The German term `Mitteleuropa' was coined to designate Central Europe at the time when the Habsburg monarchy exercised its domination over the Danube area and when the Eastern borders of the Reich proclaimed in 1871 were formed, thus from the end of the eighteenth century to the end of the First World War. Mitteleuropa constitutes an ambivalent `lieu de mémoire', a notion in which Central Europe has invested its memory of the past and its identity: such a notion is negative (...) when it brings to mind the mental map of German imperialism both exploited and perverted in the Third Reich; it is positive when it is interpreted as a federative idea, opening supranational perspectives associating the countries of German culture with Slavic peoples — the Hungarians, the Romanians — and with the Jews. Since the formation of the `Habsburg myth' as a retrospective utopia of a defunct harmony of nationalities in the `third Europe' situated between Western Europe and the Russian world, the Austrian tradition has become the focus of the new notion of `Zentraleuropa', prefiguring Central European union. (shrink)

Georges Le Rider, Les deux monnaies macédoniennes des années 323-294/290 p. 491-500 Après la mort d'Alexandre en 323, deux monnaies furent émises parallèlement en Macédoine jusqu'en 294-290 : des alexandres et des philippes en or et en argent. On a expliqué ce double monnayage par des raisons commerciales (les peuples des Balkans auraient été très attachés aux philippes) ou par des raisons politiques (propagande en faveur de Philippe III). Dans cet article, l'accent est mis sur une explication de caractère (...) fiscal. Pour recueillir des revenus procurés normalement par la frappe d'un monnayage local, les autorités macédoniennes auraient émis des philippes (monnaie macédonienne par excellence, d'usage interne) parallèlement aux alexandres (monnaie internationale, réservée aux relations avec l'extérieur). (shrink)

Dans les traités conclus avec les Étoliens en 189 et avec Antiochos III en 188, les Romains exigent d'être payés en monnaies d'argent d'aussi bonne qualité que la monnaie d'Athènes, universellement connue. La quantité de métal monnayé est également précisée, dans le premier traité en talents euboïques, dans le second en talents de 80 livres romaines, qui sont des unités équivalentes. Les Romains réclament expressément d'être payés, pour tout ou du moins une large part de l'indemnité, non en monnaies d'or (...) mais en monnaies d'argent, car ce sont elles qui constituaient le moyen habituel des échanges. La ratio or/argent prescrite est de 1 : 10, respectant le taux courant à l'époque dans cette partie du monde grec. (shrink)

Antiochos IV (175-164), dans la seconde partie de son règne, a diminué de moitié le poids du chalque, le portant à 4 g environ et instaurant entre l'argent monnayé et le bronze monnayé un rapport voisin de 1 à 50. Un peu plus tard Alexandre Bala (150-145), à Ecbatane, diminua de nouveau de moitié le poids du chalque, qui passa de 4 g à 2 g, si bien que le rapport argent monnayé/bronze monnayé s'établit autour de 1 à 25. J'ai (...) cherché à déterminer quelle pouvait être à cette époque la valeur commerciale du bronze (l'inscription d'Athènes IG³ 472 fournit à cet égard une précieuse indication), de façon à mieux apprécier la part de valeur fiduciaire qui entrait chez les Séleucides dans la valeur d'une monnaie de bronze. Je me suis interrogé aussi sur les raisons qui avaient pu inciter Antiochos IV à modifier le poids du chalque. (shrink)

Publication de 94 monnaies pré-romaines trouvées dans la fouille de Bassit en Syrie. La présence d'un grand nombre d'exemplaires d'une émission de petits bronzes d'Alexandre qui ne peut être attribuée à un atelier connu de la région conduit à suggérer que cette émission a été frappée à Posideion, le port situé au pied du tell de Bassit. Parmi les 94 monnaies se trouve en outre un bronze très rare de Posideion, qui montre au droit le Baal de Tarse, au revers (...) Poséidon, et qui a été frappé soit avant l'arrivée d'Alexandre, soit peu après sa mort. Les autres sont des monnaies d'Athènes, d'Arados, d'Antigone Monophtalmos (?), des Séleucides, des Ptolémées, de Séleucie de Piérie, de Bérytos, d'Alexandre Jannée, de Séleucie du Calycadnos, de Byzance ; quatre pièces n'ont pu être identifiées. (shrink)

Un groupe de tétradrachmes et de drachmes d'Antiochos VIII Êpiphane pose un problème de classement, car le visage du roi est différent de ses autres portraits et le type de revers (Tyché debout tenant une corne d'abondance et une barre de gouvernail) est nouveau dans la numismatique séleucide. On a montré que ces monnaies n'avaient pas été émises à Tripolis, comme on l'avait cru parfois, mais à Antioche, et qu'elles avaient été frappées en 128, trois années avant la date considérée (...) jusqu'à présent comme celle de l'accession d'Antiochos VIII à la royauté. Cette brève émission aurait lieu dans les semaines qui précédèrent l'usurpation d'Alexandre II Zabinas. (shrink)

Les émissions monétaires en argent des Séleucides en Coelé Syrie et en Phénicie, après la conquête de la province en 200, ne manquent pas de surprendre. Antiochos III n'y frappa pas de monnaies en ce métal. Ses premiers successeurs ouvrirent un atelier à Antioche-Aké-Ptolémaïs, mais les tétradrachmes de poids attique, aux types séleucides habituels, qu'ils y produisirent ne circulèrent pas dans la province, comme en témoignent les trésors. Pendant la lre moitié du 11e siècle, le numéraire lagide continua d'être utilisé. (...) À partir de 150, Alexandre Bala et les rois suivants frappèrent dans plusieurs ateliers un monnayage d'aspect inattendu : des espèces au portrait et au nom du roi séleucide, mais de poids lagide et montrant au revers l'aigle ptolémaïque sur un foudre. Cette étude cherche à expliquer les raisons d'un tel comportement, qui eut pour effet de laisser monétairement la Coelé Syrie et la Phénicie à l'écart des autres provinces du royaume. (shrink)

II est proposé d'attribuer à Antiochos II et à l'atelier de Mylasa l'émission monétaire WSM 1468, qui avait été classée par E.T. Newell à Antiochos III et à l'atelier de Bargylia. Une indication chronologique est donnée par le trésor de Hija e Korbit, récemment découvert en Albanie. Quant au symbole d'Artémis Kindyas, qui avait entraîné l'attribution à Bargylia, les alexandres où il apparaît semblent être originaires de Mylasa.

Présentation de deux octadrachmes d'or, qui montrent au droit les portraits géminés d'un tout jeune roi, Antiochos, et d'une reine, dont l'effigie est placée au premier plan. On peut considérer que ce jeune Antiochos est un fils de Séleucos IV, qui disparut le 3 septembre 175, victime d'Héliodore. Après un règne de quelques semaines, il fut peut-être adopté et nommé co-régent par Antiochos IV, puis mis à mort par ce dernier en 170. La reine représentée sur les deux octadrachmes ne (...) peut être que la mère du jeune souverain, Laodice, qu'on peut identifier comme la fille d'Antiochos III et la femme d'Antiochos l'aîné, de Séleucos IV et d'Antiochos IV, ses frères. Commentaire des deux portraits géminés et réflexions sur le monnayage relativement abondant du jeune Antiochos. (shrink)

Η απόδοση στα Μύλασα μιας έκδοσης τετραδράχμων και δραχμών, που έφεραν ως σύμβολο την εικόνα της Αρτέμιδας Κινδύας, βασίστηκε στην ταύτιση του συμβόλου αυτού με ανάλογο πάνω σε μια δραχμή του Αλεξάνδρου, σύμφωνα με πρόταση της M. Thompson. Όμως, επειδή οι φωτογραφίες δείχνουν ότι το σύμβολο της Αρτέμιδας Κινδύας δεν είναι πράγματι το ίδιο με εκείνο του εν λόγω νομίσματος, η υπόθεση για την απόδοση του στο μυλασιακό εργαστήριο παραμένει πιθανή, αλλά αναμένει την επιβεβαίωση της.

Cleomenes of Naucratis (d. ca. 322) never ceases to intrigue historians. Did he, under Alexander, usurp the functions of the satrap of Egypt? Was he a financial genius? Did he revolutionise the Mediterranean corn trade? Did he play a decisive role in the establishment of a monetary economy in Egypt? These questions have received contradictory answers. This paper is an endeavour to restate them.

Dans la première partie, Une épitaphe thessalienne de Perrhèbie, nouvel examen d'une épitaphe dialectale du territoire de l'ancienne Malloia (ve s.). Établissement du texte: le défunt devait s'appeler Skythros, sobriquet rare tiré de l'adjectif σκυθρός, «grognon». Dans la seconde partie, Inscriptions de Dalmatie et noms illyriens, d'abord quelques compléments à l'article sur les inscriptions d'Issa, BCH 114 (1990), p. 504-513. Ensuite, examen d'une inscription conservée à Perast (Monténégro). Il s'agit d'une dédicace de péripolarques et de peripoloi, que l'éditeur attribuerait à (...) la région de Dyrrhachion. D'après l'onomastique (nombreux noms illyriens ou supposés tels), on envisage plutôt ici la possibilité d'une origine dalmate. Les auteurs essaient de montrer qu'un groupe important de monnaies cistophoriques, dont le classement à Apamée de Phrygie est parfois contesté, a bien été frappé dans cet atelier. Ils suggèrent d'autre part que de brèves émissions laissées parmi les incertaines appartiennent les unes aux Praipenisseis, l'autre aux Corpéni, peuples de Phrygie qui avaient été mal localisés et qu'on avait considérés à tort comme des tribus. (shrink)

In this brillant meditation on conceptions of history, Le Goff traces the evolution of the historian's craft. Examining real and imagined oppositions between past and present, ancient and modern, oral and written history, _History and Memory_ reveals the strands of continuity that have characterized historiography from ancient Mesopotamia to modern Europe.

Nanotechnologies are a controversial topic, as they seem promising but also cause concern. Previous research has highlighted the potential link between nanotechnologies and other hazardous technologies. The aim of this research was to analyse the discourse on this topic by three groups of participants: laypersons, scientists and environmentalists. Thirty-four people (13 laypersons, ten scientists and eleven environmentalists) were interviewed using a semi-structured interview. Lexical and thematic analyses showed that scientists engage in explanatory discourse and perceive fewer risks than laypersons and (...) environmentalists. The latter two groups describe applications and list the main actors in the development of nanotechnologies. Environmentalists are significantly more likely to make spontaneous associations with other technologies, such as electromagnetic waves, and perceive more risks than the other two groups. Contrary to our expectations, laypersons make fewer associations with biotechnologies than experts or environmentalists. The results are discussed in terms of the interest of a qualitative approach to uncovering new objects spontaneously associated with nanotechnologies, as well as in terms of a risk governance framework. (shrink)

In this brillant meditation on conceptions of history, Le Goff traces the evolution of the historian's craft. Examining real and imagined oppositions between past and present, ancient and modern, oral and written history, _History and Memory_ reveals the strands of continuity that have characterized historiography from ancient Mesopotamia to modern Europe.

After reviewing the literature on current knowledge about consciousness in humans, we present a state-of-the art discussion on consciousness and related key concepts in animals. Obviously much fewer publications are available on non-human species than on humans, most of them relating to laboratory or wild animal species, and only few to livestock species. Human consciousness is by definition subjective and private. Animal consciousness is usually assessed through behavioural performance. Behaviour involves a wide array of cognitive processes that have to be (...) assessed separately using specific experimental protocols. Accordingly, several processes indicative of the presence of consciousness are discussed: perception and cognition, awareness of the bodily-self, self-related knowledge of the environment (including social environment). When available, specific examples are given in livestock species. Next, we review the existing evidence regarding neuronal correlates of consciousness, and emphasize the difficulty of linking aspects of consciousness to specific neural structures across the phyla because high-level cognitive abilities may have evolved independently along evolution. Several mammalian brain structures (cortex and midbrain) are involved in the manifestations of consciousness, while the equivalent functional structures for birds and fishes would likely be the pallium/tectum and midbrain. Caution is required before excluding consciousness in species not having the same brain structures as the mammalian ones as different neural architectures may mediate comparable processes. Finally, specific neurophysiological mechanisms appear to be strongly linked to the emergence of consciousness, namely neural synchrony and neural feedback. Considering the limited amount of data available and the few animal species studied so far, we conclude that different manifestations of consciousness can be observed in animals but that further refinement is still needed to characterize their level and content in each species. Further research is required to clarify these issues, especially in livestock species. (shrink)

A partir de la correspondance entre Fénelon et le bénédictin dom François Lamy et des lettres de l'archevêque publiées sous les titres de Lettres sur divers sujets concernant la religion et la métaphysique et de Lettres sur l'autorité de l'Église, on étudie le passage de textes épistolaires à des opuscules et à des traités de portée générale, c'est-à-dire le passage au « public » du « privé » de l'échange entre deux correspondants. Starting from the correspondence between Fénelon and the (...) Benedictine dom François Lamy and afew lettersfrom the archbishop published under the title Letters on several topics dealing with religion of metaphysics and Letters on the Church authority, hère the author studies the passage from true letters to both opuscules and treaties with a wider range, i.e. the passage from the « private » to the « public » ofthe exchange between two correspondents. (shrink)

Quels sont les ressorts profonds de la grave crise économique, sociale et politique que nous traversons? Quelles lignes de fracture souterraines révèle-t-elle? Ces questions ont fait l'objet d'une journée de réflexion organisée à l'occasion du 60e anniversaire de la disparition du philosophe Emmanuel Mounier à l'âge de 45 ans, le 22 mars 1950. Vingt ans durant, le fondateur de la revue Esprit n'a cessé de passer au feu de la critique les politiques et idéologies aboutissant à la négation de la (...) personne, coeur vivant du personnalisme, sa doctrine. A l'origine de ces perversions : une erreur sur l'homme. Mounier l'identifie dès ses premiers textes consacrés à la crise des années 1930. Crise financière, crise économique, certes, mais plus en profondeur, " crise morale " et " spirituelle ". Elle se manifeste par le primat de l'argent déconnecté de l'économie réelle dans une délirante " autofécondité ", l'instrumentalisation du travail, la domination et les inégalités, la prolifération de besoins factices... 500 personnes dont 150 scolaires et étudiants ont participé à cette belle journée de débats qui s'est également interrogée sur l'influence internationale actuelle de la pensée de Mounier. (shrink)

Discusses medieval economic thought, centering on the belief that usury was immoral and unnatural.

Droit et complexité. Le rapprochement de ces deux mots pourrait passer pour incongru. L'idéal du droit ne tend-il pas, en effet, à la rigueur et à la clarté garantes de certitudes et d'efficacité? Cet ouvrage, tiré des travaux du colloque tenu à Brest en mars 2006 a pris un parti inverse en faisant le choix, d'une certaine façon pascalien, de dialoguer avec l'incertitude dans des échanges très ouverts qui ont confirmé l'ampleur du changement de perspectives sur le droit. Un changement (...) que traduit bien le vocabulaire : régulation, pluralisation des ordres normatifs, dissémination dans des réseaux, internormativité, droit de coordination, procéduralisation, ajustement, négociation, expérimentation, flexibilité d'un droit devenu " droit souple ", voire " droit soluble "... Le système semble s'être converti à la modestie en perdant non de sa massivité comme l'a récemment souligné le Conseil d'Etat, mais en perdant de sa monumentalité pyramidale intimidante au profit d'un plasma de normes de plus en plus imbriquées dans des rapports de complémentarité, de négociation, de synergie déployés dans la dimension horizontale. La frontière entre les différentes catégories de normes persiste certes, mais elle se brouille, vire au " flou ". Si bien que là où prévalaient des distinctions nettes et des normes chimiquement pures, stables, s'imposent désormais des alliages, des rapports d'interdépendance analogues aux fils de trame d'un tissu. Edgar Morin aime à rappeler que le mot complexe signifie " tisser ensemble " et il définit la complexité comme " un tissu [...] de constituants hétérogènes inséparablement associés ". (shrink)

Spinoza, le spinozisme et les fondements de la sécularisation est un ouvrage dédié à la mémoire d’Emmanuel Levinas, dont l’auteur a été l’élève durant plusieurs années. Il vise, à travers une analyse d’ordre philosophique, historique, épistémologique et théologique, à mettre au jour les conditions d’émergence interrelatées du spinozisme et de la sécularisation. Pour ce faire, il souligne, entre autres, l’importance des polémiques anti-maimonidiennes, des débats sur les attributs divins, la substance, l’infini, du marranisme et de la Kabbale sur la formation (...) du spinozisme, ainsi que son rapport à la pensée contemporaine. Il mène une recherche interdisciplinaire devant permettre d’éclairer l’origine des difficultés théoriques que ce système philosophique présente. (shrink)