation des sexes caractérise le système scolaire français, et tout particulièrement l’enseignement secondaire, jusqu’aux années 1960. Dans la première moitié du XXe siècle, la mixité, telle que nous l’envisageons aujourd’hui, n’est pas concevable. Pourtant, à sa création, en octobre 1938, le lycée de garçons Marcelin Berthelot, à Saint-Maur-des-Fossés, accueille également des filles. Expliquer cette présence féminine, absolument singulière, oblige à faire la part des facteurs circonstanciels, de l’évolution des identités de sexe et de celle de la demande parentale. Si (...) le lycée continue, en dépit des critiques, à accueillir des élèves des deux sexes jusqu’à l’instauration officielle de la mixité, il ne faut cependant pas voir dans cette expérience une simple anticipation des évolutions postérieures. (shrink)

Moving back and forth between the history of philosophy and the contributions of philosophers in his own day, Durkheim takes up topics as diverse as philosophical psychology, logic, ethics, and metaphysics, and seeks to articulate a unified philosophical position. Remarkably, in these lectures, given more than a decade before the publication of his groundbreaking book, The Division of Labour in Society, the 'social realism' that is so characteristic of his later work - where he insists, famously, that social facts cannot (...) be reduced to psychological or economic ones, and that such facts constrain human action in important ways - is totally absent in these early lectures. For this reason, they will be of special interest to students of the history of the social sciences, for they shed important light on the course of Durkheim's intellectual development. (shrink)

Moving back and forth between the history of philosophy and the contributions of philosophers in his own day, Durkheim takes up topics as diverse as philosophical psychology, logic, ethics, and metaphysics, and seeks to articulate a unified philosophical position. Remarkably, in these lectures, given more than a decade before the publication of his groundbreaking book, The Division of Labour in Society, the 'social realism' that is so characteristic of his later work - where he insists, famously, that social facts cannot (...) be reduced to psychological or economic ones, and that such facts constrain human action in important ways - is totally absent in these early lectures. For this reason, they will be of special interest to students of the history of the social sciences, for they shed important light on the course of Durkheim's intellectual development. (shrink)

Ce recueil de trente articles est le résultat d’une conférence organisée par l’Université de Paris IV et l’Institut National de Recherche Pédagogique à Paris en 2002 pour commémorer le bicentenaire de la création des lycées français. La lecture des actes, riches et variés par ailleurs, confirme cependant la faible place encore accordée aux problématiques concernant les femmes ou le genre dans l’histoire de l’éducation française. En effet, malgré la présence du mot lycéennes dans le titre, cel...

Le mot « adolescence » a une histoire : l’étude diachronique montre qu’il a subi bien des avatars avant de devenir un concept clinique qui n’a pas cours dans les milieux enseignants. Professeur de lettres, l’auteur s’interroge sur la vision qu’ont les professeurs des élèves. Il remonte à Platon et Socrate, analyse les changements qui impactent les jeunes et la société, montre que la massification de l’enseignement a fait entrer dans les lycées toutes les problématiques qui agitent aujourd’hui l’ensemble (...) des acteurs sociaux, politiques ou religieux. Le constat conduit à des perspectives plutôt pessimistes même s’il laisse entrevoir des résiliences encourageantes. Quoi qu’il en soit, le texte veut susciter une réflexion, tant sur la fonction enseignante et ses problèmes que sur l’avenir imprévisible dans un monde en mutation. (shrink)

Le mot « adolescence » a une histoire : l’étude diachronique montre qu’il a subi bien des avatars avant de devenir un concept clinique qui n’a pas cours dans les milieux enseignants. Professeur de lettres, l’auteur s’interroge sur la vision qu’ont les professeurs des élèves. Il remonte à Platon et Socrate, analyse les changements qui impactent les jeunes et la société, montre que la massification de l’enseignement a fait entrer dans les lycées toutes les problématiques qui agitent aujourd’hui l’ensemble (...) des acteurs sociaux, politiques ou religieux. Le constat conduit à des perspectives plutôt pessimistes même s’il laisse entrevoir des résiliences encourageantes. Quoi qu’il en soit, le texte veut susciter une réflexion, tant sur la fonction enseignante et ses problèmes que sur l’avenir imprévisible dans un monde en mutation. (shrink)

Résumé Le témoignage livré dans cet article explicite le parcours qui amène à exercer la fonction de ccf au sein des collèges et lycées. Ce travail se situe en complément d’une logique de prévention qui est celle de la science, de la transmission des connaissances et de la protection des adolescents. La ccf auteur de ce texte a instauré des espaces de réflexion qui s’inscrivent dans une autre logique, qui tient compte des représentations personnelles, des affects et désirs des (...) adolescents. Si ces deux logiques sont inconciliables, elles peuvent ici se situer dans le registre de la complémentarité. (shrink)

Résumé Le témoignage livré dans cet article explicite le parcours qui amène à exercer la fonction de ccf au sein des collèges et lycées. Ce travail se situe en complément d’une logique de prévention qui est celle de la science, de la transmission des connaissances et de la protection des adolescents. La ccf auteur de ce texte a instauré des espaces de réflexion qui s’inscrivent dans une autre logique, qui tient compte des représentations personnelles, des affects et désirs des (...) adolescents. Si ces deux logiques sont inconciliables, elles peuvent ici se situer dans le registre de la complémentarité. (shrink)

In this paper, I discuss the Agrégation de Philosophie—the French national examination that certifies philosophy teachers for both lycée and university instruction—in terms of the role it has played in the intellectual formation of all French philosophers and, as a corollary, its impact on developments in 20th-century French philosophy. Following a recounting of the history and structure of the examination, I discuss how the examination reveals that a thorough grounding in the history of philosophy, especially pre-1800 philosophy, is a necessary (...) condition for employment as an instructor of philosophy. After discussing the connections between the examination and the teaching activities of the Sorbonne’s Department of Philosophy, I analyze the content of the exam, showing how it offers important insights into the French philosophical tradition and how it differs from the English language and German philosophical traditions. I conclude by examining in detail the appearances of Comte, Plotinus, and Nietzsche on the examination, showing how their appearances correlate with publication trends as well as the careers of influential philosophers. (shrink)

Simone Weil's Leçons de Philosophie are derived from a course she taught at the lyce;e for girls at Roanne in 1933-4. Anne Reynaud-Gue;rithault was a pupil in the class; her notes are not a verbatim record but are a very full and, as far as one can judge, faithful rendering, often catching the unmistakable tone of Simone Weil's voice as well as the force and the directness of her thought. The lectures form a good general introduction to philosophy, ranging widely (...) over problems about perception, mind, language, reasoning and problems in moral and political philosophy too. Her method of presentation is a characteristic combination of abstract argument, personal experience and literary or historical reference. Peter Winch points out in his introduction to the book some of the more systematic connections in her philosophical work (and between this philosophical work and her other concerns), and makes a number of suggestive comparisons between Simone Weil and Wittgenstein. The translation is by Hugh Price from the Plon edition of 1959. Dr Price has added some notes to explain references in the text that might be unfamiliar to English speaking students beginning philosophy. (shrink)

Baudrillard, Jean (1929) was born in the cathedral town of Reims, France. His grandparents were peasants, his parents became civil servants, and he was the first member of his family to pursue an advanced education. In 1956, he began working as a professor of secondary education in a French high school (Lyceé) and in the early 1960s did editorial work for the French publisher Seuil. Trained as a Germanist, Baudrillard translated Germany literary works including Brecht and Peter Weiss, although he (...) turned to the study of sociology and for some decades was a sociology professor at Nanterre. (shrink)

In July 1940, Simone de Beauvoir began a routine of going to the Bibliothèque Nationale most days from 2.00 to 5.00 p.m. to read G. W. F. Hegel's Phenomenology of Spirit. Hitler's armies had invaded and occupied Paris earlier, on June 14, 1940. She was teaching philosophy classes at a girls' lycée and living in her grandmother's empty apartment. Her close companion, Jean-Paul Sartre, who had been a soldier in a meteorological unit of the French Army, had been captured and (...) was now being held in a German prisoner-of-war camp. Beauvoir was relieved to receive a note from him sent on July 2 saying he was being well treated, but life in Paris was dismal. Food was scarce, and the German troops were grim reminders of Parisians' lack of political freedom. Her reading routine helped soothe the dread, isolation, and alienation she felt. Beauvoir had always been a very earnest student. She had passed the demanding aggregation exam in philosophy at the young age of twenty-one. To supplement her knowledge of classical philosophical texts, she learned German and read texts in phenomenology. In 1935 she had read Edmund Husserl's The Phenomenology of Internal Time-Consciousness “without too much difficulty.” She also read Heidegger and translated long passages into French for Sartre. Back when she was in college, her prodigious work habits had earned her a special nickname among her friends: Castor, or the beaver. Poring over a difficult philosophical text in a foreign language for three hours a day might seem a strange way to get through such times, but with her it made sense. (shrink)

La Politique fait-elle le bonheur de la société? Cette collection constitue une approche grand public des questions philosophiques et fondamentales. Ce volume permet de répondre aux questions et aux conséquences pratiques de thèmes essentiels: comment concilier aspiration au bonheur et liberté avec une vie en société? La justice peut-elle être la même pour tous? Qu'est ce qui garantit les échanges justes dans un Etat? Jean-Baptiste Echivard, Professeur de lycée et d'université, a l'art de mettre la philosophie à la portée de (...) tous, tout en évitant les écueils de la vulgarisation. Il permet à son lecteur de saisir les grands enjeux de la morale et de la politique et les articule dans une vision unifiée de l'homme, largement inspirée par la pensée d'Aristote et de saint Thomas d'Aquin. Actualisée par de nombreuses références aux penseurs contemporains, cette réflexion, éclairée par les lumières de la philosophie, aide à comprendre notre monde. (shrink)

Deux images vont servir de support à notre réflexion. Parues toutes deux à onze ans de distance dans des magazines humoristiques publiés à Istanbul, elles traitent du même thème : le regard porté par les habitants de la capitale ottomane, et notamment les hommes, sur les femmes – en l’occurrence les femmes « modernes ». La première (fig. 1) est extraite du magazine humoristique Cem qui doit son nom à son fondateur, Cemil Cem. Né en 1882 à Istanbul, celui-ci a (...) fait ses études au lycée franco-... (shrink)

These autobiographical and philosophical essays, in the form of expertly probing interviews, provide a superb introduction to the work of one of the most significant contemporary political philosophers and a marvelously readable perspective on the French intellectual and political arenas from the 1970s to the present. Those already familiar with Manent's work will find an indispensable reflection on his transition from the critique of modernity brilliantly represented in his earlier books (most notably Tocqueville and the Nature of Democracy and The (...) City of Man), a critique at once original and significantly indebted to Leo Strauss, toward a perspective that emerges in his recent The Metamorphoses of the City, a monumental and profoundly original study that endeavors to situate modernity within the original Greek founding of the act of politics. The autobiographical passages in this vivid and engaging work invite the reader into, first, the world of postwar France in which Manent grew up, in which he was presented with the choice between the Communist hopes of his father and the opposing power and prestige of all things American. There is also an impressive portrait of the rigors and spirit of a provincial lycee where the first sparks of philosophical eros ignited in Manent's soul, and of his studies in the legendary Ecole Normale Superieur in the midst of the ideological confusion associated with the ferment of 1968. The reader then is invited to an inside view of the rise of a broadly Tocquevillean school of French thought around the journal Contrepoints and its successor Commentaire. (shrink)