Abstract
Dans cet article, l'auteur fait état de nouvelles données à propos de trois traités attribués a Alexandre d'Aphrodise en arabe et dont on pensait qu'ils n'avaient pas de correspondant grec. II montre que le premier (D.8a) est une version adaptée – selon les normes du “cercle d'al-Kindi’ – deQuaestioI 21, à côte de la traduction plus tardive et plus exacte de cette mêmeQuaestiodue à Abù ‘Uṭmān al-Dimašqī (m. 900). II montre que les deux autres traités (D.9 et D.16), en revanche, ne sont pas d'Alexandre d'Aphrodise, mais qu'il s'agit de versions adaptées – toujours selon les normes du “cercle d'al-Kindi” – de passages duDe Aeternitate mundi contra Proclumde Jean Philopon, empruntés respectivement à IV, 4–6 et IX, 11. On savait que cet ouvrage fut traduit en arabe. Mais, hormis quelques courts fragments dans al-Bīrūnī (m. 1048), c'est, semble-t-il, la première fois que l'on en met au jour des extraits adaptés de cette importance. Des jalons sont posés en vue de répondre à la question de la situation historique de l'epitomateur. Dans l'Appendice II, un autre traité attribué à Alexandre (D.27g) apparaît – provisoirement – comme un texte composite mêlant des éléments issus de Philopon et d'autres issus des textes néoplatoniciens en arabe. Enfin dans l'Appendice III, sont situées la manière dont Miskawayh (m. 1030) utilise D.16, et celle dont ‘Abdallaṭīf al-Baġdādī (m. 1231) utilise D.27g.