Gunther Anders (1902-1992) sought to study the situation of humankind following Auschwitz and Hiroshima, as well as the possibility of its total destruction. This volume brings together studies on his anthropology, his relationship with Judaism, and his conceptions of morality, catastrophes, and nuclear war.

Antoine de Baecque proposes a new historiography of cinema, exploring film as a visual archive of the twentieth century, as well as history's imprint on the cinematic image. Whether portraying events that occurred in the past or stories unfolding before their eyes, certain twentieth-century filmmakers used a particular mise-en-scène to give form to history, becoming in the process historians themselves. Historical events, in turn, irrupted into cinema. This double movement, which de Baecque terms the "cinematographic form of history," disrupts the (...) very material of film, much like historical events disturb the narrative of human progress. De Baecque defines, locates, and interprets cinematographic forms in seven distinct bodies of cinema: 1950s modern cinema and its conjuring of the morbid trauma of war; French New Wave and its style, which became the negative imprint of the malaise felt by young contemporaries of the Algerian War; post-Communist Russian films, or the "de-modern" works of _catastroika_; contemporary Hollywood films that attach themselves to the master fiction of 9/11; the characteristic _mise en forme_ of filmmaker Sacha Guitry, who, in _Si_ _Versailles m'était conté, filmed French history from inside its chateau; the work of Jean-Luc Godard, who evoked history through his own museum memory of the twentieth century; and the achievements of Peter Watkins, the British filmmaker who reported on history like a war correspondent. De Baecque's introduction clearly lays out his theoretical framework, a profoundly brilliant conceptualization of the many ways cinema and history relate._. (shrink)

Intervenant sur l’« état de nature comme modèle et miroir de la guerre civile », Ninon Grangé s’interroge sur l’oxymoron que constitue le couple barbarie/cité au nom d’un recouvrement de la politique par l’humanisation. La guerre civile complexifie les rapports politiques et n’est pas une régression dans la mesure où, contrairement à l’état de nature, il ne s’agit pas d’une hypothèse d’étude de nature fictionnelle : à ce titre elle est un arrêt plus qu’une rupture, une anomalie, un envers, (...) un dérèglement du modèle de l’État qui, selon Hobbes, ne s’édifie pas contre la guerre mais contre la guerre civile (les conflits perpétuels entre les États relevant d’une sorte d’état de nature des républiques). Guerre et guerre civile posent le problème d’une permanence de l’état de nature au cœur même de l’état social. Le mode de sortie de ce paradoxe peut être perçu dans la question de l’amnistie (qui consiste à « ne pas rappeler les malheurs » selon l’étymologie grecque) comme nouveau départ de l’histoire et abolition de la distance entre les ennemis. (shrink)

Dans sa critique de la démocratie libérale de Weimar, Carl Schmitt s’oppose avant tout au pluralisme. La souveraineté de l’État qu’il veut maintenir prend la forme d’un présidentialisme renforcé ; il entend ainsi sauver la substance de la Constitution allemande contre la Constitution de Weimar. Walter Benjamin, sans se placer sur le même plan, critiquant le monde de l’après-guerre avant d’envisager une essence démocratique, rencontre Schmitt sur la notion de souveraineté. Alors que tout les éloigne, et malgré l’hommage explicite de (...) Benjamin à la Théologie politique, l’hommage plus discret de Schmitt à Benjamin, l’impression qu’ils ne raisonnent pas avec la même définition de la souveraineté doit au moins être une hypothèse appelée à être démentie. Sur quoi véritablement se rencontrent-ils? Le diagnostic du conflit et le constat sur une époque ne sont qu’une réponse partielle et à bien des égards insatisfaisante. En s’appuyant sur les analyses de Giorgio Agamben, on partira de la rencontre fugace entre Schmitt et Benjamin pour étudier un concept qui a le rôle de pivot chez l’un et chez l’autre : l’état d’exception, concrétisé par la guerre civile mondiale chez Schmitt, par la guerre civile muée en terreur chez Benjamin. Dans le jeu des concepts, le point de rencontre focalisant deux pensées très différentes est aussi un point de divergence. Cela nous amènera dans un premier temps à déterminer la guerre civile mondiale comme une signature, semi-concept ou illustration de concept, et dans un deuxième temps à redéfinir ce qui sous-tend ces deux conceptions : la temporalité politique en temps de crise de la démocratie. (shrink)

Politisation du temps et temporalisation du politique, « politique du temps », chronopolitique… Les approches de la relation entre temps et politique sont variées, n’ont pas fait l’objet d’une école particulière dans l’histoire de la philosophie et, pour tout dire, sont restées assez invisibles, comparées aux philosophies de l’histoire. Bruno Godefroy pose pourtant cette question cruciale, qui commence seulement à être abordée, en sociologie par exemple, et le fait en s’attachant à la compara...

Dès l’introduction, qui est un article en soi et non pas une présentation, l’ambition de l’ouvrage apparaît. Nous n’aurons pas affaire à un nouveau livre sur la guerre et ses représentations (même si nous en manquons) ; nous allons lire un ouvrage sur la poétique de la guerre. Si l’expression peut paraître insupportable, elle est pourtant la garantie, dans la démarche des auteurs, que rien ne nous fera céder à la fascination morbide. Au minimum, la poétique, attachée aux détails, est (...) un moyen... (shrink)

Dans sa critique de la démocratie libérale de Weimar, Carl Schmitt s’oppose avant tout au pluralisme. La souveraineté de l’État qu’il veut maintenir prend la forme d’un présidentialisme renforcé ; il entend ainsi sauver la substance de la Constitution allemande contre la Constitution de Weimar. Walter Benjamin, sans se placer sur le même plan, critiquant le monde de l’après-guerre avant d’envisager une essence démocratique, rencontre Schmitt sur la notion de souveraineté. Alors que tout les éloigne, et malgré l’hommage explicite de (...) Benjamin à la Théologie politique, l’hommage plus discret de Schmitt à Benjamin, l’impression qu’ils ne raisonnent pas avec la même définition de la souveraineté doit au moins être une hypothèse appelée à être démentie. Sur quoi véritablement se rencontrent-ils? Le diagnostic du conflit et le constat sur une époque ne sont qu’une réponse partielle et à bien des égards insatisfaisante. En s’appuyant sur les analyses de Giorgio Agamben, on partira de la rencontre fugace entre Schmitt et Benjamin pour étudier un concept qui a le rôle de pivot chez l’un et chez l’autre : l’état d’exception, concrétisé par la guerre civile mondiale chez Schmitt, par la guerre civile muée en terreur chez Benjamin. Dans le jeu des concepts, le point de rencontre focalisant deux pensées très différentes est aussi un point de divergence. Cela nous amènera dans un premier temps à déterminer la guerre civile mondiale comme une signature, semi-concept ou illustration de concept, et dans un deuxième temps à redéfinir ce qui sous-tend ces deux conceptions : la temporalité politique en temps de crise de la démocratie. (shrink)

La définition du mot « génocide » relève d’emblée d’ambiguïtés lexicales et conceptuelles. À l’origine juridique, le terme divise les historiens qui y voient tantôt une spécificité du xxe siècle, tantôt un hapax avec la « solution finale », tantôt un phénomène plus ancien avec le moment fondamental de la colonisation ouverte à l’idée d’extermination. Ainsi, la prudence fera préférer la notion de « massacre de masse ».L’instrumentalisation politique de la référence à l’état de guerre est un parallélisme plutôt qu’une (...) comparaison. Contexte favorable, prétexte, arrière-fond du discours génocidaire, la guerre est faux ami avec le génocide. Huis clos autophage dans une entité politique, le génocide connaît une plus grande proximité avec la guerre civile : la désignation d’ennemis intérieurs, la barrière du corps qui tombe, la « brutalisation » des sociétés favorisent la discrimination d’un ennemi qu’il faut rendre visible pour mieux le faire disparaître. La « bascule » dans le génocide révèle les mécanismes fantasmatiques du politique qui concrétisent l’éventualité destructrice de l’État. Aussi faut-il se demander si le génocide appartient en propre à une terrible modernité du xxe siècle ou à la substance de l’État. La question de la rationalité folle ou de la logique irrationnelle du génocide repose le problème du mal radical et du mal politique : dans la réinvention du politique à travers les pratiques génocidaires, l’existence et l’identité de l’État se redéfinissent hyperconflictuelles. (shrink)

Le baroque politique est connu pour avoir été pensé dans les images théâtrales. Par rapport à la compréhension du pouvoir sous la forme de la représentation ostentatoire, le secret – contenu et pratique – se présente dans une dimension toute différente. Héritier infidèle des pensées de la raison d’État et des théories de la dissimulation machiavélienne, le secret politique est lié aux nouvelles descriptions de la prudence mélangée, où ne sont plus séparées morale et politique. Dissimulation des intentions plutôt que (...) mensonge, le secret ouvre un nouvel espace politique qui n’a pas de lieu propre, et dont tout l’intérêt pour les hommes de pouvoir est de laisser croire qu’il y a secret, presque indépendamment du contenu lui-même. Ainsi le secret pensé politiquement est-il lié à un nouveau partage du politique, qui crée une société restreinte liée par une communication spéciale entre destinateur, dépositaire et destinataire du secret, inaugurant à la fois une rationalité sans légitimité et une science politique nouvelle. (shrink)

Au fil du temps, l'Europe est devenue un objet central de la philosophie politique d'Étienne Balibar. Née sur le terreau de sa réflexion sur le racisme, cette pensée s'est concentrée toujours davantage sur la construction européenne et ses impasses. En ce sens, il s'agit d'une vision marquée par la crise et, de ce fait même, guidée par le souci et l'urgence de la démocratisation de l'Union européenne ou, ce qui revient au même, de sa transformation. Les problèmes de la citoyenneté, (...) des frontières, du positionnement géopolitique, de la constitution, des choix économiques, des migrants ont ainsi aimanté l'élaboration d'un ensemble de concepts originaux pour penser ces enjeux, formant une œuvre dont l'ampleur et l'extension n'ont probablement d'autre équivalent, dans la scène philosophique contemporaine, que l'entreprise de Jürgen Habermas. Les auteures et les auteurs de cet ouvrage - juristes, philosophes, politistes, venus de France et d'ailleurs - engagent à leur tour un échange productif avec les principaux concepts et propositions d'Étienne Balibar sur l'Europe, convaincus de leur intérêt théorique intrinsèque mais également de l'horizon post-national dans lequel le politique se déploie désormais. Ce qui donne l'occasion à Étienne Balibar de relancer, encore une fois, la discussion. (shrink)

Resumen. La consideración de una nueva visión para sustituir y revisar las concepciones humanasen relación con el ambiente, plantea necesariamente mantener una misión educativa, dirigiendo laatención al complejo mundo natural, porque bajo esta perspectiva, educar representa una formaviable entre la realidad y el medio, condición indispensable para replantear la promoción de lasactividades ecológicas mediante el panorama gerencial, bajo el rol que desempeña el gerente deaula, para obtener cambios en el futuro posicionamiento humano en relación con la naturaleza. Elestudio tiene como (...) objetivo describir el rol gerencial del docente para la promoción de lasactividades ecológicas en la educación primaria. Tomando como caso el Colegio Jorbalán y EscuelaBásica San José, San Cristóbal, República Bolivariana de Venezuela. El estudio se fundamentó en laactividad promovida por el docente en cuanto a la participación ciudadana y el trabajo colaborativo,así mismo, la gerencia estratégica con referencia a la planificación, organización y dirección deactividades ecológicas. La investigación presentada es de nivel descriptivo, de campo, proyectofactible. Los resultados obtenidos indicaron, que los docentes promueven actividades departicipación ciudadana sobre acciones proambientales y valores ambientales; argumento del cualdiscreparon estudiantes y padres; también se detectaron deficiencias en el desarrollo de la gerenciaestratégica, concluyendo que el trabajo es importante porque hay necesidad de diseñar técnicas parala promoción de actividades ecológicas. Recomendando a los docentes como protagonistasmotivacionales, el ejercicio de los principios gerenciales con mayor firmeza a fin de mejorar lacalidad de vida.Palabras claves. Gerente de aula, promoción actividades ecológicas. Considering a new vision to replace and check the human conceptions in relation to theenvironment, necessarily arises maintain an educational mission, drawing attention to the complexnatural world, because from this perspective, education is a viable way between reality and theenvironment , which is essential to reconsider the promotion of environmental activities bymanagement scenario, in the role played by the manager class, for change in the future positioning inrelation to human nature. The study aimed to describe the managerial role of teachers in thepromotion of environmental activities in primary education. Case: Jorbalán College ElementarySchool and San Jose, San Cristobal, Bolivarian Republic of Venezuela. The same was based onthe activity promoted by the teacher in terms of citizen participation and collaborative work, inaddition, management refers to strategic planning, organization and management of environmentalactivities. The research presented is descriptive level, field, and project feasible. Resultsindicated that teachers promote civic engagement activities on eco-friendly actions andenvironmental values; argument which students and parents disagreed, also identified shortcomingsin the development of strategic management, concluding that there is need to develop techniques forpromoting of environmental activities. It is recommended to teachers asprotagonists motivational exercise management principles more firmly to improve the quality of life.Keywords. Classroom manager, promoting environmental activities. (shrink)

Why has it taken so long for member states to appoint women to the Court of Justice? Despite having won relatively significant policy instruments for equal treatment at work and high levels of legislative representation, women in the European Union have been slow to extend the demand for gender mainstreaming to courts. Prior to 1999, the Court of Justice had had one woman member until Ireland appointed Fidelma Macken in late 1999, and Germany appointed Ninon Colneric and Austria appointed (...) Christine Stix-Hackl Advocate General in 2000.The 1995 U.N. meeting in Beijing was a catalyst for the demand for balanced participation of women and men in decision-making processes within the E.U., and it coincided with Sweden, Finland and Austria joining and championing the cause of gender equality. In 1999, the Commission published a report on women in the judiciary and women lawyers began to organize across Europe. After tracing the appointment process, I review the European Parliament's role in championing women on the Court and consider recent developments. Courts, particularly supranational and federal courts, are representative institutions even if their representative function differs from legislatures. Non-merit factors have always been a factor in judicial appointments and thus the demand for women on the bench is not a terrible deviation from merit. An all male bench is no longer legitimate. (shrink)