Abstract
Notre travail porte sur la métaphysique et la psychologie de Johann Friedrich Herbart (1776-1841). Ancien élève de Fichte, Herbart a rompu très tôt avec le courant idéaliste de son époque. Sa philosophie de la connaissance propose une lecture de Kant à contre-courant, réaliste et empiriste, qui rejette l’invention du transcendantal. Refusant une critique de la raison et de nos pouvoirs de connaître, Herbart prétend poursuivre l’héritage critique en élaborant une métaphysique de l’être et une psychologie tout à fait originale, à laquelle il donne le statut d’une science, appuyée sur les mathématiques. L’ontologie réaliste reprend le principe kantien qui fait de l’être une position, ce qui nous oblige à sortir du concept pour l’expérience, mais veut combler la séparation entre le phénomène et la chose en soi, ce qui implique une redéfinition de la substance. Sa psychologie dénonce la psychologie des facultés, admise par Kant – qui ne critique pas nos prétendus pouvoirs de connaître – et engage ainsi une redéfinition de la représentation.