Abstract
Le mot persona désignait dans l’Antiquité le masque de l’acteur et indiquait aux spectateurs le personnage joué par l’acteur. Transposé dans le monde du droit, la « personne » renvoie aux divers rôles juridiques (propriétaire, vendeur…) joués pour le compte de l’individu sur la scène juridique. La personne serait donc l’interprète juridique des actes de l’individu, être physique. Les rôles juridiques sont dictés par un texte, la loi, elle-même manifestation des valeurs du groupe social auquel elle s’applique. Ces valeurs furent longtemps inspirées par la religion, la morale ou l’idéologie politique. L’individu s’y pliait en tant que sujet de droit. Ces valeurs finirent par émaner davantage de l’individu lui-même, être de désirs. Il réussit à faire prendre en compte par le droit les exigences de sa propre volonté, en vue de la satisfaction de ses désirs. Si, en un premier temps, la volonté individuelle resta soumise aux valeurs traditionnelles, ces dernières furent vite dépassées, voire transgressées. Il semble, en effet, actuellement, que ce sont les désirs de l’individu, suscités, amplifiés, guidés par les progrès technologiques et scientifiques, qui dictent leur loi. Pour mieux retracer cette évolution, nous la symboliserons par deux personnages de la mythologie grecque : Thémis, déesse de la justice, et Prométhée, le Titan en lutte avec les dieux.