Abstract
De nature homilétique, la prédication de Calvin suit le principe de la lectio continua, proche du commentaire des lectiones. Le réformateur mentionne souvent les philosophes, de manière positive pour les savoirs qu’ils représentent, mais aussi pour les critiquer. La philosophie et les philosophes sont des réalités ambivalentes, comme dans l’ Institution de la religion chrestienne, et désignent les savoirs humains sur le monde et sur l’homme en tant qu’on peut ou qu’on ose envisager ces réalités comme indépendantes de Dieu. Les plus grands éloges de la philosophie donnent lieu aux condamnations les plus vives. Calvin utilise aussi la désignation de philosophes pour critiquer des adversaires contemporains : d’une part la théologie scolastique et tridentine, d’autre part les « moyenneurs » érasmiens. Le réformateur oppose les deux « styles », celui de la philosophie et celui de la révélation scripturaire, à la fois comme deux méthodes discursives, deux styles au sens littéraire, et deux stratégies : seules les Écritures saintes sont capables de conduire efficacement à la vraie sagesse (chrétienne).