Abstract
Le travail de Kurt Walter Zeidler n’est pas connu en France, mais il représente aujourd’hui la tentative la plus ambitieuse et la plus aboutie pour interpréter la philosophie critique à partir de son double héritage, postkantien et néokantien. Comme l’indiquent ici un grand nombre de ses collègues et de ses disciples, son œuvre très fournie part du constat que l’idéalisme transcendantal n’est pas vraiment parvenu à fonder la synthèse de la raison et de la réalité et à résorber le divorce que le nominalisme a introduit entre le logos et le monde quand il a érigé le sujet en instance jugeante détachée de tout (p. 18, 574). Kant a fait le premier pas pour émanciper la logique du primat de la forme judicative (p. 67). Mais ni son contextualisme temporel, qui rapporte tout ce qui est su à la forme du temps (p. 345), ni les efforts de son continuateur Cohen pour fonder l’idéalisme critique sur un dépassement du psychologisme n’ont réussi à réconcilier la raison avec la réalité ou à rétablir son unité (p. 205).