Abstract
L’article tend à établir quels sont, aux yeux de Hegel, les caractères les plus généraux du monde «moderne», et quelles sont les étapes de leur réalisation effective. Pour le premier point, il montre que ces traits sont notamment la liberté morale au sens où l’individu agit à partir de ses convictions, un État expressif de la volonté universalisée du peuple et des assemblées populaires ou des Parlements en lesquels les intérêts particuliers peuvent se faire valoir. Pour le second point, il montre en quel sens, pour Hegel, le haut Moyen Âge et le Moyen Âge ne présentent encore que des versions insatisfaisantes de la modernité politique. C’est en réalité seulement dans l’Europe protestante que, pour Hegel, la conscience de soi et l’État reposent sur des principes véritablement généraux et sont autonomes au sens le plus fort du terme. Selon l’hypothèse défendue, la «fin de l’histoire» au sens de son achèvement coïncide avec le monde germanique chrétien pris dans son entière extension.