[In this book, the author] examines the history of the concept of sovereignty, engaging with the work of Bodin, Hobbes, Rousseau, Schmitt, and others. [He] provides unflinching and hard-hitting assessments of current democratic realities, and these essays are highly engaged with the current political events of the post-9/11 world. -Back cover.

Tyrannie, ce vieux mot qui nous vient de Grèce, comment l'entendre encore, et d'une autre oreille? Que serait aujourd'hui la tyrannie? Cet essai traite des rapports entre le droit et la justice mais aussi entre le pouvoir, l'autorité et la violence. La justice n'est jamais épuisée par les représentations et par les institutions juridiques qu'on tente d'y ajuster. Le juste transcende à jamais le juridique, certes, mais il n'est pas de justice qui ne doive s'inscrire dans un droit, dans un (...) système et dans une histoire de la légalité, dans la politique et dans l'Etat. Même si à son tour le droit prime la force, si c'est là son devoir, il n'est pas de droit qui n'implique en lui-même le pouvoir de sa mise en œuvre, une technique, donc, et la possibilité de la guerre. Point de devoir sans contrainte, rappelle Kant. Ce qui prétend avoir force de loi inscrit alors l'appel à la force dans le concept même de son autorité. Le risque de tyrannie n'attend plus, il guette à l'origine de la loi. Il veille sur sa conséquence, sur ce que Pascal nomme, dans sa pensée si connue mais si énigmatique, la " suite " : " Justice, force. - Il est juste que ce qui est juste soit suivi, il est nécessaire que ce qui est le plus fort soit suivi. La justice sans la force est impuissante ; la force sans la justice est tyrannique [...] Il faut donc mettre ensemble la justice et la force... " Reprenant un mot de Montaigne, Pascal parle aussi, " d'un fondement mystique " de " l'autorité " : " Qui la ramène à son principe, l'anéantit. " Un tel anéantissement peut s'engager selon des voies multiples. Il s'agirait ici d'analyser en somme cette multiplicité même. En revenant sur la tradition de Montaigne et de Pascal, puis en s'expliquant avec un texte troublant de Walter Benjamin, Pour une critique de la violence (1921), cet essai situe la déconstruction devant la loi, plus précisément au regard de la justice à laquelle elle se doit. Car la justice n'est pas devant la déconstruction, elle l'engage et lui donne d'abord son mouvement. A quelles conditions peut-on alors penser les axiomes suivants : " La justice est un des noms de l'indéconstructible " ou encore " la déconstruction est justice "? (shrink)

Certainty The following article provides an overview of the philosophical debate surrounding certainty. It does so in light of distinctions that can be drawn between objective, psychological, and epistemic certainty. Certainty consists of a valuable cognitive standing, which is often seen as an ideal. It is indeed natural to evaluate lesser cognitive standings, in particular … Continue reading Certainty →.

Recorded in Ithaca, NY by Cornell University., Sponsored by: Andrew D. White Professors-At-Large Program., Speaker: French philosopher and author., Lecture, September 11, 1985. Transcript provided by Albe Harlow.

Derrida’s recently published Life Death seminars have again highlighted the importance of values within the ongoing philosophical conversation about overcoming metaphysics. The seminars further indirectly raise a matter of great importance for constitutional theory. Values have become central to constitutional discourse since the mid-twentieth century despite critique due to their supposedly subjective nature, the potential conflict between them, and the legal uncertainty that they bring about. This essay enquires into the origin, logic, structure, and operation of (constitutional) values. It does (...) so through a close reading of the texts of Heidegger and Derrida in which Nietzsche’s call for a revaluation of values takes on a central role, along with a reflection on the relation between life and Being, as well as between life and death. A close reading of these texts in turn makes possible an unorthodox reading of Schmitt’s newly translated text on constitutional values in The Tyranny of Values, which finally opens the possibility of a move beyond such values and thus beyond metaphysics. (shrink)

Cet ouvrage étudie des formes d'humanisme contemporain qui, dans leur compréhension de la nature humaine, se sont opposées aux conceptions religieuses, et en Occident plus particulièrement au Christianisme. Trois formes d'humanisme athée sont considérées qui sont le Marxisme, le Freudisme et le Rationalisme scientiste, qui prend aujourd'hui la forme d'un messianisme 'technoscientiste.' Chacune de ces formes a pu constituer une avancée théorique notable dans un champ défini, mais a pu aussi donner naissance à une conception idéologique néfaste, voire criminelle, sans (...) pourtant épuiser la charge d'espérance dont elle est aussi porteuse. L'Église n'en est plus aujourd'hui aux anathèmes du Syllabus, mais est engagée dans un processus de dialogue avec les principales composantes du monde contemporain, dont elle peut partager certaines attentes. Jean XXIII, et le concile Vatican II, ont su distinguer entre des proclamations ouvertement athées, auxquelles un chrétien ne peut évidemment souscrire, et des analyses temporelles, voire des objectifs concrets, en vue desquels des engagements communs peuvent être encouragés dans le respect des convictions de chacun. Tout effort de dialogue doit, à ce titre examiner les principales questions que se pose l'Humanité contemporaine, à la fois pour chercher des réponses communes, et souligner la contribution que le Christianisme apporte, en un message d'amour de tous les humains, qui, selon lui, ne trouve sa source profonde que dans un amour plus élevé. (shrink)

En 1974 Jacques Rancière examinait la leçon de marxisme donné par le philosophe Louis Althusser à un collègue anglais et en faisait l'occasion d'un bilan sur l'althussérisme lui-même. Althusser avait imposé dans les années 1960 l'idée d'un retour à la vraie pensée de Marx, en phase avec les formes nouvelles de la pensée structuraliste (ethnologie de Lévi-Strauss, psychanalyse lacanienne, archéologie du savoir de Foucault) mais aussi avec les nouveaux espoirs révolutionnaires qui secouaient la planète à l'heure des luttes de (...) décolonisation et de la révolution culturelle chinoise. Or les événements de 1968 avaient montré le total décalage de ce marxisme renouvelé par rapport aux aspirations portées par les mouvements de la jeunesse et aux formes prises par la mobilisation populaire. La pensée du renouveau théorique et politique s'était transformée en pensée de l'ordre. Mais aussi, dans le contexte de l'après-68, cette pensée de l'ordre ne pouvait trouver son efficacité qu'en s'exprimant dans le langage de la subversion. La Leçon d'Althusser s'attachait à dégager les conditions de ce renversement en examinant le coeur politique de la philosophie althussérienne, l'opposition de la science et de l'idéologie, à la lumière de l'histoire récente mais aussi à celle de la tradition ouvrière et révolutionnaire. Ce texte devenu introuvable est aujourd'hui réédité avec une préface de l'auteur qui en souligne l'actualité : le destin de cette pensée de la subversion devenue une justification de l'ordre existant n'est que le premier épisode d'un mouvement politique et intellectuel bien plus vaste. Des années 1970 jusqu'à notre présent nous avons été témoins d'une vaste contre-révolution politique et intellectuelle dirigée contre tous les acquis des mouvements populaires d'un siècle et contre toute idée d'émancipation. Or cette contre-révolution a continuellement recyclé à son profit tous les thèmes de la pensée marxiste et critique d'hier. La Leçon d'Althusser mettait en lumière le mécanisme fondamental de ce processus et anticipait en ce sens le travail poursuivi par Jacques Rancière jusque dans des livres récents comme La Haine de la démocratie et Le Spectateur émancipé. Ce travail est donc propre à aider à la compréhension du présent et à la reformulation d'une pensée de l'émancipation. (shrink)

Comment passer d’une demande de résolution à une demande de sens? Comment intervenir à l’intérieur des différents contrats thérapeutiques de résolution et d’information? De façon interprétative, non interprétative? De façon active, non directive? Quel type d’abstinence observer à l’intérieur du contrat spécifiquement analytique? En d’autres termes, quelle référence analytique retenir? Les réponses proposées dans cet article ne convaincront pas nécessairement le lecteur. Mais si ces questions posées lui permettent de se repérer dans la jungle des pratiques thérapeutiques, cet article n’aura (...) pas été inutile. (shrink)

Before I even begin, before even a preface or an epigraph, allow me to make two confessions or concessions. Both of them have to do with the fable and the phantasm, that is to say, with the spectral. The fabulous and the phantasmatic have a feature in common: stricto sensu and in the classical sense of these terms, they do not pertain to either the true or the false, the veracious or the mendacious. They are related, rather, to an irreducible (...) species of the simulacrum or of virtuality. To be sure, they are not truths or true statements as such, but neither are they errors or deceptions, false witnesses or perjuries. (shrink)

H. C. for Life, That Is to Say... is Derrida's literary critical recollection of his lifelong friendship with Hélène Cixous. The main figure that informs Derrida's reading here is that of "taking sides." While Hélène Cixous in her life and work takes the side of life, "for life," Derrida admits always feeling drawn to the side of death. Rather than being an obvious choice, taking the side of life is an act of faith, by wagering one's life on life. H. (...) C. for Life sets up and explores this interminable "argument" between Derrida and Cixous as to what death has in store deep within life itself, before the end. In addition to being a memoir, it is also a theoretical confrontation—for example about the meaning of "might" and "omnipotence," and a philosophical and philological analysis of the crypts within the vast oeuvre of Hélène Cixous. Finally, the book is Derrida's tribute to the thought of the woman whom he regards as one of the great French poets, writers, and thinkers of our time. (shrink)

Résumé Cet article explore le processus de déshumanisation et ses effets sur les individus et plus particulièrement sur leur corps. Pour approcher l’univers de la déshumanisation, les auteurs se sont plongées dans l’irreprésentable des violences génocidaires survenues dans la région des Grands Lacs au Burundi. Deux grandes interrogations constituent le fil rouge de la réflexion : le corps et le paradoxal. Le cas de Nemesa, jeune ex-rebelle burundaise, a permis de penser la souffrance paradoxale liée aux violences extrêmes et inhumaines.

Cet article explore les fondements contemporains d’une éthique du lien familial, et plus largement du lien humain, dans la perspective d’une réflexion pluridisciplinaire. Il commente les questions posées par la montée en puissance des éthiques du care et par la fragilisation du lien dans la culture occidentale. Est explorée notamment la difficulté posée par le défaut d’étayage et de « portance » du monde adulte, renvoyant les adolescents à négocier dans une forme de solitude des rites initiatiques qui prennent une (...) configuration autarcique. Ce défaut de portance concernerait aussi la culture dans son ensemble, soutenant faiblement les acteurs de la scène familiale et éducative dans l’espace de légitimité qu’ils ont sans cesse à créer. (shrink)

vant ce qui serait un unique modèle de gouvernement de l’intime, sont susceptibles de se moduler suivant les configurations familiales auxquelles elles s’adressent et de se construire dans des interactions multiples avec les exigences de ceux qu’elles visent. Même si l’histoire de la famille contemporaine est d’abord celle d’une autonomisation de la sphère privée et des individus qui la composent, par conséquent celle d’une autonomisation dans la détermination des liens familiaux, l’économie socio-politique de ces derniers, caractérisée par des types différents (...) d’interactions familiales, n’est jamais indépendante de positions et de dispositions sociales et des normes produites par les régulations publiques de la sphère privée. Ces dernières, loin d’être autogénérées, sui-. (shrink)