Abstract
Dans la dernière phase de sa vie et de ses recherches, Michel Henry a fait dialoguer sa propre phénoménologie de la vie avec le kérygme et la pensée chrétienne, estimant que, depuis ses origines, le christianisme a vécu la révélation de Dieu non pas comme une connaissance mais comme une vie, la Vie même de Dieu dans laquelle les hommes sont invités à entrer, une vie qui configure les êtres humains à partir de la perspective trinitaire comme des fils dans le Fils, relisant ainsi le christianisme en philosophe, ou comme une archi-phénoménologie. Grâce à la visée philosophique, les principes fondamentaux du christianisme peuvent avoir une nouvelle explicitation rationnelle, et la pensée chrétienne en tant que telle, agissant comme un prisme interprétatif, contribue à jeter un éclairage différent sur les principes généraux et les stratégies opérationnelles de la phénoménologie. De cette façon, on acquiert deux lieux forces, qui amènent Henry à mettre en évidence, d’une part, la connotation phénoménologique du premier et d’autre part, mais simultanément, à défendre le droit et l’importance de l’attention au phénomène chrétien par l’investigation philosophique. Parmi les nombreux thèmes pris en considération par Henry, pour cet essai, nous avons choisi d’analyser la relation Trinité-humanité et le concept de vérité du christianisme, que Henry oppose à la vérité du monde.