Liberté et volonté chez Bayle et Malebranche
Abstract
La conception malebranchiste de la liberté est originale. Malebranche ne croit pas en une liberté d’indifférence absolue, c'est-à-dire en une capacité d’opérer un choix indépendamment de toute motivation. Il ne croit pas non plus que nous puissions indifféremment choisir entre deux motivations de force inégale : au moment où on se détermine, le bien le plus grand (du moins selon l’apparence) l’emporte. La liberté réside seulement dans le fait que l’on n’est pas obligé de se déterminer : nous pouvons toujours suspendre notre consentement. Cette conception est exposée à des objections que Pierre Bayle a formulées et qui tentent de la mettre en contradiction avec d’autres thèses de Malebranche : son occasionalisme, sa théorie de la création continuée, l’obscurité de l’âme à elle-même, sa théologie des voies de l’action divine. Nous discuterons ces objections et verrons si Malebranche est en mesure de leur résister.