Beschouwingen bij het atheistisch existentialisme
Abstract
L'article se propose de souligner la portée positive de la philosophie existentielle pour le problème de Dieu. — L'Existentialisme se présente comme une manière de philosopher, dominée par l'idée d'existence. Par « existence » on entend la manière d'être propre de l'homme : l'homme existe sur le mode de l'esprit incarné : il n'est ni simple chose parmi les choses, ni intériorité pure, fermée sur elle-même, comme la monade de Leibniz ou le grand moi de l'idéalisme ; l'homme ne se réalise comme « pour soi » qu'en sortant de soi. Le terme « ex-sister » devient ainsi synonyme d'être-au-monde, et n'est qu'un autre nom pour exprimer ce que Husserl entendait par l'intentionalité de la conscience. L'existence étant considérée comme un « irréductible », il s'ensuit que l'existentialisme est un effort pour dépasser l'alternative du matérialisme et de l'intellectualisme cartésien et idéaliste. Seulement, si les existentialistes sont d'accord pour considérer l'existence comme le « fait primitif », le lumen naturale originaire, ils ne le sont plus quand il s'agit de préciser le statut ontologique dernier de l'existence. Aussi y a-t-il, au sein du courant existentialiste, des orientations diverses : il y a un existentialisme agnostique et athée, il y en a un autre de tendance théiste et chréteinne. Mais, qu'il soit agnostique ou non, l'existentialisme se présente toujours comme une reaction heureuse contre l'intellectualisme rationaliste qui prétend que notre intelligence finie se suffit, qu'elle possède par elle-même et est capable de tirer d'elle-même le système entier des idées qui, par un enchaînement logique nécessaire, constituent le monde de l'intelligible. Cette affirmation de l'auto-suffisance de l'intelligence humaine entraîne des conséquences multiples dans tous les domaines de la philosophie : la réflexion philosophique est conçue comme un simple retour de la pensée sur elle-même, par lequel celle-ci s'explicite elle-même, sans recourir à autre chose ; sur le terrain de l'anthropologie on manque le phénomène de l'intersubjectivité et de l'historicité de l'homme ; en métaphysique enfin, le concept clair étant devenu la mesure de l'intelligible, l'Etre se trouve identifié avec la détermination, et l'Absolu perd son caractère de transcendance. Or l'existentialisme est avant tout une réaction contre cette conception immanentiste et auto-suffisante de l'intelligence humaine. Dès lors, le Dieu que les existentialistes rejettent est en réalité le Dieu de ce qu'ils appellent communément « l'ontologie classique », c'est-à-dire un Dieu qui n'est plus qu'un Logos intemporel et impersonnel, immanent à la conscience finie. En ce sens on peut dire que la philosophie existentielle, par son effort pour dépasser l'intellectualisme rationaliste, possède une portée positive pour la métaphysique, voire pour la théodicée : elle prépare la voie vers l'affirmation du vrai Dieu, du Dieu transcendant, dont Saint Thomas disait : « non est in genere »