Paris: J. Vrin (
1975)
Copy
BIBTEX
Abstract
Hegel n'a de cesse de souligner l'enracinement de la modernite dans la culture hellenique: la Grece apparait en effet comme premiere patrie de l'Esprit, c'est la que l'homme a commence a etre chez soi. Que ce soit dans le domaine esthetique (invention d'une religion de l'art) ou ethique (invention de la Cite comme ideal republicain), la Grece est pensee par Hegel comme une etape majeure de l'histoire entendue comme developpement d'une rationalite immanente. Pour autant, Hegel n'a rien d'un idolatre. L'hellenisme des debuts, de rigueur a l'epoque, cede rapidement le pas a une integration au sein d'une philosophie de l'absolu comme processus, comme realisation de soi-meme: la figure grecque est alors pensee dans ses limites et dans son necessaire depassement. Mais doit-on s'en tenir la, a la necessite de ce depassement? Si la Grece fait office d'ideal esthetique et, dans une moindre mesure, ethique, elle est aussi a l'origine meme de la philosophie, elle est le foyer de procedures de pensee dont la philosophie semble etre, a jamais, tributaire. Des lors, le privilege grec semble en mesure de deborder la portee que le systeme avait su lui menager. Le destin de la Grece, c'est alors non seulement d'etre transcendee par le flux historique, mais aussi de representer ce principe dont le destin est accomplissement, et ceci a travers la philosophie hegelienne elle-meme. En croisant demarche genetique et approche systematique, cette etude nous propose plus qu'une mise en ordre interne au systeme, la mise en lumiere d'un veritable impense de la pensee hegelienne.