L’éducation des désirs. Essai sur la défaillance de la volonté [Book Review]

Dialogue 37 (1):194-195 (1998)
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Abstract

Le contenu de l’ouvrage se divise à notre avis en trois parties. Dans la première, l’auteur lève tout de suite l’objection principale qui pourrait être adressée à la thèse voulant que, sous l’emprise de désirs à l’état brut, l’individu en arrive parfois à perdre, pour son malheur, le contrôle de sa volonté. L’objection en question s’alimente du paradoxe socratique selon lequel l’individu ne peut faire le mal que par ignorance et que, donc, il œuvre toujours pour son bien lorsqu’il est conscient de ses actes, même si ces derniers présentent toute l’apparence du mal. En somme, l’individu agit toujours pour son propre intérêt. Ainsi, en reprenant l’exemple de l’auteur, si Jacynthe renonce à une nouvelle passion amoureuse pour ne pas imposer à ses enfants la souffrance d’un divorce de leurs parents, c’est que le mal éprouvé devant la tristesse de ses enfants serait plus grand que le bien éventuellement procuré par sa nouvelle relation amoureuse. En conséquence, elle agit pour son bien en renonçant à cette relation. L’auteur conteste la généralité d’un tel principe de l’intérêt et suggère qu’il est effectivement possible, dans certains cas, de sacrifier son bien ou de faire sciemment le mal pour soi. Si l’argument porte sur la possibilité d’un réel sacrifice de soi au détriment de son bien, le sens commun milite en faveur d’une telle position. Mais il nous semble que pour ébranler sérieusement la thèse de la généralité du principe de l’intérêt, il faudrait que, dans l’exemple choisi, les enfants de Jacynthe lui assurent qu’ils ne seront pas du tout troublés par une éventuelle rupture et que, dès lors, elle peut, pour son bien, s’engager dans cette nouvelle relation amoureuse. Si, dans un tel cas, Jacynthe continue à renoncer à la passion qui s’offre à elle, alors peut-être l’idée du sacrifice de soi est-elle plus admissible ici, bien que, comme le souligne l’auteur, il y ait toujours possibilité, d’un point de vue théorique, de soupçonner la présence d’un intérêt personnel. Mais alors, dira-t-il, on procède à une pétition de principe en considérant comme une sorte d’a priori l’existence originelle de ce type d’intérêt.

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