Abstract
Résumé L’esthétique de Mikel Dufrenne mérite mieux que l’oubli dans lequel elle est aujourd’hui tombée. C’est ce que révèle l’analyse de ses échanges avec Jean-François Lyotard, qui fut son thésard avant de devenir un interlocuteur privilégié de ses réflexions sur l’art et la politique. Avec l’opposition de Dufrenne à l’« esthétique libidinale » de Lyotard, on n’a pas affaire à la vaine réaction du maître contre un disciple devenu plus puissant que lui. Car si, avec Lyotard, Dufrenne se réjouit de l’importance reconnue aux investissements du désir dans l’art, il en appelle contre lui à la vigilance, pour que des mouvements légitimes de subversion ne sombrent pas dans de violentes, inutiles et injustes perversions.