Abstract
This analysis of Herbert Marcuse’s appropriation of the argument concerning the “mathematization of nature” in Edmund Husserl’s Crisis of the European Sciences and Transcendental Phenomenology shows that Marcuse and Husserl both assume that the perception of real, concrete individuals in the lifeworld underlies formal scientific abstractions and that the critique of the latter requires a return to such qualitative perception. In contrast, I argue that no such return is possible and that real, concrete individuals are constituted by the relation between a given perception and its horizon. In this manner, Marcuse’s social critique can be combined with Husserl’s theoretical-perceptual one, making possible an ecological critique. L’analyse de l’appropriation que fait Herbert Marcuse de l’argument concernant la « mathématisation de la nature » dans la Crise des sciences europe ennes et la phénoménologie transcendantale de Husserl démontre que Marcuse et Husserl assument tous les deux que la perception des individus réels concrets dans le monde de la vie sous-tend les abstractions scientifiques formelles et que la critique de ces dernières nécessite un retour à la perception qualificative. J’avance au contraire qu’un tel retour n’est pas possible et que les individus réels concrets sont constitués par la relation entre une perception donnée et son horizon. Nous pouvons alors combiner la critique sociale de Marcuse avec la critique théorico-perceptuelle de Husserl pour en faire une critique égologique.