Abstract
Les stratégies de Bayle et de Hume devant la question de l’athéisme sont bien plus proches qu'on ne le croit généralement. Cet accord découle de l’influence constante que Bayle exerça sur Hume. Pour Bayle et pour Hume, l’athéisme et le scepticisme sont très étroitement liés – celui-là n’est qu’une forme du celui-ci. La force des Dialogues sur la religion naturelle de Hume ressort précisément de cette alliance entre athéisme et scepticisme qui, puisant la plupart de ses arguments chez Bayle, aboutit à une critique de la théologie fondée sur une analyse sans concession des fondements épistémologiques de la croyance, tout en se gardant, comme le Straton de Bayle, de réduire l’athéisme à un dogmatisme métaphysique abstrait.