Once again, Rabbi Meisels captures the essence of the subject on hand thru relevant thoughts, anecdotes and pictures. The reader finds himself informed, inspired and enriched.

De longue date, les sciences dites " humaines et sociales " ont eu l'ambition d'appliquer à leurs objets les mêmes critères de rigueur scientifique que les sciences dites " exactes ". Mais les hommes et les sociétés sont des " objets " bien différents des neutrinos ou des bactéries, et les pratiques scientifiques, quand elles prétendent s'y appliquer, subissent une redoutable transformation : armé de concepts - croyance, motivation, opinion, habitude et même culture -, le scientifique rationnel cherche à se (...) différencier des objets humains ou sociaux qu'il décrit ; ce faisant, il ne peut que les réduire et donc les disqualifier dans leur complexité. Quitte ensuite à invoquer l'humaine vertu de tolérance pour nous exhorter à respecter les croyances ou les convictions qui échappent au savoir scientifique. C'est contre cet abus de pouvoir et cette faiblesse qu'Isabelle Stengers s'élève dans ce livre. Elle plaide pour que les sciences dites humaines et sociales abandonnent leurs fausses ressemblances avec les sciences dites " dures ". Ces dernières ont fait converger science et technique, pouvoir de connaître et pouvoir de transformer ; il appartient peut-être aux sciences " molles " de les faire diverger... Cette approche permet à l'auteur de proposer ici une synthèse des investigations menées dans les six premiers volumes de " Cosmopolitiques " : elle tente de répondre à la question cosmopolitique, celle de savoir comment et à quel prix les pratiques modernes, qui ont mis à jour les microbes et les électrons, les pratiques techniques, qui créent un autre ordre de savoirs, et les pratiques non modernes, qui font intervenir des êtres surnaturels, pourraient coexister en paix. Une paix qui ne serait pas d'indifférence ou de tolérance, car production de savoirs et production de relations y seraient indispensables. (shrink)

La jeune république des Provinces - Unies dans laquelle Spinoza voit le jour est née des guerres et des massacres justifiés par la religion. Le philosophe a compris les conséquences de la complicité entre le religieux et le politique. Il décide de les séparer et de faire surveiller par l'autorité civile toutes les manifestations des religions et des sectes qui prolifèrent sous ses yeux. Il consacre deux ouvrages à cette tâche : le Traité théologico - politique et le Traité politique. (...) Mener à bien ce travail passe par la désacralisation du droit qui, selon le philosophe, nécessite une nouvelle lecture de la Bible ou plus précisément de l'Ancien Testament. Pour en montrer au lecteur la valeur, il n'hésite pas à brosser le portrait des juifs et du judaïsme à l'aide de contre - vérités et de manipulation des textes. Cette entreprise est faite sous le signe de la raison mais est-elle bien raisonnable? Pris à son propre piège, Spinoza nous présente une vision du politique redoutable parce que candide : une société totalitaire drapée dans l'alibi de la liberté de conscience. (shrink)

Les sources bibliques relatives aux rites concernant la pureté et l'impureté attestent que la pureté fut anxieusement cherchée dans le judaïsme ancien comme une façon de faire prévaloir les forces de la vie sur celles de la mort. Pureté et impureté, dont les modernes retiennent surtout les aspects anthropologiques, moraux et politiques, ne sont donc pas pensées comme des essences violemment exclusives l'une de l'autre. Il s'agit de forces en devenir qui peuvent s'altérer l'une l'autre. De nos jours, le (...) désir de plaider la cause censée bénéfique des mélanges, en substitut d'une pureté jugée figée et menaçante, n'a-t-il pas cependant sa part d'illusions néfastes et destructrices? Inversement, le souci de pureté défendu avec une âpreté redoutable et terrible, induit le désir de nier le devenir, de vouloir effacer les aléas de l'histoire et d'en réparer les tares. D'où son fanatisme. Dès lors, il faut analyser "l'autre pureté", une pureté animée par une tension créatrice et altérée par les mélanges qui lui permettent de veiller à l'oeuvre de la création et de faire grandir la vie, en soi et en autrui, sur tous les plans où elle s'exprime. (shrink)

Cette biographie de référence éclaire d'un jour nouveau tout un pan de la vie intellectuelle du XXe siècle, celui de ces universitaires juifs allemands obligés de fuir le IIIe Reich et qui, d'étape en étape, finirent par trouver refuge aux Etats-Unis. Le livre associe la présentation des grandes étapes de la pensée et de l'œuvre de Hannah Arendt aux événements historiques qui la sollicitent et au tableau des amitiés et des cercles successifs. Si la liaison qu'elle eut brièvement au début (...) des années 30 avec Heidegger est désormais bien connue, d'autres aspects de son existence, pourtant du plus haut intérêt, le sont moins : son rapprochement avec le sionisme sous l'égide de Kurt Blumenfeld avant et pendant la guerre, son mariage avec Günther Stern, puis avec Heinrich Blücher, sa longue amitié aux Etats-Unis avec la romancière Mary McCarthy ou avec le poète W.H. Auden. Polémiste redoutable et critique cinglante, constante dans ses fidélités, et en premier lieu dans sa relation avec cette grande conscience allemande que fut Karl Jaspers, Arendt a traversé tous les débats du siècle, sans jamais céder ni sur son indépendance d'esprit ni sur sa lucidité : face au totalitarisme, dont elle forge le concept, mais aussi face au racisme et aux mouvements pour les droits civils aux Etats-Unis, face à la création de l'Etat d'Israël et au devenir du sionisme, face à l'engagement américain dans la guerre du Vietnam, face à la révolte de la jeunesse des années 60. Ne s'abandonnant jamais à la tentation aristocratique du retrait, elle accomplit une œuvre de pensée sans avoir besoin de décrier le monde, mais en prônant l'amour de la réalité, donnant ainsi l'image rare d'une vie de penseur à la hauteur de ses accomplissements spéculatifs. Indisponible depuis une dizaine d'années, cet ouvrage a été mis à jour et enrichi d'une nouvelle préface de l'auteur. (shrink)

Ask a philosopher what a proof is, and you’re likely to get an answer hii empaszng one or another regimentationl of that notion in terms of a finite sequence of formalized statements, each of which is either an axiom or is derived from an axiom by certain inference rules. (Wecan call this the formal conception of proof) Ask a mathematician what a proof is, and you will rbbl poay get a different-looking answer. Instead of stressing a partic- l uar regimented (...) notion of proof, the answer the mathematician will give ilikl.. (shrink)

Un jour les dieux se retirent. D'eux-mêmes ils se retirent de leur divinité, c'est-à-dire de leur présence. Ils ne s'absentent pas simplement : ils ne vont pas ailleurs, ils se retirent de leur propre présence : ils s'absentent dedans. Ce qui reste de leur présence, c'est ce qui reste de toute présence lorsqu'elle s'est absentée : il reste ce qu'on en peut dire. Ce qu'on en peut dire est ce qui reste lorsqu'on ne peut plus s'adresser à elle ni lui (...) parler, ni la toucher, ni la regarder, ni lui faire un présent. Ce qui reste se divise donc aussitôt en deux : l'histoire et la vérité. L'une et l'autre sont de la même origine et se rapportent à la même chose : à la même présence qui s'est retirée. Son retrait se manifeste donc comme le trait qui sépare les deux, l'histoire et la vérité. (shrink)

Eclats de pensée spontanée, ces aphorismes sont de petits fragments d'existence, pétris du désir de conquérir de nouveaux espaces de pensée. 365 jours, et à chaque jour le point de départ d'un " pourquoi pas ". Une invitation à aborder le quotidien sous un angle autre, mais accessible à tous.

Tandis qu'une main de femme en moi écrivait des textes positifs, argumentés, d'ordre métaphysique, historique ou poétique, l'attente des jours se déroulait dans une aridité, une pauvreté qui se répétait elle-même.

René Girard est mort dans la semaine qui précéda les attentats du 13 novembre 2015. Il avait écrit : "La violence essentielle revient sur nous de façon spectaculaire, non seulement sur le plan de l'histoire, mais sur le plan du savoir". L'auteur de "La Violence et le sacré" n'est pas un prophète de malheur. Sa pensée donne forme et sens à notre avenir. Il nous faut réentendre sa voix. J'ai dû répondre au choc qu'ont été ces événements conjoints : la (...) mort d'un maître et d'un ami, et les horreurs parisiennes. Ces deux réalités constituent une énigme où se confrontent l'invisible et le monstrueux, le secret et le sacré, l'élégance et l'obscénité. Elles m'ont forcé à évoquer les "derniers jours" : ceux de René Girard et la fin des temps qu'il pensa dans son oeuvre. Beaucoup se sont mépris sur son pessimisme. L'annonce d'un démembrement du monde révélait moins la mélancolie d'un romantique que le Royaume entrevu un soir d'été en Avignon ou dans le silence parfumé de Stanford. J'ai voulu rendre présent ce non-violent fondamental avec qui j'ai travaillé quinze ans, qui fut drôle et discret, dont l'espérance était profonde. La parole est vivante. La sienne et celle des textes qu'il sut génialement interpréter. L'Evangile, Shakespeare, Stendhal ou Proust garderont longtemps pour moi l'accent du Midi. (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:Diacritics 30.3 (2000) 40-52 [Access article in PDF] Hugo's le Dernier Jour d'un Condamné The End as Contamination Allan Stoekl How does one end a story? What does it mean to end a story? What is the relationship between the end of a story and that which precedes it? These, in many ways, are among the central concerns of nineteenth-century fiction, for this period saw extensive experimentation not only (...) in the areas of narration, point of view, and style, but in the realm of what is often called narrative "closure."This term, one we are all familiar with from television news accounts—everyone wants closure nowadays, whatever that is—is already contested in much of nineteenth-century fiction. The happy certainties of, say, a Sherlock Holmes story are hardly corroborated by the dismal fates of Emma Bovary or Thérèse Raquin. Indeed, one of the goals of much "realism" of the period can be seen as a desire to formulate another type of ending, one that provides not happy consolation—closure in the contemporary sense of the term—but simply an ending as cessation, a hanging-fire that offers only the silence, and emptiness, of the tomb. And even the emptiness of the character: after all, when Charles Bovary is opened up in order to determine the cause of his death, the doctors "find nothing": he was as empty as the ending of his wife's story. Indeed the discovery of that emptiness is the end (such as it is). Charles's emptiness has opened the story, it closes it, and in between there are only episodes that make obvious the end to come: disillusionment in the power of stories, the death-in-life of a life that tries to ape adventures. The end, the end of stories in general, comes to occupy and reconfigure (in its own nonimage) the entire story.As Montaigne put it, there is only a bout rather than a but: an end as mere cessation rather than as goal or conclusion.1 This endlessness of the end—as simple extinction—suffuses all that comes before it: it is not so much that events lead up to an end, but rather that the end casts back on the events that precede it its own void, its fundamental unknowability.Sartre, of course, was eager to continue this Flaubertian critique (as he continued so much else started by Flaubert); in La nausée (Nausea) his hero, Roquentin, refuses any belief in the reality of "adventures"—his own or anyone else's—because they are essentially false: they are stories, with beginnings and endings selected to provide an illuminating or pleasurable experience. They are no more "real" than are the objects [End Page 40] around us, which are fabricated and chosen with a subjective, and selfish, end in view. In lived adventures, as in stories in novels or films, it is the end that gives sense to what comes before it: the economy of narrative, so to speak, requires that everything that figures in a story be of use in contributing to a satisfying and totalizing end (a but). In his diary, Roquentin writes:And in reality you have started at the end. It was there, invisible and present, it is the one which gives to words the pomp and value of a beginning. "I was out walking, I had left the town without realizing it, I was thinking about my money troubles." This sentence, taken simply for what it is, means that the man was absorbed, morose, a hundred leagues from an adventure, exactly in the mood to let things happen without noticing them. But the end is there, transforming everything. For us, the man is already the hero of the story. [...] And the story goes on in reverse: instants have stopped piling themselves up in a lighthearted way one on top of the other, they are snapped up by the end of the story which draws them and each one of them in turn, draws out the preceding instant: "It was night, the street... (shrink)

L’œuvre de Bachelard se partage en une philosophie des sciences qui a fait date par son engagement rationaliste, et en une « métaphysique de l’imagination », expression qu’utilise Bachelard lui-même dans L’Air et les songes pour désigner le but avoué de l’ensemble des textes de poétique qu’il a produits. Notre propos est de mettre en évidence le caractère double de son œuvre, non pas dans une visée simplement descriptive, mais véritablement problématique : nous voudrions montrer que cette caractéristique s’explique par (...) le principe du double qui travaille la réflexion de Bachelard à la racine à la fois dans son œuvre épistémologique et dans son œuvre de poétique. (shrink)

L’œuvre de Bachelard se partage en une philosophie des sciences qui a fait date par son engagement rationaliste, et en une « métaphysique de l’imagination », expression qu’utilise Bachelard lui-même dans L’Air et les songes pour désigner le but avoué de l’ensemble des textes de poétique qu’il a produits. Notre propos est de mettre en évidence le caractère double de son œuvre, non pas dans une visée simplement descriptive, mais véritablement problématique : nous voudrions montrer que cette caractéristique s’explique par (...) le principe du double qui travaille la réflexion de Bachelard à la racine à la fois dans son œuvre épistémologique et dans son œuvre de poétique. (shrink)

The present essay aims at defining the attitude of the French press towards the conflict of May/]une 1967 between Israel and Arab countries.As a thematic analysis of a representative sample of daily, weekly and monthly newspapers, covering bath periods of the preceding diplomatic antagonism and of the actual war, the article comprises a number of quantitative approaches which, as they complement each other, lead to certain conclusions in respect, on the one hand, of the particular newspaper analysed and, on the (...) other hand, of the complete sample under observation. This method makes it possible to bring to light the fundamental pro-Israel and anti-Arab leanings of the sample, as they reflect the pre-existent attitudes of French public opinion. It also reveals that the only pro-Arab and anti-Israel newspaper are those that belang at the far left end of the sample.These factors lead to hypothesize that the disposition which favoured Israel sprung in fact not from any special sympathy towards Jewry, but from a feeling of bond with a mode of civilisation as represented by the Western and pro-Western characteristics of Israel. (shrink)

Que la fin de l'art et celle de la philosophie s'entrelacent, la civilisation récente semble en donner l'image. Et pourtant, à creuser le 20e siècle dans sa singularité passionnante autant qu'effrayante, on apprend à reconfigurer les questions de l'oeuvre artistique et de la vérité discursive sous l'égide du problème clef qu'est le langage. Les présocratiques et la musique depuis Nietzsche ; la triade des nouveaux-venus au 18e siècle : esthétique, criticisme transcendantal et philosophie du langage ; les sciences humaines modernes (...) face à l'art et le mythe ; enfin, les rapports entre l'espace poético-musical et l'architecture autour de l'oeuvre d'art dite totale, étrangement ressuscitée parmi nous : le projet de réunir ces thèmes permet d'accéder aux racines d'une Europe plus importante que celle des technocrates. (shrink)

"De nos jours, la justice est omniprésente dans l’espace public. Elle nous interpelle sous diverses formes?: faits divers, procès qui enflamment l’opinion publique, jugements qui affectent la vie des citoyens ou qui changent le paysage institutionnel dans lequel nous évoluons, etc. En fait, la médiatisation de la justice joue depuis longtemps un rôle essentiel dans le débat public, la régulation sociale ou le jeu politique en Occident. En une vingtaine d’études, plusieurs facettes du lien entre justice et espaces publics (...) sont explorées, de la fin du Moyen Âge jusqu’au siècle dernier, en Europe comme au Canada?: usages politiques de la justice, enjeux sociaux révélés par l’intervention judiciaire, échos médiatiques du palais et mobilisation de l’opinion publique, rôle de la presse dans les représentations du crime et des criminels, critiques du pouvoir judiciaire et des forces policières. Cet ouvrage collectif montre à quel point l’institution judiciaire a contribué à la construction de l’espace public au fil de ses transformations séculaires, combien aussi la justice ne se conçoit qu’à travers les lieux du vivre-ensemble et les différentes expressions de l’opinion publique. Le lecteur est donc convié à suivre le fil d’une vaste interrogation sur la place que la justice a historiquement occupée dans la formation de la conscience publique des sociétés occidentales." Présentation de l'éditeur. (shrink)