Abstract
Henry Shue,Aude Bandini | : Au vu de l’indolence, voire de l’impavidité dont témoignent les approches qu’ont adoptées la plupart des pays du monde à l’égard du changement climatique, il semble n’y avoir guère d’urgence. La question est de savoir en quoi cela pose problème, si problème il y a. À cela, je réponds que tout, là-dedans, pose problème et, plus précisément, qu’on peut y voir autant une violation des droits fondamentaux que le signe qu’une occasion en or de protéger ces droits a été ratée. Il est, au contraire, urgent d’agir sur deux fronts convergents. Tout d’abord, il faut faire baisser les émissions, nettement et résolument. La concentration de carbone dans l’atmosphère ne cessera pas de croître tant que l’on n’aura pas ramené les émissions à zéro. Ensuite, il faut que l’on développe des technologies utilisant des sources d’énergie alternatives aussi rapidement qu’il est humainement possible de le faire. Parvenue à ce point, l’humanité pourrait se sortir d’affaire, si du moins nous n’avons pas émis la billionième tonne d’ici là. | : The desultory, almost leisurely approach of most of the world’s national states to climate change rejects no detectable sense of urgency. My question is what, if anything, is wrong with this persistent lack of urgency. My answer is that everything is wrong with it and, in particular, that it constitutes a violation of basic rights as well as a failure to seize a golden opportunity to protect rights. Instead, action is urgent on two converging fronts. First, carbon emissions need to be cut back sharply and aggressively. The atmospheric concentration of carbon will not stop growing until emissions are zero. Second, alternative energy technologies need to be developed as quickly as humanly possible. At that point, humanity might be out of the woods, provided that we have meanwhile not emitted the trillionth metric ton.