Comment entendre la maturité? Est-ce en l’opposant à l’immaturité? La notion se dit-elle en plusieurs sens? Sur qui ou quoi porte-t-elle? Et quels sont ses domaines de manifestation? Dans cette étude, nous examinons en quoi Maurice Merleau-Ponty apporte une réponse originale à ces questions. Il établit que la maturité se conquiert dans l’oeuvre en cours de l’artiste. Elle constitue une prise de conscience, laquelle fait gravir un degré et franchir un point crucial à notre lecture du monde et des autres. (...) Un tel mouvement de la maturité s’affine conceptuellement en une trop longue maturation qui habite un processus d’apprentissage, historique et perceptif, ainsi qu’un mûrissement de la pensée, lent et confronté à des limites intrinsèques. En cette facticité qui est aussi anticipation, la maturité devient essentiellement une prématuration, laquelle n’a rien de prématuré pour la psychanalyse, la politique et la philosophie. How might we fathom out what is maturity? Is it by opposing it to immaturity? Is it a polysemous word? Who or what is to be said mature? And what are the domains where maturity reveals itself? In this paper, I probe how Merleau-Ponty innovatively fields those questions. He establishes that maturity is conquered in the actual work of an artist. Maturity consists in an awareness that makes our reading of the world and of others reach a higher degree and pass a critical point. Such a movement in maturity is conceptually refined as a too lengthy maturation that inhabits a process of learning, historical, and perceptual, also as a maturing of thought that is slow and shows intrinsic limitations. In such a facticity that is also an anticipation, maturity essentially becomes a prematuration, which is by no means premature for psychoanalysis, politics, and philosophy. (shrink)
Th is paper is the second part of a general study on the relationship between Nishida and Chinese philosophy. In the fi rst, I explored the extent to which Nishida’s philosophy was infl uenced, directly and indirectly, explicitly and implicitly, historically and conceptually, by materials coming from the intellectual horizon of Chinese thought. I concentrate here on Nishida’s own position toward what he understood by “Chinese philosophy.” Is this philosophy, so suggestive for Nishida, promoted to a central place in his (...) work or not, and if so, in what sense might we take this idea of “centrality” as specifi cally Chinese? In setting forth several archetypes of Chinese thought present in Nishida’s philosophy, the focus of this article falls on the methodological, logical and metaphysical contrasts we can identify between the Japanese philosopher and Chinese philosophy as his underground intellectual sources. (shrink)
Nous examinons ici la lecture par Maurice Merleau-Ponty, dans son essai « Le Roman et la Métaphysique », de L’Invitée de Simone de Beauvoir. Nous montrons que pour comprendre en quoi il s’agit ici non seulement de métaphysique, mais encore de morale, il est nécessaire de spécifier en quel sens « Le Roman et la Métaphysique » met en scène des matériaux théoriques qui sont mis en place dans d’autres écrits, en particulier dans l’essai « Le Métaphysique dans l’Homme ». (...) Les personnages du roman, couples et trio, se mettent alors à incarner certes une métaphysique de l’intersubjectivité qui se tend jusqu’à la rupture, mais encore du faire être et de la conscience. -/- In this paper, I discuss Maurice Merleau-Ponty’s reading of L’Invitée by Simone de Beauvoir, in his essay “The Novel and Metaphysics”. I demonstrate that in order to understand why the question here is not only metaphysics but also morals, it is necessary to specify in what sense “The Novel and Metaphysics” stages theoretical materials that are introduced in other writings, in particular “The Metaphysics in Man”. The characters of the novel, couples and trio, come then to incarnate indeed a metaphysics addressing an inter-subjectivity that is straining itself until its rupture, but also of making be (faire être), and consciousness. (shrink)
The image of the “mirror” (鏡kagami) appears frequently in the philosophical texts of Nishida Kitaro (西田幾多郎1870-1945), where it assumes various functions. Mirror references first occur in meditations on the philosophies of Josiah Royce (1855-1916) and Henri Bergson (1859-1941). The most fascinating evocation here corresponds to the idea of a “self-enlightening mirror”, used to probe the philosophical ground for self-illumination. This idea seems to point back to Buddhist meaning that intervenes in Japanese intellectual history. We take this as our warrant for (...) establishing here, firstly, how Nishidean philosophical speculation can be critically related to the thought of Dogen (道元1200-1253); and, secondly, in what sense it has stimulated some contemporary approaches in Japanese philosophy (for example, those of Nitta, Ohashi, and Sakabe). (shrink)
Anfractuosité et unification consiste en une introduction à la pensée de Nishida Kitarô (1870-1945), au moyen du fil directeur interprétatif qu’est la notion d’« unification » (tôitsusuru). Que signifie unifier : atteindre une unité dernière, ou bien poursuivre « sans cesse » l’unité ? Une telle poursuite ne revient-t-elle pas à un « néant pur et simple » ? En fait, cette crainte ne proviendrait-elle pas de ce que l’homme ne peut faire face à l’« infini » qui se trouve (...) derrière l’être même ? Dès lors, à quel « lieu » correspondrait un tel « au-delà » ? La finitude serait-elle la limite du « soi », la notion d’être est-elle l’unique clé de l’histoire de la réalité ? Un « néant absolu » a-t-il encore quelque chose à voir avec l’être ? Michel Dalissier examine les réponses de Nishida à la faveur de trois explorations de ses oeuvres majeures, en insistant sur sa relation intellectuelle avec la philosophie occidentale, ainsi que sur les « annotations manuscrites » qu’il laissait dans ses livres. (shrink)
Cet ouvrage prouve que le premier cours de Merleau-Ponty au Collège de France, les Recherches sur l’usage littéraire du langage, hérite d’une théorie métaphysique qui donne tout leur sens aux paradoxes que l’écrivain rencontre dans son travail. Ainsi, nous montrons dans une première partie que le philosophème inédit du « faire être » permet d’expliquer pourquoi cet usage littéraire, distinct du langage ou de la littérature, constitue pour Merleau-Ponty une fonction conquérante de l’être par l’écrivain. La notion de faire mise (...) en jeu ici est stimulante, en ce qu’elle apparaît irréductible à l’action ou à la création. Or, une telle fonction conquérante se réalise au plus profond de la conscience, notion remise en jeu au cœur de la vie littéraire, où écrire et vivre ne font qu’un. Nous montrons ainsi que les expressions propres à Paul Valéry puis à Stendhal, examinées par les deux parties du cours, correspondent aux degrés de ce que Merleau-Ponty nomme la conscience métaphysique : étonnement et reconnaissance. Dans une seconde partie, nous établissons que le cours s’emploie plus viscéralement à faire mûrir cette métaphysique à l’aune de la non-philosophie, c’est-à-dire ici la littérature. Certaines innovations concernent des notions merleau-pontiennes typiques. D’abord, l’écriture littéraire, en son imminence, son besoin, se trouve traversée par un étrange déséquilibre, que le chiasme vient justifier, par-delà les catégories classiques de causalité et finalité. Ensuite, seule une universalité latérale procure le type de généralité indirecte propre à l’intersubjectivité qui s’établit entre l’auteur, le lecteur et le livre. Mais les innovations les plus prometteuses sont celles par lesquelles la littérature vient informer la métaphysique. Ainsi, la théorie du réveil vient soutenir la dialectique par laquelle l’écrivain reprend le questionnement qui le sollicite à créer. Et la mécanique cruciale de l’implexe vient finalement étayer la monadologie naissante de Merleau-Ponty. Le paradoxe étant que tout cela ne naît chez Valéry que pour s’accomplir chez Stendhal, et ne serait sans doute jamais visible sans Proust. L’intérêt de la présente étude est de mettre en évidence l’insuffisance d’une approche phénoménologique ou ontologique du langage pour saisir pleinement les enjeux du cours. Mais cela tient autant à la nécessité d’une reprise de la métaphysique qu’à l’exigence d’une sollicitation littéraire. Le cours offre alors une méditation subtile des grands moments de l’expérience littéraire, examinant des notions telles que manière, style, création, poésie, rigueur, publicité, fiction, imaginaire, lecture, allusion, spontanéité et improvisation. Il propose une riche réflexion sur le sens de l’écriture, la nature de l’écrivain et de son « autre », la vérité qu’il convoite et les écueils qu’il croise, de l’égotisme au fétichisme. Un des enjeux de ce travail est également de mettre en évidence les virtualités propres de l’écriture merleau-pontienne sous sa forme fragmentaire et hésitante de notes de cours, par exemple dans l’usage des ratures. (shrink)
Que peut bien signifier la notion de description ? Désigne-t-on par là un simple acte psychique de l’esprit, une opération épistémique à part entière, ou encore un phénomène ancré dans la réalité même de la perception des choses ? Quel est « l’objet » de la description, et pourquoi se présente-t-il comme « chose » ? Et qui est le « sujet » de la description, qui décrit et selon quelles modalités ? La force des analyses hégéliennes tient précisément en (...) ce qu’elle donne à cette notion une signification philosophique fondamentale, qui signale en même temps ses limites propres. (shrink)
Qu’advient-il quand, à la pointe extrême du continent eurasien, la méditation de l’un des plus grands penseurs français franchit les océans pour être accueillie, critiquée sans concession aussi bien que reprise ? Faut-il s’attendre au récit d’un malentendu quand Henri Bergson se trouve relu par son contemporain Nishida Kitarô, né deux années après que son pays se soit ouvert à l’Occident ? Ce dernier va-t-il, depuis le Japon, risquer avec la pensée française ce que firent jadis les européens Leibniz et (...) Malebranche avec la chinoise, ou Schopenhauer avec l’indienne ? Y a-t-il là pure appropriation, et selon quelles spécificités notionnelles et méthodologiques ? Cette rencontre ne laisse-t-elle pas présager, au contraire, un échange véritable quoique encore fragile qui, s’il emprunte presque tout son vocabulaire et ses concepts à l’Europe, en tire un esprit subtil et nouveau ? Les trois études rassemblées dans cet ouvrage se proposent d’envisager ce débat, né il y a près d’un siècle de nous, et la contribution qu’il pourrait apporter à une réflexion sur l’idée de philosophie comparée. (shrink)
Nichibunken 30th Anniversary: An essay in pointillism: a twinkling description; Seurat; words flash on and of; like stars; one after another; no connections of sentences; impressions; patches of words; mirroring; eccentric “monadology”; memories and projects; a fantasy; a celebration;.
L’objet de la présente étude est de mettre en évidence de quelle manière Jean-Paul Sartre peut apercevoir, dans L’être et le néant, une problématique métaphysique pleinement originale par rapport à ses devanciers, et qui sera déterminante pour ses successeurs, tout particulièrement Merleau-Ponty. On pourrait se demander si la philosophie de l’existence de Sartre n’est pas résolument anti-métaphysique. On sait à tout le moins que l’Essai d’ontologie phénoménologique constitue une ontologie qui cherche à dire l’être, et ce en passant par une (...) phénoménologie consultant le phénomène d’être. Or, nous voudrions montrer qu’il esquisse également une métaphysique où ces deux dimensions se conjuguent dans un être nommé phénomène, dont nous allons déterminer le mode d’approche au travers de préfigurations conceptuelles. Pour ce faire, nous mettrons d’abord en évidence la réflexion pionnière que Sartre consacre au thème du « se faire être » qui pilote sa réflexion. Cela nous conduira ensuite à resserrer l’examen sur le cœur agissant de ce même thème, le « faire », et sur la problématique de sa réduction à l’être et à l’avoir. Forts de ces analyses, nous serons alors à même d’envisager plus rigoureusement les « aperçus métaphysiques » sartriens sur lesquels débouchent les analyses de L’être et le néant, lesquels permettent d’envisager la métaphysique comme un fait, une interrogation, un problème et une discipline à part entière. Enfin, nous saisirons dans quelle mesure c’est le concept de structuration qui porte la spécificité de la métaphysique, par rapport à la morale. (shrink)
Le désir se présente comme une sorte de point aveugle de la phénoménologie merleau-pontienne. Mais est-ce là la trace d’une carence ou d’un déplacement de la problématique en direction d’autres domaines de cette philosophie ? Dans cet article, nous tenterons de dégager trois régions d’investigation principales, qui s’entremêlent les unes avec les autres. Tout d’abord, demandons-nous, quelle est cette signification explicitement « métaphysique » que Merleau-Ponty prête au désir, et en quels sens variés convient-il de l’entendre au beau milieu d’une (...) phénoménologie, pourtant luxuriante, de la perception ? Quelle spécificité en vient alors à posséder le désir par rapport à des notions qui lui sont apparentées comme la sexualité, l’amour, la pudeur, ou encore la volonté ? Ensuite, sous quelle forme le désir se déploie-t-il sous nos yeux, à la faveur du dialogue incessant qu’entretient Merleau-Ponty avec la psychanalyse, en particulier celle qu’il dit « existentielle » ? Le désir merleau-pontien, est-ce principalement le désir sexuel, ou encore l’Éros ? Enfin, de quelle manière singulière l’approche merleau-pontienne du désir se retrouve-t-elle entrainée dans le courant ontologique mouvementé de sa dernière philosophie, dans les entrailles naturelles de l’esthésiologie, et le jeu de miroir du visible et de l’invisible ? Ces considérations nous aiderons peut-être à mieux cerner l’étrange attraction que ce philosophe exerce sur les autres et sur nous-mêmes, nous faisant passer pour ainsi dire de Merleau-Ponty parlant du désir au désir de Merleau-Ponty. (shrink)
This is a study focusing on the philosophical method of Maurice Merleau-Ponty. My approach begins with his style of writing, which furnishes some clues that concretely reveal his way of thinking. This makes perceptible an active process working in the texts. Working from here, the right approach seems to be a certain methodus negativa, opening a vast field of investigations, not only in existentialism, phenomenology, and ontology, but also, metaphysics. That is why, finally, such investigations cannot avoid a confrontation with (...) Cartesianism. (shrink)
Nishida Kitarô’s is generally depicted as a philosopher of nothingness. In the present paper, I would like to discuss this suggestive but ambiguous characterization, starting the enquiry with the seminal essay he wrote in order to answer to the critique of his celebrated topological logic, by Sôda Kiichirô. Firstly, I focus on the last sections of Nishida’s essay, to make clear in what sense we can still speak of “being” within the frame of such an unfathomable logic of nothingness. In (...) other words, Nishida is a philosopher of nothingness to the extent that he meditates being. Secondly, I demonstrate that the very notions of nothingness and being can be logically articulated through a topo-logy that yields new insights into the idea of “predication”, according to what I call a “second sketch of topo-logization”. Now, what is the ultimate meaning of such a topology for Nishida? Finally, I establish how a painstaking reading of his late 1944 correspondence with Mutai Risaku reveals his unsuspected project of reapprehending metaphysics under the form of “topological logic”, rather than “logic of place” or “place-logic”. -/- 摘要 西田幾多郎通常被描述為「無」的哲學家。左右田喜一郎曾經批評他 著名的拓樸學邏輯,在本文中,筆者先談西田回應左右田的批評,據此討 論「無」這種暗示性但又曖昧不明的描繪。 首先,筆者把重點放在西田這篇文章的最後幾個部分,以便釐清在 「無」這種深不可測的邏輯架構下,如何能繼續討論「存有」。換言之, 西田只在「存有」的思考方面,才稱得上是一位「無」的哲學家。其次, 筆者將具體說明,依照所謂「拓樸化的第二概略」,即可透過一種對「述 詞」的觀念提出新見解的拓樸學,在邏輯上清楚說明「無」與「存有」的 概念。對西田而言,這樣一種拓樸學的終極意義為何?最後,筆者將證 明,只要費心閱讀西田與霧臺理作在一九四四年末期的書信往來,即可理 解他如何在「拓樸學邏輯」,而非「場所邏輯」的形式下,重新理解形上 學。. (shrink)
Cet ouvrage aborde la question de la réalité chez Bergson, en profitant de l’élan théorique qui se dégage de Durée et simultanéité, pour étendre l’enquête à d’autres passages canoniques du corpus. La thèse en est que loin de s’identifier à la mobilité ou au mouvant, par-delà la durée et sans même se confondre au réel, c’est la réalité qui se fait au sein de la métaphysique bergsonienne.
L’acte de la philosophie japonaise est celui d’un évidement de soi: acte d’accueil des traditions philosophiques du monde, acte en résonance, créateur d’une terminologie, d’une logique, d’une conceptualité originales, s’alimentant aux sources d’une pensée mythique jamais tarie. Les textes présentés ici en feront sentir l’inclassable nouveauté: cette philosophie n’est ni purement shintoïste, bouddhique, chrétienne, néoconfucianiste ; elle n’est ni « orientale » ni « occidentale », mais proprement japonaise.
Faire de la métaphysique, après tant de réductions et de tournants ? Au fondement des sciences humaines, au cœur du bergsonisme, aux frontières de la phénoménologie, au détour de l’ontologie, en quel sens est-elle vivante et vitale ? Ces questions, Maurice Merleau-Ponty les inscrit au sein d’un projet grandiose, aussi revendiqué que pratiqué souterrainement, aussi conceptuellement florissant qu’inachevé. Ce projet, nous avons voulu le parcourir ici, dans sa profondeur démesurée. Se nourrissant des ressources notionnelles de sa recherche, investissant ses domaines (...) d’éclosion, de la perception à la réflexion, de la nature à la religion, du langage à l’art, la métaphysique de Merleau-Ponty permet de tenter une lecture intégrale de sa philosophie. -/- La neige étincelait de tant d’étoiles qu’on ne songeait point à regarder le ciel où les vraies étoiles ne se remarquaient pas. Le ciel était noir et morne, et sur la terre c’était la joie. TOLSTOÏ. (shrink)
本論は、メルロ=ポンティのコレージュ・ド・フランスでの最初の講義、つまり「言語の文学的用法についての研究」に焦点を絞り、彼の言うところの「誘惑的機能」の形而上学的背景を浮かび上がらせようとする試みであ る。この機能(fonction)は、いかにして言語の形而上学的意義と関係するのか。この問いに答えるには、「小説家は、自分と調和している世界を存在させるために自らを形づくる(se fait pour faire être un monde)」というメルロ=ポンティのテーゼを精密に分析しなければならない。 それ以上、メルロ=ポンティの講義録は、明らかに「人間における形而上学的もの」という論文の概念使いを利用している。換言すれば、彼は本講義を通じて、小説家における形而上学的表現を追求する。中でも、小説家が 生きる五つのパラドックスを理解するには、心理学的・現象学的意識とは異なる形而上学的意識という概念が不可欠となる。実際、ヴァレリーは、この意識の第一程度を、スタンダールはその第二程度を受肉していることが 分る。また、小説家が書きながら、自己自身そして世界について意識するとは、プルーストの根本的な振る舞いとして現れる。.
In 1927 Nishida Kitarô wrote a response to the critique of Sôda Kiichirô, represents an unprecedented occasion to rebuild, in a suggestive way, his "topological logic" – an expression to be discussed in this paper –, in particular concerning the quirks of a certain kind of metaphysics. More positively, it helps us to cast some light on his understanding of the history of German Philosophy since Kant. Taking this essay as a cornerstone, I would like to take the opportunity to (...) synthetize, in English, the core of my interpretation in this field, centred on the distinction between ontology, mê-ontology, and logic, if not metaphysics, of absolute nothingness. What is more, I will interrelate certain schemes in Nishida and Merleau-Ponty, especially the idea of "making". I focus here on the first two sections of the essay, as I attempt to untangle the intricate conceptual relations between self-awakening and nothingness. Firstly, I explore the significant shift from epistemology to psychology, casting a new light on the relation of Nishida to metaphysics. Secondly, I reconsider his idea of overcoming ontology, distinguishing what I call "a first sketch of topologization. (shrink)
I begin by comparing and contrasting Merleau-Ponty’s metaphysical project with the views of philosophers, such as Wolff, Leibniz, Bergson, Sartre, and Heidegger. Focusing on Merleau-Ponty’s most striking “metaphysical question,” the one about “bringing into being” (faire-être), I then show how it contrasts with notions such as being, non-being, and “being-made” (être fait). Responding to three objections to this theory, I, first, show how “making” (faire) is distinct from “acting.” Second, I argue that “bringing into being” is only actualized in “metaphysical (...) consciousness”, when it shifts from wondering before the paradox to realizing that the contradiction can be fruitful. This is a critique of the foundation metaphysics in Aristotle and Plato. Third, I propose four arguments in order to counter the view that Merleau-Ponty’s metaphysics is just the unthinkable blind spot of his thought. I conclude by showing that his emphasis on consciousness allows us to distinguish three meanings of unconsciousness. (shrink)
“To behave” (sich verhalten)is to find oneself engaged in a world according to a bundle of privileged relations (Verhältnisses), which engages in existence the fundamental modes of being of the self: questioning, transcendence, finitude, temporality, freedom. In this sense, “behaviour” (Verhalten) will itself be able to reveal itself as “fundamental”, by taking over the question of being, and this, on the one hand, in comparison with daily superficial and irresolute behaviour, and, on the other hand, in comparison with the determined (...) behaviour of the animal (Benehmen). These analyses make it possible to bring to light in Heidegger before the Kehre, in a striking contrast with Behaviourism, and especially Merleau-Ponty, a phenomenology of behaviour which is no longer expressed merely in terms of “reflex”, or of “structure” and goes as far as questioning the behaviour which the philosopher must take in regard to himself. (shrink)
In this paper, I consider the idea of space-time in its philosophical specificity. Such an approach must satisfy three main conditions. First, the inquiry must meditate on the link epitomized by the hyphen in the expression “space-time”. Second, it must not reduce either space to time or time to space, but must instead explore the significance of their in-between-ness and of their interweaving reality. Third, the inquiry must rid itself of any priority of space over time or of time over (...) space that would take place in the mediation of space-time. I explore whether there is a metaphysical approach that might be able to articulate the organic link of space-time epitomized by the hyphen in order to grasp the philosophical meaning of its irreducible, deep, and fleshly thickness. I argue that Merleau-Ponty might usher in decisive clues and some insightful tools for building such a theory. I accordingly begin by discussing his later topic of an endo-ontology, linking together concepts such as endospace and endo-time. Starting from there, I examine what he finally envisions as the chiasm and nexus of space-time. (shrink)
ABSTRACT: In this paper, I demonstrate the pivotal function of consciousness in the second part of Phenomenology of Perception. A new meaning of the notion avoids the alternative between empiricism and intellectualism that gives this second part its structure. Consciousness, bogged down with the world, is neither only a state, nor only an act; in other words, it conveys life, conceived by Merleau- Ponty as a ‘living’ and a ‘making.’ Thus, it has a metaphysical dimension that renders it irreducible to (...) experience. Consciousness, which I show is both ‘original’ and ‘philosophical,’ corresponds to an effective comprehension of contradiction in everything. (shrink)
RésuméJ'analyse la façon dont Bergson caractérise la logique tel un organe de simplification, de dissimulation, d'ordonnance, de limitation, de systématisation, comme habitude de pensée et comme ontologie foncière. Partout, la logique semble la prérogative de l'entendement et inapte à s'appliquer à la durée, voire à la réalité elle-même. Pour sortir d'un tel dualisme, je montre que Bergson conçoit une logique de l'absurde et de l'imagination, avec le rêve, la folie et le comique, laquelle transmute la logique dans le domaine du (...) pathologique et de l'art littéraire, et offre à l'image une seconde gloire.In this paper, I analyze the sense in which Henri Bergson characterizes logic, which he understands to be a means of simplification, dissimulation, ordering, limitation and systematizing, as well as a habit of thinking and something basically ontological. Overall, logic seems to be the privilege of the understanding; it is unfit to apply itself to duration, or to reality itself. To help us out of such dualism, I show that Bergson — considering dreams, madness, and comedy — conceives of a logic of the imagination and of the absurd that transplants logic into the field of the pathological and literary art, and that offers a second glory to images. (shrink)
Michel Dalissier Comment entendre la maturité? Est-ce en l’opposant à l’immaturité? La notion se dit-elle en plusieurs sens? Sur qui ou quoi porte-t-elle? Et quels sont ses domaines de manifestation? Dans cette étude, nous examinons en quoi Maurice Merleau-Ponty apporte une réponse originale à ces questions. Il établit que la maturité se conquiert dans l’oeuvre en cours de l’artiste. Elle constitue une prise de conscience, laquelle fait gravir un degré et franchir un point crucial à notre lecture du monde et (...) des autres. Un tel mouvement de la maturité s’affine conceptuellement en une trop longue maturation qui habite un processus d’apprentissage, historique et perceptif, ainsi qu’un mûrissement de la pensée, lent et confronté à des limites intrinsèques. En cette facticité qui est aussi anticipation, la maturité devient essentiellement une prématuration, laquelle n’a rien de prématuré pour la psychanalyse, la politique et la philosophie. (shrink)
le destin singulier de l’aventure philosophique japonaise du XXème siècle nous invite, avec son premier grand représentant, Nishida Kitarô (1870-1945), à un geste d’ « unification » spirituelle, s’illustrant tout d’abord par une lecture stupéfiante de l’histoire de la philosophie occidentale, méditant et critiquant tout à la fois la pensée orientale au sein de laquelle elle s’enracine. Mais ensuite, ces recherches singulières ont pour enjeu plus souterrain de s’enquêter du « lieu » même, au sein duquel une acception plus profonde (...) de la métaphysique pourrait se déployer en ce début de troisième millénaire. Il semble bien que pour Nishida, l’ampleur d’un tel projet en appelle à une appréhension plus subtile de la notion de « néant », irréductible aux ontologies occidentales tout comme auxspéculations confucianistes, taoïste, et bouddhiques. (shrink)
Cette étude consiste en une introduction en neuf étapes à la pensée du philosophe japonais Nishida Kitarô . Le néant nous livre des traces diffuses, que nous aimierions bien effacer à la lumière de l’être. Cependant, une fois appréhendé logiquement et approché phénoménologiquement, le néant révèle une structuration topologique remarquable, qui met en question les problématiques de la métaphysique et de la morale, en particulier concernant la distinction entre l’espace et le lieu, le vide et le plein et les rapports (...) de l’un et du multiple.This essay is a nine steps introduction to the Japanese philosopher Nishida Kitaro’s thought . Nothingness shows us some diffuse traces we would like to clear out with the light of being. However, once logically apprehended and phenomenologically approached, nothingness reveals a remarkable topological structure, which puts into question the problems of metaphysics and moral, in particular concerning the distinction between space and place, fullness and void and the relation of the one and the many. (shrink)
In the Theodicy, as well as in other texts, Leibniz approaches the notion of Trinity in the light of three divine perfections, that is, power, understanding and will, which express the three persons. Accordingly, philosophical reason is able to draw a portrait of God that is imperfect but pervasive, both metaphysical and moral. In this paper, I first analyze those perfections, as conceived of by Leibniz, in their own essence and in their internal Trinitarian structuring. I then sift through a (...) kind of dialectics appearing in Leibniz’s thought, when it is confronted with the relations between those perfections. Those relations take the form of antecedence, non-creation and election, and, more problematically, of mixing them and of separating them. I conclude by dwelling on what is at stake in such considerations concerning the two Leibnizian topoi of the eternal return and relation. (shrink)