Bedenkingen bij enkele hedendaagse opvattingen omtrent de taak Van het moraalfilosofisch denken
Abstract
La philosophie morale de beaucoup de nos contemporains semble n'avoir qu'une portée purement théorique. Cette philosophie est une philosophie de la morale, ayant pour objet une réalité morale donnée à laquelle elle n'a rien à changer. Ainsi en est-il de toute philosophie positiviste qui échoue dès qu'elle veut donner autre chose qu'une connaissance de la morale et fixer un art à portée morale pratique. Il en est de même de la phénoménologie qui, tout en voulant aboutir à des énoncés pratiques fondés sur une expérience des valeurs morales « elles mêmes », ne réussit qu'à mettre en lumière ce qu'importe une attitude morale déterminée à laquelle elle ne pourra rien changer. On peut se demander dès lors si la philosophie morale peut être autre chose qu'une étude théorique de ce genre. Sans doute, la tradition philosophique issue du socratisme fournit une réponse positive à cette question. Mais, pour en rester à la morale de notre époque, il semble plus utile de montrer que dans des conceptions aussi éloignées de la tradition que celles de Marx et de Sartre on voit réapparaître un type de pensée à caractère pratique et non purement théorique. Ainsi on voit que l'« éthique » marxienne est autre chose qu'une théorie de la praxis mais une pensée essentiellement critique et constructive qui, en s'intégrant à l'ensemble de la praxis, définit un dépassement dialectique de la réalité donnée. Quant à Sartre, il est clair que son éthique doit être rédicalement différente de la théorie ontologique, encore que la « conversion radicale » dont elle procède ne peut avoir lieu qu'après que l'ontologie a montré que la liberté est à l'origine de toute valeur possible. L'auteur en conclut qu'il y aurait intérêt à montrer ce que la tradition socratique peut apporter à la philosophie morale de notre temps et, par la même, à l'ensemble de la réflexion philosophique