Abstract
Existe-t-il un langage de la durée? Un langage dont la structure même, jusqu’à dans sa charpente grammaticale, pourrait répondre à l’exigence de penser en durée? Bien qu’à cette question, Henri Bergson réponde «non» et sépare ainsi nettement le langage de la pensée, il reste chez lui une hésitation. À partir de cette question, le but de cet article est de proposer une lecture de Bergson dans la perspective du système verbo-temporel de la langue tel qu’élaboré par Gustave Guillaume. La confrontation avec Guillaume permet de découvrir, par delà la mécanique visible du langage, la nature invisible de sa constitution et de sa modulation, en accord avec le développement de notre pensée en durée.