Abstract
Dans son Commentaire sur le Philèbe de Platon, § 167-168, Damascius rapporte une série d’objections à la thèse fameuse de Socrate dans le Philèbe selon laquelle il existe des « plaisirs faux ». Ces objections furent formulées par Théophraste, l’élève d’Aristote, peut-être dans son livre en un volume Sur les plaisirs faux (DL 5.56). Dans cet article, je montre d’abord comment les critiques de Théophraste recourent aux ouvrages d’Aristote, et notamment à son analyse des différents types de fausseté en Métaphysique Δ 29. Je montre ensuite comment Damascius défend Platon contre ces critiques en retournant les arguments d’Aristote, l’autorité sur laquelle Théophraste se fonde, contre Théophraste lui-même. Ce faisant, Damascius atteste sa grande familiarité avec le corpus aristotélicien et montre que certains des textes que Théophraste convoque à l’appui de ses critiques peuvent être mobilisés pour défendre la position platonicienne.