Abstract
Dans la Partie X des Dialogues sur la religion naturelle, Philon, le sceptique, rejoint Demea, le défenseur de l’orthodoxie chrétienne, en dressant un catalogue effrayant des peines et des misères qui marquent la condition humaine. Cet article tend à démontrer que la source principale de leurs arguments est le débat à trois voix entre Bayle, Leibniz et William King sur la question de savoir si le bien ou le mal prédomine dans la vie humaine. De plus, nous suggérons que Philon, intentionnellement et non sans malveillance, exagère la prévalence de la misère et de la souffrance afin de souligner la ressemblance entre l’orthodoxie chrétienne et les sceptiques religieux comme Bayle.