Abstract
Comme Descartes, Malebranche réduit le concept de la stupidité à celui de l’erreur. Mais il y introduit une notion qui déborde le cadre cartésien, celle de ténèbres. L’âme ou le cogito n’est pas une idée claire et distincte, mais un « sentiment intérieur ». C’est de ces ténèbres que remontent les confusions qui caractérisent la bêtise : notre âme n’est que pure modification de soi qui dans sa dynamique auto-affective emporte avec elle les distinctions fondamentales autour desquelles s’établissent aussi bien la connaissance que l’expérience que nous acquérons des choses hors de nous. Cette âme de ténèbres et de confusion est ainsi la source des erreurs répandues par ces philosophes stupides qui confondent corps et âme, objets et extériorité, matière et étendue.