Abstract

" Notre époque ne veut croire qu'à des "réalités". Or sa réalité la plus puissante est la science, voilà pourquoi c'est de la science philosophique dont notre époque a le plus grand besoin (...) et le plus grand progrès que puisse accomplir notre époque sera de reconnaître que l'intuition philosophique bien comprise est l'appréhension phénoménologique des essences. " Ce texte, écrit en 1911, constitue bien le manifeste par quoi s'ouvre la philosophie du XXè siècle. Husserl cherche à dépasser l'opposition toujours actuelle entre positivisme et historicisme, en exigeant que la philosophie s'établisse à partir d'un nouveau commencement, plus radical que tous ceux qu'elle n'a jamais pu entreprendre, et qu'elle vise une rigueur qui l'affranchisse enfin des modèles hérités des sciences de la nature. Quelle qu'ait été l'histoire de la phénoménologie Husserlienne, l'exigence exprimée dans ce manifeste ne concerne pas seulement un courant de pensée particulier ; elle est consubstantielle à la réflexion philosophique elle-même.