Pierre Soulages : régulièrement j’élimine des toiles, inabouties ou qui ont “tourné mal ”, banales, sans rien qui m’excite et qui sont d’ailleurs des sortes d’aventures avortées… Alors qu’à un moment, il y avait quelque chose qui était apparu, qui me paraissait intéressant à pousser, à intensifier, et puis ça s’est détourné, ça s’est terminé par quelque chose de morne, pas vraiment inachevé parce que l’inachevé c’est par rapport à un modèle parfait ou… qui n’est pas du tout ce que (...) je poursuiv... (shrink)

Pour retrouver la réalité, il faut d’abord de cesser de la penser à partir de ce qui l’absente. Rien en vérité ne nous empêche de la connaître et de l’éprouver comme absolue présence. Aucun irrémédiable exil ne nous en sépare. Revenir à la plénitude substantielle impose cependant d’abandonner tout rapport d’extériorité, pour enfin redécouvrir que « dans l’absolu nous sommes, … » (664)). L’on ne pourra ainsi échapper à la vacuité qu’en se délivrant des scissions qui nous absentent, et nous (...) év... (shrink)

L’exercice de la pensée est animé par une constitutive tendance à la totalité. Contre l’initiale apparence de sa vacuité, ou même de son indétermination il faut cependant lui rappeler qu’elle ne se réduit en rien à un simple exercice formel. Sa puissance propre, la « vertu de la pensée » la fait tendre à la perfection (DM XV). Reconnaître et surtout accomplir cette tendance, telle est en nous la première exigence d’une originaire fidélité. Penser constitue en nous l’activité au sens (...) propre. À... (shrink)

Pourquoi identifions-nous spontanement toute oeuvre d'art a une representation? D'ou provient cette assimilation? De la Poetique. Pourquoi cependant continuons-nous a trouver dans le texte d'Aristote la verite de toute oeuvre? Tout art est-il representatif? De fait, dans sa production comme dans sa reflexion, l'Art nous impose de renoncer au desir aristotelicien. Se delivrant de cette longue fascination, la philosophie doit dorenavant elaborer une esthetique des arts reels. L'Art n'est pensable dans sa specificite (son exces de l'eidos) qu'a la condition de (...) cette rupture. Seule l'injonction neo-aristotelicienne du poetique ou desir d'impuissance enferme l'art dans la representation. La meme impuissance nous fait aimer notre initiale complaisance dans la figure. La philosophie ne liberera la comprehension de l'art, comme de l'etre, que par l'abandon de ce desir de cloture. Comment parviendrons-nous donc a nous delivrer du desir representatif et par la a consentir a la puissance a l'oeuvre en toute activite veritable (art et philosophie), c'est-a-dire au desir d'immensite? (shrink)

Que désigne « nature »? Assurément une réalité donnée, qui par opposition à l’artifice ne résulte ni d’un travail, ni d’une activité ou encore d’une volonté. Nature nomme tout à la fois une détermination ontologique, un être effectif, ainsi qu’une détermination particulière. Le terme ne prend en effet tout son sens que par la désignation directe du « naturel » en sa spécificité. Poser qu’« il y a » nature demeure insuffisant. La nommer, c’est dire ce qui est naturel. De (...) fait la thèse de la n... (shrink)

En nous, une puissance d'exces proteste contre toutes les modalites d'appropriation, de servitude donc. Que revele-t-elle? L'antecedence du libre. Dans une radicale distinction a l'egard de toutes les comprehensions du libre-arbitre, possibilite ou neant, nous designons le libre comme principe de l'etre. De son antecedence, l'idealisme radical explicite l'advenue de toute determination. Nous-memes, comme particulier, pouvons enfin nous comprendre comme effet de l'autoproduction finitisante. Qui sommes-nous si ce n'est le terme de l'exercice du penser qui s'abandonne, sa depotentialisation? Que sommes-nous (...) d'autre que l'effet d'un desir d'impuissance, le paradoxal effet du penser qui, en nous, se veut et fait fini? La philosophie, exigence desappropriative, comprendra dorenavant l'aspiration a l'immensite comme sa tache radicale, celle en laquelle elle defera ce processus personnalisant et qui nous liberera ainsi de l'asservissante identification finie. (shrink)

Malgré l’ample libération de la puissance de la pensée qui s’opère en l’oeuvre de Léon Brunschvicg, celle-ci n’est cependant pas pleinement restituée à ellemême. Pourquoi ne l’est-elle pas? Telle est l’interrogation de cette étude. Elle montre d’abord les modalités restrictives sur lesquelles la vie de la conscience bute. Les deux entraves non défaites – l’identification de la pensée à la conscience et de nous au « pour nous » – proviennent directement d’une reprise implicite de l’aristotélisme. Dans un rapport ambigu, (...) Brunschvicg dénonce certaines thèses d’Aristote et en reprend d’autres, les plus fondamentales. L’étude s’achève sur l’esquisse des conditions d’une rupture réelle avec le néo-aristotélisme, le désensevelissement de la puissance du penser donc, « l’excès du représentatif ». (shrink)

L’exercice de la volonté nous impose, semble-t-il, une fidélité conflictuelle. Faut-il en effet, accueillir et préserver en elle ce qui en fait la spécificité, la puissance de rupture qui l’arrache au donné? Faut-il, tout au contraire, l’exercer en vue du consentement, la menant ainsi, dans et par l’abolition du détachement, à la plénitude d’un accord? Deux exercices, et deux compréhensions, de sa nature et de son statut s’opposent. Vouloir, n’est-ce pas exercer une puissance formelle, intr...

Que la passivité nous constitue semble doublement établi. Elle est même désignée tant originaire qu’indéfectible. D’où la sait-on telle? De l’évidence et d’une critique. En l’évidence, nous la constatons, par la critique, Maurice Merleau-Ponty dit son caractère premier. La réfutation de l’idéalisme doit conduire à y consentir. Que montre-t-elle précisément? Que l’idéalisme est, pour nous, impossible, inéluctablement absent. Que serait-il? La stricte infidélité à l’égard de notre être. Être...

La relation entre l’art et la philosophie est à la fois ancienne et toujours en attente de sa véritable détermination. Rigoureusement, elle n’a pas encore eu lieu. Sait-on vraiment ce qu’est Art, sait-on ce qu’est Philosophie? D’où le sait-on? Qui en détermine la réalité? N’est-il pas évident, pour l’art, que c’est la Poétique? Si leur relation est ainsi ancienne, elle est demeurée celle d’un rapport, non à l’art mais aux signes, non à la peinture, mais aux images. Très strictement, la (...) ph... (shrink)

Prior research flags the inherent incompatibilities between for-profit and nonprofit partners and cautions that clashing value creation logics and conflicting identities can stall social innovation in cross sector partnerships. Process narratives of successful versus unsuccessful cross sector partnerships paint a more optimistic picture, whereby the frequency, intensity, breadth, and depth of interactions may afford frame alignment despite partners' divergent value creation approaches. However, little is known about how cross sector partners come to recognize and reconcile their divergent value creation frames (...) in order to co-construct social value. Using longitudinal narratives of four dyads, we show that partners initially contrast their sector-embedded diagnostic frames and then work together to deliberately develop partnership-specific prognostic frames. We extend the literature on framing by developing a four-stage grounded model of frame negotiation, elasticity, plasticity, and fusion which unpacks the relational process of value creation in cross sector partnerships. Our qualitative analyses further show how partners orchestrate multilevel coordination that helps scaffold and calibrate this relational process of frame fusion. (shrink)

The study of the autonomic nervous system (ANS) function has shown to provide useful indicators for risk stratification and early detection on a variety of cardiovascular pathologies. However, data gathered during different tests of the ANS are difficult to analyse, mainly due to the complex mechanisms involved in the autonomic regulation of the cardiovascular system (CVS). Although model-based analysis of ANS data has been already proposed as a way to cope with this complexity, only a few models coupling the main (...) elements involved have been presented in the literature. In this paper, a new model of the CVS, representing the ventricles, the circulatory system and the regulation of the CVS activity by the ANS, is presented. The models of the vascular system and the ventricular activity have been developed using the Bond Graph formalism, as it proposes a unified representation for all energetic domains, facilitating the integration of mechanic and hydraulic phenomena. In order to take into account the electro-mechanical behaviour of both ventricles, an electrophysiologic model of the cardiac action potential, represented by a set of ordinary differential equations, has been integrated. The short-term ANS regulation of heart rate, cardiac contractility and peripheral vasoconstriction is represented by means of continuous transfer functions. These models, represented in different continuous formalisms, are coupled by using a multi-formalism simulation library. Results are presented for two different autonomic tests, namely the Tilt Test and the Valsalva Manoeuvre, by comparing real and simulated signals. (shrink)

In view of the aging and dejuvenation of the working population and the expected shortages in employees’ skills in the future, it is of utmost importance to focus on older workers’ employability in order to prolong their working life until, or even beyond, their official retirement age. The primary aim of the current study was to examine the relationship between elderly workers’ employability (self-)perceptions and their intention to continue working until their official retirement age. In addition, we studied the role (...) of potential antecedents of their perceived employability at three different levels: training and education in current expertise area as well as in an adjacent expertise area (individual level factor), learning value of the job (job level factor), and organizational career management practices (organizational level factor). Data were collected by means of e-questionnaires that were distributed among two groups of Dutch older (45-plus) white collar workers. The samples consisted of 223 employees of an insurance company, and 325 university workers, respectively. Our research model was tested separately in each sample using Structural Equation Modelling; in our analyses, we controlled for the effects of respondents’ (self-)perceived health and (self-)perceived financial situation. Similar results were found for both samples. First, the relationship of perceived employability with the intention to continue working until one’s retirement age was positive, whereas the relationship between a perceived good financial situation with the intention to continue working until one’s retirement age was negative. Secondly, as regards the potential antecedents, results showed that the learning value of the job was positively related to perceived employability. In addition, an employee’s perception of good health is a relevant correlate of perceived employability. So, whereas perceived employability contributes to the intention to continue working until one’s retirement age, a perceived good financial situation is a push factor to retire early. In order to promote the labour participation of older workers, this study indicates that organizations should focus on the learning possibilities that are inherent to one’s job rather than on providing additional training or career management. Further research is needed to test the generalizability of our results to other samples. (shrink)

L'A. se propose d'expliquer l'idée que M. Blondel a développée sur la mortification de soi comme moyen de s'assimiler à Dieu. D'après sa doctrine, en effet, la philosophie elle-même discerne en l'homme un besoin de déification. Il en trouve la clé dans l'idée de mortification. L'A. souligne le jeu d'échange qui s'établit entre Dieu et l'homme sur la notion d'être : c'est de Dieu que l'homme a reçu le don de l'être, c'est à Dieu qu'il se doit de le rendre (...) librement pour être comblé d'un don supérieur qu'inexorablement la nature humaine recherche : l'être divin. Et pour obtenir ce don supérieur, il faut renoncer au don précédent. La mortification intervient à ce stade du renoncement. (shrink)