Abstract
Cet article analyse la position réaliste de Lukács en ontologie sociale, à partir d’une comparaison avec la perspective ontologique de John Searle. Relevant de traditions théoriques que tout oppose, ces deux ontologies se rejoignent sur trois points : elles se proposent d’appréhender le social d’un point de vue ontologique ; l’enquête ontologique elle-même est conçue par les deux auteurs comme une enquête de type génétique ; et chacune de ces approches octroie une place décisive au langage dans la définition de la réalité sociale. Ce dernier point détermine la différence entre le constructivisme de Searle et le réalisme de Lukács. Pour l’un, la réalité sociale suppose le langage, pour le second le langage suppose la réalité sociale, et plus précisément le travail. On évalue chacune de ces positions au regard de l’autre, pour faire apparaître les difficultés que peuvent faire émerger les approches génétiques du social.