Abstract
Résumé Tout semble exclure le « corps amoureux » de l’univers froid et désincarné du cinéaste Robert Bresson (1901-1999). Une analyse attentive révèle toutefois la présence dans son œuvre d’une érotique singulière. Grâce au contrôle absolu de ses acteurs, qu’il appelle ses « modèles », le réalisateur invente un corps amoureux « cinématographiquement parlant ». Ses personnages, avec leur phrasé neutre et automatique, nouent en effet une relation fusionnelle avec la caméra : se donnerait ainsi à entendre, grâce à une esthétique attentive à ses caractéristiques intimes, la voix de cette miraculeuse machine que reste le cinématographe.