The purpose of this article is to show that in Merleau-Ponty’s lesser known works, one can find a path leading toward a phenomenology of the body that would not risk the “ambiguity of the flesh,” as The Visible and the Invisible is often charged with, but instead would sustain the ontology of nature that one finds in the “Working Notes” added to Merleau-Ponty’s last writings. Analyzing first his concept of nature, as it was developed in his courses at the Collège (...) de France, the proposed aim of this text is to question anthropological difference by focusing on Merleau-Ponty’s interpretation of the contemporary sciences, whereby the Ineinander between the physical, living, and human orders is re-founded by a new, negative concept of nature. By deconstructing classical ontology and its understanding of space, time, and objectivity, and by returning to the domain of perception, this new concept offers a novel way to reveal the advent of life in nature, its institution, and the emergence of a new corporeity in life itself. The model of Merleau-Ponty’s essential concept of institution becomes birth, and therefore the human body will no longer be interpreted as “one’s own body,” but rather will be understood, in a radically a-subjective way, as from, and based on, the participation of our perception with animality. Thereby, the concept of “ownness” becomes secondary; however, the notion of institution, established against the lexicon of consciousness and subjectivity, opens another sense of anthropological difference, one that is based only on the experiences of corporeity. (shrink)

This article aims to delineate a phenomenology of cinema centered on the double incorporation that Merleau-Ponty’s thought allows us to see at work in film. This incorporation is, first, of the elements in each other, and, second and primarily, of beings themselves, making of cinema a new way of symbolizing thinking and the relation to the other. To understand this double incorporation, we take up the question of the Gestalt and its evolution in the work of Merleau-Ponty, since it is (...) through the Gestalt that Merleau-Ponty not only evades the impasses of the theories, subjectivist as well as objectivist, of movement and image, but also succeeds in establishing—by way of a long and precise dialogue with the new natural sciences—an a-subjective phenomenology of the body. Intersubjectivity finally gives way to an “intercorporeity” that would itself be the ground of a redefinition of imagination and its relationship to perception. We thus find the source of a new aesthetics, where cinema reclaims what is proper to it. (shrink)

Cet article se propose de discuter la relation de l’herméneutique ricœurienne aux phénoménologies du corps, en explicitant d’abord la manière dont le dialogue critique avec la phénoménologie n’aura cessé de problématiquement féconder cette pensée. Une pensée qui de l’herméneutique a reconnu la force, mais aussi les errances, depuis ce dialogue même avec la phénoménologie et ses fondateurs. Mais ces errances, si Ricœur les a sans doute dévoilées mieux que nul autre au fil de l’œuvre fragmentaire, il ne les a pas (...) pour autant dépassées, d’avoir lui aussi, à la suite de toute la tradition herméneutique, laissé au seuil de l’interprétation ce qui relie justement les fragments, jusqu’au fameux aveu-texte ricœurien – Vivant jusqu’à la mort – : le lien nommé « Vie ». Ce lien, qui semble hanter l’interprétation, au sens même où Ricœur entendait le terme de hantise, comme tourment, nous montrerons ici que c’est la discussion ricœurienne de la « limite de la phénoménologie », qui permet de le reproblématiser, en suivant la triade « vie, mortalité et histoire ». Que ma chair soit aussi un corps, un corps parmi les corps, que l’altérité précède même la propriété, de telle sorte que devienne pensable tout ce que Soi-même comme un autre et La mémoire, l’histoire, l’oubli opposeront à la conception heideggérienne de la mortalité, de l’authenticité et de l’histoire, voilà en effet ce que, selon Ricœur, la phénoménologie ne serait jamais parvenue à penser ; voilà sa limite. Or, le but de cet article est justement de montrer, en reprenant dans son détail cette critique des phénoménologies du corps, que c’est une grande et paradoxale absence qui la marque : celle de la pensée merleau-pontienne. Paradoxale, parce que de cette pensée Ricœur s’est d’abord et longtemps réclamé, avant d’ignorer ses derniers virages et sa phénoménologie de l’Institution. Une phénoménologie dont nous nous proposons donc de comprendre l’absence, tout en montrant qu’en elle histoire et vie ne font qu’un, au point qu’elle dévoile peut-être le mieux les possibles de cet implicite de la vie et du désir qui hante l’œuvre ricœurienne : les possibles d’un déploiement nouveau de la phénoménologie de l’ histoire elle-même à partir d’une phénoménologie du corps vivant. (shrink)